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Le Grelot: journal illustré, politique et satirique — 6.1876

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https://doi.org/10.11588/diglit.6811#0063
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'LE GRELOT

fera pas autre chose, que présenter au Sénat
un cahier cîe plaintes et doléances dont on
tiendra compte ou non.

Certes, cette situation est grave.
Le Corps législatif a le droit de faire des
lois,

Le Sénat a le droit de les infirmer,

De sorte que toute notre législation sera
toujours comme un chat qu'on a mis a cheval
sur un bâton, et qui se demande de quel côté
il va tomber.

Si l'un des pouvoirs veut faire quelque
chose d'iilile et d'honorable,

L'autre, par 1 aine, par jalousie, par esprit
de parti, par rancune de secte, — car il y a
des sectes dans les deux camps, —peut dire :

— Cela ne sera pas!

Et tel est l'état des choses que tous les deux
auront raison et, qui plus est, le droit pour
eux.

*

* *

Mais laissons-là les choses sérieuses!

. Esclave, apportez-moi des roses !.
Le parfum «les roses est doux !

*

* »

On sait que Rossini était un musicien d'infi-
niment d'esprit,

Et qu'il faisait un peu mentir cet individu
qui disait assez justement d'ailleurs :

— Qu'y a-t-il de plus bête qu'un peintre?
— Un musicien !

Qu'y a-t-il déplus bête qu'un musicien? —
Un sculpteur !

Qu'y a-t-il de plus bête qu'un sculpteur?—
Un cuisinier!

Qu'y a-t-il de plus bête qu'un cuisinier? -
Rien.

*

* *

Donc Rossini faisait mentir l'apoulithegme
en question.

Mais un autre musicien le faisait mentir
aussi,

C'était Lulli.
, Un individu était venu lui apporter un jour
'e prologue d'un opéra dont il aurait voulu
que Lulli fît la musique.

Lulli prit le libretto que l'autre lui imposait
et se mit à le parcourir attentivement devaut
«ri.

Quand il eut fini, l'auteur lui dit :

— Eh bien ! qu'en dites-vous?

-—Ma foi, répondit Lulli, je n'y trouve
lu'une lettre de trop.

— Vraiment !

—Oui, vous.avez mis à la dernière page :
Fin du prologue ?

— Oui, eh bien!

— Eh bien ! vous auriez dû mettre : Fi du
Prologue !

*

Un paysan était à confesse
Il s'accusait d'avoir volé du foin.
. — Combien en avez-vous pris (le bottes?
d't le confesseur.

— Vous êtes bien curieux dit le paysan.
—- Voyons, parlez.

— Devinez, monsieur, devinez !

— Trente bottes I

— Rah ! non !

~~ Combien?... soixante?...

— Nenni, vraiment I

— Combien, alors ?

—'Rah!... Boutez-y toute la charretée...
Aussi bien, ma femme et moi devons aller
quérir le reste tantôt.

*

• *

Un de nos amis se maria dernièreoient.
U aimait fort sa femme qui était, du reste,
rès-jeune et très-belle.

., Aussi, deux jours aprè» son mariage on ne

avait pas encore vu reparaître.
• Un beau matin cependant, le troisième
J°u'", quelqu'un le renconira.

U était de fort bonne heure.
..—- Eh! que faites-vous dehors si malin, lui

U-ilî... Avez-vous quelque affaire urgente?
— Non, dit l'autre, — aucune qui presse
^°Ur le moment!... je me suis levé seulement
P°Ur me reposer...

»

C'était au sacre du cardinal de Retz.
Ua chose se passait en Sorbonne.
e °n avait déployé un luxe et un appareil
x'r«ordinaire.
Toute la Cour était là.

Et un certain nombre d'invités qui n'avaient
™s assez de tous leurs yeux pour contempler
eUe pompe.

sous le dôme, d'innombrables évêques
'aient rangés en mi-cercle.
4 Une dame de province regardait tout cela

ec admiration,
(j ^ 'a lin, ne pouvant retenir l'impression
eJ?i:)n enthousiasme,
*-i'e dit à demi-voix :

Mon Dieu ! que cela est beau de voir

tous ces évêques rangés de la sorte... On se
croirait en|parpdis !...

Un gentilhomme qui l'avait entendue, se
retourna et lui dit :

— En paradis, madame!... En paradis.il
n'y en a pas tant que cela !

Bridaine.

COUPS DE BEC

Je suis si révolté que j'en frémis; pour un peu,
si je n'avais heureusement là ma femme sous la main,
je crois que je m'administrerais des soufflets à moi-
même. *»

Ainsi, voilà tous ces gredins de républicains qui
ont nommé la Chambre que vous savez, qui se re-
dressent, qui font la lielle jambe... Pitié, mon Dieu!
Et tout ça, savèz-vous pourquoi?

Parce qu'ils espèrent tous arriver à quelque chose;
c'est toujours le même système : Ote-toi de là que je
m'y mette.

Et on appelle ça des républicains !

Ah! si ces gens-là disaient : Nous ne voulons rien.
Nous avons la République, cela nous suffit. Gardez
vos places... Tiès-bien... A la bonne, heure.

Oh ! alors, je serais avec eux. Voilà des gens dés-
intéressés, m'écrirais-je, et, au besoin, comme j'ai une
assez jolie écriture, je l'inscrirais moi-même en ronde
sur des carrés de papier, et je les collerais sur tous
les tuyaux de descente et derrière les liacres.

Mais non. Il leur faut les portefeuilles, les préfec-
tures et tout le reste, sous prétexte de diriger les af-
faires. Si ce n'est pas honteux ! Ça ne s'est jamais vu,
ma parole d'honneur!

*

* *

Tel est le langage des abonnés de la Patrie.

Il est évident que ces gueusards de républicains
vous ont un toupet qui fera époque dans l'histoire.

Nous sommes en république ; on demande que ce
soit, des partisans du gouvernement établi qui soient
aux aiïnires. C'est scandaleux.

Pour bien faire, il faudrait y appeler des bonapar-
tistes. C'est évident.

Seulement, j'ai une faible idée que lesdits abonnés
trouveraient pourtant singulier si on venait leur dire :

Pour faire un civet, il faut un perroquet,
et pourtant, ce ne serait que très-juste, si on se basait
sur leur manière de raisonner.

SIJLPICE.

LA SEMAINE THEATRALE

GYMNASE

L'Oncle aux Espérances. — MM. Hennequin
el Delacour sont en train de perdre en détail
la renommée que, par un heureux hasard, ils
ont acquise avec le Procès Vauradieux.

Deux jours en une semaine ! Mauvaise af-
faire! Voilà qui va refroidir l'enthousiasme
des directeurs.

Inutile, n'est-ce pas de constaler que
comme Poste, restante, l'Oncle aux Espérances
était une pièce commandée.

Je dis était, car h comédie en question a
déjà disparu de l'affiche.

Comme compensation, on a repris le Ch&r.
meur, oeuvre, scion moi, bien inférieure à
l'Oncle aux Espérâmes... On dirait, parole
d'honneur, que M. Montigny le fait exprès...
à moins qu'il n'y ail quelque mystère là-des-
sous... Les mauvaises langues affirment qu'il
existe un traité qui obligerait le Gymnase à
jouer chaque année au moins trois actesde
Louis Leroy.

Pauvre Gymnase !

Et pendant ce temps-là quantité de jeunes
auteurs se morfondent à la poFte. Les Leroy,
les Hennequin, les Poupart-Davyl obtiennent
des tours de faveur. Leurs pièces sont médio-
cres, mauvaises même ; n'importe, on les joue
quand même; le premier pîr habitude ou par
traité; le second et le tpoisième à cause de
leur réputation surfaite ; mais si quelquesjeu-
nes écrivains, dont le nom n'a pas cours à la
bourse dramatique, arrivent à faire recevoir
trois actes chez M. Montigny, on en renvoie
la représentation aux calendes grecques , ou
bien, pour les faire patienter, on s'amuse à
leur l'aire refondre leurs trois actes en deux
pour, ensuite, les prier de récrire la chose en
quatre actes et, finalement, leur prouver que
c'était beaucoup meilleur en trois. C'est la co-
médie de Pénélope l

Mais revenons à ce fameux Oncle, qui n'a
point réalisé les espérances de M. Montigny.

Cet oncle a' nom Moulinot. «t'est un être
désagréable au suprême degré; bourru, ma-
niaque, etc. Sa famille le choie, le cajole,
ll.i lie ses manies. Que ne snbiràit-on pas pour
mériter l'héritage? Le premier acte est assez
drolichon, et le type de madame Duvernayne
manque pas d'originalité. Le second acte roule
tout entier sur un quiproquo qui nous entraîne
à cent lieues de l'action, et le reste de la pièce
est insipide. Moulinot apprend que son filleul
Gaston l'a trompé jadis avec feue madame
Moulinot, et il ne veut pas mourir avant d'a-
voir eu la satisfaction de déshériter ledit fil-
leul.

Vainement, j'ai cherché à comprendre ce
que les auteurs ont vu d'intéressant dans cette
donnée.

J'ai peine à croire quête scénario présenté
ait été moins insignifiant.

A moins que M. Montigny n'ait collaboré à
la pièce...

AMBIGU-COMIQUE

Le Courrier de Lyon, — 999» reprise! Ren-
trée de Paulin Menief dans le rôle de Chopart.
Toujours même talent, môme perfection,
même pittoresque hideux. La scène muette
est jouée par l'inimitable Paulin, avec une
vérité merveilleuse. Mais où est Alexandre,
le classique Fouinard ? Ouest Lacressonnière,
le Dubosc-Lechêne de la création? MM. Cre-
vel et Bilher font ce qu'ils peuvent, mais ce
n'est euôre.

Enfin, telle qu'elle est, la reprise du drame
de Delacour, Siraudin et Moreau permettra
sans doute à M. Hostein d'attendre le Nouveau
Monde.

A propos du Courrier de L%on, sait-on que
c'est à celte pièce que la Fille de Madame Angot
doit sa naissance ? Les costumes des Incroya-
bles ayant frappé le public le soir de la pre-
mière, l'idée vint à Delacour d'écrire le scé-
nario d'un vaudeville avec des Incroyables.
Il remit son travail àClairville pour y adapter
des cocplets et, bien des années après, naquit
la Fille de Madame Angot.

Pourquoi Delacour n a-t-il par revendiqué
sa part de collaboration dans cette pièce dont
la conception première lui appartient ?

Celui qui m'expliquera cela gagnera un la-
pin vivant.

FOLIES-DRAMATIQUES

L'OEil cre-cé. — La reprise de celte joyeuse
folie du maestro Hervé n'est-elle point uns
adroite flatterie à l'adresse de Gambetta, le
roi de la Bépxiblique ?

Vous souvient-il de la première de cette
cascade, à tous crins, en 1866, je crois. Le
public abasourdi par cette charentonade sys-
tématique, se demandait si la pière irait jus-
qu'à la fin. La musique a tout sauvé et depuis,
VGEil crevé a eu plus de cinq cents représen-
tâtes, tant en France qu'en Angleterre —
où Hervéest considéré comme un nouvel Or-
phée.

Des artistes de la création il ne reste guère
que Milher, le gendarme Géromé.

Les rôles de Fleur de Noblesse et de Din-
donnelte créés par Blanche d'Antigny et Julia
Baron sont aujourd'hui interprétés par une
débutante, Mlle Véron et une bien jolie femme,
Mme Prelly alias, Mme de Prelles.

Nous avons réentendu avec plaisir la mu-
sique vraiment ravissante de cette bouffonne-
rie dont le libretto est un monument d'insa-
néisms raisonné.

TOUR-D'AUVERGNE

La Queue de la pnëte. — Quand on prend du
Delacour, on n'en saurait trop prendre ! C'est
incroyable ce que l'on joue de Delacour de-
puis quelque temps. Les affiches en sont far-
cies ! La reprise rie celle vieille féerie démo-
dée, jouée jadis aux Délassements de la rue de
Provence, n'ajoutera rien à la rép'utation de
l'auteur du Courrier de Lyon; elle ne retran-
chera rien non plus au léger discrédit de l'au-
teur de VOncle aux espérances et de Poste res-
tante...

Le nouveau directeur de la Tour-d'Auver-
gne e essayé de tirer bon parti de cette pièce,
dont l'antique succès fut dû bien plus aux jo-
lies femmes des Délassements qu'aux finesses
du dialogue.

Et pourtant les aventures du prince Jene-
saiki, de son écuyer Tutu, de la princesse
Gnan-Gnan et du roi Raperdulaboulla XIV ne
s 111 ni plus ni moins drôles que celles de tous
les personnages de la féerie classique; mais l'in-
sipidité du dialogue n'est point rachetée à la
Tour d'Auvergne par l'imprévu des trucs, la
beauté des femmes et l'éclat des décors...

Les artistes, à l'exception de Bertrand, qui
a rie la verve, et d'un jeune comique qui imite
Léonce, les artistes, di--je, sont remarquables
par leur manque de mémoire.

La direction s'est mue en frais : un belaillon
de clowns et des feux de Bengale!

Et puis trois costumes neuts !!

On voit bien que ce n'est pas M. Bridault
qui tient la queue de la poêle l

Georges Petilleatj.

Nous voici en pleine saison de concerts,
nous faisons, en conséquence, des vœux bien
sincères pour qu'ils aient tous l'attrait de ce-
lui organisé par les soins de M. Louis Dupuy,
violoniste dans les somptueux salons du Cercle
de l'Entreprise ; nous avons eu le plaisir d'y
applaudir chaleureusement MM. Vergnet et
Galli de l'Opéra, Madame Franck-Uuvernoy
de l'Opéra-Comique , M. Georges Piter et
autres artistes du premier mérite.

M. Louis Dupuy, le sympathique violoniste,

a exécuté avec son talent ordinaire la fantaisie
sur Martha de Flolow; applaudissements et
bravos ne lui ont pas manqué.

Dans un prochain numéro, nous revien-
drons sur ce concert pour rendre à chacun la
part d'éloges qui lui appartient. — Ce sera
justice.

à Gkorge Pétille au.

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GRELOTS-FINANCE

La Bourse a vraiment du guignon. A peine
la politique intérieure cesse-t-elle de lui met-
tre martel en tête que la voilà aux prises avec
les inondations et la perspective de mauvaises
récoltes. C'est plus qu'il n'en fallait pour re-
tarder le moment où la rente 5 p. 100 pourra
de nouveau se coter à 105 fr.

*

L'Italien, que l'excédant de 10 millions sur
le budget 1875, annoncé par M. Minghetti,
avait reporté à 79 fr., n'a pas trop mal ac-
cueilli la perspective d'une chute du même
M. Minghetti. Avec ce financier disparaissent,
pour peut-être au moins une session, les pro-
jets de rachat de chemins de fer et les éven-
tualités d'émission de rentes nouvelles qui
auraient été la conséquence de l'adoption de
ces projets.

Les fends espagnols sont de plus en plus
faiblots. La hausse faite en prévision du réta-
blissement de la paix a profité aux banquiers,
mais les pauvres porteurs de titres sont déjà
avertis qu'on leur demandera des sacrifices.
Ils y sont du reste habitués ; cela ne les chan-
gera pas. M. Salaverria ne sait pas encore au
juste si les dépenses civiles et militaires lui
laisseront quelque chose à distribuer aux por-
teurs de coupons arriérés. Il doit, dit-on, don-
ner quelques petits détails à ce sujet dans la
séance du 25 mars. Si l'on paie un maravédis
sur ces coupons arriérés, on peut être sûr que
M. Salaverria aura encore mis quelque chose
en gage che? les bons juifs de la Banque de
Paris et les bons chrétiens du Crédit lyon-
nais.

*

Les fonds turcs ont fait bien des cascades
depuis une dizaine de jours. Le 5 p. 100 a un
instant perdu le cours de 17 fr., sur le le bruit
très-croyable que les coupons d'avril sur les
emprunts de 1869 et 1873 ne seraient pas
payés. Puis, sur un bruit contraire, ledit
5 p. 100 a repris fort au-dessus de 18 fr. et
presque touché 19.— Eh bien, en dépit de
loutes les lettres vizirielles, il est fort dou-
teux qu'on parvienne à trouver d'ici à un mois
les 20 millions nécessaires au paiement des
coupons d'avril. Les porteurs de titres feront
bien de profiter des cours un peu moins mau-
vais, cotés après l'annonce du paiement de
ces coupons, pour vendre, et laisser à des spé-
culateurs plus audacieux la chance de pro-
fiter du succès des combinaisons rêvées par
MM. Bourée et C".

On continue à travailler énormément les
fonds égyptiens. Les gouvernements parais-
sent tout aussi désireux que les banquiers de
voir le khédive trouver de l'argent. M. Villet,
directeur de la dette inscrite, est envoyé en
Egypte par le gouvernement français pour y
remplir une mission à peu près semblable à
celle que M. Cave y a rempli pour le gouver-
nement anglais. Si la France et l'Angleterre
veulent endosser la signature du khédive et
concentrer les services de la dette égyptienne
entre les mains des maisons Rothschild, les
valeurs égyptiennes, tant anciennes que nou-
velles , tant présentes qu'à venir, pourront
alors valoir quelque chose; mais sans ces ga-
ranties on fera bien de ne pas y toucher.

Un fonds que l'Angleterre et la France ne
songent pas à garantir, c'est le dernier em-
prunt d'Haïti. Les pauvres souscripteurs sont
déjà en perte de plus de 250 fr. sur les cours
d'émission. La seule perspective de consola-
tion qui leur reste, c'est que GrippeminaudT
archiduc ries Chats-Fourrés, arrive à s'inquié-
ter de la manière dont leur alfaire a été ma-
quignonnée.
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