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Le Grelot: journal illustré, politique et satirique — 6.1876

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https://doi.org/10.11588/diglit.6811#0206
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LÉ GfcfeLO*

A nos Aclieteurs au Numéro :

Vouiez-vous nous permettre, chers iéeiéurs,
et pour cetle fois seulement, de venir vous
parler aliaires ?

Rassurez-vous, ce ne sera pas long.

Sachez donc, qu'après de mûres délibéra-
tion*,- le Grelot vient de prendre la résolution
d'augmenter, de 5 centimes, son prix de
vente.

Le numéro sera donc vendu désormais
15 centimes au lieu de 10.

Comme nous ne voulons avoir rien de ca-
ché pour vous, npus allons vous exposer nos
raispns, bien convaincu que vous les appré-
cierez.

En premier lieu, lorsque nous avons fondé
le Grelot, il y a six ans, bientôt, le papier n'é-
tait pas imposé. .

Maintenant, nous payons 30 H. 80 c. par
100 kilogrammes.

Ce qui est quelque chose.

Ensuite, notre abonnement étant de 8fr.
par an, il eu résulte que nos abonnés payent
le journal plus cher que les acheteurs au nu-
méro.

Nous avons voulu rétablir l'équilibre entre
ces deux classes si intéressantes pour nous.

Enfin, la censure devenant de plus en plus
difficile pour nos dessins, nous oblige a en
présenter cinq ou six pour en obtenir un.

Ce qui fait l'affaire de nos dessinateurs, mais
ce qui ne fait guère la nôtre.

En présence de tous ces motifs, nous nous
sommes déterminés, bien malgré nous, à vous
demander cinq centimes de plus par chaque
numéro que vous voudrez bien prendre la
peine délire; augmentation fort minime pour
vous, et qui nous permettra d'apporter à notre
journal certaines améliorations auxquelles
nous songeons depuis longtemps.

Nous comptons sur vous, chers lecteurs,
pour nous continuer votre bienveillance et
nous estimons à plus d'un sou la fidélité que
vous nous gardez depuis six ans.

Il va sans dire que nos prix d'abonnement
restent les mêmes que par le passé.

PRIME GRATUITE

Toute personne de la province qui s'abon-
nera à un des journaux ci-après, par l'entre-
mise de M. Madré, direeteur-gérant du Grelot,
77, rue Neuve-des-Petits-Chainps, à Paris,
aura droit à un abonnement graMit an jour-
nal le GRELOT, savoir :

Pour un sJxmnemeat d'un an : 6 mois au GRELOT.
—■ — Je su mois : 3 mois —

— — de trois — i 1 mois l/l —

L'abonnement à plusieurs journaux dou-
blera, triplera la durée de l'envoi gratuit du

—-----7

de

AS

SU MOIS

3 MOiS



fr.

c.

fr.

e.

fr. o.

Bien public.........

60

»

30

»

15



Charivari,..........

80



40

»

20'



Constitutionnel.....

64

»

32

»

16

s

Courrier de Francs.

60

»

Î2

»

16

»

XIX* Siècle.........

62



32

»

16

»

Droit...............

64



32



16

»

Droits de-l'Homme.. ..

54

»

27



13

50



61

»

32

*

16





48

»

25

»

13

»



78

s

39

M

19

50

Français...........i

58

»

31

»

16

»

Gazette db France..

66

»

35

»

18

>

Gaulois.. ...........

64

*

32



16

n



54

»

27

»

13

50

Journal des Débats..

80

»

40

»

20

»



36

>

18



9

»



48

»

25

»

13



Moniteur universel.

60

»

32

»

17

»

Monde..............

40

>

21

»

11



Monde illustré.....

24

»

13

»

7

»



48

»

25

»

13

»

Pariu-Journal.......

64

11

32



16



Patrie..............

64



32



16

»

Pays. ...............

64

»

32

»

16

»

Presse ..............

44

»

23

>

12

s



54

»

27

*

13

50

République française

64

»

32

»

16

»

Revue des Deux-Mondes

56

»

29

S

15





64

>

32

»

16

»



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»

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68

»

34

»

17

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»

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13

»



58



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»

16

»



68



35

»

18

»

Les prix qui précèdent sont, bien entendu,
les prix fixés par les administrations du cha-
can de ces journaux.

LA SEMAINE

Nous sommet dam le cabinet dv directeur de
Charenton Cil honorable fonctionnaire,plongé
dans vn fauteuil, semble livré à de sérieuses
méditations.

LE DIRECTE Dit.

Ma parole d'honneur, c'est incroyable I...
une pareille recrudescence depuis l'ouverture
des Chambres... «a ne s'est jamais vu. . Je
n'aurai bientôt plus de place ici et me verrai
obligé, comme les conducteurs d'omnibus,
de mettre complet au-dessus de ma porte. . et
quels bons toqués I... drôles et pas méchants...
Quand je dis drôles... il y en a... mais j'en
connais qui ne sont pas gais du fceut... Enfin,
s'il n'y avait ici que des comiques, le métier
serait par trop amusant.

(Entre un infirmier, l'air égaré.)
l'infirmier, d'uni voix étouffée.

Monsieur le directeur!... monsieur le di-
rec... (]l ne peut achever et reste la bouche
béante.)

LE DIRECTEUR.

Qu'est-ce qu'il y a, mon ami?... et pour-
quoi cette Figure que j'oserai qualifier d'a-
brutie?... Voyons... parlez... vous avez l'air
presque aussi bâte qu'un de mes pension-
naires.

l'infirmier.
Monsieur le directeur, c'est l'émotionI...

le directeur'.

L'émotion... de quoi?

l'infirmier.

On vient d'amener un nouveau pension-
naire...

le directeur, sduriant.

Et c'est cela qui vous émeut 1... vous... le
plus vieux dur-à-cuire de l'établissement ?

l'infirmier.

Ah! c'est que je vais vous dire, monsieur
le directeur... Jamais je n'ai vu un cas si
épouvantable f...

le directeur.

Vraiment?... vous m'intéressez... Quel est
Ce nouveau venu?... qui est il?... que faisait-
il du temps où il faisait quelque chose?

l'infirmier.
Monsieur, il était député.

le directeur.
Bah !...- oh! c'est très-drôle !.. député...
ah! ah! ils y viennent donc enfin!... dé-
puté!... ça manquait à roâ collection... «è-
puté!... quel honneur pour ma maison! et
comment s'appelle ce personnage?

l'infirmier.

Tristan-Lambert.

le directeur, cherchant.

Lambert.., Lambert... ce nom ne me rap-
pelle, rien d'illustp^... Ah! si... Js me sou-
vient que sous l'empire, j'ai reçu toute une
fournée d'individus dont !a folié,—folie douce
du reste, — consistait à crier simplement :
Ohé!... Lambert!... Ce Lambert serait-il le
Lambert en question, et, à son tour, aurait-if
cueilli une araignée qui loi serait rémohtéa
dans la tourte?

l'infirmier.

Je ne le pense pas, monsieur le directeur.

le directeur.

Enfin, qu'il soit, ce qu'il voudra, peu im-
porte !... Qu'on le fasse venir. r

l'infirmier.
Monsieur le direcleus prendra garde le
sujet pourrait devenir furieux ?

le directeur.

Bon... bon... j'en ai bien vu d'autres !...
D'ailleurs, le robinet de la douche est sous
ma main... allez.

(L'infirmier sort et revient quelques minutes
après, ramenant un homme à la figure pâle, à
l'air consterné.)

le directeur.

C'est vous, monsieur, qui vous nommez
Tristan-Lambert?... (Pas de réponse)... Tris-
tan... Lam...bert"'... (Rim)... que le suffrage
universel a envoyé à la Çbambre (Silence), et
que le gouvernement de la République...

m. tristan-lambert, hutlànt.

Vive l'empereur!... vive l'empéreurf...

le directeur.

Ah! ah!...

l'infirmier.

Voilà toute sa conversation, monsieur.

le directeur.

Oh ! c'est un cas assez particulier... cepen-
dant, j'en ai déjà constaté quelques-uns...
poursuivons... Comment, monsieur Tristan-
Lambert, vous, un homme raisonnable, un
gentleman correct, pensez-vous rester fidèle
à uïi régime qui nous a versé dans de si pro-

digieuse» ornières?... (Continuation du mu-
tisme)... Ne comprenez-vous pas que le gou-
vernement républicain...

m. Tristan-Lambert, rehurlant.
Vive l'empereur!,., vive l'empereur I...

le directeur.

C'est un maniaque décidément...
l'infirmier.

Sitôt qu'on prononce le nom de Républi-
que voilà'dans quels états il se metl... Si
c'est Dieu possible!... un homme qui a du
bien et qui est mis comme çàt...

LE DIRECTEUR.

Allons, Allons ., je sais ce que c'est...
nous calmerons cette toquade... [ilsaisit sour-
noisement, le robinet de la douche) nous disons
donc, cher monsieur Lambert, que le seul
fait d'avoir fait perdre deux provinces, dix
milliards et. deux cent mille nommes à un
pays, constitue pour vous un droit impres-
criptible à gouverner ce môme pays?... c'est
épatant ma parole d'honneur!... (mutisme
complet du nommé Lambert.)., .mai? répon de?...
répondezdonc I... dites doncquelque chose!.,
rien!... toujours rien!... heureusement la
France n'est pas si bêfe que vous le croyez
et la République...

m. Tristan-Lambert, roulant des yeux comme
det boules de loto.

Vive l'empereur!... vive...

lu directeur.

Ah! il m'embête h la fin!... (hn flanquant
la douche.) tiens... voilà pour te calmer!...
M. Tristan-Lambert, ruisselant.
Vive l'èmp.....

le BIMOTEUR.

Infirmier!... enleVèz-moi cet homme-là I..,
Des égards!.,, c'est un député... mais des
douchas!... ferme!... jusqu'à ce qu'il gué-
risse. .,

(H. Tristan-Lambert sort entraîné par
l'infirmier

Dire qu'il y en a encore quelques-uns
comme celà!. , heureusement on me cons-
truit un pa»itlon nouveau!... il y aura de la
place pour tout le monde.

Nicolas FLAMMÈCHE.

Prédictions pour ta Sentaiiie

du 3 au 10 décembre

DIMANCHE 3, — Avent. On commence à se pré-
parer <i (a grande fétu de Noël., Chacun songe déjà
h être en état de grâce pour celte, solennité. Sarah
Bernfiardt fait seule exception à, cette règle.

Tout le monde va à, confesse et fait pénitence de
ses péchés. On assute qu'un pieux jeune homme a
poussé le dévouement jusqu'à embrasser Veuiilot, et
qu'une jeune fille a appris par cœur un numéro du
Français et la dernière lettre de M. Guibert.

Si après cela leurs péché* pe lêiir sont pas remis, il
faudra placer la miséricorde divine sur le même rang
que la large clémence.

Lés jours, la confiance dans la diplomatie et le
nombre de* gens intelligents qui sont, sincèrement
partisans de l'opportunisme diminuent également.

LUNDI 4. — Sainte-Barbe. Fête des artilleurs,
qui prennent, à l'occasion de cette solennité, un
nombre incalculable de canons, non sur Pei/nèna,
mais sur le zinc.

Un membre de l'extrême gauche ayant demandé
à ce qu'on exécutât des réformes dans l'armée,
M. Gambetta répond qu'il ne faut pas trop se hâter,
qu'on a déjà obtenu des résultats...

— « Lesquels? » demande le hideux, démagogue.

— « On peut les compter chaque jour, répond
i M. Gambelta. Les réforme* tombent comme les gràcis

sur la tête d$s,<iépOïtés. Ainsi, aujourd'hui, un. décrit
fort important vient de permettre aux infirmiers (te
considérer la Saiî\te-l$arbe comme étant leur fft.e, de
; même qu'eue est celle des autres artilleurs.»

MARDI 5. — M- Bertbauld. stimulé par la critique
de ta veine, apporte à la Chambre la série de réformes
suivantes;

{' Le nombre des clous dea godillots est réduit
f dM/47;

i 2* Le pompon à deux étages des soldats de la li^ne
! est supprimé, et remplacé par un autre de cinq
! *tages; .. . . ...

3« Les tambours, étant considérés comme trop gê-
nants, ne seront plus employés dans l'armée.

Pour y suppléer, on quintuplera le nombre des
grosses caisses ;
4* Comme le service do cinq ans est trop fong, on
; l'abolit.

Désormais,, ks soldats ne serviront plus que pen-
dant eiiK| fois 50a jours. Ils bénélicieront Smm d'un
ou de deux jours, suivant que, dans les cinq ans, il y
aurait eu une ou deux années bissexlil* s.

Un amendement de M. Cambetta demandant à ce
l'année soldatesque, soit réduite à 360 jours, comme
l'année commerciale, est repoussé comme trop ra-
dical.

MERCREDI 7. — M. Tristan Lambert crie trois
fois « Vive l'Empereur! » au cours de la séance.

On lui ré-appiiuuej la censure avec suspension de
traitement et alfiches à ses frais.

Ceci nous rappelle une anecdote de 1848.

Les élections avaient été faites aussi... légèrement
qu'en 187), et un certain nombre de députes n'avaient
brigué leur mandat que pour se faire une position,
comme ils auraient accepté la gérance d'un fonds dis
triperie.

Malheursnseraent, leurs créanciers avaient fait
mettre opposition sur leur indemnité parlementaire.

En vrais patriotes, ces dépqiés préféraient que ca
fût la natiôh qui profitât de leur argent, plutôt que
leurs créanciers, et pour cela ils se faisaient censurer
tous les mois à+éc une régularité beaucoup supérieure
à celle du serviee de ls compagnie P.-L.-M.

JEUDI 7f ™ Les journaux eléricaux démentent le
bruit qui avait couru d'une maladie du pape, et dé-
clarent qu'ij faut être un ignoble démagogue pour
prétendre que Pie IX peut être indisposé comme un
vulgaire mortel.

Beaucoup d« libres-penseurs se creusent la lêt«
pour trouvtr quel avantage les catholiques ont à pré-
tendre que le pape est immortel.

Cela se comprenait autrefois, alors qu'on pouvait
craipdre de tomber sur un Alexandre VI, en perdant
un Léon X.

Mais maintenant qu'ils sont infaillibles, ils se vaient
tous.

Alors, l'un ou l'autre, qu'importe?...
Pour ma part, je sais que cela m'est parfaitement
égal.

VENDREDI 8. — Immaculée-Conception, — plu-
sieurs abominables libres-penseurs prétendent que ce
dwgme est au moins extraordinaire,

Il se rjasse pourtant, ce jour-là, tne foule de choses
encorè plus bizarre*.

Cassagnac (Popaul), «ccepte un duel avec un Polo-
nais renommé pour être le plus fort bretteur de l'Eu-
rope.

M"« Eugéni» envoie à son cousin Jérôme la lettrs
suivante :

Mon chair cou saint,

Vou zavé fé la semaine dernhière un dix court très-
chognosor qu'il nous a fé bien pelé sire. Vené donc
dix nez avec «ou. On boulotra des mairon, et le
petit régalera d'une eliopine de cidre par personne.

Je vous lacère, Ugénie.

Enfin le duo d'Aumale donne à un pauvre de quoi
sortir de la misère.

tP- S. — A la dernière heure, on nous apprend qus
c'est le conseil de faire des économies pour acheter
du pain dans sa vieillesse.

SAMEDI 9. — M. Decazes, selon son habitude,
ayant demandé à l'opinion publique quelle conduite
il doit tenir dans les affaires d'Orient, tout le monde
lui répsnd par cet apologue :

L'Angleterre ayant chanté

Tout l'été,
Se treuva fort dépourvue
Quand là" guerre fut venue.
Pas le plus petit troupier
À pouvoir RîHttre sur pied.
Elle alla crier famine
Chez la France sa voisine,
La priant de lui prêter
Ses solda ts, pour les poster
Au détroit de Oardanelle,

— Je vous paierai, lui dit-elle,
En papier oriental

Votre serfice amical.
La France est peu belliqueuse,
Ce n'est plus là son défaut :
w Me secouriez-vous tantôt?
Dit-elle à cette empruuteuse.

— Le pouvais-je?... Après Sedan,
Je dormais, ne vous déplaise.

— Vous dormiez!... J'en suis fort aise.
Eh bien!... ronflez maintenantl...

GRINGOIRE.

L'ÉQUIVALENT

On croyait le parti bonapartiste unique
pour l'audace.

En effet, présenter de nouveau, comme avo-
cats de la cause, Utyste Pic et Duvernois, lea
doigts encore sales de la poussière deschaus-
sons de lisière.

C'est ce qui semblait le comble de la témé-
riié.

Après *>ela, on pouvait tirer l'échelle.

Mais non.

Le parti républicain fait quelquefeis aussi
des coups de tôte bien propre à sapprendre.

Et campe, h la vue des gens, certains indi-
vidus que toutes les feuilles de vigne du Mé-
doc seraient encore insuffisantes à voiler.

Avoir, en effet, Favre dans ses rangs, ce
n'est pas pour de rire, comme on dit,

Mais voici qu'on nous en présente un autre
à peu près aussi appétissant, j'ai nommé
Simon.

Cet homme qui, déjà porté au ministère
une première fois par le petit Thiers, avait
été obligé d'en déguerpir sous la pluie de
pommes cuites et la grêle d'avanies dont l'i-
ronie publique l'avait assommé.

Cet homme, à côté duquel la punaise n'a
plus l'air d'être plate, réapparaît aujourd'hui
et veut remonter sur le velour* du fauteuil
dont on l'a arraché jadis par le collet.

Et le parti républicain ne dit rien!

T;l le laisse faire!

ïl lui permettra de rattraper son portefeuille
et ses gages!

Et si quelqu'un n'v met ordre, avant peu
ce gros, pâtissier blafard sera de nouveau in-
stallé a$tts les cuisines de la présidence et
fabriquée* encore une fois pour la Républi-
que des brioches em oisonnées!

A quand le ministère Dupanloup?

R...
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