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Le Grelot: journal illustré, politique et satirique — 6.1876

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https://doi.org/10.11588/diglit.6811#0198
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LE 0RELOT

LA SEMAINE

Les amateurs de sauvetage ont pu, cette se-
maine, s'en donner à cœur-joie.

Deux ministres sa sont, eu effet, J&isser tom-
ber à l'eau :
.L'amiral Fou ri eh on,

Et le duc Deeazes.

Sans M. GaIBbetta, qui leur a tendu une
main secourable, les portefeuilles de ces mes-
sieurs entraînaient leurs propriétaires au fond
de la rivière.

Mais avec une opportunité que MM: Fouri-
chou et Decazes ont su apprécier mieux que
personne, le chef des gauches a ramené au ri-
vage ces Excellences en d-étresse.

Après les avoir convenablement séchées,
M Gambelta leur a montré leur chemin en les
invitai t à faire désormais plus d'attention*

Profiteront-elles de la leçon?

Il faut l'espérer.

Lutin tout le monde s'est embrassé, ce qui
fa singulièrement paru contrarier les hurleurs
bonapartistes de la Chambre.
■ C'est cela qui nous est égal!

*

Il faudrait pourtant s'entendre.
La loi défend, ce me semble, qu'on se fasse
justice soi-même.

Ce qui est d'ailleurs assez bienraisonné, car
:il faudrait avoir le sens moral aussi complète*
'meut oblitéré queM.de Franelieu p >ur nep-is
comprendre que du jour où l'on se ferait jus-
tice soi-même, la situation des juges, greffieift:
procureurs, magistrats, avocats et gendarmes

st

serait fort compromise
- Donc, on ne doit pas se faire justice, c
îbieu entendu.

Or, voilà un brave homme de la Haujfij
ftlarne qui, pour venger son honneur conjugal*
1— où diable cet honneur-là va-t-il se nicher ?
I— a-somme d'un coup de bêche l'aman! pré-
sumé de sa folâtre moitié. Je dis présumé,
parce qu'en 11 u l-dit séducteur n'a pas été sur-
pris flagrante deheto.

L'amant a sommé, 1<: Sua p^lle de la
Haute-Marne, — es^é.rut.b qu'il n'y a que ce-
lui-là dan- le uepartetacKt, — s'en .v» trouver
les magistrats, IturHÇont' sa petite affaire,
passe eu jugement et..'. est acquitté.

Tout cela »4t, partait.'

Le tout temps le Sya'iar«//i<meayant«feeoh'».
sidéré comme, une d6s''.cllt»es le- plus lâeneu-
ses qui puissent, arriver à mi homme, notfS
coin, r. noni'Uès-bien que li^pi e»sion en scit
rigoureulWÇ^EK&

M.ii> ['(Su, puisque la loi détend qu'on se
fasse justice soi-même, ne prjttriait-tlle pas en-
joindre aux marissu-Uij'çijte ée circonspection
b.en dési.ahle, l^rsifûô surit.ut, comme
dans le cas qui hOTiS oc u,<i , le flagrant delà,
qui peut faii ôjjNcuser un mouvement de mau-
vaise tumeur^asseï légitime en somme,
n'existe pas? '

Protégeons les maris.
, Soit,

Mais enfin, les autres sont des-hommes
après tout. , de grands coupables, (Test vrai,
des gredins, des coquins, des , sacripants,

des... tout ce que vous voudrez... mais enfin,
sacrebleu, ce sont desvhommes...

* *

J'ai goûté cette ïemaine, et pour la pre-
mière fois depuis longtemps, une joie vérita-
rblernpnt ppre.

J'ai assisté à une exposition de serins.

Veus mt direz que ce n'est pas là un fait si
rare, et qu'- n définitive, on n'a qu'a passer
une heure dans un skating quelconque pour
en voir tant qu'on veut.

Je partage entièrement votre opinion.

Mais ceux-ci sont sans plumes.

(lit ils en auraient que ces dames te» en au-
raient bien vite <<ébarras*é>).

Tandis que, ceux que j'ai admirés sont des
carwis païf litement authentique;..

Et gentils! et chanuanu! et chaulant

J'avoue que ce spectacle m'a mis un certain
baume dans le cœur.

: Penser qu'à notre époque de luttes sociales
et politiques, de haines et de canons Krupp,
il y a une certaine quantité de lionnes gens
qu| uassent tout, leur temps à élever dès se-
rins!... 1^1 jp* \ji
Vrai, cela fait rêver )...

J^CÛLAS jsifcfcMMÈCHE.

HUM

ZIGZAGS

L'événement le plus important du jour, le
gréai attraction du moment, esj s-tns contredit,
la femme coupée eâ morceaux-.'"

Les premiers frtfins, qui avaient d'alkird eu
l'iné'tgilè.honneur de faire le.* f ai-ue.hV con-
versation des bou'tgeou, s ut maintenant toin •
hés (18it$ l'oubli, et personne ne s'occuperait
si les lier- omètres pouvaient Jire le
'MMBt-Jouriàil, i'A frémir d'horreur au récit des
InSrribles opéraliousjle charcuterie que l'on a
(txNèi\léé} sur le corps de cette malheureuse.

Uuànt aux Chambres, nul né s'occupe .plus

Les tribunes du,3énat sont désertées, et la
Mo/gue voit dix Toi:, pus de monde o,ue les
palais !é$|f«ufif» de Versailles.

tes reporters sont dans la jubilation. Ils
flairent-ghe nouvelle affaire TropprpdtM, ét se
préparent à user d'innombrable» paires de
boit&s-et à corntnoUie un nombre de fautes
d'orthographe, aÙSïi incalculable que celui
.las étoiles do la voie, lactée, en racontant
d'effroyables déjtaii» à deux sous la ligue.

Triste race, que celle de ces gens qui,
comme don Quichotte, ne rêvent que plaies
et boises... pour les autres.

• Nous avons aussi le capitaine Nares, qui est
Cette semaine la providence des journaux il?
lustrés, et leur permet fle rééditer uuc série
de vieux bois représentant des scènes des
mers polaires.

Une chose qui m'amuse bien, à propos de
ce <-ap,ilaine Nares, — don! j'admire d'ailleurs
l'intrépidité,— c'est de lire dans tous les
comptes, rendus de ton voyage :

— Le capitaine Nares se proposait d'at-
teindre le pôle. Il n'y est. pn- arrivé, mais
l'expédition a coruplélemenT réusèf. »'

Je ce désespère pas de voir bientôt une pa-
rodie de celte naïveté, conçue dans ces ter-
mes :

— « Moitié-Papier-Pacha attenté, maigre
l'armistice, d'enlever une position occupée
par les Serbe». Il a été tué et son corps d'ar-
mée, réduii des deux tiers, a reculé de dix
lieues. f~\ Il il ITJ "3 1 /"*!. h 9k

A part cela, il a; parfaitement réussi.:

Un de nos amis nous écrivait, il y a quel-
que- jours, line* ietj:. où je remarquai ce pas-
sage sinç..tier : .paidgwndé à / ... cinq louis
qu'&m'a prè.és At?pitoxij|*TivKMkKT.

Rencontrant deux jours après l'auteur de
cette piie.aje eli < , je demandai ce que
■igtiitiait cet Hd verbe bizarre.

- - J'entends, me répittulrlnk par approxi-
mativement, que si je lui ai demandé etnt
'francs...

— Eh bien?...

—■ Il me les a refusés I ' —■ ^Bt

Encore une autre actualité : l'armistice.

Pour celle-là, par ex; mple, je vous en ferai
grâce Assez d'autres doivent vous en rabattre
les oreilles.

J'aime mieux vous convier à rin* arec moi
de la bonne aventure qui est dernièrement ar-
rivée à Home.

(Je n'entends pas parler de ta mort du pau-
vre cardinal Antonelli, qui laisse une fortune
d'une centaine de millions, qu'il a amassée en
faisant vœu de pauvreté.)

Il s'agit d'Alpho'-se XII, le jeune roi ds
Tou-Tts les Esi'agnes, comme on dit dans don
César de liaian.

Ce j u»e iiomnie, pour se tenir bien avec
h s cléricaux <le sou Leau pays, patrie de
l'huile d'olive et des couteaux à virole, avait
| imaginé d'envoyer à: Itortie, aux frais du bud-
get de son peuple, quelques milliers de pèle-
rins,

A peiue arrivé-, ces messieurs commencent
par refuser l'entrée de l'église à l'ambassa-
deur,, qui les avait non fris et hébergés puis
ils hr'aillen! à tue-tête : 6 Vit? don Carlos!! »

Cela n'est-il pas du demidr comique?...

lletHàrqm z bien qu , chez nous, u )simpor-
tuniMtt uni à peu près de là mênie fui ce que
d( n A'-hponsé. .

Ainsi la gauche il laissé subsister les aumô-
niers dé vaisseaux. . *:

Vous' tç,Hyez qinnés cléricaux'Vjpnt ôtrè dé-
sarmés uar'Cfciie c hceîsion.

Ecoutez V.tjmoa puur'ydus désabuser.

—- « La gnuche n'a

', dil-elle, mal^iô

les forces dont éJJe dispose, faire une applica-
tion plus c'Orn.pléte fie ses doctrines. Sa modé-
ration relative ne lui confère pus le plus léger titre
à la rrcoiinaiesdnce des catholiques et des conser-
vateurs. »

Cela e>t cldlr, n'est-ce pas?
Eh biefrf cette phrase explicite ne guérira'"
nullement It-s ifnporiunistes, gp. s.qui, quand
ils tiennent un tigre dans une has.-é fosse, au
tiout de leurs caiiardières, chercheraient à

l'apprivoiser et lui donneraient des sucreries,
au lieu de lui envoyer dix onces de plomb
dans la tête.

-o- ,

J'avais oublié de dire à ceux que ceh pourra
intéresser, — en parlant de la mort du cardi-
nal Antonelli, — que ce prélat n'avait rendu
son âme à-Dieu qu'après avoir reçu plusieurs
fois la bénédiction du saint-père.

Plusieurs fois?... Pourquoi, plusieurs fois?

Elle n'avait,donc pas été donné. in\adlibLb-
mentdu premier coup?

J'allai* l'oublier!

. Mais le- h cteurs du Grelot auraient facile-
ment réparé cette peiite inadvertance.

Ils savent, bien que toute semaine bien ap-
prise doii avoir son petit miracle.

Cette fois, c'est le Peuple, de Marseille, qui
nous l'apprend.

Une vieille femme, ^yant les jambes para-
lysées depuis sa naissance, vient d'être guérie
da. s la piscine da Lourdes.

Sa famille en a même été désolée, parce
qu'il a ÉaUa qu'elle fasse des frais pour sa
chaus-ure, ce qui ne lui était jamais arrivé.

Selïfn moi, vorlà un miracle incomplet, un
miracle de novice.

Pendant que l'Immacuiée-Conception y
était, il ne lui en aurait pas coûté davantage
d'orner les pieds de la bonne femme d'une
paire de godillots première qualité!...

ins des miracles qui

Cela vous étonne sans doute, de constater
de. semblables lacune
déviaient toujours être parfaits.

Mais cela n'est rien, je vous en dirai bien
d'autres la semaine prochaine, sur saiut Vin-
cent et saint Guignolet, si Dieu me prête
vie.

Un soldat parle à son sergent et lui de-
mande :

— Dîtes donc, sergent, qu'est-ce que vous
feriez, si je vous disais que vous êtes une
vieille bête?

Je vous flanquerais pour huit jours à
■i'Hosto.

— El si je le pens tis?

■—Ah! c'est différent, je ne pourrais rien
Vbu* faire.

— Eli bien ! je le pense.

GRlNUOIKli.

FEUILLES AU VENT

Un homme qui n'est pas contea-L,
C'est M. Beicastei.

Depuis quelque temp , cet nutitiéte indus-
triel publique fatigue le ministère de ses la-
mentations.

Jéiémre,,en comparaison, ii'éUit que de la
Saint-Jean.

Et la harpe qu'il suspendait sur les rives de
Dalnloiie ferait pousser des éclats de rire en
ompuiaiso i de la guitare que M. Beicastei
fait gémir sous les aulnes de la Bièvre.

Feuilleton du GRELOT, l> novembre 187U.

LE VOILÉ

(D

(Suite,)

Il n'avait dit que la vérité.

Gertrude était dans «a état qui me remplit de ter-

16 Tout son corps était 'couvert d'une sueur froide.;
ses pieds et ses mains étaient glacés, .tandis qu'au
contraire, sa bouche, sa langue et ses gencives étaient
violerameiit enflammées et qu'il s'y produirait une
sensation de brûlure.

Nulle envie de vernir, d'ailleurs : mai* de# mou-
vements cohvulsity les yeux saillants hors des .allâ-
tes, une respiration,haletante, et une lourdeur de
tête extraordinaire. . < •Jf^Êf^KH^I

(Juand j'arrivai près d'elle, elle me prit la' mairvet
la porta à son Iront. i^^SÊF * ^

— On dirait que j'ai la tête pleine d'eau bouillante,
me dit-elle... fit que je deviens folie...

Il n'y avilit pas à s'y tromper : c'étaient, bien lés
principaux symptômes de l'empoisonnement par I a-
eonit, —' et mallieuieusement il y avait trop long-
temps que l'ab-orption du poisflh avait été elïeeluée'
pour qu'on pût espérer quelque bien d'un vomitif.

Je luiildunai donc iuimédirtément un purgatif vio-
lent et d'un effet quasi-instantané, — car j'avais, par
bonheur, èÎBfiprté avec moi tua pharmacie de cam|m-,
gne, — et je* fia seller le cheval du frère de Ger>j
trude, qui me servait asseï :ouvettlà faire des piom*1'*'
nades dans les environs.

(1 ) Voir les rt» *8f et suivants dU Grelot.
(1) JEUproduotion interdite.-

J'étais rés-tu à aller chercher aux Hjloulins. petite
commune qui s*^ trouve en dehors rte la poité de
Paris, a Lillet'ltitifra' professeur de médecine 'les poi-
.sérfS) homme d'une science éprouvée et d'un dévoue-
ment qui m'était connu.

lOn quelques ifJinuti s, mon cheval fut prêt, — car
tout lé Monde, dans la maison sentait qu'il n'y avait
pas un iustafît à perdre.

Avant de me mettre en selle, je pris à part le père
et la mère de la jeune Bile, et je leur dis :

— Mademoiselle Gertrude est dans le plilS prend
riitnger; restez tous deux auprès d'elle sans 1* quitter
un instant, et jurez,-moi que, quoi qu'il jirriVe, Antoi-
nette n'entrera pas dans cette maison jusqu'à mon re-
tour... «■

Ils me regardèrent avec étoniieiujjflt.
J'ajoutai :

— 11 y va de la vie de votre tflie, je vous eu pré-
viens... Le frez-vous?

— Nous le jurons, répandirent-ils, non sans une
émotion singul ère. ' jjSM^J^t '

Le fermier me prit vivement le bras :

— Mais vous répondez.d'eflef me dit il d'une voix
étranplée. .

— J'espère qu'il est temp* éneore de la sauver...

— Mai.- qu'a-t-e|le donc, Hii'noiii du ciel ?

— Llle est empoisonnée, et avec uii des poisons des
plus violents... Ainsi veillez, qu'elle ne prcmie rien
antre chose que la tisane' que je vous ai donnée, et
que personne, excepté sa mère, n'approche d'elle!...

Un disant ces mots, je sautais à cheval, et en trois
quarts d'heure je tus aux Moulins.

Je trouvai n on vieux prolesseur qui dormait pro-
fondément et qui fut, ou le conçoit, pas-ablement
surpris de me voir arriver chez lui à trois heures lu
malin.

Mais quand je lui eus (fit de.quoi il s'agissait, il
bondit hors de son lit comme,un jeune homme, il
donna aussitôt l'ordre d'atleler,:wéc un juron qui lit
ireini 1er tes vitres, — c'était tiil nnçlcii .militaire, —
pt vingt minules après mon arrivée, nous repifinions
le chemin de S*uler en huilant le pavé.

J'avais laissé mon cheval eliez le docteur,. — car il
laiiait bien que je prisse place dans la voiture pour

lui raconter ce que je savais du crime.

Je n'omis aucun détail, et je lui tedis toutes les
circonstances qui avaiélit précédé le bat et qui m'a-
vaient porté à exercer sdr Antoinette la surveillanee
que l'on sait.

Lorsque j 'en fus venu à la scèrlé qui avait eu lieu
la veille de la.Kermesse dans le jardin de la femme
au voi e, et que je lui lis la description de l'aconit
tel que je l'avais vu alors : *l ■

— Ah! s'éeiia-t-il, je comprends à présent ce qtie
Sc.diger et les médecins italiens . du seizième siècle
racontent de l'araignée : j'ai eu tort de considérer
jusqu'ici ce qu'ils eu ont dit comme des balivernes!...

— Comment ! lui dis-je.., Hst-èe que vous croiriez
quo l'emprisonnement a été ïécJluiiieht opéré au
moyen d'une araignée?...

— D'une ou de plusieurs, — oui...
Mais cependant...

— Je n'ai aucun doute à cet égard : fi la de-crip •
tion que vous m'avez faites de ces araignées, je me
suis rappelé ce que j'ai souvent entendu dire à. des
paysans : qu'il y avait certaines araignées dont il suf-
ti-aif d'infusér une seule dans de J'eau-de-vie pour
tuer quelqu'un...

— K-t-ee possible 1

■— 'liés-possible!... 11 n'y a lit rien que de très-
natorel, d'ailleurs... Il est bien naturel quo des in-
sectes qui se nourrissent du suc des plantes véné-
neuses du d'outrés insecies plus petits qu'eux qui
vivent sur ces plantes, en prennent les principales
propriétés... leur corps devient une sonè o alambic
où jes vertus perverses des plantes sé condensent et
se quintesreurleht... N'avez-vous pas entendu parler
souvent de gem qui sont morts, ou du moins qui ont
'été tièx-praveinent indisposés, pou* avoir mangé
des huître»... On cite bon nombre d'individus em-
poisonnés par des moule», parce que,'récemment en-
core, on employait le cuivre dans la construction des
vaisseaux, et que ces icollo-qnes qui aiment à venir
s'appliquer sur les doublages des navires, s'y eh.r-
t)eaiuot dé sels de cuivre, ton» tort dangereux comme
vous savez... Les annales du la médecine racontent
quantité de laits d'empoisonnement de per.-ounes
ayant mangé de ta chair d'animaux qui s'étaient re-

pus quelque temps auparavant des Feuilles de plantes
vénéneuses, comme l'aconit, le ditura, la ciguë, la
dipiiale, etc.. Si un chat meurt pour avoir dévoré
une. souris tuée à l>r eilic, |>ourquoi vo'udriez-vous
qu'une araignée gorgée d'aconit n'empoisonnât pas?
i.t quand hoùs expérimentons à l'amphithéâtre sur
des lapins à qui nous mettons dans l'œil une goutte
d'acide cyanhydrique, nous nous gardons bien, n'est-
ce pas d'en l'aire un ensuite des eivctsJ .

Tout en devisant, ainsi nous arrivâmes à la terme.
->vll pouvait «ire qualro heures et demie du matin,
—• et depuis longtemps ii fai ait grand jour.

ta malade se trouvait dans un état''moins alar-
mant que lorsque jé'.l'avais quittée; mais il y .ivait
toujours de très-graves symptômes, et le docteur me
fit une grimace siguilicative.

--' Gertrude avait les yeux lises, — les dents serrées,
— les membres rigides, avec une sorte de paralysie
dans les jambes, — les battements du cœur se préci-
pitaient d'une façon anormale, et les mots incohé-
rents qui lui échappaient de temps en temps prou-
vaient un coinincenie :t de délire.

Le docteur lui prépara aussitôt un calmant, et me
dit :

— Nous allons continuer les évacuations et lui
donner le contre poison de l'aconit, —car c'est bien
de cela qu'il s'a.jt... Pas-ons à votre chambre...

Je lé conduisis chez moi, et je lui montrai la ûolo
que je mêlais fait livrer par Antoinette...

Il la regaWa au jour pendant uu moment, ôta le
bouchon, flaira le liquide; puis,connue tons les toxi-
cologistes, qui aiment les poi uns autant que Milhri-
date, il eu versa' quelques gouttes dans le cieux de sa
main gauche, et y trempa hrafement la langue.

l'uis, il se mit à sa potion.

— Oui, dit-B, après avoir craché ' caose de l'a-
inertuine du.poison qui lui revenait, et en faisant un
l'rouceiiit nf de ioni'cils singulier, c'est très-simple...
C'est une infusion a chaud, et p..rfuinéé à l'essence
de nicBlhe, des deux araignées de l'aconit préalable-
ment écrasées... C'est un poison très-primitif, — et
excellent comme la plupart des choses primitives :
vous pouvez empoisonner votre homme avec k plus
grande tranquillité, vous n'avez rien à craindre ; le
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