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Le Grelot: journal illustré, politique et satirique — 6.1876

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https://doi.org/10.11588/diglit.6811#0118
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LE GRELOT

LA SEMAINE

Un député dont i'exisence n'est pas semé
de roses ni arrosée de cold-cream depuis
quelque temps, c'e-t l'honorable ta. Naquet.

Si M. Naquet avait fait distribuer un projet,
de loi portant que l'Uuiver-ilé était désormais
abolie, pour Pire remplacée par l'écoledes Jé-
-uites, ou bien que le Sytlabw serait donné
;eV>'. année en prime aux élèves des lycées,
ah I c'eût été bien différent I

Mais M. Naquet s'avise de demander le ré-
tablissement du divorce !

Du divorce ! 1

Abomination de la désolation!
Il faut voir la figure ries cléricaux !
La rage des uiuamontains !
Les grimaces des nénisseurs I
Le divorce I

Où allons-nous, bon Dieu !

Joignez à ces déclarations furieuses le:i rai-
sonnements des-imbéciles, qui ne savent pas
le premier mot de la question et qui crie : Au
divorce ! comme ou crie : A la garde !

Neus n'avons pas pour mission ici de faire
de la potitiqu ■. sérieuse ou de traiter Ic.h ques-
tions sociales, avec la solennité qu'elles com-
portent, mais il ne uous est pas défendu de
placer à l'occasion noire petit mot.

N'est ce pas, ehers lecteurs?

Eh bien, n'en déplaise aux réactionnaire;
qui poussent des cris de paon à l'idée qu'un
peut élargir la bague où ils nous ont renfer-
més, nous avouerons, au risqae d être cons-
pués par les bélîtres de V Union, que jamais
la question du tlivorce ne s'est impo-ée plus
rigoureusement qu'à présent.

La première des libertés, c'est la liberté
individuelle.-

lit si je suis marié à une Anastasie quel-
conque qui, non contente de me faire... ce
que vous savez bien, passe su vie à mettre de
la poudre à gratter dans mon lit, ou de l ar-
senic dans mou potage, il me semble que j'ai
bien le droit de, rue priver de son alfection et
de la ren Ire à sa famille.

M. N.iq et, da.aj s. n remarquable rapport
auquel les p:us enragés des conservateurs ne
peuvent cependant s'éfnpêiih r de renire jus-
tice, nous met, à l'aide d'une statistique im-
placable, au'courant de ce. qui se passe dans
les ménages français,

Ahl c'est du propre !

El vous ne voudriez pas, à l'aide d'une sou-
pape de utilité, donner pa.-sage a ces dé tel"
table» pas-ions Y vu.s ne voudi ez pas, à l aide
d'un bon balai, nettoyer ces intainies?

Allons doue !

Et vous ne savez pas la grande objection
qui est faîte par les opposants au résablisse-
ment du divorce?

Non, vous ail. z trop rire !...

C'est que M. Naquet est un personnage ri-
dicule... et qu'il est bossu 11

Vous comprenez?

Un bossu parler au nom du sens commun I

Ceia ne s'est ja mais vu !

De ce qu'un homme n'a pas l'épine dorsale
aussi droite que celle de M. N'importe qui, de
la droite, ou de M. Qu'est-ce que cela me fait,
du Sénat, en conclure qu'il puisse émettre une
idée juste et raisonnable ?

Il faut être absolument aliéné pour parler
de cette sorte.

M. Naquet a une bosse,

Qu'il la garde 1

Mais qu'il ne s'avise pas de toucher à une
des plaies les plus saignantes de la société
moderne pour essayer de la guérir !

Au nom de la murale et du clergé, nous le
lui défendons !

*

* *

*

* *

Et voilât...

Voila où nous en sommes!... Non, ce peuple
si intelligent, si spirituel, si...

Ah ! malheur ! .. comme disent les membres
du Joi k^y-Club.

Et vous verrez que la proposition Naquet
sera enterrée sous la bosse de son.auteur.

A moins que.,,

Mais ce serait vraiment trop espérer du bon
sens de nos assemblées.

Cependant, il n'y a pas lieu de désespérer
encore !

Il faudra bien que cela vienne un jour,.,
comme bien d'autres choses.
Mais quand?
Eu attendant :

« Gai ! gail marion?-jious !
Espérance et contiance! »

NICOLAS FLAMMÈCHE.

Mais, — ripostent les gens de bon sens, —
ce divorce que vous envoyez si agréablement
a tous les diables, existe partout !

En Angleterre, en Amérique, en Russie, en
Belgique, en Allemagne, aux Indes, en Chine,
au Japon, partout !...

— Noiis nous en moquons pas mal !

— Et. je ne sache pas qu'en ces pays...

— Non...

— Il n'y ait pas de bons pères et de bons
époux...

— M. Naquet a une bosse !

— ... Et que la société soit en péril.

— Une bosse énorme-1

— ... Ou la morale en déconfiture...

— Il a une bosse, vous djs-je!

— On y voit, de bons ménages.

— Avec une bosse, c'estjmpossible î

— Qui ont beaucoup d'enfants...

— Une bosse!

— Mais ..

— Allez-vous-en au diable!... jamais je ne
conseniirai à voter une loi qui m'est proposée
par un bos'-u. Jamais !... jamais !... jamais !...

— Mais Esope 1...

— Au diable !..,

ZIGZAGS

Les bonapartistes rendraient 2'i points de
30 à Protôe.

Ils se mé'amorphosent avec une facilité
merveilleuse, auprès de laquelle la rapidité
ries transformations île l'insaisissable pasteur
des troupeaux de Neptune n'est que de la
Sainf-Jean.

Ainsi, Cassagnac, naguère <=ocial!ste fou-
gueux, a btusuuement quitté les phase* du
socialisme et de la fougue pour entrer dans
celles du cléricalisme et du travail sérieux.

M. Laraeha-Joubert a pris sa p'a< e.

Tour à tour démocrates, libéraux, conser-
vateurs acharnés, cléricaux, ces Janus de la
poétique ne reculent devant rien pour arriver
au succès, et pourvu qu'ils atteignent leur
triste but, ils »e soucient peu que ce soit avec
l'aide de la culotte du zouave ou de celle du
sacristain.

*

* *

Par exemple, dans toutes leurs métamor-
phoses, ils gardent un trait dislin tif qui ne
les- abandonne jamas : I ur aplomb infernal.

Dei nièremeui, l'Ordre s'émut : » Paris a
salué I acte v,goûteux du 18 brumaire!... »

Et il eu riédui.-ail que Paris était et est en-
core bonapartiste.

Je suis sûr que les lecteurs du Grelot vont
être étonnés d'apprendre relie nouvelle.

Rien n'est plus vrai, pourtant, et rieu n'est
plus facile à démon tri r;

Il sul'fli d.-consulter les élections de février.

Les Parisiens n'ont pas élu un seul bonapar-
tist , mais on sait que les bariingourriins ont
l'habitude, de faire et de dire juste le con-
traire oe ce qu'ils pensent. J|s ont nommé des
républicains, mais c'est puur donner le change.
C'est une manœuvre de la force de plusieurs
opportunistes.

*

* *

Oalino prétend que les journalistes sont des
gens insupportables, qui cherchent rogue à
propos de rien.

N'ont-ils pas fait un tapage d'enfer parce
qu'au lieu de conduire l'un des leurs, M. Bo-
lâtre, de la prison à la préfecture avec un
fiacre, on l'avait conduit avec un cabriolet/.,.

*

* *

Qui donc disaient que les jeunes auteurs ne
pouvaient plus arriver à faire jouer leurs piè-
t ces?...

Si. Georges Thalray, d'autres disent M. de
i Langsdurff, ce qui revient au même, tst bien
I arrivé !

Il est vrai que cela lui coûte quinze mille

francs.

Ce procédé est peu à la portée des gens qui
n'ont pour vivre que leurs droits d'auteur.

Le Spartacvs do M. Thalray ne vaut rien, ni
comme composition, ni comme vers.

J'aimerais mieux, pour ma part, acheter
pour quinze mille francs de moutarde, que de
les dépenser fin d'apprendre à la capitale
que je suis de f iree à faire des vers comme
ceux-ci :

Donne un vengeur au monde, et que son agonie
Détienne l'entretien d'une haine inlinie.

Elle vendait îles roses
Autrefois, Elle vend toujours les mûmes choses,
F.tuat de leur famille.

Somme toute, je préfère encore la tentative
de M. Thalray, qui du moins dénote une bonne
intention, que celle que font plusieurs théâ-
tres de d'ra ne, qui vont jouer des opérettes
pendant l'été.

On a déjà dit assez pour qu« je n'aie pas

besoin de le répéter ici, combien ce genre
bête, sans fond, et souvent immoral, avait fait
de mal à l'art véritable.

L'opé 'ette a tué le drame et l'opéra-comi-
que, elle tuera la comédie, si l'on n'y prend
garde, et on ne jouera plus à Pans que <ies
insanités comme, la Liqueur d'Or, ou des niai-
series comme Giroflé-Girofla ou la Fille de ma-
dame Angot!

Au fait, il y avait longtemps!...

Voici un nouveau miracle, car vous savez
que celui de Suint-Palais, lancé par le Figaro,
a été démenti par l'Union, vexée de la con-
currence, et qui, paralt-ii, a un brevet s. g.
d. g. pour ces articles.

L'Immaculée-Conception est apparue au
Petit-Ris, en Touraiue, sous ia forme d'une
chandelle des six.

Probablement pou* nous avertir que la co-
lère céleste va se manifester à nous par un
suif!

*

Le témoin du miracle est un petit garçon
qui revenait de l'école.

Je me permettrai à ce propos de remar-
quer qce !e> témoins des apparitions sont,
toujours des enfants* légèrement ramollis par
leurs leçons de catéchisme, et jamais ries in-
génieurs des ponts et chaussées, ou de misé-
rables parpaillots de libres-penseurs, qui au-
taient pourtant plus besoin que tous les au-
tres que Dieu ^'occupât de faire éclater sa
puissance devant eux, pour leur dessiller les
yeux, et leur rendre la J'pi,

* *

Pour finir, un mot. féroce sur le sénat.

— « Dis-donc, Galurharl, lu prétends tou-
jours que les sénateursqe. font rien de bien.»

— (, Oui, eh. bien ?.. »

— « Eh bien!.,, En voilà deux qui viennent
de mourir!... »

Gringoire.

Et on se demande comment le gouverne-
ment peut se. laisser aller à de telles impiu-
deneesl

*

FBDILLBS AD VHHT

Un de mes amis, revenu dernièrement du
Chili, me racontait que le vaisseau qui l'avait
ramené en France avait été obligé île stopper
à la Terre-ile-Feu, dont les habitants sont en-
core moins vêtus que les femmes de Grévin,
ei dont h s principes de morale sont aussi ru-
dimenlaties que le costume.

Pendant le temps d'arrêt forcé du navire,
les Feiigiens,—c t si ainsi qu'on lis nomme,
— poussèrent une pointe jusque sur le pont,
tt vinrent offrir aux passagers des pelleteries
qu'ils avait m volées a une colonie voisine.

Qu'en rit mandalen>ils ?

Pi u ri ' t'hose !

Quelques bouteilles d'eau-de-vie !

*

* *

*

On conçoit que lorsque le maréchal donne
tant de besogne à M. Dufaure,

Le président du conseil n'ait pas le lemps
de s'occuper d'autre chose.

Aussi s'exnlique-t-on parfaitement sa ré-
ponse de ces jours derniers à cette question
insidieuse :

« Qu'a-t-on fait jusqu'ici pour améliorer le
sort ijes classes laborieuses? » '

« L'eau-de-vie 1 — me dit mon ami,—

» Us ne savent rien de plus précieux, de
meilleur, de plus désirable!

» Pour une bouteille d'eau-de-vie, ils vous
donneront leur femme, leur mère et leurs en-
fants!

» Voua leur ferez tuer leur père et écorcher
vif leur meilleur ami I
» N'est-ce pas affreux? »

Je lui répoiidis :

— Étiez-vous en France au 2 décembre
1851?

U me comprit.

--{.'est vrai, dit-il, le vin et l'eau-de-vie
ont été pour beaucoup dans ces événements.

— Eh bien ! repris-je, voici qu'à présent les
bonapartistes demandent le dégrèvement de
l'impôt sur les liqueurs fortes et sur le vin,
qui ne sont plus dans leurs moyens au prix
où ils sont aujourd'hui...

Boutiquiers, mettez les volets!... Le 2 dé-
cembre rôde dans les environs!

Non ! là, vrai! le gouvernement abuse !
C'est trop !

Le pays est troublé et ne sait plus où se
mettre 1

Du f turf l'avait bien dit qu'on pouvait
compter sur la large clémence du maréchal,

Et que les grâces tomberaient avec un en-
semble digne du Conservatoire 1

Mais nous ne pouvions pas croire à une telle
prodigalité de pardons!

Positivement, la bourgeoisie est inquiète,
Et la réaction fait des signes de croix
En lisant ces listes de gens amnistiés qui
paraissent toas les jours dans YOjjieiei.
On s'en fatigue 1

Il n'y a plus que cela dans les journaux

*

Que pouvait répondre, je vous demande, un
ministre qui se lève une heure avant le jour
pour ?igner des grâces multipliées, sinon ce
qu'il a répondu :

« Le pays doit être l'artisan de sa propre
fortune; le gouvernement ne lui doit que la
liberté et sa protection. »

C'ejt-à-dire :

« Si vous croyez que je m'inquiète de sa-
voir si vous crevez rie faim ou non

« Vous êtes de jolis pantins, vous autres !

» Pourvu que tous payiez l'impôt régulière-
ment,

» Et qu'il ne manque pas un centime à n-»-
tre petit budget de deux milliards huit cent-
trente-huu millions, je déclare que tout va
bien,

» Et du moment que je suis content,—vous
devez l'être, ou gaie les coups! »

*

+ *

\r;iment, Ceux qui ont cru jadis que le
gouvernement des nations était une chose dif-
ficile,

Et qui faisaient chanter le Veni Creator avant
de commencer quelque chose, afin d'y voir
clair dans les affaires publiques,

Etaient des gens absolument naïfs et pa-
Itiaiehaux.

Les procédés de gouvernement sont aujour-
d'hui bien simplifiés.

lisse leduiscntaite deux phrases du moine :

Brtie dicere de pnore, — Sinere mundum ire
quomono cadit,

C'est-à-dire :

Dire du bien du prieur, —laisser le monde
aller comme il va.

Celte réponse de M. Dufaure a renversé
toutes mes idées sur le rôle pratique et l'uti-
lité des gouvernements !

Mais à quoi bon s'ét,;nner!

Et iju. 1 kmps fut jamais plus fertile en miracles!

S'il y a un homme qui a fait profession de
haïr le bonapartisme,

Et qui même s'en est fait un peu plus de
cinq mille livres de rente,

C'esf M. Gambetta!

L'auteur rie VArl d'élevr des lapins a été rié-
pas|é , ar lui d'un nombre de coudées à faire
frémir le grand Blondin lui-même, l'acrobate
| qui dansait sans sourciller au-dessus de la
chute du Niagara !

*

* *

►Eh bien! que lisait-on dans les journaux
de ces jours passés?

Que M. Théophile Silvestre était mort à la
suite d'un dîner chez M. Gambetta !

*

* *

Or, je doute que nous soyons beaucoup en
France h nous vanter de connaître mieux que
M. Gambetta la publication dite des Papiers
trouvés au château des Tuileries,

Et, personne n'ignore que parmi lesdits pa-
piers se trouve une lettre de l'homme exquis
qui s'appelait Silvestre (Théophile), par la-
quelle ledit Théophile réejame de Piétri une
pension alimentaire en échange d'une His-
toire de 1848 qu'il s'engageait à écrire, et dans
laquelle, sans doute, il n'eût point traité un
certain président de la république d'alors de
souteneur de miss Howard et de chevalier des
trottoirs de Hay-Market !

Il est donc assez singulier de voir M. Gam-
betta recevoir à sa table des hommes sur les-
quels il a contribué à faire publier des docu-
ments de cette nature.

*

* *

U y a de bons types dans no3 villages.

Un Dis menait son père au cimetière, qui
était un peu é'oigné.

Tout à coup, il avise un cloutier, dont la
boutique se trouvait sur la rouie.

Il quille le convoi,

Et va faire emplette .l'une livre de clous.

Puis, il revient rejoindre le cortège,

Et s'adressant à un das assistants qui^se
trouvaitêprès de lui : a

— Ma foi, dit il, voilà toujours une nom-
mi ion de faite... C'est autant de gagné!...
Ça m'évitera de me déranger line, autre fois!...

Un huitième d'agent de change,plus riéhe
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