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Le Grelot: journal illustré, politique et satirique — 6.1876

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LE GRELOT

.J'en appelle à la Périchole qui ne s'en sen-
tait point capable :

0 mon cher amant, je te jure (dit-elle),
Que je t'aime de tout mon cœur;
Mais enfin la misère est trop dure,
Et nous avons trop de malheur!

Périphrases aimables qui équivalent, h dire :
« Tu sais, ma petite vieille, je me la brise !|»
Et qu'on ne manque pas de vous débiter dès
que la huche au pain est à peu près vide.

* *

Le chien, lui, ne fait pas comme la Péri-
chole.

Il ne joue pas la fille de Pair,
11 reste à la maison,

Et comme on dit dans l'armée : se brosse
le ventre.

Ajoutez que, souvent, par une bonté d'âme
toute particulière, il s'esquive, court un peu
la ville, et revient au logis avec un gigot ou un
roastbeaf délicatement cueilli à l'étal d'un
boucher ou dans la cuisine d'un restaurant.

ce jour-là, c'est lui qui traite.

*

* «

Que dis-je, c'est lui qui traite ?

C'est môme quelquefois lui qui fait les
honneurs du repas.

Je ne parle pas de la Chine, où vivent de
Petits chiens, gras et dodus, qu'on empâte tout
exprès pour les mangsr et qu'on nourrit d'her-
bes aromatiques, — de sorte qu'à côté, tous
L's autres gibiers pâlissent 1

Ceux-là sont^évidemment des.inés à être
croqués, après avoir mijoté dans l'huile et
avoir été farcis de ni.is d'hirondelle !

Mais les nôtres 1

Les nôtres! si mal nourris en général,—
vivant un peu au hasard de la fourchette, —
que de repas ne nous ont-ils pas fait faire, il
y a cinq ans !...

Que voulez-vous 1

Le cheval, l'âne, le mulet et le chat y
avaient passé ;

C'était notre dernière ressource avant l'an-
thropophagie!

L'avouerai-je ?

Moi-môme qui écris ces lignes, j'en mangeai
à Nanterre, un qui était accommodé aux na-
vets, et je m'en léchai les doigts pendant deux
jours.

Pauvres chiens !

Les vieilles filles ne «avaient plus ou cacher
les leurs !
Horrible !

H y avait des chasseurs de chiens qui les
traquaient, qui les attiraient dans des embû-
ches infernales et qui les mettaient cruelle-
ment à mort....

L'und'euxpossédaitune chienne bienvenue,
de haut poil, et accorte au possible, et il lui
faisait faire un métier infâme :

La malheureuse raccrochait !....

Si un pauvre barbet ou un lévrier superbe,
conquis par un regard, avait l'imprudence, de
la suivre dans le taudis de son maître, — c'en
était fait de lui.

Dans ce repaire de Saltabadil, la corde l'at-
tendait.

11 était pendu,et on le portait à la boucherie.

*

tin poêle qui depuis....mais alors...

11 est aide-bourreau !... Dis. est-ce là sa place,
'ngrat 1

BADiNGuei, à part.

u C'est une idée! (Haut.) et tu veux une grâce,
Pour lui |

marguerite.

Sans doute !

badinguet, souriant.

Et si je lui donnais...

marguerite.

. Paris !

Lu Poste de Paris !

badinguet.

|7 Ah ! gueuse, tu souris !

tu le vois déjà place de la Hoquette!

marguerite.

kst-il possibh!

badinguet.

Ailjns, j'y consens, coquette.
(A part.)

Certes, le tour est neuf parmi les souverains,

je veux en écrire à tous mes bons cou-ins,
Jit si pour leurs bourreaux ils prennent leurs beaux-

[pères

Peut-être qu'ils verraient marcher mieuxleursaffaires!.

[Haut, à Marguerite : )
Mais surtout, n'en dis mot...

Marguerite, avec passion.

Mon bon, mon cher sei-
gneur !

(lis s'éteignent bras dessus bras dessous dans une allée
'du bois.)

le faune, sortant des feuilles et avec un accent que
les Parisiens de Paris sauront noter.
Eh ben! vrai! en v'ia z'une qu'à z'évu- du
bonheur !

Jacob.

Un poète enfin, qui avait parfois de singu-
lières idées, eut celle de chanter vers la fin du
siège les animaux excentriques qui avaient
servi h notre alimentation parisienne pendant
l'investissement.

Et un matin de janvier, quelques jours avant
la capitulation, je reçus par la poste six son-
nets bien curieux, dout l'un était intitulé le
CHIEN, et que voici:

*

le sonnet du chien.

Vous mangiez Jézabel ; ou vous mange aujourd'hui !
Bouledogues, roquets, havanais et levrettes,
On exalte le goût fin de vos côtelettes,
Votre gigot qui veut n'être qu'à demi cuit !

Voilà donc les festins où Paris est réduit,
Paris, l'Éden pervers des daims et des lorettes,
Où l'on lit de sa vie un hymne aux cigarettes,
Et qu'un pétrole avare éclaire chaque nuit !

Oui, du chien,nous mangions du chien, de tout pelage,
Et nous ne respectons ni le sexe, ni l'âge ;
t.H carte du jour met sans nulle émotion :
Êpagneul aux navets près rie rais de Hanovre, —
Et voici qu'à présent le peintre Vigneron
Manquerait de sujets pour son Convoi du pauvre !

* *

Pauvres chiens !

Si bons, et si calomniés 1

Eux qui se prêtent si bien à toutes nos ha-
bitudes, à toutes nus fantaisies !

Car, ce que Champlleury a dit quelque
part :

« Le chat d'un serrurier ne ressemble pas
au chat d'un apothicaire, »

Est bien plus vrai encore du rhien.

Le chien prend toutes les allures de son
maître,

Et vous pouvez presaue, sûrement, juger,
par lui, de celui à qui il appartient.

La grande dame adore les carlins, ces ra-
geurs pleins d'orgueil et d'impertinence; la
cocotte, les havanais, ces égoïstes ; les bou-
chers, les bouledogues, ces buveurs de sang;
les petites dames, les levrettes qui ressem-
blent, pour l'éiégance, aux jeunes officiers de
lanciers; les dévotes, les griffons, ces péni-
tents noirs; les bourgeois, les toutous, ces
conservateurs, qui ne sont jamais d'aucune
race et qui ne sont parfois d'aucun sexe.

Chacun d'eux a sa phisiommie, son carac-
tère, ses goûts, son train d'affaires.

Regardez ce chien qui court de toute la vi-
tesse de ses pattes !

Quel est le but de sa course ?

A-surément il ne va pas au hasard, de cette
allure-là !

H a, évidemment, un rendez-vous très-
pressé.

Le chien est philosophe ; il est artiste ; il a
le suprême bonheur, parmi tous les animaux,
d'être souvent préoccupé par une idée fixe.

Ecoutez ce que Gautier raconte de son chien
Zamore, qui « avait la passion de la danse : »

*

* *

« Sa vocation lui fut révélée de la façon
suivante : un jour parut, sur la place de
Passy, un âne grisâtre, à l'échine pelée, aux
oreilles énervées, une de ces malheureuses
bourriques de saltimbanques que Decamps et
Fouquet savaient si bien peindre ; deux pa-
niers, en équilibre sur le chapelet écorché de
son échine, contenaient une troupe de chiens
savants déguisés en marquis, en troubadours,
en turcs, en bergères des Alpes ou en reines
de Golconde, selon le sexe. L'imprésario mit
les chiens par terre, fît claquer son fouet et
tous les acteurs quittèrent subitement la ligne
horizontale pour la ligne perpendiculaire, se
transformant de quadrupèdes en bipèdes.
Le fifre et le tambour se mirent à jouer, et le
ballet commença.

« Zamore, qui flânait gravement par là, s'ar-
rêta émerveillé du spectacle. Ces chiens, ha-
billés de couleurs voyantes, galonnés de clin-
quant sur toutes les coutnres, un chapeau à
plumes ou un turban sur la tête, se mouvant
en cadence sur des rythmes entraînants avec
une vague apparence de personnes humaines,
ressemblaient à des êtres surnaturels ; ces pas
si bien enchaînés, ces glissements, ces pi-
rouettes le ravirent, mais ne le découragèrent
pas. Comme le Corrége à la vue d'un tableau
de Raphaël, it s'écria en son langage canin :
« Et moi aussi, je suis peintre! Anch'io son
piltore! » et, saisi d'une noble émulation,
quand la troupe passa devant lui formant la
queue-de-loup, il se dressa, en trébuchant un
peu, sur ses pattes de derrière et voulut s'y
joindre, au grand divertissement de l'assem-
blée.

« L'imprésario prit assez mal la chose, dé-
tacha un grand coup de fouet sur les reins de
Zamore qui fut chassé du cercle comme on
mettrait à la porte du théâtre un spectateur
qui, pendant la représentation, s'aviserait de
monter sur la scène et de se mêler au bal-
let.

« Cette humiliation publique ne découra-
gea pas la vocation de Zamore ; il rentra, la
queue basse et l'air rêveur, à la maison. Toute

la journée il fut plus concentré, plus taci-
turne, plus morose. Mais, la nuit, nos sœurs
furent réveillées par un petit bruit d'une na-
ture inexplicable qui venait d'une chambre
voisine de la leur, qu'on n'habitait pas, et où
couchait ordinairement Zamore sur son vieux
fauteuil. Cela ressemblait à un trépignement
rhythmique que le silence de la nuit rendait
plus sonore. On crut d'abord à un bal de sou-
ris, mais le bruit des pas et sur le parquet
était bien fort pour la gent trotte-menu.
La plus brave de nos sœurs se leva, entr'ou-
vrit la porte, et que vit-elle à la faveur d'un
rayon de lune plongeant par les carreaux?
Zamore debout, ramant dans l'air avec ses
pattes de devant, et travaillant comme à la
classe de danse, les pas qu'il avait admiré le
matin dans la rue. Monsieur étudiait ! »

Mais je m'aperçois maintenant que j'ai fait
là un panégyrique bien inutile.
Le chien est un emblème d'amour, —
Il n'a donc pas besoin d'être réhabilité :
Car, quand on vous aime à la folie, à pré-
sent, ne vous envoie-t-on pas des lettres com-
mençant par ces mots :

Mon beau chien bleu !...
Voilà qui rachète le passé, ou je ne m'y
connais pas !

Grégoire.

Tribulations de H. Loreillon

et comment il s'en tire

A PROPOS DES ÉTRENNES

La semaine dernière la place nous ayant manqué,
nous n'avons pu dire quels magasins encore il avait
dévalisé.

Toujours est-il que, rentré dans sa bonne ville
de..., M. Loreillon accablant tous les gens influents
de l'endroit de cadeaux magnifiques et du meilleur
goût, il n'est plus question que de lui, de sa généro-
sité, de sa galanterie et même — ce que c'est pour-
tant — que de ses hautes capacités.

Pendant ce temps, son rival Cascafrire.qui a passé
tout son temps à intriguer pour se faire nommer
sénateur et qui n'a pas réussi, il est revenu enfin
dans sa circonscription électorale, mais plein de mau-
vaise humeur et la mine longue.

Se rappelant alors les mines charmantes de la belle
madame Loreillon, il comptait se venger sur l'amour
de sa déconfiture politique, et, pour être tout ê fait
régence, il lui présenta un de ces sales sacs de bon-
bons p'épicier.

Gourmande comme une chatte, la belle dame fut
affreusement vexée, et, comparant, les cadeaux de son
mari à ceux de ce vieux bonhomme, elle se jeta tout
d'un coup au cou de Loreillon, et l'embrassant ten-
drement, ils firent définitivement une paix que tout
annonce devoir être durable.

Quant aux habitants, ils ne donnent plus à leur
ancien député que des épithètes de crasseux, de
pingre, voire même de gredin.

Inutile d'ajouter que Cascafrire est un homme ruiné,
et à l'heure où nous écrivons, une dépêrhe nous in-
forme que la candidature vient d'être offerte à l'una-
nimité à M. Loreillon.

Madame Loreillon est dans l'ivresse la plus pure,
Mer on assure que de sa fenêtre elle a craché sur la
tête de Cascafrire, et que le notaire s'en va paitout
disant :

— C'est extraordinaire, ma femme est..... char-
mante, trop charmante, parole d'honneur, ça finit par
aller un peu loin...., je n'ai pas vingt ans sacrebleu !

MONSIEUR MACHIN.

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Champs à Paris.

LA SEMAINE THEATRALE

VARIÉTÉS. — Le Bois du Vésinet.

Pour renforcer les Bêtises d'hier, le théâtre des
Variétés vient de représenter un acte assez gai de M.
Delacour, le Bois du Vésinet. Ce vaudeville à quipro-
quos est lestement enlevé par Rertheliér et Pradeau.
On annonce une reprise des Brigands en attendànt
le Dada.

P0RTE-SA1NT-MARTIN. _ La Jeunesse des
Mousquetaires.

Etincelante cette reprise. Le drame décape et d'épée
de Dumas père et Maquet supporte vaillamment la
lourde succession du Tour du monde en... quatre
cents jours ! — Dumaine, sans avoir le comique de
Mélingue joue d'Artagnan avec ta'ent. Taillade est
splendide dans le rôle d'Athos ; la fameuse scène
d'ivresse est interprétée d'une façon... renversante!
Quanta Laray-Porthos m'est avis qu'un peu moins de
trivialité ne nuirait point au personnage. Si je ne dis
rien des dames, c'est par galanterie.

THÉATRE-DES-ARTS. — Les Flâneurs de Paris.

Le vaudeville de MM. Emile Abraham et Grange
était digue du Palais-Royal. M. Paul Clèves en mon-

tant cette pièce a fait preuve d'intelligence. U y a
dans les Flâneurs de Paris des choses charmantes, de
l'esprit h foison et des situations amusantes. I. histoire
de l'employé Parasol nui fait toute In besogne du bu-
reau qui, reçoit tous les savons alors aue les flâneurs
sont comblés de gratifications, est réellement, désopi-
lante. Mlle Gabriells Rose chante comme un rossignol
mais nous lui conseillons de changer de couturière

RENAISSANCE. — La Petite Mariée.
Il était une fois un podestat. Ce podestat fut trompé
par son favori San Carlo. — « Je réserve ma vengeance,
lui dit-il, œil pour œil... corne pour corne!..

Le .iour où tu te martras
Je m'amuserai, tu verras
Encor plus que toi-même... »

Or, San-Carlo épouse secrètement le baron Castel-
démoli. Survient le podestat. San-Carlo lui persuade
qu'il assiste aux noces d'un sien ami. Imbroglio.
L'ami déjîi marié avec une tigresse horriblementjalouse
est, lancé dans une foule d'aventures. Le podestat em-
mène la petite mariée à sa cour et la lui fait... la
cour. San-Carlo est sur des tisons. Le podestat s a-
muse à le taquiner pendant deux actes interminables,
et, finalement, désarmé par la candeur de la Petite
mariée, pardonne à son favori qui en somme, n avait
pas élé le seul amant de feue la Podestate. San-Urlo
et sa petite femme vivront heureux et auront beau-
coup de... représentations. .

Cette opérette aurait dix fois plus de valeur si les
auteurs, MM. Leterrier et Vanloo, avaient le bon es-
prit de faire des coupures, au dernier acte notam-
ment. ,

La musique de Lecocq est pleine d entrain et de
gaité de bon aloi. Après le rondeau auquel nous avons
fait allusion, rondeau admirablement chante par le
baryton Vaut hier qui est en train de devenir un véri-
table artiste lyrique, signalons les couplets d,el enlève-
ment qui sont ebaque soir redemandes trois [ois a a
charmante Jeanne Granier. Citons aussi le fabliau a la
Boccace excellemment musiqué. . .

La mise en scène est splendide et M. Victor Koning
peut compter sur un succès.

FOLIES-DRAMATIQUES. — La Belle-Poule.

C'est, un peu l'histoire de la Fille du régiment ou de
la Roulotte de Barbe-Bleue. Poulette, surnommée la
Belle-Poule, de paysanne devient grande dame. Sa
mère, Mme de Montembrèche, veut la marier avec un
noble seigneur. Elle s'y refuse, car elle aime Bulet.un
paysan. Au moment de signer le contrat, on s aperçoit
qu'il y a eu erreur; c'est Poulet qui est le (ils de Mme
de Montembrèche... et Poulet épouse la Belle Loule.

Tout le succès rie la soirée a été pour l'unique, 1 in-
comparable Schneider qui, — malgré les défauts de
la pièce de MM. Saint-Albin et Crémieux qui, entre
nous, n'est pas neuve, — se chargera de remplir les
caisses de M. Cantin.

La musiqne d'Hervé est tantôt brillante, tantôt
terne. Peut-être a-t-il écrit sa partition un peutrop
à la hâte. Signalons : la Lettre, les couplets de l Edu-
cation et la Tyrolienne... espagnole.

Prelly (Mine de Prelles) est follement belle. Que
ne cliante-t-elle avec les yeux?

M. Millier auvergnate son rôle avec passion.

Pourqnoi M. Max-Simon est devenu, sur l'affiche,
Simon Max? M. Cantin ne fait-il pas le maxsimon...
des recettes ?

BEAUMARCHAIS. — Le Donjon des Etangs.

M. Debruyère vient d'avoir la primeur d'un beau
drame de Ferdinand Dugué. C'est un drame où 1 his-
toire se mêle agréablement à la fantaisie. La scène se
passe à la fin du règne de Henri IV. Le vieux vert-
galant est amoureux de la princesse de Comte.
Agrippa d'Aubigné, tout en retrouvant sa fille, dont la
mère adultère a élé noyée dans un étang, finit par
persuader au roi de renoncer à sa passion sénile.

M. Debruyère joue le personnage de Henri IV avec
beaucoup d'ampleur. A côté de lui MM. Clément Just
et Angt-lo et Mlle J. Marie ont été fort applaudis.
Maintenant Reaumarchais n'est plus un théâtre de
quartier, c'est un vrai théâtre parisien.

DÉJAZET. — Enl'vé c'est pesé !

Tel est le titre de la revue de MM. Guénée et Gabet,
revue montée avec un soin extrême par l'inimitable
de Gallois. Vous me dispenserez de raconter la pièce.
Les revues ne s'analysent pas. Je me contenterai de
constater le succès mérité de Enl'vé c'est pesé ! Les
couplets sont bien rimés et suffisamment spirituels,
la musique choisie avec goût, toutes les femmes sont
jolies — je n'en nomme aucune pour ne pas faire de
jalouses — et les compères, MM. Mercier et Herbert
ont un entrain de tous les diables. M. Budas a su se
faire applaudir dans ses différents rôles.

Par exemple, je me demande encore pourquoi les
auteurs ont eu la' singulière idée de choisir le Boyaume
des poids et mesures comme lieu d'action de leur
prologue. 11 n'a pas été question cette année, que je
sache, de réformer notre système métrique ! Reste à
savoir si la revue a été faits pour le titre ou le titre
pour la revue !

THÉÂTRE DE L'ALCAZAR.— Vlà Paris qui passe

Autre revue, autre succès. L'Alcazar n]est plus un
calé-concert, c'est aujourd'hui un vrai théâtre, e son
directeur, M. Bruch, encouragé par la réussite (je la
revue de M. Millier, est décidé à jouer l'opérette
comme son confrère de l'Alcazar do Bruxelles,
M. Humbert La troupe de l'Alcazar est excellente.
V'ià Paris qui passe ! est on ne peut mieux inter-
prété par M. Plet (du Gymnasse s'il-vous-plart !) Cas-
cabe! qui a parfaitement saisi le truc de l'Anglais
Morris, dit l'Ilomme-Protée, et par Mmes Graindor,
une cantatrice di primo Castillos, et Bonnaire, une
vrai nature. Cette dernière ne peut ouvrir la bouche
ni faire un geste sans provoquer l'hilarité la plus com-
plète. La pièce est spirituelle et montée avec luxe.

THEATRE MINIATURE.

Le Voyage d'Arlequin dans la Lune.

Le Théâtre Miniaturen'est pas ce qu'un vain peuple
pense, et les pièces interprétées par les Marionnettes
de M. Plet sont plus amusantes que bien des comé-
dies. L'imitation du Voyage dans la Lune est, sur
ma foi, presque aussi bien faite que la féerie de la
Gaîté. L'auteur du livret est M Brau, la musique est
de M. Clairville fils — ce qui explique la présence de
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