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PRIX D'ADONNEMENT

pour le* Départ-mc'its et l Algérii

*Art.

60

>)

30

>

)

))

♦Autorité.

2o

»

13

»

7

))

Charivari.

»

»

40

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20

»

Chasse illustrée. ...

30

))

15

))

7

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Constitutionnel ....

30

»

3b

»

20

))

Défense.

35

))

18

»

10

»

Dix-neuvièmeSiècle

21

»

12

»

7

))

Droit.

6i

»

32

D

16

))

Evènement.

64

»

32

»

16

I)

’Echo de Paris.

45

»

23

))

12

»

*Estafette.

24

»

12

))

6

»

’Figaro.

78

»

39

))

19

50

•France.

40

))

20

»

10

))

’Gaulois.

64

»

32

»

16

»

*Gazatte des Beaux-Arts.

60

»

30

»

)>

))

Gazette de France.

06

»

3b

)

18

))

*Gaz. des Tribunaux

72

»

36

))

18

»

Gil Blas.

60

9

31

))

16

))

♦Illustration.

30

))

18

»

9

»

*Intransigeant.

23

i

15

»

8

))

Journal des Débats.

72

»

36

))

18

)

Journal Officiel.

40

»

20

»

10

»

♦Justice (1).

40

»

21

))

10

))

*Liberté.

48

)>

25

»

13

>

*Monde illust.ré.

24

»

13

))

7

»

•Moniteur universel

60

»

32

»

17

»

Mot d’Ordre.

24

»

12

»

6

))

♦National.

32

>

26

»

13

»

*Nouvelle Revue....

56

))

29

))

13

»

*Paix.

24

)

12

»

6

))

*Paris.

40

»

20


10

))

*Patrie.

04

»

32

»

16

»

Petit Journal.

24

»

12

))

6

))

*Petit National.

24

»

12

»

6

»

*Petites Affiches (1).

45

»

24

))

13

>

*Petite République..

2 4

»

12

»

6

»

♦Presse.

24

)>

12

»

6

))

Radioal.

2b

»

13

»

7

»

*Rappel.

20

))

11

))

6

))

♦République franç.(l)

40

»

20

»

10

))

♦Revue illustrée.

36

»

18

))

9

))

*Revue dtï-Deux-Mon

56

»

29

))

13

»

Semaine financière.

12


7

))

»

»

Siècle.

64

»

32

1

16

)

Soleil .

22

»

12

))

6



♦Télégraphe.

30

»

18

»

9

»

Temps.

68

»

34

))

17

»

*Tour du Monde.

26

»

14

0

))

))

Univers.

55

»

28

50

13

»

Vie Parisienne.

30

))

16

»

8

50

"Voltaire.

40

»

20

»

10

)>

Pour les colonies el l'itranger, le tarif des
prix d'abonnement est publié dans le I er numéro
de chaque tnois.

(1) Par exception, les abonnés à la Justice,
à ta Rèpublique française, au et aux Petites Af-
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M. J. Madrc se charge de Vabonncment
t-ans frais à tous les autres journaux de
Paris.

Il n’eot pas donné snite aux deman-
des d’abonnements non accompa-
fnée* d’nn mandat-poate on d’nne
valenr à vne *ur Paritt.

Adresser les lettres et valeurs au nom de
M. J. MADRE, S, citi Bergire, à Parit.

GAZËTTE DE MONTRETOUT

Monsiciii' lcIAocli! .Honsiciirlc Kocbü
Monsicnr le Kocliü!

Ah ! il sait en jouer de la trompette, du
piston de la réclame, le hactériologiste’
herlinois !

ICoch par ci, Koch par là !

Le voilà plus célèbre que M. Lecocq de
Gaboriau : Demiudez partout : u M. le
Koch 1 M. le Koch !! M. le Koch !!! »

Sommes-nous assez gobeurs ! Sont-ils
asse2 gagas ces médecins de Panurge qui
courent à Berlin acheter des seringues et
des fioles de la lymplie qui doit détruire à
tout jamais le « hacille-Koch ». G’était hien
la peme que Ksch inventàt ce bacillepour
l’assassiner ensuite I

Cela me rappelle ce çélèbre docteur qui

annonçait triomphalement à l’Académiede
médecine de la rue des Saints-Pères qu’il
avait rcconstitué, rétabli, réédité « tousles
priucipes de la peste noire de Marseille,
disparue depuis plusieurs centaines d’an-
nées, et qu’il allait maintenant essayer de
découvrir le remède. »

Koch aurait bien mieux fait de ne pas
inventer la « tuberculose universelle ».

Gar il paraît, pour lesbesoins de îa cause
et pour la vente du petit remède le microbe-
killer, que nous sommes tous plus ou
moins tuberculeux.

Géraudel prétend que nous sommes tous
enrhumés pour nous débiter ses pastilles.
Koch affirme que nul n’est exempt de la
phtisie et de ses complications : lupus,
ganglions, tumeurs, etc.

Brrrou !... Et, ajoute le B vox>esseur|Koch,
les non-tuberculeux sont exposés à cha-
que instant à la contagion : qui vous dit
qu’au théâtre, au restaurant, à l’atelier, au
ministère même, votre voisin ne vous com-
munique pas des milliards de bacilles de
microbes et de vibrions 1

Donc, prenez mon rem Jde. Voyez iuvinte,
messieurs ! Voyez la vinnte! II n’y e n a pas
pour tout le moude. Déjà, à BcrB n> los
èlèves du bactériologiste vendeot s ePt ° u
huit mille francs un flacon de quatr e sous
aux vieilles anglaises abruties parle géné-
ral Booth ; il y en a même une qui est allée
tout exprès sur les bords de la Sprée pour
faire inoculer son toutou favori !

Pour moi, je suis comme saint Thomas,
qu’on me montre une guérison réelle de la
tuberculose pulrnouaire etjecroirai. Mais
jtisqu’ici, ce ne sont que des essais. Koch
lui-même, moins filou que ses disciples,
avoue qu’il n’a encore guéri personne. Sa
lymphe phéniquée, son antiseptique n’est
jusqu’ici qu’un modificaleur et non une pa-
nacée. II ne sait même pas si l’œuf vient
de îa poule ou la poulede l’œuf: problème
insoluble, Je veux dire qu’il ignore ce que
c’est que son spécifique unique, et si c’est
le bacille qui engendre la phtisie ou la
phtisie qui engendre le bacille.

M. Pasteur, au moins, n’a jamais pré-
tendu que nous fussions tous plus ou
moins enragés. Et M. Pasteur, qui est un
modeste, u’affirme pas que ses inoculations
anti-rabiesques soient infaillibles.

Kocliluiaussi esttravaillépardes doutes.
II a vendu la peau du bacille avant de l’a-
voir tué. Ses disciples néanmoins pro-
clament sa gloire et débitent ses petits
flacons au plus' haut prix. G’est un os à
moëjüe qu’il leur a donné à sucer et qu’ils
suoeront avec volupté tant que l’enthou-
siasme durera.

Mais combien de temps durera-t-il ?.

Les annonciers de Koch le comparent à
Jenner — tout comme les impressarii de
Stanley ont comparé le vampire af'ricain à
Ghri.stophe Colomb! Aujourd’tiuijalouange
ne connaît plus que le superlalif. Demêine
pour la critique. On n’est plus un homme
de talent, on est bombardé d’emblée « un
immense génie » la « gloire de l’humanité».
On n’est plus un être vulgaire, on est,
d’après le vocabulaire fin de siècle, « le
dernier des pignoufs et le comble de l’inta-
mie ».

Attendons donc un peu, avant de com-
parer Koch à Jenner, à Pinel, à Pasteur, à
Oberkampf et à Jacquart, attendons des
résultats sérieux, précis, scieotifiques. Eu
qualre mots : Ne nous emballons pas!

Attendons surtout que Koch ait renou-
velé sa provision de cochons d’Inde et. or-
ganisé ses « cultures » sur une vaste
échelle.

L'emballage des Parisiens est inouï. Pour
un peu, ils élèveraieut uue statue à Koch,
— comme ils vont eu élever une à Bizet —
alors que Berlioz n’ea a pas 1 Enfin, c’est
comme ça ! -Kous avous tous le microbe de
la statuomanie !

Oh ! ces microbes ! ces bacilles et ces vi-
hrions !... que le diable les emporte. Je les
vois sans cesse en rêve.

Vous huvez du vin : microbe ; du lait :
microbe ; de la bière : microbe ; de l’ab-
sintlie : microbe. Vous verrez qu’ils fini-
ront,ces maudits doctcursbactériologistes,
par découvrir le microbe de la glace et le
bacille du rhume de cerveau !

D’après les théories de Koch, la tuber-
culose est produite quatre-vingts fois sur
cent par les relations sexuelles. Gomme
c’est agréable, au cours d’un voyage à Gy-
thère, quand sonne l’heure dn herger, de
se dire : gare aux bacilles ! Basile, va ! Pa-
rions que ce docteur allemand a trouvé ce
joli truc-là pour empêcher la repopulatioa
de la Francel

Bref, on trouvera bientôt le microbe du
microbe comme on a découvert le pou du
pou (pediculus pediculï).

Quelle existence, et comme nos ancètres
étaient mille fois plus heureux d’ignorer
tous ces daDgers qui menacent i’humaine
nature. Ils mangeaient bien, buvaient sec,
et voyageaient crânement sur la route de
Paphos en défiant tous les baciiles du
monde ! En fait de tubercules, ils ne con
naissaient que la pomme de terre et les
truffes.

Ea vérité, je vous le dis, mes frères, ce
qui nous tue, c’est la crainte d’ètre ma-
lades. Nous sommes tous, non pas des tu-
berculeux, mais des malades imaginaires.

C’est la vulgarisation de la médecine qui
en est la cause. Lisez un livre de médecine
àl’usage du monde ; immédiatement vous
vous croirez atteints de toutes les maladies
dont l’anteur du bouquin décrit les symp-
tômes. Vous vous croirez phtisique, gout-
teux, cul-de-jatte même.

Puissance de t’imagination !

Bref, vous aurez le trac.

Un homme fort bien portant est mort
l’autrejour en Espagne, avectous lessymp-
tômes du choléra, parce que deux étu-
diauts passahlemeut fumistes lui ont. tàit
croire qu’it avait couché à l’auberge dans
lcs draps d’un cholérique
Koch (M. le Koch ! M. le Kochü M. le
Koch !l! — voir aux annonces) nous per-
suadera aisément )ue uous avous des vé-
gctations au poumon gauche, des lésions
au poumon droit et que nos crachats ren-
ferment des myriades de bacilles-virgutes.
Et uous le croirons, etil vendra ses petites
fioles et ses pêtites seringues aux serin-
guinos qui ne lisent pas le Grelot,

Croyez moi, le meilleur remède contre
les bacilles (si bacilles il y a), c’est le bon
vin, le bon beafsteack, les jolies femmcs
et les pipes bicn culottées.

Les médecins, voyez-vous, sont un peu
comme les cochers de fiacre qui connais-
sent passablement les noms des rues, mais
qui îgnorenl absolument ce qui se passe
dans rintériéur des maisons.

Montretodt.

ZIGZAGS

La première impression de stupeur passée,
les Irlandais reconnaissent que Parnell n’a
pas démérité et reste plus digue que jamais
de son rôle de leader.

Jamais, èn effet, îl n’a fait autre chose que
combaltre les Anglais !...

X

Les gens qui attendent toujours que le gou-
vernement leur expédie les alouettes toutes
rôties dans le bec, sont en train de se deman-
der quellés mesures il faudrait prendre pour
cviier le relour de catastrophes dn genre de
celle de Mary Raynaud.

Nous n’en voyons qu’une :

Poursuivre lcs victimes (?!.) comme com-
plices !

X

De même nous ne voyons qu’un moyen d’é-
viter les nomhreux avortements, grâce aux-
rgiiels la Pracce finira hientôt par ôlre moins
peuplée que le grand-duché de Luxembourg :

Supprimer les siges-femmes.

X

Le pape lui-mème se rallie à l’attitude du
cardinal de Lavigerie.

Gigeons qu’il serait encore bien plus répu-
bliraln si on lui proposait la présidence de la
République italiquei

X

C’en est fait : i’heure nroyenne de Paris de-
vient lôgale pour toute la Prance.

Quand absinthe et quart souffiera aux pntu-
matiques du Madrid et du Suôde, de Menton
à Douarnem z, la Prance entièro sera vouée ^
la purée.

X

Jules Simon frit un bel article — que nous
avons dôjà lu aiileurs, souventes fois, — pour
déplorcr le nombre des malheureux diplô-
més.

Mais il oublie do nous diro si la Républiquo
de ses rêves serait celle où Jenny l’ouvrière
n’aurait pour progéniturd que des malheu-
reux non diplômés.

X

Définiti©n sceptique :

Vieroe et martyre, — llystérique fai-
néante qui préfère endurer les pires supplices
plutôt que de se servir de plus d’un de ses
dix doigls.

Gringoire.

FëSSE QUE DOBS !...

Vousconnaisscz tous ce pelit chef-d’œuvre
d Edmond About : Le nez d'un notaire. Vous
vous souvenez du fameux duel où le notaire
a le nez coupé. Grâce à la rhinoplastie on lui
refait un organe olfactif coupé sur le bràs d’nn
Auvergnat de bonne volonté. Celte grefle ani-
male réussit à merveille. Mais voilà le bic 1
Chaque fois que l’Auvergnat buvait, le nez du
notaire rougissait... Quand l’Auvergnat tripo-
t.ait du mercure, les lunettes d’or du notaire
se brisaient net. Enfin, un beau matin, le
fouchira à le bras pris dans un engrenage
et le ntz dunotaire intimement lié sympathi-
quement au sort du bras en question, tombe
par enchanlement. Dn chat l’emporte et puis
ie mange sans autre forme de procès.

Êdbien! ce n’est pas sans înquiétude que
je songe à la ravissante Mlie Demarsy, du
Gymnase, qui, à la suite d’une chute de voi-
ture, a perdu un petit morceau de la peau du
visàge.

MM, les abonnés sont priés
de toujours indiquer la date
de départ de leurs abonne-
ments.

Le docteur Felizet — j’allais imprimer
Fesse-lissée— accourt en toute hâte.

— 11 vous manque quelques millimètres de
peau. Qu’à cela ne tienne. Je vais passer dans
votre cabinet de toilette. Attendez-moi deux
minutes. Je reviens. Espoir et discrétion.

Mais commentvous raconter cette tragi-co-
médie? Qn’il vous suffise de savoir qu’en
revenant auprès de sajolie cliente, le docteur
était passablement gèné pour s’asseoir.

En un clin d’œil Felizet prend ses mesures
et — Fesse que dois !...— advienne que pourra,
ij applique un béquet sur la joue de Mlle de
Marsy. Ça a parfaitement pris. G'est même
pius joli qu’avant l’accident.

Le bon docteur ne souffre presque plus à
l’endroit charnu où il a emprunté un tnut
petit rumpsteack pour réparer l’irréprochab'e
outrage fait à la joue de l’actrice gymna-
sienne.

Reste à savoir maintenant si Mlle Demarsy
osera jamais permeltre qu’on l’embrasse sur
ia joue à l’endroit où le docteur lui a greffe
un fragment de son prussien 1

Pourvu maintenant, que, comme dans le
Nez d'un notaire, la joue de l’artiste ne soit
intimement iiée sympalbiquement au sort
de la fesse du docteur I

Si par hasard on flanquait à ce dernier un
coup de pied quelque part, c’est Mtie Demarsy
qui s’imagi.ierait recevoir une fameuse gifle !

Et, si par malheur le docteur allait avoir
des hémorroi’des, qu’elle drôle de binette au-
rait 1 'artisce J...

C’est égil, je n’aimerais pas à embrasier
Demarsy sur la greffe du docteur Fesse-lissée.

C’< st beau la science, mais pas poétique I
Quiquengrogne.

ËSPKIT DE PAKTÜÜT

C’était au diner de fiançailles d’une ouvreuse
d’un de nos grands théâtres de genre.

La flancée faisait les honneurs de la table
au régisseur.

— Encore un morceau de canard?

— Non, vraiment, dit celui-ci en se frap-
pant sur l’abdomen : la salle est pleine.

— Oh ! voyons, vous trouverez bien encore
un petit strapon'in.

—o—

On cause de la vie de ménage,

— Moi. dit le gros X..., j’ai été marié pen-
dant trente ans. Pendant tout ce temps, nous
n’avons eu qu’une seule fois la même idée,
nra femfne et moi : ii y avait le feu dans la
maison que nous habitions, et chacun denous
chcrehait à se sauver le premier.

— o— " ’

La scèng se passe au Paradis terrestre:

Ad.vm.— Voyons, Ève, emhrassez-moi. -

Ève — Jeveuxbien. Voilà.

Adam. — Mcrci. Maintenant, ma chère..^ (II
lui parle bas).

Èvk. — Je veux bien.

(Un silence.)

Eve. — Je vous assure, Adam,que vous ôtes
le premier homme à qui j’aie fait ça.

JOB.

Bourdes et Mensonges

Quand un particulier fait l’acquisition
d’un pot de fleurs, en l’honneur de la pa-
tronne de la clière moitié qui le cocufie
congrument, ou quand une foule arbore
des lampions et des drapeaux, pour célé-
brer l’anniversaire d’un jour oùt il est restù
pas mal des siens, mais davantage de ceux
des voisins sur le carreau, je hausse les
épaules et je passe.

Mais quand un peuple vient, à heure fixe,
se retremper aux sources amères d’un
douloureux souvenir, qu’il a su conserver
vingt ans, je m’incline et reste rèveur,
sentant que cc respect d’un passé néfaste
est un sùr garant de l’espoir d’un avenir
meilleur.

J’ai gardé peu d’illusions, tant j’en ai
semé à tous les détours d’une existence
encore courte, mais déjà fort accidentée.
J’ai cessé de croire au désintéressement
des homines, à la vertu des femmes, à la
chasteté des prêtres, à la sobriété des An-
glais, à la naïveté des paysans et à l’hon-
nêteté des Auvergnats, électeurs passés de
Mary Raynaud et futurs d’Andrieux, le
beau frisé de ta Prélecture... Mais j’ai
conservé, au plus profond du cœur l’amour
sacré de la Patrie, la sympathie innée, ir-
résistible, pour cette grande collectivité
dhommes ayant la mème origine, la même
langue, les mêmes besoins, et, quoi qu’ils
en aient, par extension, les memes ten-
dances, les mèmes aspirations...

J’ai garde le culte de nos grandeurs
d antan, la ioi vive en nos grandeur3 fu-
tures... Et c’est justement parce que j’ai le
cœur et le cerveau moins encombrés par
les craintes diaboliques, les amours cé-
lestes, les préjugés antiques et les hypo-
 
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