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5, cité Bergère, Paria]
Carnet d'un Sceptique
grand spectacle de gala
Enfin,cette fois, Voici donc la Chambre
qui se décide à nous donner une grande
première représentation, du genre de
celle du Cromwell de Victor Hugo, en ce
sens qu'elle va nécessiter, pour être
menée à bonne fin, au moins trois jour-
nées, sinon davantage.
Déjà, le premier jour, Jaurès a fait jail-
lir de son gosier harmonieux des torrents
d'éloquence véritablement inspirée. Il est
fâcheux qu'il ait eu l'idée, dans sa défense
de l'impôt sur le revenu, que ce n'est pas
son idéal. Il pouvait garder cette opinion
pour lui, .semble-t-il'.'v. Il est curieux
de constater combien les socialistes révo-
lutionnaires, encore qu'ils se soient nota-
blement assagis, se montrent souveut,
par amour du Mieux, les ennemis du
Bien !
Léon Say a répondu à Jaurès comme
Foutriquet aurait pu répondre à Danton.
Un filet de vinaigrette d'Orléans tombant
sur une salade de lieux communs, voilà
toute la harangue bafouillée par le père
du stupide fonds d'Etat qui a nom 3 0/0,
mais sur lequel M. de Rothschild n'aja
mais eu le regret de rien perdre.
Après ce brillant début, le débat con-
tinue. Ça amuse la galerie. Gela ne sert,
du reste, guère qu'à cela, car d'ores et
déjà, le siège de tous nos honorables est
fait. Ceux qui feignent encore d'être irré-
solus sont des roublards, qui voudraient
bien tâcher, au dernier moment, d'enle-
ver un bureau de tabac.
Gomme le disait un vieux centrier, non
sans fierté :
« — Un beau discours a pu changer
ma conviction; mon vote, jamais ! »
encore les allumettiers
Décidément, les allumettiera sont bien
encombrants ; il n'y en a, comme on dit,
littéralement plus que pour eux.
On se souvient du potin qu'ils firent
pour ne plus être empoisonnés par le
phosphore blanc, dont on connaît les
effets toxiques, à la fois douloureux, hi-
deux et mortels. Entre nous, ils n'avaient
pas tort, et on a bien fait de leur donner
raison.
Mais maintenant, voici qu'on apporte
d'Amérique une machine à un bout de
laquelle on met un arbre et à l'autre bout
de laquelle on récolte des paquets prêts
à la vente. Cette merveille supprime un
tiers de la main-d'œuvre et les ouvriers
qui redoutent d'être sacrifiés poussent
des cris de paon.
On leur dit bien qu'ils seront indem-
nisés largement. Mais ils ne veulent pas
d'indemnité Ils sont fonctionnaires d'Etat,
ils veulent rester fonctionnaires d'Etat.
Cette fois, grâce à l'Exposition, tout
paraît devoir s'arranger. Mais si le sys-
tème se généralise, cela nous promet une
jolie petite série de rééditions de la scène
d'Un pied dans le crime...
— Pour lorss, môssieur, que je veux-t-
être cocher.
— Mais, mon ami, moi, ça ne me re-
garde pas : je n'ai ni cheval, ni voiture.
— Ça me regarde pas, vous en achète-
rez. Moi, je veux-t-être cocher !
Et l'autre, le menaçant de révéler qu'il
e ît l'auteur vrai du fameux crime, le mal-
heureux est obligé d'acheter cheval et
voiture.
L'Etat en a-t-il assez digéré, de ces
couleuvres? Si celâ ne doit faire que
croître ou embellir encore,voilà qui nous
promet de beaux jours !...
ces bons anglais
Ces bons Anglais ont tous les toupets.
Quand ils soutiennent, par exemple, que
M. Berthelot n'a pas répondu à la notifi-
cation de l'expédition de Dongola, ils
mentent comme de Cesti lui-même n'ose-
rait pas le faire tous les jours.
Il est vrai que Berthelot, en sa qualité
de vieux savant naïf, a cru qu'une lettre
suffisait.
Mais qui l.'empê&he de répondçe par
trois...
Voire.-par cinq...
A Waterloo, ils ont compris I...
pot de terre contre pot de fer
M. Bouchard, employé supérieur de la
marine est en rupture ouverte avec le
ministre, M. Lockroy.
M. Bouchard, sous-commissaire enquê-
teur entend faire son enquête sans obser-
vation et quand il reçoit une déposition
qui lui déplaît, il la jette au panier et la
fait recommencer dans le sens qu'il lui
plaît.
C'est en vain que M. Lockroy a fait fer-
mer les locaux où se réunissait M. Bou-
chard.
M Bouchard, loin de céder, menace
son ministre de le faire interpeller par1 un
clérical-réactionnaire de ses amis.
Mais, direz-vous, c'est la lutte du pot
de terre contre le pot de fer? »
Oui, avec cette réserve, que le pot de
terre, c'est Lockroy, ministre qui passe,
et le pot de fer, Bouchard, le rond-de-
éuir, le cul-de-plomb, qui reste.
Il est vrai que Lockroy peut simple-
ment flanquer à la porte Bouchard comme
un huissier mal élevé. Allons hop !... du
pied aux fesses de ce fils d'archevêque.
Cela apprendra à vivre aux autres.
ces bqns CURÉS '
Après cinq audiences, le tribunal cor-
rectionnel de Versailles a débouté de leur
procès 809 curés bretons, qui poursui-
vaient le Journal de Seine et-Oise. Ils s'é-
taient tous reconnus dans les peintures
rabelaisiennes de certaks Paysages.ire-
tons.
Voilà qui est d'un bon augure pour la
Haute-Auvergne que poursuivent 41S cu-
rés du Cantal 1...
excellents commerçants
Rue Rochechouart, cinq personnes ont
failli être empoisonnées pour avoir
mangé de la charcuterie.
On a dressé procès-verbal.
Où allons-nous, alors, si on se met à
empêcher la liberté de la « goumerce » ?
Henry Vaudémont.
s'en va-t-en guerre !...
Les lauriers cueillis par le brav' général Ra-
ratieri ont fait monter la moutarde au nez de
John Bull i le souvenir des magistrales tripo-
tées remportées par les généraux anglais Baker-
Pacha et Hicks-Pacha, s'est effacé de sa mé-
moire; i! éprouve l'irrésistible besoin de se
mesurer à nouveau avec les Derviches.
Malborough s'en va t-en guerre, mironton,
ton tonl...
Oh ! mais rassurez-vous, John Bull est prati-
que. Il commencera par faire marcher les Egyp-
tiens, d'abord — lesquels sont des guerriers à
peu près de la force des Hovas — et il paiera les
frais de guerre avec... notre argent, car vous
n'ignorez pas que les trois quarts des titres
égyptiens sont entre les mains de citoyens fran-
çais. Cette prétention énorme pourrait sembler
stupide, venant d'un autre; mais de la part de
notre aimable voisia et ami... Il y a des gens
qui s'épatent, mais ce n'est pas lui 1
M. Berthelot a eu l'air de se rebiffer. Je dis :
a eu l'air, parce qu'il faudra voir la fin ; c'est si
rare, en France, de voir un ministre avoir de
l'énergie, vingt-quatre heures de suite. Cela
n'empêche pas, bien entendu, le gouvernement
anglais de continuer dare-dare ses préparatifs
belliqueux. Les bataillons égyptiens partent en
toute hâte pour repousser l'attaque a laquelle
Osman-Digma ne songe peut-être pas du tout;
les convois de munitions et de matériel se suc-
cèdent sans interruption ; les chameaux sont
réquisitionnés : il n'en reste plus dans les Py-
ramides. Quand ce stock sera épuisé, op sera
obligé d'en faire venir d'Angleterre.
Je n'ai pas besoin de vous dire que, de l'autre
côté de la Manche, on est fort surexcité. Depuis
quelque temps, Albion ne remporte que des
vestes- Chine, Japon, Siam, Venezuela, Trans-
vaal, autant de fours 1 John Bull commençait
à rire jaune. Crac I Voilà la France et la Russie
qui se permettent de parler de l'évacuajtiop de
l'Egypte. Quelle aubaine ! C'est pour le coup
que le besoin d'une expédition quelconque se
faisait on ne peut plus sentir ! ï.
Pauvres Fellahs 1 quel trac doit être le leur!
C'est que ce n'est pas une commission si agréa-
ble que cela, d'aller mettre à la- raison ces farou-
ches sectaires de Mahomet. Sï' j'en juge par le
brio avec lequel ils ont rossé les bataillons de
Baker, de Hichs et de Gordon, je me berce du
doux espôir que les Hnglïsh vont se faire mou-
c/ier—dans les grands prix. Dussiez-vous me
traiter de cannibale, d'anthropophage, je déclare
que le jour où la nouvelle s'en répandra, je
noierai ma joie profonde dans une Pernod
d'honneur.
Mais, en attendant, un point reste obscur et
me chiffonne quelque peu : qui paiera les frais
de cette expédition ? Hum ! Nonobstant la fièie
déclaration de notre ministre, j'ai bien peur
que ce soit nous ! John Bull s'entend à desser-
rer les cordons de la bourse... des autres,mai*
la sienne, c'est autre chose ; il,est dur à la dé-
tente.
Ce serait raide tout de même que notre excel-
lent ami,qui occupe l'Egypte malgré nous,nous
fasse payer les frais d'une expédition destinée
à prolonger — sinon à éterniser ~ son Occupa'
tionl II est vrai qu'on nous en a fait avaler sou-
vent d'aussi fortes que celle-là — et que nous
les avons digérées !
Pars donc en guerre, ô Albion, et puissent
Mars et Bellone se concerter pourVadminis'trer
une de ces raclées qui font époque dans la vie
d'un peuple.
Ce jour-là 1... décidément, une Pernod, ce ne
sera pas assez : je me griserai !
P. Darin.
fëhronique buissonnière
Pavés d'ours
« C'est une insinuation ridicule, un men-
songe grossier, dit la Gazette de Francfort,
que de prétendre comme le font les jour-
naux anglais, russes et français, que la Tri-
ple Alliance est morte et que l'Italie est af-
faiblie. »
Il est certain que le « fer » qui vient de
lui être administré si copieusement par le
docteur Ménélick n'a pu que tonifier et for-
tifier sa constitution débilitée.
« L'Italie a envoyé jusqu'à présent 7o,000
hommes en Afrique, mais son armée compte
en temps de paix 280,000 hommes, et sur le
pied de guerre 1,500,000 soldats, sans com-
prendre les effectifs de deuxième et troi-
sième catégorie. »
Lesquels s'empressent de voler à la fron<-
tière — et môme de l'autre côté — pour se
soustraire à la mobilisation; au point que si
la guerre d'Abyssinie durait quelque temps
encore, Umberto — le triste Sire — resterait
bientôt, en Italie,
Seul (une, deux, trois),
Avec son déshonneur !
« Il est donc grotesque, en présence dé
tels chiffres, de parler de l'aflaiblissement
de l'Italie et de la fin de la Triple Alliance;
on ne peut pas même soutenir que l'Italie
ait beaucoup souffert du désastre d'Adoua. »
En tenant compte de la culbute du sinis-
ireCrispi et de son extirpation définitive,
nous serions assez disposés à admettre, en
effet, que ce profit compense sensiblement
les pertes éprouvées par les macaronis sur
la terre africaine; et l'Italie — comme dans
toutes ses défaites antérieures de Novare,
de Gustozza et de Lissa, aurait encore joué
là « à qui perd gagne ».
« Au surplus, M. di Rudini est un ami
sincère de l'Allemagne et un des partisans
les plus convaincus de la nécessité de la
tripliee. Nous devons ajouter qu'à certains
égards nous le préférons à Vhonorable M.
Crispi, dont il n'a pas le caractère aventu-
reux. »
« Aventureux » est évidemment une co-
quille, c'est « aventurier » qu'il faut lire;
mais ce vieux Francescoquin de Crispi qua-
lifié d'« honorable » (!), ce sont là de ce»
beautés de la langue allemande, qui suffi-
raient à en dégoûter tous les honnêtes gens-
En France, nous avons au moins la pu-
deur ne réserver ce titre d'honorable à Wil-
son et à ceux qui ont validé son élection ;
mais l'idée ne nous viendrait pas de l'éten-
dre à un bandit aussi avéré, à un aussi fieffé
gredin que le Sicilien patibulaire — bien
digne de la considération des voleurs
de pendules et des détrousseurs de pro-
vinces allemandrins.
Telle est, en Angleterre, l'admiration
qu'inspire le flibustier Cecil Rhodes, ex-pre-
mier ministre du Cap, qu'un de ses co-direc-
teurs de la Compagnie à charte du Sud afri-
cain, le duc d'Abercon, vient de faire bapti-
ser sa petite-fille — une Hamilton — des
prénoms suivants : Mary-Cœcilia-Rhodesta.
Nous n'en sommes pas autrement surpris;
mais nous nous étonnons qu'il n'ait pas
orné encore l'état-civil de sa progéniture des
quelques autres prénoms égalementglorieuï
de « Francesca » en l'honneur du signof
Crispi et de « Jackeline » en mémoire des
exploits et de la notoriété britanniques de
Jack l'Eventreur.
En présence d'une pareille oblitération du
sens moral anglais, on ne peut que se rallier
d'enthousiasme à l'opinion que vient d'ex-
primer si courageusement et si loyalement*
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Adresser lettres et mandats à M. J. MADRE,
5, cité Bergère, Paria]
Carnet d'un Sceptique
grand spectacle de gala
Enfin,cette fois, Voici donc la Chambre
qui se décide à nous donner une grande
première représentation, du genre de
celle du Cromwell de Victor Hugo, en ce
sens qu'elle va nécessiter, pour être
menée à bonne fin, au moins trois jour-
nées, sinon davantage.
Déjà, le premier jour, Jaurès a fait jail-
lir de son gosier harmonieux des torrents
d'éloquence véritablement inspirée. Il est
fâcheux qu'il ait eu l'idée, dans sa défense
de l'impôt sur le revenu, que ce n'est pas
son idéal. Il pouvait garder cette opinion
pour lui, .semble-t-il'.'v. Il est curieux
de constater combien les socialistes révo-
lutionnaires, encore qu'ils se soient nota-
blement assagis, se montrent souveut,
par amour du Mieux, les ennemis du
Bien !
Léon Say a répondu à Jaurès comme
Foutriquet aurait pu répondre à Danton.
Un filet de vinaigrette d'Orléans tombant
sur une salade de lieux communs, voilà
toute la harangue bafouillée par le père
du stupide fonds d'Etat qui a nom 3 0/0,
mais sur lequel M. de Rothschild n'aja
mais eu le regret de rien perdre.
Après ce brillant début, le débat con-
tinue. Ça amuse la galerie. Gela ne sert,
du reste, guère qu'à cela, car d'ores et
déjà, le siège de tous nos honorables est
fait. Ceux qui feignent encore d'être irré-
solus sont des roublards, qui voudraient
bien tâcher, au dernier moment, d'enle-
ver un bureau de tabac.
Gomme le disait un vieux centrier, non
sans fierté :
« — Un beau discours a pu changer
ma conviction; mon vote, jamais ! »
encore les allumettiers
Décidément, les allumettiera sont bien
encombrants ; il n'y en a, comme on dit,
littéralement plus que pour eux.
On se souvient du potin qu'ils firent
pour ne plus être empoisonnés par le
phosphore blanc, dont on connaît les
effets toxiques, à la fois douloureux, hi-
deux et mortels. Entre nous, ils n'avaient
pas tort, et on a bien fait de leur donner
raison.
Mais maintenant, voici qu'on apporte
d'Amérique une machine à un bout de
laquelle on met un arbre et à l'autre bout
de laquelle on récolte des paquets prêts
à la vente. Cette merveille supprime un
tiers de la main-d'œuvre et les ouvriers
qui redoutent d'être sacrifiés poussent
des cris de paon.
On leur dit bien qu'ils seront indem-
nisés largement. Mais ils ne veulent pas
d'indemnité Ils sont fonctionnaires d'Etat,
ils veulent rester fonctionnaires d'Etat.
Cette fois, grâce à l'Exposition, tout
paraît devoir s'arranger. Mais si le sys-
tème se généralise, cela nous promet une
jolie petite série de rééditions de la scène
d'Un pied dans le crime...
— Pour lorss, môssieur, que je veux-t-
être cocher.
— Mais, mon ami, moi, ça ne me re-
garde pas : je n'ai ni cheval, ni voiture.
— Ça me regarde pas, vous en achète-
rez. Moi, je veux-t-être cocher !
Et l'autre, le menaçant de révéler qu'il
e ît l'auteur vrai du fameux crime, le mal-
heureux est obligé d'acheter cheval et
voiture.
L'Etat en a-t-il assez digéré, de ces
couleuvres? Si celâ ne doit faire que
croître ou embellir encore,voilà qui nous
promet de beaux jours !...
ces bons anglais
Ces bons Anglais ont tous les toupets.
Quand ils soutiennent, par exemple, que
M. Berthelot n'a pas répondu à la notifi-
cation de l'expédition de Dongola, ils
mentent comme de Cesti lui-même n'ose-
rait pas le faire tous les jours.
Il est vrai que Berthelot, en sa qualité
de vieux savant naïf, a cru qu'une lettre
suffisait.
Mais qui l.'empê&he de répondçe par
trois...
Voire.-par cinq...
A Waterloo, ils ont compris I...
pot de terre contre pot de fer
M. Bouchard, employé supérieur de la
marine est en rupture ouverte avec le
ministre, M. Lockroy.
M. Bouchard, sous-commissaire enquê-
teur entend faire son enquête sans obser-
vation et quand il reçoit une déposition
qui lui déplaît, il la jette au panier et la
fait recommencer dans le sens qu'il lui
plaît.
C'est en vain que M. Lockroy a fait fer-
mer les locaux où se réunissait M. Bou-
chard.
M Bouchard, loin de céder, menace
son ministre de le faire interpeller par1 un
clérical-réactionnaire de ses amis.
Mais, direz-vous, c'est la lutte du pot
de terre contre le pot de fer? »
Oui, avec cette réserve, que le pot de
terre, c'est Lockroy, ministre qui passe,
et le pot de fer, Bouchard, le rond-de-
éuir, le cul-de-plomb, qui reste.
Il est vrai que Lockroy peut simple-
ment flanquer à la porte Bouchard comme
un huissier mal élevé. Allons hop !... du
pied aux fesses de ce fils d'archevêque.
Cela apprendra à vivre aux autres.
ces bqns CURÉS '
Après cinq audiences, le tribunal cor-
rectionnel de Versailles a débouté de leur
procès 809 curés bretons, qui poursui-
vaient le Journal de Seine et-Oise. Ils s'é-
taient tous reconnus dans les peintures
rabelaisiennes de certaks Paysages.ire-
tons.
Voilà qui est d'un bon augure pour la
Haute-Auvergne que poursuivent 41S cu-
rés du Cantal 1...
excellents commerçants
Rue Rochechouart, cinq personnes ont
failli être empoisonnées pour avoir
mangé de la charcuterie.
On a dressé procès-verbal.
Où allons-nous, alors, si on se met à
empêcher la liberté de la « goumerce » ?
Henry Vaudémont.
s'en va-t-en guerre !...
Les lauriers cueillis par le brav' général Ra-
ratieri ont fait monter la moutarde au nez de
John Bull i le souvenir des magistrales tripo-
tées remportées par les généraux anglais Baker-
Pacha et Hicks-Pacha, s'est effacé de sa mé-
moire; i! éprouve l'irrésistible besoin de se
mesurer à nouveau avec les Derviches.
Malborough s'en va t-en guerre, mironton,
ton tonl...
Oh ! mais rassurez-vous, John Bull est prati-
que. Il commencera par faire marcher les Egyp-
tiens, d'abord — lesquels sont des guerriers à
peu près de la force des Hovas — et il paiera les
frais de guerre avec... notre argent, car vous
n'ignorez pas que les trois quarts des titres
égyptiens sont entre les mains de citoyens fran-
çais. Cette prétention énorme pourrait sembler
stupide, venant d'un autre; mais de la part de
notre aimable voisia et ami... Il y a des gens
qui s'épatent, mais ce n'est pas lui 1
M. Berthelot a eu l'air de se rebiffer. Je dis :
a eu l'air, parce qu'il faudra voir la fin ; c'est si
rare, en France, de voir un ministre avoir de
l'énergie, vingt-quatre heures de suite. Cela
n'empêche pas, bien entendu, le gouvernement
anglais de continuer dare-dare ses préparatifs
belliqueux. Les bataillons égyptiens partent en
toute hâte pour repousser l'attaque a laquelle
Osman-Digma ne songe peut-être pas du tout;
les convois de munitions et de matériel se suc-
cèdent sans interruption ; les chameaux sont
réquisitionnés : il n'en reste plus dans les Py-
ramides. Quand ce stock sera épuisé, op sera
obligé d'en faire venir d'Angleterre.
Je n'ai pas besoin de vous dire que, de l'autre
côté de la Manche, on est fort surexcité. Depuis
quelque temps, Albion ne remporte que des
vestes- Chine, Japon, Siam, Venezuela, Trans-
vaal, autant de fours 1 John Bull commençait
à rire jaune. Crac I Voilà la France et la Russie
qui se permettent de parler de l'évacuajtiop de
l'Egypte. Quelle aubaine ! C'est pour le coup
que le besoin d'une expédition quelconque se
faisait on ne peut plus sentir ! ï.
Pauvres Fellahs 1 quel trac doit être le leur!
C'est que ce n'est pas une commission si agréa-
ble que cela, d'aller mettre à la- raison ces farou-
ches sectaires de Mahomet. Sï' j'en juge par le
brio avec lequel ils ont rossé les bataillons de
Baker, de Hichs et de Gordon, je me berce du
doux espôir que les Hnglïsh vont se faire mou-
c/ier—dans les grands prix. Dussiez-vous me
traiter de cannibale, d'anthropophage, je déclare
que le jour où la nouvelle s'en répandra, je
noierai ma joie profonde dans une Pernod
d'honneur.
Mais, en attendant, un point reste obscur et
me chiffonne quelque peu : qui paiera les frais
de cette expédition ? Hum ! Nonobstant la fièie
déclaration de notre ministre, j'ai bien peur
que ce soit nous ! John Bull s'entend à desser-
rer les cordons de la bourse... des autres,mai*
la sienne, c'est autre chose ; il,est dur à la dé-
tente.
Ce serait raide tout de même que notre excel-
lent ami,qui occupe l'Egypte malgré nous,nous
fasse payer les frais d'une expédition destinée
à prolonger — sinon à éterniser ~ son Occupa'
tionl II est vrai qu'on nous en a fait avaler sou-
vent d'aussi fortes que celle-là — et que nous
les avons digérées !
Pars donc en guerre, ô Albion, et puissent
Mars et Bellone se concerter pourVadminis'trer
une de ces raclées qui font époque dans la vie
d'un peuple.
Ce jour-là 1... décidément, une Pernod, ce ne
sera pas assez : je me griserai !
P. Darin.
fëhronique buissonnière
Pavés d'ours
« C'est une insinuation ridicule, un men-
songe grossier, dit la Gazette de Francfort,
que de prétendre comme le font les jour-
naux anglais, russes et français, que la Tri-
ple Alliance est morte et que l'Italie est af-
faiblie. »
Il est certain que le « fer » qui vient de
lui être administré si copieusement par le
docteur Ménélick n'a pu que tonifier et for-
tifier sa constitution débilitée.
« L'Italie a envoyé jusqu'à présent 7o,000
hommes en Afrique, mais son armée compte
en temps de paix 280,000 hommes, et sur le
pied de guerre 1,500,000 soldats, sans com-
prendre les effectifs de deuxième et troi-
sième catégorie. »
Lesquels s'empressent de voler à la fron<-
tière — et môme de l'autre côté — pour se
soustraire à la mobilisation; au point que si
la guerre d'Abyssinie durait quelque temps
encore, Umberto — le triste Sire — resterait
bientôt, en Italie,
Seul (une, deux, trois),
Avec son déshonneur !
« Il est donc grotesque, en présence dé
tels chiffres, de parler de l'aflaiblissement
de l'Italie et de la fin de la Triple Alliance;
on ne peut pas même soutenir que l'Italie
ait beaucoup souffert du désastre d'Adoua. »
En tenant compte de la culbute du sinis-
ireCrispi et de son extirpation définitive,
nous serions assez disposés à admettre, en
effet, que ce profit compense sensiblement
les pertes éprouvées par les macaronis sur
la terre africaine; et l'Italie — comme dans
toutes ses défaites antérieures de Novare,
de Gustozza et de Lissa, aurait encore joué
là « à qui perd gagne ».
« Au surplus, M. di Rudini est un ami
sincère de l'Allemagne et un des partisans
les plus convaincus de la nécessité de la
tripliee. Nous devons ajouter qu'à certains
égards nous le préférons à Vhonorable M.
Crispi, dont il n'a pas le caractère aventu-
reux. »
« Aventureux » est évidemment une co-
quille, c'est « aventurier » qu'il faut lire;
mais ce vieux Francescoquin de Crispi qua-
lifié d'« honorable » (!), ce sont là de ce»
beautés de la langue allemande, qui suffi-
raient à en dégoûter tous les honnêtes gens-
En France, nous avons au moins la pu-
deur ne réserver ce titre d'honorable à Wil-
son et à ceux qui ont validé son élection ;
mais l'idée ne nous viendrait pas de l'éten-
dre à un bandit aussi avéré, à un aussi fieffé
gredin que le Sicilien patibulaire — bien
digne de la considération des voleurs
de pendules et des détrousseurs de pro-
vinces allemandrins.
Telle est, en Angleterre, l'admiration
qu'inspire le flibustier Cecil Rhodes, ex-pre-
mier ministre du Cap, qu'un de ses co-direc-
teurs de la Compagnie à charte du Sud afri-
cain, le duc d'Abercon, vient de faire bapti-
ser sa petite-fille — une Hamilton — des
prénoms suivants : Mary-Cœcilia-Rhodesta.
Nous n'en sommes pas autrement surpris;
mais nous nous étonnons qu'il n'ait pas
orné encore l'état-civil de sa progéniture des
quelques autres prénoms égalementglorieuï
de « Francesca » en l'honneur du signof
Crispi et de « Jackeline » en mémoire des
exploits et de la notoriété britanniques de
Jack l'Eventreur.
En présence d'une pareille oblitération du
sens moral anglais, on ne peut que se rallier
d'enthousiasme à l'opinion que vient d'ex-
primer si courageusement et si loyalement*