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Le Grelot: journal illustré, politique et satirique — 4.1874

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https://doi.org/10.11588/diglit.6813#0194
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LE GRELOT

PRIME GRATUITE

Toute personne de la proviece qui s'abon-
nera à un des journaux ci-après, par l'entre-
mise de M. Maure, directeur-gérant Au Grelot,
20, rue du Croissant, à Paris, aura droit à un
abonnement gratuit au journal le GRELOT,
savoir :

Pour un abonnement d'un an : 6 mois au GRELOT.
_ de 6 mois : 3 mois —

L'abonnement à deux journaux doublera la
'durée de l'envoi gratuit du GRELOT,



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Les prix qui précèdent sont, bien entendu, les pr-ix
fixés par les administratioas de chacun de ces jour-
naux.

HEUREUX PAS DE CALAIS!

Pour un département heureux, voilà un dé-
partement heureux.

Il vient d'élire un bonapartiste qui joint à
cette précieuse qualité celle d'être raffineur
de sucre.

C'est vraiment trop de gloire pour le P^s-
de-Calais!

Aussi il faut voir la joie des journaux qui
portent si haut le drapeau de Sedan I

Le Gaulois ne se tient plus,

L'Ordre nage dans l'ivresse la plus pure;

Quant au Pays, le jeune Paul a fait monter
un piano dans la salle de rédaction, et on a
dansé toute la nuit les polkas les plus entraî-
nantes

Le principal ornement de cette petite fête
était un immense ver-re d'eau sucrée, cou-
ronné de lauriers; attention délicate à la pro-
fession du nouvel élu.

Donc, triomphe sur toute la ligne.

Eh bien, après?

Qu'est-ce que cela prouve?

Qu'il y a un bonapartiste de plus dans la
Chambre.

Cela n'est pas une affaire.

Que la République est en train de s'enfo i-
cer dans le Palais-de-Calais.

Cela, je m'en console, en pensant que, mal-
gré ses immenses qualités, ce département ne
saurait.prétendre à représenter la France à
lui tout seul.

Il faudra, je pense, quand l'heure sera ve-
nue, compter un peu avecL's autres.

Heureusement I

Le Grelot ne se donne pas pour un grand
tartinier politique, mais, à défaut de science,
il croit avoir du bon sens, et il ne saurait se
dissimuler une délai te.

SoùJ, L'Empire se fail... dans le Pas-d3-Ca-
lais.

C'est déjà très-gentil de compter un dépar-
ment pour abriter sa honte , quand , il y a
quatre ans, une Assemblée française vous
avait mis à la porte du territoire en vous gra-
tifiant, en plus de es vole, du coup de pied
classique.

Ainsi, voilà où nous en sommes I...

Quatre ans ont suffi au Pas-de-Calais pour
oublier un des plus grands crimes de notre
histoire 1

Ce département, véritablement béni du ciel,
ne songe plus ni à Sedan, ni aux > inq mil-
liards, ni à nos provinces, perdues parl'inibé-
cilité d'un gouvernement dont les membres
vivent encore et sont d'autant plus prêts à re-

prendre leur part de curée que leurs dents se
sont aiguisées depuis quatre ans en mâchant
à vide.

Le Pas-de-Calais veut l'Empire!... c'est sa
toquade!... il le lui. faut; et si l'Assemblée
élait bien sage, elle écoulerait la voix melli-
flue de M. Delisse-Engrand qui ne peut évi-
demment manquer de monter un de ces jours
à la tribune, un pain de sucre dans chaque
main, et de demander à ses collègues le réta-
blissement de cette-honorable institution.

11 nie semble assister à cette séance, et de-
vant mes yeux éblouis, je crois apercevoir le
nouvel élu lever ses mains au ciel et s'écrier
dans un transport d'éloquence : Suivez mon
pain de sucre, me-sieurs; vous le trouverez
toujours sur le chemin de l'honneur!

Et c'est le Pas-de-Calais, qui a produit
M. Delisse-Engrâîid !

Heureux Pas-dè-Calais!

NICOLAS FLAMMÈCHE.

LES GÉNÉROSITÉS FACILES

Il y a en ce moment grand tumulte dans le
Landernau bonapartiste.

Et l'objet de tout ce brouhaha, c'est le prince
Napoléon.

Dame 1

Les purs ne sont pas contents de lui, — ou
font semblant.

En effet, ne s'avise-t-il pas de vouloir faire
de l'opposition, — en apparence du moins,—
au gosse aux longues oreilles.

Aussi, s'imagine-t-on aisément les colères
qui s'accumulent sur la tête du malheureux
prince;

Dugué s'indigne vertueusement,

Et Cassagnac demande des armes à Vadé,
dont le Catéchisme poissard suffit à peine aux
besoin de la polémique quotidienne.

Mais, entre-temps, dans cette discussion,
on entend des affirmations assez joyeuses et
qui font sourire les plus graves...

Un des journaux de la bande ne disait-il
pas, il y a quelques jours à peine, en parlant
du prince Napoléon :

« Aujourd'hui,, il se sert des millions que
l'Empire lui a DONNÉS, pouf combattre l'Em-
pire... »

C'est amu.sant ! • Tm '

L'empire qui DONNAIT des millions !
Vous voyez ça d'ici I

Le pays payait à l'escogriffe du 2 décembre
des impôts à faire dresser les cheveux à Sirau-
din lui-même.

Et les employés du fisc houspillaient le pau-
vre monde de mille trente-trois manières pour
remplir leurs coffres.

Sous prétexte d'armer en guerre six cent
mille hommes,

D'acheter des fusils à tir rapide,

Ou des canons se chargeant par la culasse;

De bourrer les arsenaux, jusque dans les
combles, de boulets et de munitions,

Et de remplir les écuries de l'état d'un
nombre incalculable de chevaux,

On avait trouvé moyen de nous faire cracher
chaque année un feudjet de plus de deux mil-
liards.

Naturellement,

Le jour'de la guerre venu,

Au iieu d'avoir six cent mille hommes sur
les armes, on en avait tout juste deux soixante
mille ;

Au lieu d'avoir des arsenaux pleins de car-
touches, d'obus et de chassepots, on n'avait
que de vastes salles complètement vides où les
rats donnaient des bals à leurs amis.*

Au lieu d'avoir une intendance bien organi-
sée et bien fournie, on se trouvait en face de
gaillards qui ouvraient des yeux comme des
tabatières quand on leur demandait une ra-
tion de biscuits, ou qui croyaient que le mot
« cacolel » était grec.

Comment cela se faisait-il?

Mon Dieu,

Vous venez de l'entendre,

L'empire donnait comme cela des millions,
de temps en temps, à ceux qui faisaient vœux
d'êlre siens.

Au prix que ça lui coûtait, n'est-ce pasl

Il est vrai que voici une singulière façon
de comprendre l'emploi à faire des deniers
public,

Et si un caissier se conduisait comme le
chef de l'Etat que nous devions au 2 Dé-
cembre,

Il est probable qu'on l'enverrait faire des
ouvrages en noix Je coco dans un bagne quel-
conque, et que personne ne serait assez mal
avisé pour prendre sa défense.

Je voudrais voir, en effet, la tête que ferait
un banquier qui, au lieu de-trouver un beau
soir dans sa caisse les cent cinquante mille
frautts qu'il s'attendait à y voir, n'y constate-
rait que la présence d'une araignée lilanl sa
toile,

Et auquel, pour toute explication, son cais-
sier se bornerait à répondre :

« Laissez donc,

« Payer les traites,

« Escompter les billets !

« En voilà une bonne charge I

« Vos cent cinquante mille francs?

« Mais je les ai donnés à la petite Torchon-
nette des Fol.-Dram., vos cent cinquante
mille francs !

« Et, entre nous, nous avons rudement
rigolé !

« Dame!

« Vous comprenez,

« Un homme qui est dans toute la force de
l'âge,

« Qui a des passions,

a Oui voit une femme charmante qui, pour

cent cinquante mille francs, veut bien abaisser

sur lui un œil favorable,

• « Hein 1

* Il n'y a rien là que de très-naturel,

« Et à ma place vous eussiez fait comme

moi. »

J'ai idée que le banquier appellerait la po-
lice avec une voix de stentor.

En France"c'est tout différent.

On donne au caissier des félicitations et des
éloges, — et beaucoup de gens demandent
que son fils reprenne la suite de ses petits
tripotages...

O empire!... Que "de fois tu m'as rappelé
cet immortel dialogue des Brigands :

« — Allons, et cette histoire de voleurs...

« — Oui, m'y voici... Ecoutez bien : Il était
une fois un grand financier I...

« — Eh bien ! et la suite ?...

« — La suite, il n'y en a pas... C'est tout ! »

R.

mm

LE

Ministère de l'instruction publique

DE L'AVENIR

SCÈNE PREMIÈRE

le ministre, seul.

Il est certain que le progrès des mauvaises
doctrines est effrayant !. Que faire, mon Dieu,
que faire?... je me le demande !... Car le jour
où tout le monde saura lire et comprendre
que deux et deux font quatre, il n'y aura plus
. de gouvernement possible! Il est grand temps
de mettre ordre à tout cela!... Dire qu'il y a
des gens qui voudraient que l'instruction fût
obligatoire!... et gratuite!... Si ça ne fait pas
rire ! Plus souvent, gratuite ! Plus souvent,
obligatoire!... Ah! si nous pouvions, comme
au temps de la Restauration, tenir tout à Tait
en main renseignement,je ne dis pas! C'était
la bonne époque, alors I... La grande épo-
que!... On enseignait dans les lycées l'histoire
du Père Lonquet! et les jeunes gens sortaient
de là convaincus que c'était au nom de Sa Ma-
jesté Louis XVIII que le général Buonaparte
avait remporté la victoire d'Austerlitz à la tète
des armées royales!... On n'entendait plus
parler de liberté, d'indépendance, d'égalité et
autres calembredaines 1... Les professeurs de
faculté déclaraient la Saint-Barthélemy un
acte politique et la Sainte-Inquisition une
institution recommandable à tous égards 1...
Aujourd'hui, le respect pour ces choses véné-
rables est perdu! J'aurai bien du mal à le faire
revenir! Quelles suées je vais avoir!... Enfin,
il faut bien cependant prendre son courage à
deux mains... (On frappe, à la porte.) Entrez 1

SCÈNE H.
LE MINISTRE, UN DOMESTIQUE.

le ministre.

Qu'y a-t-il?... Et pourquoi venez-vous me
troubler dans mes oraisons?

le domestique.

M. le Ministre, ce sont les nouveaux profes-
seurs nommés par Votre Excellence qui de-
mandent à présenter leurs hommages à Votre
Excellence !

le ministre.

Faites entrer.

SCÈNE III.

le ministre, seul.

Ce sont quelques bons jeunes gens que des
Pères m'ont recommandés !... Ils sortent de la
rue Cassette et de la rue des Postes, — et ils
travailleront, ils me l'ont promis, à l'extrac-
tion des erreurs qui désolent le siècle.

(Entrent les professeurs.)

SCÈNE IV.

LE MINISTRE, DIAFOIRUS, TRAVERSIN,
LÈCHE PET, AGATHON et LOYOLOU.

les professeurs, ensemble.
M. le Ministre, après nous être mis en état
de grâce et avoir imploré l'assistance d'en
haut, nous avons pris la résolution de venir
vous offrir les remerciements que nous devons
à Votre Excellence pour les postes éminents
qu'elle a bien voulu nous confier et dans les-
quels nous nous proposons de travailler à la
plus grande gloire de Dieu.

e ministre.

A. M. D. G.

les professeurs, ensemble.
Benè, benè, dixistif

le ministre.

Messieurs , nous travaillerons ensemble à
cette gloire, je l'espère,— et d'après ce qu'on
m'a dit de vos capacités, — j'ai lieu de croire
que vous méritez parfaitement la confiance
que j'ai mise en vous !

les professeurs, ensemble.

Juro l

le ministre.
Vous me permettrez donc de vous faire
quelques questions sur les diverses parties de
l'enseignement qui vous sont confiées, afin
que nous voyions si nous s,ommes parfaite-
ment d'accord.

les professeurs, ensemble.

Allez-y, homme vénérable.

le ministre.

- Mon cher monsieur Diafoirus, quels sont
les devoirs du médecin?

diafoirus.

Les devoirs du médecin sont de disposer
le malade à bien mourir et à recevoir les der-
niers sacrements en temps opportun._ Dès

qu'il voit que le sujet qu'il traite n'en a plus
pour longtemps, il doit s'empresser de faire
prévenir la compagnie, afin que les pères
puissent recueillir sa confession et les petits
bénéfices qui s'ensuivent, lorsque le malade
jouit d'une medeste aisance,— à plus forte
raiso n si sa fortune est considérable !

le ministre.

Benè ! benè respondere /... Un bon médecin
doit-il s'attacher à garder tcus ses malades ?

diafoirus.

Cela dépend !... Il y a des cas indiqués par
lés Pères où il est mieux de laisser faire 1*
Providence !

le ministre.

Indiquez un de ces cas.

diafoirus.

Par exemple, s'il s'agit d'un grand pécheur
qui, après une vie de désordre, se convertit
par crainte de la mort, et laisse ses biens à la
Compagnie, en manière d'expiation.

le ministre.

Vous êtes dans la bonne voie, monsieur Dia-
foirus... Continuez, mon bon ami, vous irez
loin... Et vous, monsieur Agathon , vous êtes
nommé à la chaire d'économie politique I...
Quelles sont vos opinions sur le vol?

agathon.

Mes opinions sont celles du Révérend Père
Antoine Casnedi : « Dieu ne défend le vol
qu'en tant qu'il est regardé comme mauvais,
et non lorsqu'il est reconnu comme bon. »

lis ministre.

Mais est-on obligé de restituer quand on a
volé?

agathon.

Le Père Emmanuel Va, dans son Aphorisme
des conlesseurs, a répondu pour moi : a Celui
qui n'a fait aucu«tort, en prenant une chose
qui ne lui appartenait pas, parce que le pro-
priétaire ne s'en servait pas, n'est point obligé
de restituer. »—Et le Père Thoims Tamburin
dit également dans sa Théologie morale : « On
n'est point obligé, sous peine de péché mor-
tel, ûs restituer ce qu'on a pris en plusieurs
petits vols, quelque grande que soit la som-
me totale. »

le ministre.

Il y a bien quelque chose là-dedans qui, au
premier abord... mais les auteurs que vous
citez sont-ils jésuites 1

agatnon.

Tous les deux, M. le ministre!

m. le cumont.

Oh! alors!... Et vous, monsieurLecbepet!...
Vous montrerez-vous digne de votre place nou-
velle!... Vous voilà professeur de morale9...
Que pensez-vous de la morale?

m. lechepet.

Peuh! cela dépend, et le père Dufour, dans
le trajet de Paris au Havre...

m. de cumont.

Oui, je sais cela... mais vous n'ignorez pas
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