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dait : « Est-ce à vous ou à votre frère que
j’ai l’honneur de parler? «

Et la réponse était : « C’est à mon frère. »
—:o:o:—

M. Prudhomme montre à son rejeton un
gardien de la paix qui arrête les files de voi-
tures, sur le boulevard, d’un seul geste de
son hâton couleur de guimauve.

— On vous a déjà parlé, Toto, du Nou-
veau Monde, dénommé Amérique, bien qu’il
eixt été découvert par Colomb. Voici un
deuxième exemple de l’injustice des hom-
mes : c’est M. Lépine qui a inventé ce signal
et pourtant tout le monde l’appelle le bâton
Blanc.

Aqü*x

QU’ON LES D...0UCHE !

Nous l’avons, citojens, vraiment échappé belle !

et sans la résistance du général Roget, ce
Don Quiehotte de Déroulède, escorté de
Marcel Habert-Sancho, son écuyer — et d’un
baudet recruté en route, comme cavalerie —
allaient enlever l’Élysée sans coup férir et
jeter le désordre... à travers le déménage-
ment de Madame veuve Félix Faure.

Cette paire d’écervelés avaient déjà investi
la caserne de Reuilly, harangué le 82» de
ligne... et diné à la cantine, lorsque la police
vigilante s’est résolûment opposée à laisser
cette mouche du Ctche faire le coup d’État
plébiscitaire qu’elle méditait de perpétrer.

Sauvés! merci mon Dieul

Sommé de déguerpir du « sanctuaire de
l’armée » qu’il encombrait de sa longue per-
sonne, Déroulède-Du Gesclin — lâché à la
porte par ses Grandes Compagnies — a hé-
roïquement refusé de sortir;

Car s’il n’en restait qu'un, il était celui-là !

mais comme ils étaient deux, c’était une
raison de plus d’en manquer — de raison —
et nos deux fous de protester contre toute
échappatoire et toute atténuation de leur
« complot contre la sûreté de l’État » :

Quand-and on conspi-ire, quand sans frayeur,
On-on peut se di-ire conspirateur,

on ne rate pas ainsi une telle occasion
d'embôter ie gouvernement.

N'ayant pu le démolir, c’est toujours une
consolation de lui mettre une nouvelle « Af-
faire » sur les bras, maintenant que « l’autre »
menace de prendre fin, par le vote de la loi
de dessaisissement au Sénat.

Prenant sa bonne plume d’Angoulôme,
Déroulède de la Manche — à toi la première
Loubet, à lui la seconde ! — s’est empressé
d’écrire à son vainqueur, Dupuy, une su-
perbe lettre empanachée, aggravant son cas
de façon si catégorique et si formelle, que
la Chambre a dû en ôlre immédiatement
saisie et voter des poursuites, en mème
temps que le maintien de l’arrestation des
deux criminels fanfarons.

La patrie étant en danger — du fait de ce
couple de boulangistes irapénitents — Cons-
tans, le tombeur de leur Idole gisant au
cimetière d’Ixelles, accourt de Constanti-
nople pour achever leur déroute en se fai-
sant élire président du Sénat. Ce qui prouve,
entreparenthèses, auChourineurdes Croyants,
qu’il se fiche de son ambassade auprès de lui
comme du Grand-Turc.

La Haute-Cour de Justice Luxembour-
geoi8e, assemblée, ne peut moins faire que
d’envoyer Déroulède-Habert remplacer, à
l’Ile-du-Diab!e, Alfred Dreyfus, nommé —
par permutation — président de la Ligue
des Patriotes !

Guillbrt.

---+-

PAS DE BLAGUE !

Les mots historiques sont rares ; recueil-
lons celui-ci :

Au moment où. ce bon toqué de Dérou-
lède saisissait la bride du cheval du général
Roget, en criant : « A l’Élysée! » le général
répondit simplement :

— Pas de blaguel

II est vrai que, tout comme pour le mot
de Cambronne, les annalistes donnent déjà
des versions différentes.

Ainsi, l’un d’eux affirme que le général
Roget aurait dit tout bonnement : « Lâchez
donc mon cheval ! »

Un autre écrivain, candidat à l’Académie,
assure que le général, se dressant sur ses
étriers, avec un beau geste, se serait écrié :

« Le quatrième de ligne se rend à la ca-
serne, et non à l’Eiysée ! »

LE GRELOT

« Pas de blague !» — je préfère ce texte.
II est sans doute inélégant en la forme ;
mais qu’il est donc plein de bon sen«!

Si la France avait toujours eu un général
pour lui crier à temps : «Pas de blague! »
M. François Coppée n’aurait pas dû écrire
tant de récits patriotiques sur la perte de
l’Alsace, attendu que celle-ci serait encore
française.

C...

GRELOTS

Mme Quincampoix à son mari :

— Où se trouve donc cette ville de Fashoda,
dont on parle tant?

— En Égvpte, près du Nil,

— De quelle île?

Enire amies :

— Ton mari esl-il aussi avare quelemien?

— Ah! ma chère,.., il est tellement chien, que
jene l'appelle plus, je le siifle !

—«-»—

Singularîtés de Ia langue,

Pourqnoi dit-on : un « embarras » de voitu-
res quand il y en a trop et un « embarras »
d’argent, quand il n’y en a pas assez?

—«-»—

Extrait d'un roman-feuilleton en cours de pu-
bl’cation :

o II se promenait dans son jardin, lisant son
journal, les mains croisées derri'ere le dos. »

— i-»—

Deux pauvres diables en loques contemplent
Ia vitrine d’un chemisier.

.— Quand on pense, dit l’un, qu’il y a des gens
qui changent de chemise tous les dimanches I

—«-»—

Pensée de mardi gras recueillie l'autre soir
dans un cabaret de Montmartre :

a II y a véritablement de singulières anoma-
lies dans nos coutumes : on mange des crêpes
en signe de réjouissance, et on en met à son
chapeau en signe de deuil. »

TBIBOm,FT

-+—------

Petit air de gaLoubet

Le souvenir de Félix Faure survivra inti-
mement à l’Elysée. A défaut de son mono-
cle et de ses guêtres légendaires, le défunt
président n’ayant pas cassé sa pipe — eon-
trairement à ce que ses obsèques nationale£
pourraient faire croire — son successeur
continue à la fumer.

L’unique différence entre les deux fu-
meurs — si l’on en croit les polémiques des
grands palmipèdes — c’est que Félix Faure
bourrait sa bouffarde avec du « caporal »,
tandis que M. Loubet alimente, dit-on, la
sienne avec du tabac du Levant ; ce qui a
causé une fâcheuse méprise dès le début de
son règne, en la faisant prendre pour une
« tête de turc » au sortir du Congrès de Yer-
sailles.

Espérons qu’il finira par fumer — avec la
majorité des Français — le calumet de l’ami-
tié.

-<(»)>-

Ce qu’il y a de particulier dans le déchai-
nement des passions, soulevé par son éléva-
tion à la présidence, c’est que cbacun cher-
che — parmi nos politiciens — à se duper
soi-môme sur son compte et à faire illusion
à ses adversaires en se donnant mutuelle-
ment le change sur les sentiments contra-
dictoires prôtés au nouveau cbef de l’exé-
cutif.

Les anarcbistes, les socialistes et les drey-
fusistes se flattent d’ôtre ses grands élec-
teurs et débordent, en son honneur, d’un
enthousiasme aussi délirant que si Sébas-
tien avait succédé à Félix — également
Faure — pour les premiers; ou bien si Jules
Guesde ou Zola — non moins « Emile » que
Loubet — trônait à l’Elysée par la grâce des
seconds et des derniers.

-<(•)>-

Par contre, les progressistes auxquels tout
son passé le rattache et les antirévisionnis-
tes _ qui sont plutôt avec lui en commu-
nion de pensée de derrière la tôte, àenjuger
par quelques légers incidents caracléristi-
ques de sa carrière présidentielle au Sénat
— lui font grise mine et le répudient.

Or, les uns feignent d’oublier sa campa-
gne pacificatrice de Carmaux, contre Jaurès...
qui l’encense aujourd’hui ; pratiquant ainsi
l’oubli des offenses de l’ancien ministre de
l’intérieur, avec une ferveur néo-chrétienne
qu’on ne lui soupçonnait pas.

Les autres ne veulent le considérer que
comme le porte-drapeau de ceux qui ont
lancé sa candidature comme on mange une
r grive faute de merle... rouge, ou comme
I îes adversaires de la loi de dessaisissement,

au Sénat, nommant rapporteur de la com-
mission un Bisseuil antirévisionniste pour
faire échec à M e Guérin, encore plus anti-
dreyfusard.

*-<•)>-

Mais avant qu’il soit longtemps, le naturel
— chassé par les uns et les autres — revien-
dra au galop ; chacun retournera à ses affi-
nités électives. Les anarcho-socialo-dreyfu-
sistes crieront « à la grande trahison de
M. Loubet ! » et essayeront de le déboulon-
ner violemment du piédestal où ils l’ont
huché; tandis que les Dupuystes, les Méli-
nistes et autres opportunistes deviendront
les plus enragés amateurs du Nougat de
Montélimar, qu’ils affectaient, teut d’abord,
ne pouvoir goûter, ni digérer.

En résumé, c’est pur anachronisme que
l’élection du nouveau président ait eu lieu
le 18 février; c’est le 11 novembre — comme
en 1630 — qu’elle eût dû se produire, pour
célébrer, comme il convenait, l’anniversaire
historique de la fameuse Journée des « Du-
pes » (typos, mes amis, n’allez pas me faire
écrire : la Journée de « Dup&s ») !

Beaujolais.

--♦-

ÉGHOS

II est donc acquis queDéroulède et salon-
gue redingote, flanqués de M. Habert, ont
tenté de corrompre un général français com-
mandant deux régiments de ligne.

Le général ne s’est pas laissé séduire; il a
considéré MM. Déroulède et Habert comme
des fantaisistes; il ne leur a môme pas fait
l’honneur de se fâcher ; à peine s’il a bien
voulu s’apercevoir que ces deux voyageurs
emrévolution papillonnaient autour de lui.

G’est bien triste ! Voilà maintenant comme
on traite les révolutionnaires : ce n’est plus
même du mépris, c’est du haussement
d’épaules.

On va poursuivre MM. Déroulède et Habert.

On aurait pu simplement colloquer ces
deux joyeux « fomenteurs » de révolution
dans quelque maison de santé.

On distribue, en ce moment, par loute
l’AUemagne, un prospectus qui est un chef-
d’œuvre de puffisme.

Gitons textuellement :

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II y a de quoi rèver !

—o—

Un homme sauvage vient d’ôtre présenté,
en liberté, par le professeur Lashowski aux
élèves de son cours d’anatomie, à l’Univer-
sité de Genève.

Ce sujet, extrômement curieux, a été dé-
couvert dans une caverne du Gaucase, où )1
vivait d’une existence purement animale. II
est entièrement velu, d’une intelligeDce
bornée et n’émet que des sons gutturaux.
Le professeur Laskowski estime que ce type
se rapproehe beaucoup de celui des pre-
miers hommes, Adam et Eve devaient res-
sembler à ce sauvage.

Ajoutons que Rham-H. Saum — tel est le
nom de ce phénomène — se civilise déjà : il
fume la pipe...

II fume comme un Suisse, parbleu!

Douville.

THÉATRES

Folies - Dramatiques. — Excellente Af-
faire, vaudeville-opérette en 4 actes, de
M. Gh. Clairville, musique de MM. Léon
Vasseur et de Thuiry, représenté cette se-
maine sur la scène des Folies-Dramatiques,
n’a tenu aucune des promesses que son titre
ainsi que les noms de ses auteurs semblaient
devoir donner au public.

II en a été de cette Excellente Affaire
comme il en e&t de ces précieuses bouteilles
transmises par les ancètres, tenues précieu-

sement en réserve dans le meilleur coin ùe
la cave, qu’on annouce pompeusement à ses
invités, dont on vante le bouquet et la vé-
tusté, et qui, une fois le bouchon enlevé, ne
donne plus qu’une affreuse piqueUe dont
rougit l’amphytrion.

M. Numès, le sympathique direcleur des
Folies-Dramatiques, a, eette fois, mis la
main sur l’un de ces résidus de scène ou

plutôt de carton. et le public a fait la

grimace.

La pïèce aura déjà quitté l’affiche quani
ces lignes paraîtront. Mieux vaut donc ne
pas insister sur cette erreur d’auteurs trop
fréquemment applaudis et trop gâtés du pu-
blic pour ne pas être les premiers à rire de
la mésaventure.

La direction va remplacer sans délai la
pièce de MM. Clairville et Léon Vasseur par
1 'Auberge du Tohu - Bohu, avec Mlle Jane
Pierny, MM. Guyon et Simon Max.

Elle fera, cette fois., une excellente af-

faire:

*

¥ ¥

Porte-Saint-Martin. — Si invraisem-
blable que ce soit, la Porte-Saint-Martin fait
annoncer les dernières de Cyrano de Berge-
rac.

Avis à nos lecteurs qui voudraient, non
pas voir — oar tous l’ont déjà vue — mais
revoir encore la délicieuse pièce de M. Ros-
tand, et applaudir son merveilleux inter-
prèté, M. Coquelin.

*

* *

Vaudeville. — Ghangement d’affiche, au
Vaudeville.

Ony adonné, cette semaine, le Lys rouge,
de M. Anatole France.

Un point..., c’est tout.

Jules de la Verdrie.

-4-

INFORMÂTIONS FIBANCIERES

Obligations du Crédit Foncier. — La se-
maine dernière a compté un véritable évé-
nement financier. Nous voulons parler du
très brillant succès obtenu par le Crédit
foncier de France avec l’émission de ses
nouvelles obligations communales. Ce suc-
Cès.n’a pas seulement mis en relief l’intelli-
genle administration de notre grand établis-
sement de crédit, il a aussi rejailli sur les
obligations des emprunts précédents du
foncier. S’il est possible, ces obligations
seront encore plus goûtées, plus appréciées à
leur véritable valeur; l’empressement que
l’on a mis à souscrire le 21 l'évrier, en dépit
des circonstances exceptionnelles où se
trouvait le pays, a prouvé une fois de plus
à la petite épargne que la confiance qu’elle
ne cesse d’accorder aux obligations du Grédit
foncier est pleinement justifiée.

Le Comptoir National d.'Escoïnpic est mieux
tenu à 695. Get établissement ouvrira le
20 février couranl, un nouveau bureau de
quartier dans Paris. Ge bureau, désigné par
la lettre V, ekt établi 85, avenue d'Orléans.
Gette création porte à 21 le nombre des
agences duGomptoir, dansParis, sanscomp-
ter la succursale de la place de l’Opéra.

Le Crédit Industriel et Commercial est en
légère progression à 620. Les actionnaires
sont convoqués en assemblée générale an-
nuelle pour le 21 mars.

La Societè Qènérale maintient son avance
à 575. La comparaison du bilan au 31 jan-
vier avec l’état de situation du mois précé-
dent, fait ressortir une augmentatio^L fort
importante au total des opérations, que nous
voyons passer de 707 à 729 millions.

Les résultats bénéficiaires du mois se
chiffrent, frais généraux déduits, par 303.728 f.

-4-1-

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Adresser lettres et mandats à M. J. MADRE,
5, oité Bergère, Paris
 
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