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Le Grelot: journal illustré, politique et satirique — 5.1875

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https://doi.org/10.11588/diglit.6809#0009
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5* ANNÉE. — N° 195.

NUMÉRO EXCEPTIONNEL.
8 pages, 25 centimes.

DIMANCHE 3 JINVIER 1875

RÉDACTION

S», RUE DU CROISSANT, 20
pabis

ABONNEMENTS

Un an..........8 |ï.

Six mois.........4

Trois mois........8

ÉDITION DE LUXE

Dd an......... <» fii.

Un numéro.......8 5 c.

ADIlliSSEll

Lettres et mandats à M. Madbe,
directeur-gérant.

ADMINISTRATION

20, RUE DU CROISSANT, 20

paris

ABONNEMENTS

Un an.......... 8 fr.

Six mois......■. . . 4

Trois mois........ *

SUPPLÉMENT LITTERAIRE

Un an.......... » fr.

Un numéro....... Se

ANNONCES

M. A. Baidouin, régisseur,
9, place de la Bourse.

DU SEPTENNAT

Mêlée

GRANDE REVUE FÉERIE EN VINGT-CINQ TABLEAUX
de deux grands ballets et d'un nombre infini de couplets

ET

TERMINÉE PAR UNE APOTHÉOSE

Par MUSTENFLUTE et Oie

PREMIER TABLEAU.

La porte du septennat.

Une place publique complètement diserte. Au fond,
«n bâtiment à sept ëtttgfy] dont ta grande porte
est bardée de /«- et p>rcée d'un guichet grillé.
La nuit. Un silence profond. Tout à coup, prr
les trois rues qui débouchent sur la p'ace, ap-
paraissent, marnés, et vêtus d'un domino noir,
MM. Bâcher. Chemelong et Rouher, qui vont
successivement, et sans se vmr l'un l'autre, frap-
per à la porte du fond, où Us n'obtiennent au-
cune réponse. Ils paraissent tous les trois ex-
trêmement surpris, et remontent du côté de la
rampe.

m. chesnelong.

Que signifie ce mystère?... On nous avait
cependant bien promis...

m. boci1er.

Ce de Broglie nous aurait-i! imbis?...

m. rouher.

Je crois décidément que nous serons obli-
gés d'employer la force...

m. chesnelong.

Si j'invoquais le secours de l'Espril-Saint...

m. bocher.

A la peau du lion cousons la peau du re-
nard. [H tire un rabot de dessous son domino.)

51. K0UI1ER.

Procédons d'abord par la douceur... (7/
brandit un vilbrequin et sè dirige vers la porte
Çwe M. Bocher est déjà en tram de raboter con-
sciencieusement, tandis que M. Chesnelong , à ge-
noux à quelque distance , fredonne le Verîï Crea-
tor.) Mon Dieu!... le moyen est bien simple :
on perce quatre trous en carré, on les rejoint
habilement par un trait de scie, et on obtient
ainsi une ouverture assez grande pour y pas-
ser le bras et faire jouer la serrure; ça n'e-t
pas plus malin que ça.

(/.' a déjà percé trois trous, M. Chesnelong achète
son cantique, et M. Bûcher a devant lui une pe-
tite montagne de. copeaux , lorsque deux mu-
veaux personnages entrent en scène : une espèce
de paysanne avec un grand bonnet et une jupe
écarïate, et un homme d'un â<je mûr, et correc-
tement velu, que M. Thiers n'hésiterait pas à
reconnaître pour M. Casimir Périer.)

m. c. périer.

Par ici, ma petite Mr.rianne, par ici...

marianne

Est-ce que vous êtes bien sûr qu'il n'y a pas
de danger pour moi?

m. c. périer.
Mais non, mon enfant, je vous jure...

_ , marianne.

Vous n'êtes pas un enjôleur comme les au-
tres, au moins...

M. C. TÉRIER.

Eh ! Marianne, pouvez-vous penser qu'un
homme de mon âge...

marianne.

Oh ! tant d'autres m'en ont dit autant, — et
vous savez pourtant si on m'en a fait voir de
grises... ,, ,

m. C. térier.

Je ne suis pas comme eux, rassurez-
vo :s... D'ailleurs, pourquoi craindriez-vous,
puisque je ne vous ai amenée ici que pour
faire légitimer notre union...

MARIANNE.

Bien vrai?

M. C. TÉftlER.

Bien vrai!... Et tenez... (Il indique de la
main le bâtiment à sept étages.) voilà la mai-
rie !...

Marianne, tendrement.

Vous savez bien que je ne demande qu'à
vous croire... [Elle jette un coup d'œil sur la
mairie, et aperçoit vaguement, dans les premières
blancheurs de l'aube qui commence à paraître, les
trois silhouettes de MM. Bocher, Chesnelong et
liouher.) Quels sont ces hommes?

m. c. périer.

Ces hommes?... [{H s'approche et reconnaît
lès. personnages.) Au,,secours, au secours!...
Au voleur!... au feu!... On veut crocheter la
porte du septennal!

(A ces cris, les trois conspirateurs s'évanouissent
comme par enchantement. — Une fenêtre s'ou-
vre au premier étage du bâtiment, et on voit
apparaître la tête de M. Chabaud Latour
coiffé d'un bonnet de coton.)

m. CHABAUD-latour. )•

Qu'est-ce qu'il y a?

m. C. périer.

Des vo'eurs qui voulaient entrer chez
vous...

m. CIIABAUD-LATOCR.

Eh bien 1 et puis après?

m. C. périer.

Comment, et puis après?

m. CHABATJD-LATOUR.

De quoi vous mêlez-vous !

m. C. périer.

Mais je vous dis que les bonapartistes avec
les orléanistes et les...

m. CHABAUD -LATOUR.

Ça ne vous regarde pas !

M. C. périer.

Mais, sacrebleu! il me semble...

M. CHABAUD-LATOUR.

Bonne nuit I...

(Il s'apprête à refermer sa fenêtre.)

j'," ,,., M. C. PÉPlKR.

Eh ! la-bas1 dites donc! Pas de b'ague!...
Ce n'est pas tout !

M. CHABAUD-LATOUR.

Qu'est-ce encore 1

M. C. PÉRIER.

Je vais vous dire : nous venons pour nous

marier.

M. CHABAUD-LATOUR.

Avec qui?

m. c. perier.

Mais avec la petit'é Marianne que vous voyez
là!... Mon ami Thiers l'a dit : c'est un ma-
riage de raison...

M. ciiabacd-latour.

Marianne !... Quelle Marianne?

M C. PÉRIER.

Marianne, morbleu !... La vraie Marianne,
la fille de sa mère!

m. chabaud-latour.

Attendez un peu que je la reconnaisse!...
(Il referme décidément sa fenêtre , et bientôt son
visage apparaît à travers la grille du guichet.)
Appr ochez, approchez !

(Les conjoints s'approchent de la perle,)

m chabaud-latour, à part.

C'est bien elle ! (Haut.) Désespéré!... Mais
impossible de vous unir!

m. c. périer.

Mais pourquoi donc, grands dieux ! '

m. chabaud-latour.

Vous portez tous les signes visibles de l'in-
compatibilité d'humeur... Au bout de trois
mois, on serait obligé de vous divorcer...

marianne.

Mais ce n'est pas vrai !...

m. c périer.

Mais c'est une infamie !...

m. chabaud-latour.

Le gouvernemeut fait, a fait et fera son de-
voir, — voilà tout ce que je puis vous dire !

marianne.

Mais enfin...

m. chabaud-latour.

Pas un mot de plus 1

m. c. périer.

Mais, monsieur le ministre...

m. chabaud-latour.

Zut à la République ! (// referme le guichet et
disparaît. )

M. c. PÉRIER.

Eh bien ! nous voilà piopres ! Qu'est-ce que
nous allons devenir 1

Marianne, pleurnichant dans son tablier.

Moi qui viens de si loin pour ce mariage !..

Qu'est-ce qu'on va dire chez nous quand on
apprendra qu'on n'a pas voulu nous marier,
parce qu'il y a incompa...

M. c. PÉRIER.

tibilité...

MARIANNE. .

D'humeur... Ah ! je n'oserai jamais retour-
ner au village, et y dire ça. surtout!...

M. c. périer.

Écoute, petite!... ne te désole pas!... Notre
mariage n'est que remis... Un jour viendra...

marianne.

Oui, mais en al tendant, que faire ?
m. c. périer.

Que faire?... Ne t'inquiète pas de ça f... Tu
n'es qu'une petite paysanne; depuis le 4 sep-
tembre, tu n'as pas vu Paris, le beau Paris...
Je m'en vais te le montrer, avec tout ce qui
s'ensuit... Ça nous donnera de l'occupation!...

marianne.

Ah ! quel bonheur !... On m'en a tant parlé
chez nous, le soir, à la veillée ! On dit que
c'est si grand !

m. c. périer.

Si grand !... C'est tout un monde, petite I

rondeau.

air : Jupiter et les poètes.

C'est tout un monda,
Spleridide, immonde,
Que ce Paris que tu ne connais pas,
Où la morale
Va sans scandale
Prendre conseil des pièces de Dumas !

En vérité, c'est une ville étrange :
On n'y vit pas comme on y vit ailleurs;
Magiquement tout s'y mêle et s'y change,
L t le talent s'y prend chez les tailleurs.

Un imbécile

Y semble habile,
Si son habit lui vient du bon faiseur;

Chacun l'admire

Lorsqu'il sait dire
A tout propos un stupide : Et ta sœur!...

La femme ici n'est point comme en province :
Elle connaît cent secrets incongrus
Et sait masquer une. croupe un peu mince
Sous l'épaisseur d'un tapez-moi lù-d'ssusl

Là, sans tapage,

On fait ménage
Parfois à deux, mais plus souvent à trois :

La femme esi folle,

On s'en console,
Et les maris ne manquent pas de bois !

C'est un plaisir de voir quels philosophes *
Sont devenus nos époux d'aujourd'hui;
Ce qu'autrefois on nommait catastrophes
Est oublié dans le cours d'une nuit!

Quelque ganache,
De son panache,
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