LE GRELOT
que, ou honorifique, et ne rimant à rien en
l'espèce, il était loisible à tous les imbéciles
de s'en affubler.
Pour s'ennoblir, sans bourse délier, on peut
donc se qualifier ad libitum « le bailli Mi-
chou » pour ne citer que cet * honorable ru-
ral > ennemi juré et acharné de toute sub-
vention à nos grandes scènes parisiennes.
U. Maurick Tic.
BLOWITZERIES
J'ignorais parfaitement — il est vrai que
j'ignore bien des choses — que, à l'exception
d'une seule, toutes les ambassades, à Paris,
eussent des fonds à leur disposition pour diri-
ger ou rectifier l'opinion publique.
Ces fonds, vous l'avez sans doute deviné,ser-
vent à « faire imprimer de temps en temps, par
t tel ou tel moyen détourné, ou par des gens
t en relation avec les journaux, certains entre-
« filets, notes, articles longs ou courts qui ont
« une réelle influence, etc.. » Il est difficile de
dire plus clairement aux gens : Vous êtes tous
des vendus.
« Ah ! qu'en termes galants ces choses-là sont
[mises! »
Mais qui dit cela? M. de Blowitz, ce Prussien
mâtiné d'Anglais,naturalisé Français — hélas I
__et, par surcroit, correspondant du Times.
Blowitz nous traitant de vendus, c'est un
comble !
Cet estimable personnage ressent trois ou
quatre fois par an l'impérieux besoin de baver
un peu sur la France et les Français. Il me
semble qu'il a été, cette fois, un peu plus bi-
lieux que de coutume j le printemps, sans
doute?
Il constate avec douleur que, seule.l'Angleterre
dédaigne ces procédés — c'est tellement beau
fcque j'hésite à le croire — et il insiste pour que
les ambassadeurs anglais puissent, à l'avenir,
nous gorger de guinées.
Quand je vous dis que nous allons tous de-
venir mouchards! Mais ce qui le navre surtout,
c'est que l'Allemagne, après les terribles défai-
■ tes qu'elle nous a ]aït subir, soit encore moins
impopulaiie que l'Angleterre.
Voyons, Blowitz de mon cœur, faut pas exa-
gérer.
Nous n'aimons pas les Prussiens, c'est évi-
dent, et nous avons de bonnes raisons" pour
; cela. Nous savons que ce sont nos ennemis de
-■idemain; mais des ennemis qui ne se dérobent
pas, et que nous verrons au moins au grand
jour et face à face.
Tandis que vos Anglais, ce sont des amis que
l'on rencontre toujours cauteleux et perfides, là
où il se trame quelque chose de méchant contre
la France. »
Ils se souviennent trop de Waterloo, pour
que nous puissions oublier Trafalgar.
Le vieux Bismarck les a surnommés lanation
désagréable, et Dieu sait si celui-là s'y connaît
en désagréabilité.
Aimer les Anglais! Ah! non alors; tout ce
qu'on voudra, mais pas ça !
P. Darin.
--♦-
^ Faut-il être B...arthe !...
On vient de distribuer au Sénat la propo-
sition de M. Marcel Barthe ayant pour objet,
dit son auteur, « de remplacer l'article 26 de
la loi du 27 juillet 1881, sur la liberté de la
presse, par des dispositions garantissant
d'une manière plus efficace, l'honneur, la
dignité, la considération et la sûreté person-
nelle du président de la République ».
Il est incontestable que le besoin s'en fai-
sait sentir ; car, lors du récent voyage du
président de la République à Sathonay, la
Préfecture de police a fait « filer » toute une
bande d'individu_s à mines patibulaires —
notamment connus pour appartenir à la
presse parisienne — et qui suivaient partout
M. Félix Faure dans le but évident de le
massacrer comme un simple Carnot.
Chacun sait, d'ailleurs, que Caserio n'était
que le pseudonyme du rédacteur en chef
d'un de nos grands journaux quotidiens,
capable de tout pour faire monter son tirage.
Ces gueux de journalistes n'ont donc raté
le nouveau Président — avant, pendant et
Après la cérémonie militaire du 28 mars —
que par une circonstance indépendante de
leur volonté : la pluie, qui a détrempé leur
résolution et a subitement changé ces si-
nistres conspirateurs en véritables poules
mouillées.
Ajoutez à cela que M. Félix Faure s'est
jeté crânement et à l'improviste parmi la
foule qui l'acclamait — en paralysant les
mouvements de nos criminels confrères —
et vous comprendrez comment il leur a
échappé par miracle.
Et encore, quand je dis qu'il leur a échap-
pé, ce n'est pas tout à fait exact ; car on sait
les bruits inquiétants qui ont couru, au
retour, sur la santé du Président.
On le disait enroué, enrhumé, influenzé,
alors qu'il a bel et bien failli être empoisonné
par la cuillerée de soupe, qu'il avait impru-
demment goûté — en rev'nant d'la revue
du 200° — dans la gamelle d'un pseudo-
soldat, aposté sur son passage par les folli-
culaire tacharnés à sa perte. S'il avait « Rou-
lotté » toute la gamelle, il était f...ichu!
car ce potage fatal n'était qu'un « bouillon
d'onze heures » fortement intoxiqué par ces
Borgia de la presse.
Quelques instants auparavant, M. Félix
Faure avait couru un autre péril non moins
effroyable qu'habilement dissimulé sous la
forme insidieuse d'un parapluie offe t, pen-
dant l'averse, au Chef de l'Etat, par un faux
paysan, reconnu ensuite pour un de nos
plus dangereux chroniqueurs, qui espérait
ainsi tuer... sa popularité naissante, en lui
faisant arborer publiquement le symbolique
riflard orléaniste.
Mais comme on ne peut pas toujours
compter sur des hasards aussi providentiels
pour déjouer les coupables entreprises des
gazetiers de sac et de corde « qui distillent
leur venin dans les feuilles publiques », le
sénateur des Basses-Pyrénées — que les lau-
riers de l'illustre Denoix empêchent de dor-
mir—va nous clore définitivement le bec...
en nous arrachant toutes les plumes.
Faut-il être B...arthe !
Pas vrai, Casimir, que ce n'est pas Faure I
Guillery.
-♦-■—
ŒUFS DE PAQUES
« L'empereur Guillaume a décidé que tous
les régiments de l'armée prussienne choisi-
raient une date mémorable pour célébrer le
vingt-cinquième anniversaire de la guerre
de 1870. Ils pourront inviter leurs anciens
camarades qui ont participé à la guerre. »
Il est même fortement question d'y invi-
ter leurs adversaires de Reichoffen, de
Wissembourg, de Sedan, de Metz, etc., et
l'impérial promoteur des fêtes de Kiel ne
désespère pas de faire accepter cette nou-
velle invitation par le ministère Ribot, en
vertu du précédent auquel il s'est prêté de
si bonne grâce :
Quand on prend du « teuton » l'on n'en saurait
trop prendre !
-<(•)>-
« L'explorateur Wolf écrit au Tageblatt
que plusieurs journalistes anglais sont avec
les Hovas à Tananarive. »
Naturellement; ça procurera au général
Duchesne le plaisir d'en faire fusiller quel-
ques-uns.
« Les Hovas sont persuadés qu'ils empê-
cheront les Français, sans l'aide des officiers
anglais, de pénétrer à l'intérieur de l'ille. »
Il est certain que s'ils se faisaient aider
par des officiers anglais, ils seraient beau-
coup plus vite f...battus.
M. Wolf dit que le premier engagement
dissipera leurs illusions.
« Les populations de Tananarive et parti-
culièrement les femmes attendent l'arrivée
des Français comme des libérateurs. »
Hé! hé! pas déjà si bêtes les Tananarive-
raines ! et leur île me fait l'effet d'être moins
mal « femmée » qu'on ne le prétendait. Al-
lons ! allons I il y aura encore de beaux jours
— et de belles nuits — pour le 200e !...
-<(•)>-
« M. de Buol, qui était déjà vice-président
du Reichstag et qui appartient au groupe
du centre, a été élu président par 183 voix
contre 105 bulletins blancs.
« Les adversaires de M. de Buol font re-
marquer que les interrupteurs auront bon
temps avec lui, car le nouveau président est
affligé de surdité, »
N'empêche que c'est une vraie veine, pour
un président obligé de subir continuelle-
ment des discours en allemand ! Et combien
le papa Brisson doit envier souvent l'heu-
reux sourd (pardon J) l'heureux sort de son
collègue berlinois, lorsque nos « honorables »
font retentir la tribune de tous les patois et
charabias de France !
-<(•)>-
c L'empereur d'Allemagne se fera repré-
senter au mariage du d'Aoste.
« Guillaume II considérerait ce mariage
comme très heureux et en attendrait d'ex-
cellents effets au point de vue de bonnes re-
lations franco-italiennes et même à l'égard
d'une amélioration des relations franco-alle-
mandes. »
Mais comment donc, ma vieille branche !
c'est-à-dire que nous allons entretenir avec
l'Italie et l'Allemagne des relations telle-
ment « intimes » que ça va en devenir scan-
daleux 1...
-<(•)>-
« Le bruit court que le prince de Naples
se marierait presque en même temps que le
duc d'Aoste, seulement on ne dit pas avec
qui. »
Et l'on fait bien ; car si la future qu'on
destine à ce Macaroni scrofuleux avait le
moindre vent de la chose, elle ne manque-
rait pas de s'y refuser aussi catégorique-
ment que les princesses Maud d'Angleterre
et Marguerite de Prusse, qui ont envoyé
convoler ailleurs ce mâle de Naples.
-<«>-
« Une collision s'est produite entre un va-
peur anglais et le Brichburn transportant à
Madagascar des troupes et des munitions
françaises. Le Brickburn battait pavillon
anglais ; bien que fort endommagé, ce na-
vire a pu rentrer dans le port ; il n'y a au-
cune victime. »
Sur mer, comme sur terre, il faut toujours
que ces Anglais de malheur se trouvent en
travers de notre chemin ; et pour qui con-
naît l'histoire des efforts séculaires, des per-
fidies et des embûches sans nombre mis en
oeuvre par les pirates britanniques pour
nous expulser de la grande île où le 200e va
planter définitivement notre drapeau, il
n'est pas douteux que l'abordage du Brick-
burn est uu véritable guet-apens combiné,
prémédité et cyniquement exécuté par ces
forbans.
Quand donc un nouveau Duquesne — ar-
borant un balai à son grand mât — débar-
rassera-t-il, une fois pour toutes, les gran-
des routes maritimes de cette « écume » qui
souille et infeste l'Océan sous toutes les la-
titudes et longitudes où traîne le pavillon
anglais ?
En attendant, « et pour éviter le renou-
vellement de mécomptes comme la collision
du Brickburn, les ministres de la guerre et
de la marine se sont mis d'accord pour faire
escorter par un aviso les navires francisés
auxquels doit être confié le transport du
matériel. »
Tandis qu'il était si simple que les prédé-
cesseurs des mêmes ministres s'entendis-
sent pour ne confier ces transports qu'à des
bateaux vraiment français, au lieu d'offrir
cette prime à la traîtrise britannique et d'in-
fliger cette humiliation à notre flotte natio-
nale, ainsi traitée publiquement en quantité
négligeable par notre propre gouverne-
ment.
Il n'est vraiment pas permis d'être.....
« ministre » à ce point-là !
Beaujolais.
Les Gaietés de la Finance
Pas d'entrain, et pour tout dire : il semble-
rait que ça se décolle. Il est probable que la
Bourse gardera, pendant un certain temps
encore, la trace du coup que lui a porté la
baisse de l'Extérieure et des valeurs espa-
gnoles. Le charme de la hausse impertur-
bable est rompu, et, mieux que tous les si-
gnaux de péril, les avis de prudence et les
engagements à la modération qui lui étaient
prodigués, cette baisse a fait toucher du doigt
au marché les dangers que finissait par pré-
senter une spéculation que rien n'arrêtait
plus. Plus de circonspection semble donc
probable. Ce serait, en tout cas, dans la lo-
gique. Mais la logique n'a rien à voir à la
Bourse.
X
L'emprunt de la Ville de Paris et celui du
Foncier préoccupent tout le monde.
L'objet de l'emprunt de 117,800,000 fr.,
décidé le 18 mars 1893, était déterminé par
M. Strauss, rapporteur général du budget,
de la façon suivante :
1" Travaux d'adduction et d'élévation des
eaux d'égout jusqu'aux terrains à affecter à
l'épuration: acquisitions et aménagement :
Fr.......................... 30.000.000 »
2° Travaux à exécuter dans
Paris pour la construction
d'égouts dans les voies pu-
bliques qui en sont encore
dépourvues, etc............. 35.200.Oui) »
3° Travaux du service des
eaux....................... 50.000.000 »
4° Frais de l'emprunt..... 1.S00.000 »
Les obligations à rembourser, soit au pair,
soit avec lots, seront désignées par voie de
tirages au sort trimestriels, dans la propor-
tion qui en sera déterminée par le tableau
d'amortissement de l'emprunt, de manière
à présenter, à partir de 1898, 75 annuités de
sommes sensiblement égales.
Jusqu'en 18»8, les tirages trimestriels ne
comporteront que des lots. Le premier tirage
d'amortissement sera fait le 5 octobre 1898.
L'emprunt sera réalisé en une période de
sept années dans les limites ci-après
fixées:
Année 1895: 18,200,000 francs.
Années 1896, 1897, 1898, 1899, 1900, 1901 :
16,500,000 francs.
Les conclusions du rapport présenté par
M. Baudin ont élé adoptées.
L'émission se fera, en plusieurs tenues,
comme celles des obligations de chemins de
fer aux guichets des Compagnies.
X
Pour le Crédit Foncier, comme nous l'a-
vions laissé prévoir il y a quinze jours, la
date du 27 avril est définitivement choisie
pour l'émission de l'emprunt de 250 mil-
lions. L'assemblée générale annuelle s'est
réunie le 9 avril. Après l'allocution de M.
Christophlp, toutes les propositions du con-
seil d'administration ont été approuvées à
l'unanimité, notamment la fixation du di-
vidende à 44 francs.
Les mines d'or ont continué à jouir d'un
marché des plus animés.
La Monte-Rosa, éprouvée par des ventes
en liquidation, a des tendances à se raffer-
mir.
La Buffelsdoorn-Estate fait beaucoup par-
ler d'elle.
Cette Société possède, dans le district mi-
nier de Klerksdorp (Transvaal), environ neuf
mille acres, soit 4,200 hectares de terrains
qui se trouvent à 40 milles sud-ouest de
Johannesburg, sur le tracé du chemin de fer
de Krugesdorpà Klerdskorp.
Elle a son siège social à Johannesburg ;
elle a été constituée au capital de 110,000
!iv. st., élevé en janvier 1893 à 175,000 liv.
st. et à 250,000 en janvier 1894.
Ses actions ont été récemment introduites
sur le marché de Paris par les soins de la
London Paris Corporation,
François Conscience.
Comptoir national d'escompte de Paris
Société anonyme
Au capital de 75.000.000 de francs
ENTIÈREMENT VERSÉS
SIÈGE SOCIAL : 14, rue Bergère, à Paris
ASSEMBLÉE GÉNÉRALE ANNUELLE ORDINAIRE
MM. les Actionnaires du Comptoir national
d'Escompte de Paris sont convoqués en Assem-
blée générale annuelle ordinaire, le 25 avril
1895, à trois heures et demie de relevée, au
Siège social, rue Bergère, 14.
ORDRE DU JOUR
Rapport du Conseil d'Administration, de la
Commission de Contrôle et des Commissions
des Comptes ;
Approbation des Comptes -,
Fixation du dividende ;
Nomination d'administrateurs;
Nomination d'un membre de la Commission
de Contrôle;
Nomination-des Commissaires.
L'Assemblée générale se compose de tous les
Actionnaires propriétaires de dix actions au
moins, qui se trouve dans les conditions pré-
vues par l'art. 29 des statuts.
-----♦—-
Comptoir national d'escompte de Paris
Sooiété anonyme
Au capital de 75.000.000 de francs
ENTIÈREMENT VERSÉS
SI ilGE SOCIAL : 14, rue Bergère, à Paris
ASSEMBLÉE GÉNÉRALE EXTRAORDINAIRE
MM. les Actionnaires du Comptoir national
de Paris sont convoqués en Assemblée géné-
rale ordinaire, le 25 avril 1895, au Siège so-
cial, rue Bergère, 14.
ORDRE DU JOUR
Augmentation du capital de 75.000.000 à
100.000.000 de francs.
Modifications aux Statuts.
L'Assemblée générale extraordinaire se com-
pose de tous les Actionnaires propriétaires de
dix actions au moins, qui se trouvent dans les
conditions prévues par l'article 29 des Statuts.
« Lourdes au musée. Grévin »
On peut voir depuis quelques jours au
musée Grévin la reconstitution, grandeur
nature, de la grotte miraculeuse telle qu'elle
existait en 1858, lors des visions de Berna-
dette.
La jeune voyante y est représentée, en
extase, les bras tendus vers l'apparition de
la Vierge qui vient par intermittence illu-
miner le fond de la grotte.
Un très beau panorama peint par Jambon
complète l'attrait de cette scène ingénieu-
sement conçue et d'un effet très saisissant.
AVANCE o ARGENT
et achat de toute marchandise, mobilier, toile,
bijoux, bronze, tableau, RECONNAISSANCE, etc.
darde meuble. Crédit Central, M*, rue Navarin
fffiffll DENTS
et DENTIERS inusables
LIVRÉS EN 24 HEURES, AVEC GARANTIE
GRÉMION, Chirurgien-Dentiste
M Avenue do la République, 41, Paris
que, ou honorifique, et ne rimant à rien en
l'espèce, il était loisible à tous les imbéciles
de s'en affubler.
Pour s'ennoblir, sans bourse délier, on peut
donc se qualifier ad libitum « le bailli Mi-
chou » pour ne citer que cet * honorable ru-
ral > ennemi juré et acharné de toute sub-
vention à nos grandes scènes parisiennes.
U. Maurick Tic.
BLOWITZERIES
J'ignorais parfaitement — il est vrai que
j'ignore bien des choses — que, à l'exception
d'une seule, toutes les ambassades, à Paris,
eussent des fonds à leur disposition pour diri-
ger ou rectifier l'opinion publique.
Ces fonds, vous l'avez sans doute deviné,ser-
vent à « faire imprimer de temps en temps, par
t tel ou tel moyen détourné, ou par des gens
t en relation avec les journaux, certains entre-
« filets, notes, articles longs ou courts qui ont
« une réelle influence, etc.. » Il est difficile de
dire plus clairement aux gens : Vous êtes tous
des vendus.
« Ah ! qu'en termes galants ces choses-là sont
[mises! »
Mais qui dit cela? M. de Blowitz, ce Prussien
mâtiné d'Anglais,naturalisé Français — hélas I
__et, par surcroit, correspondant du Times.
Blowitz nous traitant de vendus, c'est un
comble !
Cet estimable personnage ressent trois ou
quatre fois par an l'impérieux besoin de baver
un peu sur la France et les Français. Il me
semble qu'il a été, cette fois, un peu plus bi-
lieux que de coutume j le printemps, sans
doute?
Il constate avec douleur que, seule.l'Angleterre
dédaigne ces procédés — c'est tellement beau
fcque j'hésite à le croire — et il insiste pour que
les ambassadeurs anglais puissent, à l'avenir,
nous gorger de guinées.
Quand je vous dis que nous allons tous de-
venir mouchards! Mais ce qui le navre surtout,
c'est que l'Allemagne, après les terribles défai-
■ tes qu'elle nous a ]aït subir, soit encore moins
impopulaiie que l'Angleterre.
Voyons, Blowitz de mon cœur, faut pas exa-
gérer.
Nous n'aimons pas les Prussiens, c'est évi-
dent, et nous avons de bonnes raisons" pour
; cela. Nous savons que ce sont nos ennemis de
-■idemain; mais des ennemis qui ne se dérobent
pas, et que nous verrons au moins au grand
jour et face à face.
Tandis que vos Anglais, ce sont des amis que
l'on rencontre toujours cauteleux et perfides, là
où il se trame quelque chose de méchant contre
la France. »
Ils se souviennent trop de Waterloo, pour
que nous puissions oublier Trafalgar.
Le vieux Bismarck les a surnommés lanation
désagréable, et Dieu sait si celui-là s'y connaît
en désagréabilité.
Aimer les Anglais! Ah! non alors; tout ce
qu'on voudra, mais pas ça !
P. Darin.
--♦-
^ Faut-il être B...arthe !...
On vient de distribuer au Sénat la propo-
sition de M. Marcel Barthe ayant pour objet,
dit son auteur, « de remplacer l'article 26 de
la loi du 27 juillet 1881, sur la liberté de la
presse, par des dispositions garantissant
d'une manière plus efficace, l'honneur, la
dignité, la considération et la sûreté person-
nelle du président de la République ».
Il est incontestable que le besoin s'en fai-
sait sentir ; car, lors du récent voyage du
président de la République à Sathonay, la
Préfecture de police a fait « filer » toute une
bande d'individu_s à mines patibulaires —
notamment connus pour appartenir à la
presse parisienne — et qui suivaient partout
M. Félix Faure dans le but évident de le
massacrer comme un simple Carnot.
Chacun sait, d'ailleurs, que Caserio n'était
que le pseudonyme du rédacteur en chef
d'un de nos grands journaux quotidiens,
capable de tout pour faire monter son tirage.
Ces gueux de journalistes n'ont donc raté
le nouveau Président — avant, pendant et
Après la cérémonie militaire du 28 mars —
que par une circonstance indépendante de
leur volonté : la pluie, qui a détrempé leur
résolution et a subitement changé ces si-
nistres conspirateurs en véritables poules
mouillées.
Ajoutez à cela que M. Félix Faure s'est
jeté crânement et à l'improviste parmi la
foule qui l'acclamait — en paralysant les
mouvements de nos criminels confrères —
et vous comprendrez comment il leur a
échappé par miracle.
Et encore, quand je dis qu'il leur a échap-
pé, ce n'est pas tout à fait exact ; car on sait
les bruits inquiétants qui ont couru, au
retour, sur la santé du Président.
On le disait enroué, enrhumé, influenzé,
alors qu'il a bel et bien failli être empoisonné
par la cuillerée de soupe, qu'il avait impru-
demment goûté — en rev'nant d'la revue
du 200° — dans la gamelle d'un pseudo-
soldat, aposté sur son passage par les folli-
culaire tacharnés à sa perte. S'il avait « Rou-
lotté » toute la gamelle, il était f...ichu!
car ce potage fatal n'était qu'un « bouillon
d'onze heures » fortement intoxiqué par ces
Borgia de la presse.
Quelques instants auparavant, M. Félix
Faure avait couru un autre péril non moins
effroyable qu'habilement dissimulé sous la
forme insidieuse d'un parapluie offe t, pen-
dant l'averse, au Chef de l'Etat, par un faux
paysan, reconnu ensuite pour un de nos
plus dangereux chroniqueurs, qui espérait
ainsi tuer... sa popularité naissante, en lui
faisant arborer publiquement le symbolique
riflard orléaniste.
Mais comme on ne peut pas toujours
compter sur des hasards aussi providentiels
pour déjouer les coupables entreprises des
gazetiers de sac et de corde « qui distillent
leur venin dans les feuilles publiques », le
sénateur des Basses-Pyrénées — que les lau-
riers de l'illustre Denoix empêchent de dor-
mir—va nous clore définitivement le bec...
en nous arrachant toutes les plumes.
Faut-il être B...arthe !
Pas vrai, Casimir, que ce n'est pas Faure I
Guillery.
-♦-■—
ŒUFS DE PAQUES
« L'empereur Guillaume a décidé que tous
les régiments de l'armée prussienne choisi-
raient une date mémorable pour célébrer le
vingt-cinquième anniversaire de la guerre
de 1870. Ils pourront inviter leurs anciens
camarades qui ont participé à la guerre. »
Il est même fortement question d'y invi-
ter leurs adversaires de Reichoffen, de
Wissembourg, de Sedan, de Metz, etc., et
l'impérial promoteur des fêtes de Kiel ne
désespère pas de faire accepter cette nou-
velle invitation par le ministère Ribot, en
vertu du précédent auquel il s'est prêté de
si bonne grâce :
Quand on prend du « teuton » l'on n'en saurait
trop prendre !
-<(•)>-
« L'explorateur Wolf écrit au Tageblatt
que plusieurs journalistes anglais sont avec
les Hovas à Tananarive. »
Naturellement; ça procurera au général
Duchesne le plaisir d'en faire fusiller quel-
ques-uns.
« Les Hovas sont persuadés qu'ils empê-
cheront les Français, sans l'aide des officiers
anglais, de pénétrer à l'intérieur de l'ille. »
Il est certain que s'ils se faisaient aider
par des officiers anglais, ils seraient beau-
coup plus vite f...battus.
M. Wolf dit que le premier engagement
dissipera leurs illusions.
« Les populations de Tananarive et parti-
culièrement les femmes attendent l'arrivée
des Français comme des libérateurs. »
Hé! hé! pas déjà si bêtes les Tananarive-
raines ! et leur île me fait l'effet d'être moins
mal « femmée » qu'on ne le prétendait. Al-
lons ! allons I il y aura encore de beaux jours
— et de belles nuits — pour le 200e !...
-<(•)>-
« M. de Buol, qui était déjà vice-président
du Reichstag et qui appartient au groupe
du centre, a été élu président par 183 voix
contre 105 bulletins blancs.
« Les adversaires de M. de Buol font re-
marquer que les interrupteurs auront bon
temps avec lui, car le nouveau président est
affligé de surdité, »
N'empêche que c'est une vraie veine, pour
un président obligé de subir continuelle-
ment des discours en allemand ! Et combien
le papa Brisson doit envier souvent l'heu-
reux sourd (pardon J) l'heureux sort de son
collègue berlinois, lorsque nos « honorables »
font retentir la tribune de tous les patois et
charabias de France !
-<(•)>-
c L'empereur d'Allemagne se fera repré-
senter au mariage du d'Aoste.
« Guillaume II considérerait ce mariage
comme très heureux et en attendrait d'ex-
cellents effets au point de vue de bonnes re-
lations franco-italiennes et même à l'égard
d'une amélioration des relations franco-alle-
mandes. »
Mais comment donc, ma vieille branche !
c'est-à-dire que nous allons entretenir avec
l'Italie et l'Allemagne des relations telle-
ment « intimes » que ça va en devenir scan-
daleux 1...
-<(•)>-
« Le bruit court que le prince de Naples
se marierait presque en même temps que le
duc d'Aoste, seulement on ne dit pas avec
qui. »
Et l'on fait bien ; car si la future qu'on
destine à ce Macaroni scrofuleux avait le
moindre vent de la chose, elle ne manque-
rait pas de s'y refuser aussi catégorique-
ment que les princesses Maud d'Angleterre
et Marguerite de Prusse, qui ont envoyé
convoler ailleurs ce mâle de Naples.
-<«>-
« Une collision s'est produite entre un va-
peur anglais et le Brichburn transportant à
Madagascar des troupes et des munitions
françaises. Le Brickburn battait pavillon
anglais ; bien que fort endommagé, ce na-
vire a pu rentrer dans le port ; il n'y a au-
cune victime. »
Sur mer, comme sur terre, il faut toujours
que ces Anglais de malheur se trouvent en
travers de notre chemin ; et pour qui con-
naît l'histoire des efforts séculaires, des per-
fidies et des embûches sans nombre mis en
oeuvre par les pirates britanniques pour
nous expulser de la grande île où le 200e va
planter définitivement notre drapeau, il
n'est pas douteux que l'abordage du Brick-
burn est uu véritable guet-apens combiné,
prémédité et cyniquement exécuté par ces
forbans.
Quand donc un nouveau Duquesne — ar-
borant un balai à son grand mât — débar-
rassera-t-il, une fois pour toutes, les gran-
des routes maritimes de cette « écume » qui
souille et infeste l'Océan sous toutes les la-
titudes et longitudes où traîne le pavillon
anglais ?
En attendant, « et pour éviter le renou-
vellement de mécomptes comme la collision
du Brickburn, les ministres de la guerre et
de la marine se sont mis d'accord pour faire
escorter par un aviso les navires francisés
auxquels doit être confié le transport du
matériel. »
Tandis qu'il était si simple que les prédé-
cesseurs des mêmes ministres s'entendis-
sent pour ne confier ces transports qu'à des
bateaux vraiment français, au lieu d'offrir
cette prime à la traîtrise britannique et d'in-
fliger cette humiliation à notre flotte natio-
nale, ainsi traitée publiquement en quantité
négligeable par notre propre gouverne-
ment.
Il n'est vraiment pas permis d'être.....
« ministre » à ce point-là !
Beaujolais.
Les Gaietés de la Finance
Pas d'entrain, et pour tout dire : il semble-
rait que ça se décolle. Il est probable que la
Bourse gardera, pendant un certain temps
encore, la trace du coup que lui a porté la
baisse de l'Extérieure et des valeurs espa-
gnoles. Le charme de la hausse impertur-
bable est rompu, et, mieux que tous les si-
gnaux de péril, les avis de prudence et les
engagements à la modération qui lui étaient
prodigués, cette baisse a fait toucher du doigt
au marché les dangers que finissait par pré-
senter une spéculation que rien n'arrêtait
plus. Plus de circonspection semble donc
probable. Ce serait, en tout cas, dans la lo-
gique. Mais la logique n'a rien à voir à la
Bourse.
X
L'emprunt de la Ville de Paris et celui du
Foncier préoccupent tout le monde.
L'objet de l'emprunt de 117,800,000 fr.,
décidé le 18 mars 1893, était déterminé par
M. Strauss, rapporteur général du budget,
de la façon suivante :
1" Travaux d'adduction et d'élévation des
eaux d'égout jusqu'aux terrains à affecter à
l'épuration: acquisitions et aménagement :
Fr.......................... 30.000.000 »
2° Travaux à exécuter dans
Paris pour la construction
d'égouts dans les voies pu-
bliques qui en sont encore
dépourvues, etc............. 35.200.Oui) »
3° Travaux du service des
eaux....................... 50.000.000 »
4° Frais de l'emprunt..... 1.S00.000 »
Les obligations à rembourser, soit au pair,
soit avec lots, seront désignées par voie de
tirages au sort trimestriels, dans la propor-
tion qui en sera déterminée par le tableau
d'amortissement de l'emprunt, de manière
à présenter, à partir de 1898, 75 annuités de
sommes sensiblement égales.
Jusqu'en 18»8, les tirages trimestriels ne
comporteront que des lots. Le premier tirage
d'amortissement sera fait le 5 octobre 1898.
L'emprunt sera réalisé en une période de
sept années dans les limites ci-après
fixées:
Année 1895: 18,200,000 francs.
Années 1896, 1897, 1898, 1899, 1900, 1901 :
16,500,000 francs.
Les conclusions du rapport présenté par
M. Baudin ont élé adoptées.
L'émission se fera, en plusieurs tenues,
comme celles des obligations de chemins de
fer aux guichets des Compagnies.
X
Pour le Crédit Foncier, comme nous l'a-
vions laissé prévoir il y a quinze jours, la
date du 27 avril est définitivement choisie
pour l'émission de l'emprunt de 250 mil-
lions. L'assemblée générale annuelle s'est
réunie le 9 avril. Après l'allocution de M.
Christophlp, toutes les propositions du con-
seil d'administration ont été approuvées à
l'unanimité, notamment la fixation du di-
vidende à 44 francs.
Les mines d'or ont continué à jouir d'un
marché des plus animés.
La Monte-Rosa, éprouvée par des ventes
en liquidation, a des tendances à se raffer-
mir.
La Buffelsdoorn-Estate fait beaucoup par-
ler d'elle.
Cette Société possède, dans le district mi-
nier de Klerksdorp (Transvaal), environ neuf
mille acres, soit 4,200 hectares de terrains
qui se trouvent à 40 milles sud-ouest de
Johannesburg, sur le tracé du chemin de fer
de Krugesdorpà Klerdskorp.
Elle a son siège social à Johannesburg ;
elle a été constituée au capital de 110,000
!iv. st., élevé en janvier 1893 à 175,000 liv.
st. et à 250,000 en janvier 1894.
Ses actions ont été récemment introduites
sur le marché de Paris par les soins de la
London Paris Corporation,
François Conscience.
Comptoir national d'escompte de Paris
Société anonyme
Au capital de 75.000.000 de francs
ENTIÈREMENT VERSÉS
SIÈGE SOCIAL : 14, rue Bergère, à Paris
ASSEMBLÉE GÉNÉRALE ANNUELLE ORDINAIRE
MM. les Actionnaires du Comptoir national
d'Escompte de Paris sont convoqués en Assem-
blée générale annuelle ordinaire, le 25 avril
1895, à trois heures et demie de relevée, au
Siège social, rue Bergère, 14.
ORDRE DU JOUR
Rapport du Conseil d'Administration, de la
Commission de Contrôle et des Commissions
des Comptes ;
Approbation des Comptes -,
Fixation du dividende ;
Nomination d'administrateurs;
Nomination d'un membre de la Commission
de Contrôle;
Nomination-des Commissaires.
L'Assemblée générale se compose de tous les
Actionnaires propriétaires de dix actions au
moins, qui se trouve dans les conditions pré-
vues par l'art. 29 des statuts.
-----♦—-
Comptoir national d'escompte de Paris
Sooiété anonyme
Au capital de 75.000.000 de francs
ENTIÈREMENT VERSÉS
SI ilGE SOCIAL : 14, rue Bergère, à Paris
ASSEMBLÉE GÉNÉRALE EXTRAORDINAIRE
MM. les Actionnaires du Comptoir national
de Paris sont convoqués en Assemblée géné-
rale ordinaire, le 25 avril 1895, au Siège so-
cial, rue Bergère, 14.
ORDRE DU JOUR
Augmentation du capital de 75.000.000 à
100.000.000 de francs.
Modifications aux Statuts.
L'Assemblée générale extraordinaire se com-
pose de tous les Actionnaires propriétaires de
dix actions au moins, qui se trouvent dans les
conditions prévues par l'article 29 des Statuts.
« Lourdes au musée. Grévin »
On peut voir depuis quelques jours au
musée Grévin la reconstitution, grandeur
nature, de la grotte miraculeuse telle qu'elle
existait en 1858, lors des visions de Berna-
dette.
La jeune voyante y est représentée, en
extase, les bras tendus vers l'apparition de
la Vierge qui vient par intermittence illu-
miner le fond de la grotte.
Un très beau panorama peint par Jambon
complète l'attrait de cette scène ingénieu-
sement conçue et d'un effet très saisissant.
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et achat de toute marchandise, mobilier, toile,
bijoux, bronze, tableau, RECONNAISSANCE, etc.
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