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Gruner, Ludwig; Hittorff, Jacques Ignace [Editor]
Fresco decorations and stuccoes of churches and palaces in Italy during the fifteenth & sixteenth centuries — London, 1854

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https://doi.org/10.11588/diglit.8921#0085
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SAINTE-MARIE DU PEUPLE, A ROME. — CATHÉDRALE D'ALBI (TARN).

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un peu sombre s'accorde avec la gravité du lieu. On conçoit moins la composition
de la voûte, où nous trouvons les vertus chrétiennes mêlées aux fables du paganisme.
Nous ignorons si l'on comprenait à cette époque ce style mélangé, mais nous ne pou-
vons pas présumer que ces matériaux hétérogènes aient été combinés sans dessein
et sans réflexion.

Nous n'avons donné de cette voûte que ce qui était nécessaire pour en montrer
l'ordonnance et les couleurs.

Le pavé de cette pièce, dont un échantillon se trouve sur la planche contenant la
clef des couleurs, est de nouvelle date; mais il a été composé sur l'ancien dessin, et
comme il contribue essentiellement à la parfaite harmonie de cette salle, nous n'avons
pas voulu l'omettre. La conservation des peintures ne laisse rien à désirer. Le centre
de la planche représente une des petites faces de la salle ayant une porte qui com-
munique avec l'église; on y voit deux scènes de la vie de Piccolomini; le bas-relief

au-dessus de la porte est de Giacomo délia Guercia; les bibliothèques et toute l'or-
donnance des murs sont faciles à comprendre.

A, voûte avec les arabesques.

B, deux des pilastres peints qui séparent les compositions historiques. Les enfants sont en
couleur naturelle, ainsi que les armoiries.

C, coupe de la salle.

D, quart de la voûte, donné pour la disposition des couleurs, etc.

Les plus beaux des missels qui existent encore à la Libréria sont de fra Benedetto di
Madera, qui fleurit de 1475 à 1490.

Le groupe des trois Grâces, placé au milieu de la salle, est un chef-d'œuvre du ciseau
grec : il y était du temps de Baphaël, qui en étudia les contours exquis, et Marc-Antoine
en donne une gravure. Voir Le Peintre graveur de Bartsch, V, 14, n°340. Les meilleures
gravures représentant les compositions historiques, sont celles que C. Lasinio a données
dans sa ïïaccolta dette più celehri pitture di Siena. Quant aux dessins et aux couleurs
du pavé, voir la clef des couleurs nü XX.

DÉCORATION DE LA VOUTE DU CHŒUR DE SAINTE-MARIE DU PEUPLE, A ROME.

Par LE PINTUEICCHIO. 1506.

L'apparence extérieure de l'église de Sainte-Marie du Peuple répond dignement à
son intérieur, et se distingue avantageusement, sous ce rapport, de la plupart des édi-
fices sacrés de Rome. La grande prédilection que les papes Sixte IV et Jules II ma-
nifestèrent pour cette église, la mirent tellement en faveur, que beaucoup de courti-
sans et d'autres personnages de ce temps la choisirent pour leur dernière demeure.
Grâce à cette circonstance, cette église devint une sorte de musée pour les arts.
Raphaël, le Pinturicchio et Sébastien del Piombo la décorèrent de peintures et de
mosaïques (1); Sansovino (2), les Rossellini (3) et Raphaël (4), de sculptures; Guil-
laume de Marseille de quelques-unes des plus belles peintures sur verre ; tandis que
les bois sculptés, les marqueteries ou incrustations en bois et toutes les autres pro-
ductions de l'art qu'on y rencontre, sont d'une égale perfection dans leur genre. Les

(1) I Mosaici délia Capella Ghigiana ; incisi da L. Gruner. Koma, 1839; in-fol.

(2) Andrea Conducci, detto del Sansovino.

(3) Bernardo et Antonio Gambarelli, dits les Kosellini.

(4) La statue de Jonas dans la cliapelle Gliigi. Passavant. Baphaël, etc. Tom. I, p. 219 ; torn. II, p. 437.—
Giov. MartiNELLl. Le Cose maravigliose délia cilà di Huma. 1589.

XIII (49).

peintures du Pinturicchio, qui forment l'un des plus riches trésors de cet édifice,
couvrent la voûte, au-dessus du maître-autel. Cette voûte fut peinte en 1506; le
centre en est occupé par le couronnement de la Vierge, à laquelle l'église est consa-
crée. On admire la beauté des images des quatre évangélistes, peints à demi-corps
dans des médaillons circulaires ; entre ces médaillons l'artiste a représenté quatre
sibylles couchées, dont les noms sont inscrits sur des tablettes, savoir : celles de Persica,
de Delphica, de Cumana et d'Érithréa, toutes munies de leurs prophéties relatives à
la venue du Christ. Comme soutiens de cette voûte emblématique, on voit figurer
aux extrémités des retombées quatre docteurs de l'Église latine, saint Augustin, saint
Grégoire, saint Ambroise et saint Jérôme, revêtus d'habits pontificaux et assis dans
des niches magnifiques. L'ensemble est encadré de belles arabesques et de belles
grecques d'un dessin plein de goût. La couleur du fond varie de l'orange foncé au
vert tendre, suivant la couleur des décorations intérieures, comme on en trouvera
l'explication dans la clef des couleurs.

B, coupe de la voûte.

C, D, arabesques au-dessous des figures des docteurs de l'Église sur un fond noir.

PEINTURES D'UN DES COMPARTIMENTS D'UNE VOUTE D'ARÊTE DANS LA CATHÉDRALE D'ALBI (TARN).

ÉCOLE ITALIENNE. 1502-1515.

PLANCHE

La cathédrale d'Albi, dédiée à sainte Cécile, est un monument d'une haute impor-
tance, et la plus grande construction ecclésiastique en briques, que l'on trouve en
France ; le diamètre de sa voûte est de 88 pieds. L'édifice a été commencé en 1282,
et les travaux avaient été continués pendant deux siècles lorsque les peintures à
fresques de la voûte furent commencées, en 1502, sous les auspices de Louis d'Am-
boise. Elles ont été continuées, en 1510, par Charles de Robertet, son successeur,
qui mourut en 1515. Ces magnifiques peintures forment le plus grand ouvrage à
fresque qui ait jamais existé. On les attribue avec raison à des artistes italiens; car
on y retrouve sans peine les caractères que l'on admire dans les missels de cette
époque, la haute signification des détails, la beauté du dessin et une certaine sobriété
dans le coloris. En même temps, l'abondance des dorures et l'éclat des fonds peints
en azur leur donnent une grande richesse.

Le dessin que nous avons donné et que nous devons à l'obligeance de M. Viollet-
Leduc, représente, comme sujet principal, l'Annonciation, avec sainte Cécile et saint

XIV (50).

Valerien dans l'attitude de la prière ; la figure du Tout-Puissant semble présider à
cette action solennelle, tandis que des anges présentent des couronnes de ces roses
célestes que la légende attribue à ces saints; quatre autres saintes sont représentées
en bustes sur quelques fenêtres peintes. Aux deux extrémités du compartiment, deux
grandes figures, représentant la Théologie et la Musique et entourées d'anges, de
symboles et d'inscriptions, complètent la décoration entière, qui est d'un effet à la fois
agréable et solonnel.

Il n'est pas inutile de faire observer que, le plafond étant voûté, l'archange Gabriel
apparaît réellement en face de la A'ierge.

De gracieux ornements, entrecoupés de petits anges, remplissent de chaque côté
la voûte marquée B dans notre planche ( 1 ).

(1) Voyez Monographie de la cathédrale d'Albi ; par M. Hippolyte Crozes. Pans, 1850.— Guide pittoresqut
du Voyageur en France, etc. Paris, Didot frères, 1838; vol. IV, département du Tarn.

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