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Le Grelot: journal illustré, politique et satirique — 6.1876

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https://doi.org/10.11588/diglit.6811#0154
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El éÈÉusm

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Toute personne de la province qui f'abon-
neraà ua des journaux ci-après, par l'entre-
mise de M. Madré, direeteur-gérant dû Grelot,
77, rue Neuve-des-Petits-Champs, à Paris,
aura droit à un abonnement jra.Mil au jour-
nal le GRELOT, savoir :

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— — de va. mois : 3 moia ■

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blera, triplera la durée de l'envoi gratuit du
GRELOT,



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Monbb illustré.....

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Opinion nationale...

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République française

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Revue drs Drux-Mohdes

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Les prix qui précèdent sont, bien entendu,
les pris flxé3 par les administrations dfe cha-
cun de ces journaux.

LA SEMAINE

BOURGOING-PACHA.

11 vient de se passer un fait contre lequel
la presse française, grande ou petite, ne sau-
rait assez hautement protester.

Le Figaro envoie un correspondant à Con-
stantinople.

Ce correspondant, après avoir vu les choses
de près, constate que jamais, du temps môme
des Bajazet et des Mahomet II, les Turcs
n'ont commis de plus abominables atrocités ;
femmes violées, prisonniers pendus ou déca-
pités, enfants embrochés au bout des baïon-
nettes, rien ne manque à cette sanglante et
hideuse boucherie.

Naturellement, le correspondant en ques-
tion écrit en détail ces horreurs à son journal,
espérant que l'Europe, dont les diplomates
sont en ce moment aux eaux ou aux bains de
mer à causej de leurs petites affaires en jouant
au bézigue, espérant, dis-je, que l'Europe,
s'interposant enfin, mettra un terme à ces
odieux massacres.

Je conviens que la piiule était un peu dure
à,avaler pour les Turcs, et qu'il est assez désa-
gréable d'avoir chez soi un monsieur qui s'é-
crie à chaque instant :

— Mon Dieu, quelle maison mal tenue que
3a vôtre 1..,. mais la table y est infecte et les
Htjs pleins de punaises!... ce salon estime
véritable écurie 1... vite un balai et quelques
seaux d'eau!... nettoyez-moi ça!... nettoyez-
moi ça!...

Donc, que ces marchands de dattes lussent
médiocrement satisfaits de notre confrère, je
le comprends.

II est certainement agréable de violer de
jolies Bulgares;

D'empaler quelques centaines de chrétiens,
parmi lesquels il est permis d'espérer qu'Allah
aura mêlé une certaine quantité de souscrip-
teurs à l'emprunt ottoman;

De piller, de brûler, de massacrer;

Tout cela ne manque pas d'un certain mon-
tant.

Mais on aime bien à faire ces choses-là en
famille, sans que ces gredins de journalistes
aillent les crier par-ric-sus les murailles.

Que le Figaro et son correspondant ne
soient pas là-bas en odeur de sainteté, je l'ad-
mets.

Mais que notre ambassadeur — vous enten-
dez bien? notre ambassadeur... c'est-à-dire

i le représentant de la France — que le sire de
Bourgoinjr, qui devait Savoir parfaitement ce
qui se passait, et quLconséquommeijtJ devait
être heureux qu'un simple journaliste lui évi-
tât la peine d'en informer son gouvernement,
que ce dit sire, obéissant à je ne sais quelle
pression, se permette de suspendre de son
plein gré le Figaro et renvoie les numéros à
Paris au lieu de les laisser distribuer à Con-
stantinopie, c'est là un fait incroyable et
inouï!

De quel mot flétrir cette atteinte à la liberté
de la presse?

De quel droit cet employé du ministère des
affaires étrangères se permet-il de toucher au
bien d'autrui?

Quelle qualité a-t-il pour priver des gens qui
ont payé de ia marchandise qu'ils ont ache-
tée?

Ceci veut une explication.

Et, si petit que nous soyons, nous deman-
dons hautement au ministre des affaires étran-
gères d'en donner une, si médiocre qu'elle
puisse être, à la presse française, que ces pro-
cédés de mamelouck en goguette ont juste-
ment indignée. ......._ ;

Nous ne sommes plus au temps du bon
plaisir.

Et si quelqu'un doit être châtié, ce n'est
pas celui qui fait la lumière, mais celui qui
la met sous le boisseau.

Si M. de Bourgoing aime taffi les Turcs,
qu'il reste chez eux, où il ne tardera pas à
mériter le titre de pacha, auquel ii semble
avoir les droits les plus incontestables.

Nous lui promettons, en ce cas, d'ouvrir au
Grelot une souscription pour lui offrir un fez
d'honneur. *
*

.Le pauvre père Gagne est mort!... arehi-
ffiort!...

"Et c'est grand dommage!

Pour lui, d'abord;

Ce qui est incontestable.

Pour nous ensuite, pauvres journalistes,
qu'il venait égayer de temps en temps de sa
copie fantaisiste.

On s'est longtemps demandé si Gagne était
un pur toqué ou un homme de beaucoup
d'esprit qui se moquait à sa manière de l'im-
bécillité contemporaine.

Je crois, moi, qu'il n'était pas si bête qu'il
en avait l'air; et j'ai autrement d'estime pour
lui que pour certains farceurs qui se font
prendre au sérieux et qui ne pensent pas nn
mot de ce qu'ils écrivent.

Ainsi, par exemple, j'avoue préférer les in-
nocentes fantaisies du pauvre Gagne aux arti-
cles politiques et absolument incompréhensi-
bles que fond depuis quelque, temps dans la
France ce vieux palinodiste qui a nom Emile
de Girardin

L'ami du prince Napoléon a beau s'affubler
de la peau du républicain, il ne trompe per-
sonne. Ambitieux sans graideur, journaliste
sans conviction, affolé de la popularité qui
lui échappe, essayant de mordre avec ses
vieilles dents à des pommes trop vertes pour
lui, il est presque aussi ridi mie que l'archi-
régénérafeur du genre hum lin et beaucoup"'
moins gai que lui.

Que ceux qui sont de moi. avis lèvent la
main!

choeur des abonnés de la France.
Ah! sapristi, ouil... par exemple!

NICOLAS FLAMMÈCHE.

Gagne

LAMENTATION FUNAM BULESQUE

Quoi! cet homme épatant décide,—cet homcie-orches-
Qui fût sorti tout nu du paradis terrestre [tre,

Sans une fouille de figuier.
Le voilà mort, hélas!... O cruelle Fortune!,..
'Dans la fosse profonde il est tombé comm« une
. Pièce de madame Figuier!

Quoi ! mort! lui qui disait aux rimes plantureuses
De se ranger autour à'Omégar, plus nombreuses

Que tous les marins dé Sahib ! [tière!
Mort comme un simple huissier! mort comme ma por-
Quoi ! mort comme un Target!... sans un cercueil de

Comme Je roi Sennachérib ! [verre

Plus vaillant que Raspail et les Bomains de Rome, J
En octobre on le vit marcher comme un seul homme'

Sur l'obélisque de Loucqsor;
!l sortit ce jour-là sans crainte de l'Empire,
Et brave comme un Ture, certes, il eût pu dire :

« Gagne comme un Mamelouk sort! »

Tantôt réunissant, comme dans un bastringue,
Chambord et Gambetla, Thiers, Philippe et Badingue,

Ii leur proposait, ce rêveur,
D'amalgamer fritchard et l'Introuvable Chambre,
Avec Saint-Sébastien, Transnonain et Décembre,

Dans un gouvernement-sauveur I

Tantôt voyant Picard se frapper sur le ventre.
Et Ferry protester/avec sa voix de chantre,

Que pour le peuple il faut mourir,
11 disait : « Affamés, accourez donc! En pièces

»Onva me mettre ainsi que ces messieurs!...Ces liesses,
» Nous les ferons pour vous nourrir!... »

O France! tous les jours c'était quelque prodige
Qui portait son grand nom sur le Bhin et l'Adige,

Et jusque sur l'Himalaya ;
Car cet homme était bien plus connu qu'un poème
De Millaud. qu'un roman de Montépin,—et roêm >

Que les vers que lima Laya!

Oui, toute gloire, aux feux de sa gloire rôtie,
Fondait comme la neige, — et quant aux Claretie,

il en écrasait sans les voir :
Il n'ava't qu'à vouloir, soudain ses vers insignes
Marchaient au pas, ainsi que défilent les lignes

Dans les romans de Louis Noir.

Cet homme, dont le nom était toujours de mise :
Dont le nez seul faisait crever dans sa chemise

Mieux qu'Hyacinthe et l'Héritier,
L'impitoyable mort l'a jeté dans sa hotte;
Sa plume est à présent comme sa redingote

Aux mains d'un avide héritier!

Lâche Mort, qui te plaît à frapper sur les cimes,
l£t qui de tes doigts froids touches les fronts sublimes

Comme c§ux des Gaston Vassy,
Te fallait-il, ô Mort, juste ce roi des pitres?
Était-ce le moment d ainsi briser les vitres

Bt d'être sans pitié?...Va, si

Ta fureur demandait quelque illustre victime,
Nous t'eussions bien livré, sans regret et sans crime,

Le ventre de Villemessant,
Le nez des Cassagnac, — du fils comme du père,—
Les lauriers de Laurier, l'abbé Labédolliôre

Et tous les beaux sonnets d'Autran!

Mais voilà ce que c'est, ô morne vendangeuse :
Tu remplis de nos morts ta maison ténébreuse

De la cave jusqu'au grenier,
Et lu laisses, — ait! c'est une chose qui nâvre! —
Vivre éternellement les Simon et les Favre,

Et cet amour de Chsingarnier !

David.

FEUILLES AU VENT

Les morts vont vite/... dit la ballade alle-
mande.

C'est-à-dire qu'il semble qu'ils n'ont jamais
été si vile ;

Et les revues de la semaine ont l'air d'arti-
cles nécrologiques.

C'est d'abord ce pauvre père Labrousse, un
vieux de la vieille qui; gagna toutes les ba-
tailles de l'empire (au Cirque),

El qui passionna pendant quinze ans toutes
les générations de titis , de Polytes et de Gu-
gusses éclos entre les pavés de Paris.

La Ferme de Montmirail, le Prince Eugène,
M. Martin, le Vengeur, Bonaparte, que de
triomphes !

On cassait les banquettes,

Les lampions en valsaient!

Et quels couplets patriotiques !

Écoutez ces vers sur la redingote grise :

Ce n'est pas sur un canapé

Que s'usa cette redingote!

Et si le drap en est usé,

C'est qu'il l'avait à Montenotte,
Quand il chassa ces gueusards d'Autrichiens

Qui nous donnèrent une reine!...
Ab ! vous pouvez la reprendre pour rien,

Cor elle a forgé notre chaîne !

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Et cet autre sur le grandîhomme, qui était
encore là-bas :

Son modeste petit chapeau,
Était comme un turban de gloire ;
Son épée était un rameau
Cueilli à l'arbre de victoire !
Maintenant, vaincu de douleurs,
11 est à l'île de Sainte-Hélène!...
Doux Zéphyr, porte-lui nos pleurs
Bien mollement sur ton haleine.

Pauvre père Labrousse!

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» *

Après lui, cet autre, le gros Nefflzer, le
fondateur du Temps et de la Revue germani-
que.

Un des types les plus curieux du journa-
lisme parisien, avec ses gilets à grands ra-
mages, sa grosse pipe, sa canne énorme, sa
chevelure couleur de bière, son teint couleur
de choucroute et sou énorme verrue rouge
sur la joue droite !

On pouvait le voir tous les jours à la bras-
serie Malet, de la rue du Faubourg-Mont-
martre, buvant avec flegme et sang-froid un
nombre de chopes qui eussent fait marcher
tout autre homme à quatre pattes, sans pa-
raître plus troublé que Balzac, qui, au dire
de Th. Gautier, pouvait avaler deux bouteilles
de vin de Tokay sans perdre le fil d'une seule
de ses idées.

Nefftier était fort savant, — fort expéri-
menté dans le journalisme, — quoique d'une
grande lourdeur dans la patte, il se faisait
lire.

Malheureusement, comme dit quelque part
Monselet :

La servante chassa la fée ;
L'article tua le rondeau.

Il ne fut que journaliste,

Et pas une de ses lignes ne restera.

Puis, c'est Monnot-Arbilleur, — Gagne qui
manquait au Sénat!
Quelle hécatombe!

Et le cardinal Antonelli qui, dit-on, se pré-
pare aussi au grand voyage i

_ Mais, pour celui-là, Veuillot le pleurera
bien sans nous.

*

Il paraît que, comme nous sommes en Ré-
publique, le clergé a le droit de tout dire,

Et de mettre les pieds dans le plat.

Il s'est dit, en effet, de si jolies choses au
congrès catholique de Bordeaux, que vraiment
ce serait dommage de les perdre,

Et de ne pas leur donner le bonjour en pas-
sant.

Voici, par exemple, M. le cardinal Donet,
qui, je crois, touche de la République une
somme dont vous et moi nous nous conten-
terions.

Eh bien! ledit cardinal Donet ne perd pas
une occasion de secouer son tapis sur la tôte
du gouvernement qui lui donne le moyen d'a-
ch-' ter ses robes,

Et de mettre autre chose que des cailloux
et ues clous rouillés dans son pot-au-feu.

*

* *

A ce congrès de Bordeaux, il s'en donne à
cœur-joie.

Il vient même d'y déclarer qu'il était dé-
voué, jusqu'à la mort inclusivement, aux doc-
trines du Syllabus.

Or, qu'est-ce que le Syllabus, sinon la con-
damnation des principes modernes et l'ana-
thémisation de tout ce que notre Révolution
a consacré dans le droit actuel.

Sous l'empire, dont la constitution (en pa-
roles, du moins) reconnaissait et garantissait
les immortels principes de 89,

Le cardinal Donet, ea se déclarant le féal
du Syllabus, n'eût pas été autre chose qu'un
factieux passible des tribunaux pour attaque
aux principes consacrés par la Constitution;

Mais sous la République, qui n'a pas de
Constitution et qui ne consacre que des fonds
destinés à l'entretien des évêques et des ar-
chevêques qui la balouent,

M. le cardinal Donet est un très-honnête
homme,

Et ce serait celui qui dirait le contraire
qu'on enverrait en police correctionnelle.

» *

Un bien joli mot, — quoique un peu... ca-
naille — de ce diable de Privat-d'Anglemont,
dont il serait bien utile de refaire aujour-
d'hui les Industries inconnues, — ce livre qu'il
a écrit avec ses jambes, comme disait Mercier
dans son TabUau de Paris.

11 rencontre sur ia place du Carrousel un
de ses collègues en littérature, — très-fourni
de ce que Stendhal appelait la boue jaune.

— Cher monsieur, lui dit-il, donnez-moi du
feu...

—Très-volontiers, fait l'autre.

— Oui, mais ce u'est pas tout, reprit Privât,
— maintenant que j'ai du feu, je voudrais
bien... un cigare.

*

• *

C'était au dernier pèlerinage de Lourdes.

Un reporter d'un journal de Paris, qui y
était allé, ne parvint, à cause du nombre con-
sidérable des pèlerins, à trouver qu'à grand'-
peine un lit dans un hôtel.

Le lendemain matin, on lui présenta une
note effroyable.

11 se récria.

L'hôtelier prétendit que le journaliste avait
eu le dernier lit qui restait à Lourdes, et que,
sans lui, il aurait couché dans la rue.

— Allons, dit le reporter en jetant un der-
nier coup d'œil sur sa note, ça ne m'arrivera
plus,—car je vois bien que ce sont là des
comptas à dormir debout.

BRIDAINE.

Encore les Jésuites!

Beaucoup de mes lecteurs me prient de leur
donner quelques autres détails sur les hauts
faits de ces braves et dignes gens. J'obéis.

comment louis xjt remplaça jésds-christ.

Lorsque les jésuites du collège de Clermont,
enrichis des bienfaits de Louis XIV, à qui ils
fournissaient des confesseurs, voulurent atti-
rer sa protection sur leur collège, ils invitè-
rent le roi à honorer de sa présence la repré-
sentation d'une tragédie composée en son
honneur.
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