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Le Grelot: journal illustré, politique et satirique — 6.1876

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https://doi.org/10.11588/diglit.6811#0138
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LE GRELOT

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LA SEMAINE

Ne serait-ce pas le moment, cherg lecteurs,
d'exéc uter quelques variations sur le thermo-
mètre?

Nous prendrions pour thème lé motif si
connu : Dieu qu'il fait chaudl

Auquel nous ferions succéder les brcderies
suivantes :

Non, jamais il n'a (ail si chaudl

Je né me rappelle p >s une chaleur pareille.

On n'a pus idée, d'une cuisson semblable!

Que te diable emporte ce satané soleil/

Etc., etc.

Mais, outre que ça ne vous apprendrait

rien de nouveau, ça aurait l'inconvénient de
me rappeler une température que je voudrais
pouvoir oublier.

Je vetix donc me figurer, pour un instant,
qu'il gèle à pierre fendre, que les passants
circulent devant ma fenêtre en soufflant dans
leurs doigts et que j'ai bien de la peine, môme
avec le feu qui ronde dans ma cheminée, à
me réchauffer un peu.

Douce folie, n'est-ce pas?

Mais en tout cas absolument inoffensive,
yous eu conviendrez.

Laissez-moi donc m'y livrer.

Ah! tenez... voyez-vous?... ça va raieuxl

Sapristi, qu'il l'ait fraid ce matin!...

Qu I temps de chien!

Bon i... voilà la neige qui commence à
tomber...

Je vais remettre une bûche au feu.

#

* *

Ça y est!...

Nous avoirs- une chaire d'aliénation men-
tale.

Ah ! je respire I

Y a-t-il assez longtemps que nous l'atten-
dions, CPite chaire-là!

Car enfin, nous avons une foule de toqués
en chambre qui exercent sans avoir les no-
tions le s plus élémentaires de leur art.

Aussi, que de folies ridicules et sans béné-
fice pour personne leur vuyons-nous accom-
plir !

Quand on pense qu'il y a des gens, par
exemple, qui font partout jurant que :

M. de Gavai die a de l'esprit,

M. Bazfc de l'amabilité,

M. de Gassaguac (Pupol) le caractère bien
fait,

M. d-j Tîlhrm ourt un aimable entrain,
M. Lânglois-de la patience,
M. Laurier da la conviction,

M. Dupanloup de l'indulgence,
M. de Belcastel du talent!...
Hein !

\ oyez-vous ça d'ici?

Croyez-vous rme ces malheureux, pour af-
firmer de pareilles folies avec tant d'audace,
croyez-vous qu'il faut'que leurs études à Cha-
renton aient été ratées?

Sans cela!...

Eh bien, à quoi cela a-t-il tenu, je vous le

demande?

Tout simpîerrirnt à l'absence de cetfe fa-
meuse chaire d'aliénation mentale que, Dieu
merci, RÔlis allons enfin posséder.

Désormais, grâce à elle, on sera fou dans
les régies. %..

Ou saura ce qu'on fait et pourquoi on le
fait ;

Ce qu'on dit et pourquoi on le dit.

Nous aurons des professeurs d'insanités
élémentaires et d'insanités spéciales.

On passera des examens,

On aura des diplômes;

La carrière d'aliéné, si décriée de nos jours,
deviendra une carrière sérieuse.

Ce sera charmant !

Et quel horizon pour le professorat t

Que de gens nous allons voir lâcher des
états pour lesquels ils ne sont pas faits, et
enseigner l'aliénatioRjnenlale avec le succès
qui attend les vooulione.sôrieuses !

Que de notaires abandonneront leurs étu-
des I

Que de médecins enverront promener leurs
malades E

Que de pharmaciens jetteront leurs clys-
têres par-dessus les moulinsl

*

* *

Ni hommes, ni femmes!
Tous professeurs d'aliénation!
Quel spectacle, mes enfants!... quel spec-
tacle !...

Et que je suis donc heureux I... car moi-
môme qui vous pari';... il mè semble, à en
juger par certains produits de ma plume, que
je possède à un certain degé une partie des
connaissances exigées pour l'emploi.

N'est-ce pas?,
flatterie?...

hein?... voyons, là... sans

Oui... Ah ! merci, chers 'ecteurs, merci!...

Car je ne vous cacherai pas qu'ayant placé
toute ma fortune sur les fonds turcs, je me
▼oyais, dans ma vieillesse, à la tête d'une
jolie cabane de cantonnier, sur une de ces
bonnes routes ex-royales, où il ue passe plus
personne, et qui sont la gaieté même.

Et encore parce que j'ai de belles protec-
tions !

Taudis que maintenant!...
Professeur d'aliénation!... quel avenir !...
Allons, je vais repasser mes auteurs et pré-
parer mon premier examen !

NICOLAS FLAMMÈCHE.

ZIGZAGS

On a déjà fait souvent la remarque que les
médecins et pharmaciens,qui .-ont en nombre
respectable dans les rangs républicains, ne
se trouvent dans ceux des réactionnaires qu'en
quantité infinitésimale.

Cela est beaucoup plus facile à comprendre
qu'un entrefilet de la Défense dupanloupeuse et
sociale.

Les médecins et pharmaciens sont éminem-
ment partisans de la formule « agiter avant de
s'en servir » dont les réactionnaires ne veulent
entendre parlsr à aucun titre.

Propose-t-on une loi touchant à un grave
problème social dont la solution est attendue
avec anxiété, ils disent :

« Arrêtez, malheureux! le moment de. dis-
cuter cette loi n'est pas venu : voua allez agiter
le pays. »

Demande-i-on des élections nouve'les ou la
mise en accusation de gens qui ont audacieu-
semeni violé la loi qu'ils étaient chargés de
défendre.

a Halle!... s'écrient les fusionnards ; nous
convenons que tout cela est juste et bon, mais,
malheureux ! vous allez agiter le pays!... »

Raisonnement qui est à peu près de la force
de celui qui consistait à soutenir qu'il faut
lasser s'enfuir un assassin de peur de déran-
ger une noce pour courir après lui.

L'idéal de nos bons bourgeois, affolés de
réaction, est de faire de la France un cada-
vre, un corps inerte, une statue ayant un es-
tomac et pas de cerveau.

Le mouvement fait peur à ces lézards en-
gourdis ; ils ont l'air de cons déier leur pays
comme une mare d'eau croupie qui dégage
une «tour toute de» qu'on h îfeoiu*.

Le bruit dp la vapeur, qui s'échappe d'une
chaudière par la oupape de sû-eté, les ef-
fraye, et ils la bouchent pour être tranquilles.

Puis, un beau jour, et lorsqu'ils sont le
plus contents de ne plus entendre le « Tehl...
tchl... tchl... » régulier de la soupape, pala-
trac! boumpatatitatrack If... la chaudière éclate
et leur 6aute au nez !...

—o—

II y a au monde deux choses qui me déplai-
saient, hier encore, souverainement.
Manger de la morue,

Et lire les rapports officiels composés en 7,
et qui tiennent deux ou trois colonnes, et les
comi tés rendus in extenso.

J'ai toujours la môme vertueuse horreur
pour la morue, mai- je suis revenu de mes
préventions contre les rapports officiels en li-
sant celui de Bertrand sur le scandale de l'É-
cole polytechnique.

Jamais, l'auteur des Pensées d'un emballeur
n'a écrit des maximes aussi étourdissantes,
des paradoxes aussi renversants, des sophis-
me aussi abracadabrants.

C'est ainsi qu'il préten 1 « qu'il se pourrait
que les élèves du capitaine Javary évitent deviné
le sujet de ta composition dans un sourire de leur
professeur. »

« Dans un sourire » est tout simplement
prodigieux.

Jamais Grassot ni Rave! u'ont rien trouvé
d'aussi obéliscal au Palais-Royal 1

Quant aux contradictions, elles abondent
comme les procès aux gérants des Droits de
l'homme.

C'est ainsi qu'au début on apprend, non
sans une certaine stupeur, qu'un candidat sé-
rieux, qui connaît à l'avance k siijft de l'épure,
n'est guère plus favoriti que s'il apprend,la veille
de ta composition de dessin, qu'il aurà à copier
d'après la bosse un Apollon du Belvédère.

Mais le trait fanal, — un biâme aux élèves
qui ont révélé que le sujet était connu par
d'autres, — est tellement prodigieux qu'il
n'est pas assez vraisemblable pour êlre admis
dans une des plus folies pochades de La-
biche.

Jamais l'on ne croira qu'un sergent de ville
arrêtera un individu qui crie a Au voleur! »
sous prétexte qu'il trouble la naix publique,
et que cet agent laissera le filou s'en aller
tranquillement.

—o—

On va jouer cet hiver uu drame en cinq ac-
tes, intitulé Cocardy, de M. Poupart-Davyl,
jeune auteur.

Ce jeune auteur a cinquante ans.

M. Davyl est arrivé, maintenant, et la
preuve, c'est qu'on joue Ses pièces l'hiver.

Je n'ai jamais rien trouvé de plus cocasse
que l'habitude qu'ont les directeurs de jouer
les pièce-, des jeunes l'été.

On ne peut pas se moquér du monde avec
plus de sans-façon.

C'est pour vous faire connaître, disent-ils
aux malheureux fabricants d'owrs, vous pou-
vez dire maintenant que vous avez été joué
chèx moi.

B: lle recommandation que celle qui con-
siste S ;ire qu'on a eu une pièce jouée dans
un théâtre, qu'elle a eu deux représentations
et demie, et qu elle a fait 63 francs 77 do re-
cettes.

• *

Les opportunistes se prévalent du mot de
Henri IV : a On prend plus de monches avec
une cuillerée de miel qu'avec cent tonneaux
de vinaigre .. »

On pourrait leur répondre ce que dit Prou-
rihon à quelqu'un qui venait de lui citer ce
mot :

« Il ne s'agit pas da prendre les mouches,
il s'agit de les tuer. »

G.UIHGOIRE.

Gare à vos Poules !

Quand Paul-Louis Courier, en l'honneur
duquel on vient de banqueter, écrivait sa la-
ineuse deuxième fléponse aux anonymes,

L'Europe et la France surtout étaient pl.i-
nes du bruit dé ce crime irtoui qui a prrs.
dans les causes célèbres le nom d'Affaire du
curé Mingral. •^'ÂWà

Ce prêtre., après avoir rendu grosse sa maî-
tresse, n'avait rien trouvé de mieux à faire
que de l'asâasiiœr et de la couper en*uûe en
morceaux. ^^•^^iai^^//SBmm

Un crime, qui n'est pas sans quelque res-
semblance avec l'affaire du curé Mïngrat,
vient de se com nettre en lta ie.

Un prêtre, après avoir séduit une jeune fille
«t en avoir en un enfant, »'»p*Hut tgore\t« ÉÏ

l'aimait pitié et qu'elle avait pris un autr«

amant.

Comme ils avaient quitté le pays, il sn naf
à leur recherche, finit par les découvrir, et,
ayant rencontré le jeune homme qu'on 1<"
avait préféré, il se précipita sur lui et le tu*
à coups de couteau.

S'il eût pu épouser sa maltresse , aurait-f
eu occasion de commettre ce meurtre!

On peut répondre, à coup sûr, non (

Mais le célibat ecclésiastique était là, — «-
Dieu sait les crimes de ce genre qu'il nou*
réserve encore, — car, pour un qui se dé-
couvre, combien restent cachés !

« J'ai connu à Livourne, dit P.-L. Courier»
le chanoine Fortini, qui peut-être vit encore»
un des savants hemmes d'Italie, et des plu*
honnêtes du monde. Lié avec lui d'abord p»r
nos études communes, puis par une mutuel»/
affection, je le voyais souvent, et ne ssi*
comment un jour je vins à lui demander S**1
avait observé son vœu de chasteté. Il me l'»s'
sura, et je pense qu'il disait vrai en ce'*
comme en tout autre chose. Mais, ajouta-t-f»
pour passer par les mêmes épreuves, je 0*
voudrais pas revenir à l'âge de vingt ans (>'
en avait soixante-dix); j'ai souffert, Dieu Ie
sait, et m'en tiendra compte, j'espère ; ma1*
je ne recommencerais pas...

« A la Rocca di Papa, je logeais chez le Wj
caire où je tombai malade. Il eut grand soi'
de moi, et prit cette occasioa pour me parle[
de Dieu, auquel je pensais plus que lui '*
plus souvent, mais autrement. Il voulait
convertir, me sauver, disait-il. Je Pécouta».5
volontiers, car il parlait toscan, et s'exprima,1'
des mieux dans ce divin langage. A la fin, i*
guéris; nous devînmes amis, et comme il
prêchais toujours, je lui dis : Cher abbé, àf
main je me confesse, si tu veux te marier et
vivre heureux. Tu ne peux l'être qu'avec ud*
femme, et je sais celle qu'il te faut. Tu la v0's
chaque jour, tu l'aimes, tu péris. 11 me mil '*
main sur la bouche, et je vis que ses yeux8.*
remplissaient de larmes. J'ai ouï conter de I»1'
depuis, des choses fort étranges et qui mer»F
pelèrent ce qu'on lit d'Origèue. »

Hélas!

Tous ceux auxquels on n'a rien à reproché
n'en sont-ils pas là?

Et n'aurons-nous pas, parmi les autres, £»e*
noms à ajouter à la liste de» Mingral et à»*
Lacollonge?

H.

FEUILLES AU VENT

Que ne suis-je né

Sous le beau ciel de l'Espagnef

J'aurais déjeuné, chaque matin, d'un* ci'
garette et d'une tasse de eJiocolàt. À
Chaque soir, j'aurais1 été donner a ma "

une sérénade, la résille au front, fa rapière a"
côtrVeVmeuaçaut, comm'eMe bravo de IN*
dalla, de Gautier, de couper les oreilles

Au premier ràcleur de iânito»

qui se permettrait de faire entendre sa g*t»r"
suus la raftine fenêtre que moi 1
Hélas!

Bien que j'aie graudi, je ne suis pas lisf»**
tf'iol, ' A
El c'est bien ftchenx!

* •

Car, enfin, si j'avais été EspâgQol,

Je pouvais arriver £tou(«

Et notamment à être carliste, ,

Ce qui n'est pas un mince avantagé, eeiu*

on va voir.

*

* *

Pendant quatre ans, sur notre frontiér«t
portée ne nos i égards, de façon k ce qué peK
sonne n'en possède de doutes, un prétend^11
de grand chemin vole, pille, viole, assa»»'0/
les gens, dans le but unique de se feire «ttrt'
buer une liste civile dont i'état piteu* de
f nds de culotte ne justifiait d'ailleurs 4"
trop la demande.

Pendant quatre ans, il dévalise- ta àP'
gences,

Il détrousse les passants, .

Le bruit m'est môme revenu que plusié??!
de nos compatriotes, qui n'avaient rien <
dans cette lugubre aventure, ont été assassi^
par lui, comme ils traversaient la graO"'
route.

Au bout de quatre ans il est vaincu, <>J?
situation de ses fonds de culottes, comme p^
haut, se complique d'uu formidable coup* ~
pied au bas des reins.

Au-sitôt, les préfets se précipitent left&
PyréuéeSj _ _

Et oflrenf à ee bandit des train» dTb*lV
neur. t ■

9 *

Mais ce n'est pa»tout :

Cé' personnage à mettre*iÔtûf globe atu^
avec lui une b-*rtde' (te ses-associés dans I'**!,
vie. de déivaAitBtÉml public qu'il a eû'f*'
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