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Le Grelot: journal illustré, politique et satirique — 6.1876

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https://doi.org/10.11588/diglit.6811#0050
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LE GRELOT

PRIME GRATUITE

Toute personne de la provinae qui s'abon-
nera à un des journaux ci-après, par l'entre-
mise de M. Madbe, directeur-gérant du Grelot,
77, rue Neuve-des-Petits-Champs, à Paris,
aura droit à un abonnement gratuii.au jour-
nal le GRELOT, savoir :

Pour un abonnement d'un an : 6 mois au GRELOT.

— — de six mois : 3 mois —

— — de treia — i 1 mois 1/2 —

L'abonnement à plusieurs journaux dou-
blera, triplera la durée de l'envoi gratuit du
GRELOT,



oh

an

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MOIS

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Courrier de France.

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Gazette de France..

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Journal des Débats..

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Moniteur universel.

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Opinion nationale...

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République française

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Revue des Deux-Mondes

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Les prix qui précèdent sont, bien entendu,
les prix fixés par les administrations de cha-
cun de ces journaux.

LA SEMAINE

A l'heure où paraîtront ces iignes, les faux-
nez seront tombés.

Les polichinelles auront remisé leurs
bosses,

Les arlequins déposé leurs battes au râte-
lier,

Les chicards enfermé leur plumet.
Mais tous les masques ne seront pas enterrés
pour cela.

J'en sais, pour ma part, quelques-uns qui
se disposent à recommencer leur boniment, à
renouveler, comme on dit au calé-concert.

Vous les avez déjà reconnus, ces farceurs-là,
n'est-ce pas?

Ce sont ces braves candidats bonapartistes,
lesquels ne peuvent se consoler de leur four
du 20 février.

Aussi ne pouvant plus tromper personne en
affichant carrément leurs espérances, ont-ils
mis sur leur cocarde le crêpe du conserva-
teur.

Ni hommes,ni femmes!
Tous conservateurs !

— Qu'on ne nous parle plus de Chislehurst,
s'écrient-ils!

Il n'est plus question de cela.

Il ne s'agit plus d'Empire, il s'agit de sau-
ver la France!... la France perdue par ces
sacripants, ces gueusards de républicains !

Sauver la France !

Ah ! j'avoue que cette phrase dans la bouche
de ces messieurs m'a paru bien cocasse !

Le parti auquel nous devons deux des plus
belles invasions qu'on puisse trouver dans
l'histoire, venant parler de sauver la France!

Quand je disais que tous les masques n'é-
taient pas jetés !

Mais les bons électeurs ne sont pas si bêtes
que ces braves gens semblent le croire, et le
scrutin du 5 mars le prouvera suffisamment,
je l'espère.

*

* *

Qu'est-ce que vous penseriez d'un monsieur
qui, après vous avoir servi un dîner conforta-
ble, vous proposerait au moment de prendre
votre café une cuillerée de moutarde du Vert-
pré.

Vous lui offririez,sans avoir l'air de vouloir
le froisser, une petite place dans un des caba-
nons les mieux silués de Charenton.

Eh bien, c'est là précisément le cas de cer-
tain journal bonapartiste que vous connaissez

bien, lequel, se voyant absolument débordé
par le mouvement républicain des campa-
gnes, propose à ses lecteurs de le combattre
par la création d'un journal à un sou !

Lequel journal serait naturellement destiné
à sauver la France. (Encore])

Mais comme noire excellent confrère n'a
probablement qu'une confiance relative dans
sa panacée, il convie ses abonnés à contribuer
de leur bourse à l'éclosien de cet aimable
canard.

Allons, messieurs, allons!... un peu de
courage à la poche pour la Frrrrancel —
(Toujours, donc/)

Il est bien temps !

Ah! confrère, mon ami, crcyez-moi!... la
France est perdue!... la France vous a envoyé
promener définitivement et vous offririez votre
journal pour rien, en y ajoutant même une
boîte de sardines ou un paquet de chandelles
des six que c'est absolument comme si vous
chantiez :

« Parlant pour la Syrie / »
*

* *

Un de nos lecteurs, — âme sensible, s'il en
fut jamais! — nous a envoyé dix centimes
pour notre souscription Magnier.

Nous remercions du fond du cœur notre
généreux correspondant et nous l'assurons
que son envoi sera scrupuleusement consacré
à l'usage auquel il a été destiné.

Dont quittance.

Il paraîtrait que le pays des cigarettes et
de Volla-podrida va jouir enfin de la tranquil-
lité.

Don Carlos, absolument dénommé, rentre
en France en emportant dans son exil la douce
consolation d'avoir fait occire un certain nom-
bre de millions de ses compatriotes.

Nous le lui avions bien prédit !

Mais Don Carlos n'a pas voulu nous crcire!

Après cela, peut-être, ne lit-il pas le Grelot.

Ce qui serait bien excusable, en somme.

Quand on a tout son temps pris par ces
préoccupations bien légitimes de la guerre ci-
vile, il est difficile de se livrer aux innocentes
dis'raetions de la lecture.

Toujours est-il que le voilà, lui et son bé-
ret, sur le sol hospitalier de notre belle pa-
trie.

Je ne pense pas que les réflexions de cet
aimable prince soient couleur de rose.

Il doit bien marronner un peu.

Mais qu'est-ce que doivent penser de lui les
fameux idiots qui se sont fait casser bras et
jambes à son service!

Je sais bien qu'il lui reste la consol-ation
d'avoir consacré ces membres à peu près in-
dispensables au service du droit divin.

Mais c'est égal, si j'étais Espagnol, c'est moi
qui ne couperais plus dans la royauté!

*

* *

Je me permettrai de signaler à la vigilance
du préfet de police et de vouer à toute la ri-
gueur des lois le citoyen Montrouge, direc-
teur de l'Athénée-Comique, lequel ose, dans
la revue qu'il joue en ce moment, lancer à la
face de ses contemporains des mots dans le
genre de celui-ci :

— Savez-vous pourquoi Alphonse Karr ne
met jamais de pommade?

— Probablement, faites-vous timidemeut,
parce que le célèbre écrivain n'a plus de che-
veux !

— Vous n'y êtes pas! .. hurle Montrouge
d'une voix tonnante... Alphonse Karr ne met
jamais de pommade... parce que la pommade
agace Karr!...

m

* *

Nous engagerons le prévenu à ne pas re-
commencer!...

Nicolas FLAMMÈCHE.

ffl Wnliili tl

Voltaire à la rescousse!

Et le jour où les cagots seraient vainqueurs,
les bûchers ne tarderaient pas à se rallumer.

Ce n'est pas pour rien que l'un de leurs
chefs de liie, Joseph de Maistre, a écrit dans
le troisième entrelien des Soirées de Saint-Pé-
tersbourg.

a Tout supplice supplie. Malheur à la Na-
tion qui abolirait les supplices! car la dette
de chaque coupable ne cessant de retomber
sur la Nation, celle-ci serait forcée de payer
sans miséricorde, et pourrait même à la fin se
voir traiter comme insolvable, avec toute la
rigueur de la loi. »

11 me semble que c'est clair.

Et que le rétablissement du chevalet, des
brodequins, de la question ordinaire ^ et
extraordinaire, et de tout ce qui s'ensuit, n'est
nullement dans un sac.

Du reste. .

Il est facile de deviner, au terrain qu'ils ont
regagné depuig quelques années, et à l'impu-
dence dont font preuve les oints,

Où ils nous auraient menés, si nous les
avions laissés faire.

Non content d'avoir obtenu, non pas seule-
ment la liberté, mais la licence de l'enseigne-
ment supérieur, grâce à une assemblée touty
à la dévotion du « pape roi; »

Non content d'être parvenus à glisser dans
les administrations, dans les professions libé-
rales, dans les postes importants leurs élèves
et les hommes de leur sens,

Ils rêvaient encore l'abolition du mariage
civil.

Car leurs hypocrites réclamations en faveur
delà priorité à accorder à la cérémeuie reli-
gieuse, ne tendait pas à autre chose, soyez-
en-surs!

Une fois maîtres de ce côté, ils en eussent
fait de belles !

On ne se fût plus marié que selon leurs
rites.

Et le billet de confession à la main;

Ils eussent admis ou exclu qui ils voulaient
selon leurs petite caprices.

Et l'on n'aurait plus eu à choisir qu'entre le
mariage selon Loyola ou le concubinage.

Qu'on ne dise pas le contraire!

Dans les questions d'enterrement, n'a-t-on
point vu les agissements de leur odieuse ty-
rannie!

Lorsqu'il y a quelques semaines, est arrivé
cetteép;>uvantableexplosion du puits Jabin, ne
les avons nous pas vus refuser impitoyable-
ment d'enterrer dans le cimetière commun
neuf protestants morts dans le désastre.

A la honte de l'humanité et du gouverne-
ment d'un pays civilisé, ne laissa-t-on pas
pendant plusieurs jours, les cadavres de ces
malheureux exposés dans une cour, pour la
plus grande joie des ministres, idiots ou scé-
lérats d'une religion dont le Dieu est mort
pour tous les hommes!

Ah! vraiment, oui.

Nous l'avons échappé belle !

Félicitons-nous, nous le pouvons.

Mais n'est-ce point déjà une chose terrible
à penser que ce péril que nous avons évité,
nous ayons pu le courir !

Où en sommes-nous donc venus, qu'on
ose se permettre sur nos libertés et sur nos
esprits de pareilles tentatives !

A la rescousse, Voltaire, il en est temps I

Délivre-nous encore une fois des Cagols et
des Tartuffes, — ou pour tout dire d'un mot,
des jésuites.

ZED.

Ballottage

SONNET ÉLECTORAL

A un maire candidat

Sur les vagues de l'Océan
Qu'est-ce donc qu'affronter l'orage?
Rien, si l'on son^e au grand naufrage,
Au vague du scrutin béant !

Aux coups du perfide géant,
En mer, il se peut qu'on surnage;
Sous les houles du ballottage
Uuand on sombre, c'est le néant...

lyptiques qui font dresser le poil sur la chair
aux plus braves, — des cheveux à faire trem-
bler les avaleurs d'étoupes enflammées, — et
des dents à réhabiliter les râteliers effrayants
des squelettes de l'amphithéâtre.

Cela, — c'est incontestable!

Seulement, quand elles se mettent à être
jolies, elles le sout au-delà de toute expres-
sion.

Rien, ni dans le Midi, ni dans l'Orient, ni
dans les neiges du Nord d'où Balzac fit des-
cendre la figure enchantée et mystérieuse de
Séraphitus-Séraphita, ne peut être mis en pa-
rallèle avec ces visages d'une pureté idéale,
ces yeux qui ont la couleur de la mer, ces che-
veux plus blonds que la fleur du riz.

*

• *

Eh bien!

Dans la littérature, dans les arts, dans ce
qui relève du domaine de l'intelligence,
C'est la môme chose!

Si l'immence majorité des écrivains anglais
sont îles imbéciles, — des gens, comme dit
not e Labruyère, qui réfléchissent après avoir
parlé,

En revanche, de temps à autre, il leur sur-
git un homme d'une stature telle que l'Europe
avec toutes ses forces, avec l'ensemble prodi-
gieux de sa civilisation et de ses races multi-
ples, ne peut arriver à lui opposer uu concur-
rent.

C'est Shakespeare, par exemple, —
C'est iN'ewtcn, —
C'est Watt, —

C'est Dickens, pour ne parler que d'un mo-
derne.

*

Danslapolitique transcendante, l'Angleterre
n'a pas voulu rester en arrière.

Au moment de sa grande révolution, -*
après avoir coupé le cou à son roi, — (événe-
ment, d'ailleurs, bien oublié de l'autre roté dû
détroit, où l'on n'a dressé à Charles I"aucune
chapelle expiatoire), —

Au moment, dis-je, de la grande révolution,
l'Angleterre produisit un penseur bien singu-
lier, qui se nommait Hobbes, et qui eût été
p'us loin qu'aucun s'il avait eu moins peur d«
M. Cromwell.

Or, dans son livre intitulé : Du citoyen, Hob-
bes a écrit cette phrase que je livre à la médi'
talion de nos hommes d'Etat :

« La première et fondamentale loi de na'
ture, dit-il, est qu'il faut chercher la paix, *j
on peut l'obtenir, et rechercher le secours de la
guerre, si la paix est impossible à acquérir. *

Belle pensée, — grande pensée,

Et qui contient, dans les quelques mots de
sa formule, la justification de toutes les ré-
voltes et de toutes colères populaires.

*

Qu'on veuille bien y songer, en effet?

Que veut le peuple?

La paix, — l'ordre, — la tranquillité, <
qui sont nécessaires à la production ainsl
qu'à l'écoulement et à la circulation des prf
duits.

Cette paix, il la cherche par tous Ie5
moyens;

Il supporte, pour l'amour d'elle, bien de*
vexations, bien des tracasseries, bien des exaC
tions :

Ce n'est qu'à la fin, quand le poids dont 0»
le charge est trop lourd, il dit. :

« Allons, en voilà assez, — la guerre !•'
puisqu'on la veut ! »

*

* *

M. Buffet la voulait :

On a vu ce qu'il a pesé dans la balance à*
suffrage universel.

Si jamais un homme a été vilipendé, m
renvoyé à ses choux, — conspué par l'ind''
gnation publique, — rejeté comme une loque
sale et puante dans un coin, c'est celui-là!

Les manœuvres auxquelles il s'est livré di*'
rant l'année de son ministère soulèveront ^
cœur des historiens qui auront à raconter ce
tristes événements ;

Et plus tard,

Les faiseurs de dictionnnaires, en quéjj'
d'étymologies, feront dériver de son nom 1
mot rebuffade,

*

* •

11 y a là, pour ceux qui veulent se mêler ^
gouvernement des Etats, « une grande e
terrible leçon, » comme disait Bossuet,

Mais il ne paraît pas que les bonapartisl6
soient décidés à en faire leur profit.

Ces voleurs à la tire qui essaient de fa'"!
croire que leurs mains, leurs pinces et leUf'
rossignols ont une opinion politique,

Se donnent un mouvement dont Rigolbod1»
elle-même et l'illustre Rocambole, leur cb6
de file, n'eurent jamais idée. .

Et ils ont fait dans ces derniers temps 1*
quatre cents coups pour déterminer le vai{
chai à se jeter dans leurs bras.

*

• *

II

Cette proposition déshonnèle qui, de L
part de tout autre homme que l'impassil*

Il était temps, vraiment.

Et comme on dit aux Français.
Nous l'avons en dormant, madame, échappé belle.

Vous figurez-vous ce qui serait arrivé si le
rêve de l'individu nommé Buffet s'était réalisé.

Et si les jolis électeurs de Ca-telsarrazin et
de Monlélimart nous avaient envoyé des dé-
putés taillés sur les patrons de sacristain que
le ministre de l'intérieur leur avait envoyés.

Nous nous fussions trouvés dans de beaux
draps.

Et les bedeaux n'eussent plus été no3 cou-
sins.

On aura:t vu les enfants de chœur prendre
des airs de tranchemontagnes,

Et les affiliés de l'archï confrérie faire des
meetings en faveur du rétablissement de la
très Saiute-lnquisi;ion,

Car, n'en doutez pas, c'est là qu'on en veut
venir.

Le néant des gloires humaines!
Echouer, lorsqu'on touche au port,
C'est périr d'une double mort.

Ballotter sur les urnes pleines,
Puis sombrer au scrutin amer.
Quel mal de cœur, quel mal de mer !
Mars 1876.

Abmand MENICH.

FEUILLES AU VENT

Les Anglaises, en général, ne sont pas jolies :
Dans le peuple elles sont mêmes assez sou-
vent horribles,
Et dans l'aristocratie, c'est pis encore 1
On voit chez elles de ces maigreurs apoca-
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