LA CHAPELLE DU CHATEAU DE BELG ARO.
Pae BALTHAZAR PERUZZI.
PLANCHE XV (51).
La villa Belcaro, située à environ trois milles de Sienne, et dont les origines
remontent à une époque très-reculée, a été rebâtie et embellie, de 1525 à 1535,
par Balthazar Peruzzi, sous les auspices de Crescenzio Turamini, un des plus riches
banquiers de Sienne. Elle appartient maintenant à la noble famille de Camajoli.
Le palais contient, entre autres peintures, le célèbre jugement de Paris, peut-être
le plus accompli de tous les ouvrages en fresque de Peruzzi, quoique la composition
ne soit qu'une reproduction libre de celle de Raphaël. Une partie de l'ornementation
qui l'entoure a été donnée dans le titre de cet ouvrage.
Une profusion de belles fresques et de stucs a primitivement orné une petite
luge qui, malheureusement, est trop maltraitée par le temps pour pouvoir former
le sujet d'une planche. Une petite chapelle, mieux conservée, doit être considérée
comme un parfait modèle pour ce genre de construction, car elle se distingue par une
élégance inimitable dans les proportions et dans la disposition des ornements. La
voûte est formée par neuf compartiments; le compartiment central contient les armes
de la famille de Turamini en terre cuite, vernie et colorée ; ces armes sont entourées
de génies : les quatre compartiments qui sont à angles droits avec le central sont rem-
plis d'imitations de tapisserie représentant les évangélistes ; les quatre compartiments
formant les pendentifs contiennent chacun deux figures féminines, légèrement drapées
et supportant un candélabre. Ces figures ressortent d'une manière brillante sur le ciel
bleu qui forme le fond.
Les bordures qui séparent les compartiments sont peintes en couleurs variées, de
manière à compléter l'effet harmonieux que produit l'ensemble. Cette disposition
ajoute un intérêt tout particulier à l'agrément qu'offrent ces décorations.
En comparant cette planche avec celle de M. Ponce, représentant les bains de
Livie (1), on est frappé de la judicieuse sagacité avec laquelle Peruzzi savait emprun-
ter, et de la rare perfection qu'il communiquait à l'original par l'arrangement har-
monieux des couleurs.
(1) Voyez Arabesques antiques des bains de Livie ; par M. Ponce. Paris, 1789 ; pl. 2.
PEINTURES DANS L'EGLISE DE SAINT-SIGISMOND, PRÈS DE CREMONE.
Pau BERNARDINO GATTI.
PLANCHE
Cette église doit sa restauration et ses embellissements somptueux à la dévotion
de François Sforza et de Béatrice, fille et héritière de Jean-Marie Visconti, duc de
Milan. C'est dans son enceinte qu'a été célébré le mariage de ces deux personnages,
événement qui a changé la dynastie des souverains de la Lombardie.
Ce monument peut être considéré comme une sorte d'arène ouverte à l'émulation
des peintres de Crémone : Antonio, Giulio et Bernardino Campi, les frères Gatti et
Camillo Boccacini s'efforcèrent à l'envi de le décorer de leurs productions les plus
distinguées, à tel point qu'il serait difficile de trouver un pouce carré qui ne fût orné
de fresques. Les vellettes dont nous avons emprunté les présentes illustrations, ne
donnent qu'une idée fort imparfaite de cette œuvre splendide. Néanmoins ce que
XVI (52).
nous avons reproduit suffit pour en faire apprécier le caractère général; quoique
situées dans une position secondaire, ces peintures offrent de nombreuses beautés et
témoignent d'une grande puissance d'imagination, tandis que les arabesques qui
entourent les sujets tirés de la Bible, si elles ne sont pas d'un goût aussi pur qu'on
pourrait le désirer, sont cependant d'excellents modèles pour l'arrangement des lignes
et l'harmonie des couleurs.
A cet égard, nous devons nous contenter de dire que chaque partie constituante
des arabesques est en couleurs naturelles, que les sujets bibliques sont des grisailles
et que les fonds sont partout d'une riche couleur d'or.
VUE EXTÉRIEURE DE L'ÉGLISE DE SAINT-BERNARDIN, A PÉRUSE.
Pak AGOSTINO FIORENTINO. 1461.
PLANCHE XVII (53).
Cette élégante façade, dans laquelle les formes classiques nous apparaissent déjà
avec le caractère de la renaissance, a été bâtie et décorée de statues et de bas-reliefs
par Agostino de Florence, que Vasari appelle le frère de Lucca délia Robbia aîné,
mais qui, dans un document publié par le baron de Rumohr (l) et par le Ur Gaye (2),
est appelé Magister Augostinus Antoniï Guccii. Quoi qu'il en soit, il est certain que
cet Agostino a exécuté, en même temps que Lucca délia Robbia, des ouvrages en
terre cuite, et, quoique les sculptures de cette façade soient presque toutes^ en
marbre, la figure du saint auquel l'édifice est dédié et celles des huit anges qui l'en-
(1) Ki'MOHE Itali'ànisehe Forschungen. Tom. II, p. 296 et 372.
(2) CarUfffk inedilu d'Ârtisti dei secoli xiv, xv, xvie; del dott. Giov. Gate. Tom. I, lett. lxxix.
tourent et des séraphins tenant des instruments de musique, sont en terre cuite et
recouvertes de vernis.
Les parties d'architecture de l'édifice consistent en marbres de couleurs variées;
le fond bleu du fronton et de l'hémicercle central complète l'effet polychromique de
l'ensemble, effet d'une grande sobriété. Les quatre statues dans les niches latérales
représentent, à l'étage supérieur, l'Annonciation, et, à l'étage inférieur, saint Cos-
tanzo et saint Ercolana; quant aux nombreux bas-reliefs, ils représentent les actes et
les miracles de saint ^Bernardino. Au-dessus de la double porte est une inscription
portant le nom de l'artiste : Opus Agostini Florentini lapicidœ, tandis que la frise
principale parte la date de l'achèvement de l'édifice.
Pae BALTHAZAR PERUZZI.
PLANCHE XV (51).
La villa Belcaro, située à environ trois milles de Sienne, et dont les origines
remontent à une époque très-reculée, a été rebâtie et embellie, de 1525 à 1535,
par Balthazar Peruzzi, sous les auspices de Crescenzio Turamini, un des plus riches
banquiers de Sienne. Elle appartient maintenant à la noble famille de Camajoli.
Le palais contient, entre autres peintures, le célèbre jugement de Paris, peut-être
le plus accompli de tous les ouvrages en fresque de Peruzzi, quoique la composition
ne soit qu'une reproduction libre de celle de Raphaël. Une partie de l'ornementation
qui l'entoure a été donnée dans le titre de cet ouvrage.
Une profusion de belles fresques et de stucs a primitivement orné une petite
luge qui, malheureusement, est trop maltraitée par le temps pour pouvoir former
le sujet d'une planche. Une petite chapelle, mieux conservée, doit être considérée
comme un parfait modèle pour ce genre de construction, car elle se distingue par une
élégance inimitable dans les proportions et dans la disposition des ornements. La
voûte est formée par neuf compartiments; le compartiment central contient les armes
de la famille de Turamini en terre cuite, vernie et colorée ; ces armes sont entourées
de génies : les quatre compartiments qui sont à angles droits avec le central sont rem-
plis d'imitations de tapisserie représentant les évangélistes ; les quatre compartiments
formant les pendentifs contiennent chacun deux figures féminines, légèrement drapées
et supportant un candélabre. Ces figures ressortent d'une manière brillante sur le ciel
bleu qui forme le fond.
Les bordures qui séparent les compartiments sont peintes en couleurs variées, de
manière à compléter l'effet harmonieux que produit l'ensemble. Cette disposition
ajoute un intérêt tout particulier à l'agrément qu'offrent ces décorations.
En comparant cette planche avec celle de M. Ponce, représentant les bains de
Livie (1), on est frappé de la judicieuse sagacité avec laquelle Peruzzi savait emprun-
ter, et de la rare perfection qu'il communiquait à l'original par l'arrangement har-
monieux des couleurs.
(1) Voyez Arabesques antiques des bains de Livie ; par M. Ponce. Paris, 1789 ; pl. 2.
PEINTURES DANS L'EGLISE DE SAINT-SIGISMOND, PRÈS DE CREMONE.
Pau BERNARDINO GATTI.
PLANCHE
Cette église doit sa restauration et ses embellissements somptueux à la dévotion
de François Sforza et de Béatrice, fille et héritière de Jean-Marie Visconti, duc de
Milan. C'est dans son enceinte qu'a été célébré le mariage de ces deux personnages,
événement qui a changé la dynastie des souverains de la Lombardie.
Ce monument peut être considéré comme une sorte d'arène ouverte à l'émulation
des peintres de Crémone : Antonio, Giulio et Bernardino Campi, les frères Gatti et
Camillo Boccacini s'efforcèrent à l'envi de le décorer de leurs productions les plus
distinguées, à tel point qu'il serait difficile de trouver un pouce carré qui ne fût orné
de fresques. Les vellettes dont nous avons emprunté les présentes illustrations, ne
donnent qu'une idée fort imparfaite de cette œuvre splendide. Néanmoins ce que
XVI (52).
nous avons reproduit suffit pour en faire apprécier le caractère général; quoique
situées dans une position secondaire, ces peintures offrent de nombreuses beautés et
témoignent d'une grande puissance d'imagination, tandis que les arabesques qui
entourent les sujets tirés de la Bible, si elles ne sont pas d'un goût aussi pur qu'on
pourrait le désirer, sont cependant d'excellents modèles pour l'arrangement des lignes
et l'harmonie des couleurs.
A cet égard, nous devons nous contenter de dire que chaque partie constituante
des arabesques est en couleurs naturelles, que les sujets bibliques sont des grisailles
et que les fonds sont partout d'une riche couleur d'or.
VUE EXTÉRIEURE DE L'ÉGLISE DE SAINT-BERNARDIN, A PÉRUSE.
Pak AGOSTINO FIORENTINO. 1461.
PLANCHE XVII (53).
Cette élégante façade, dans laquelle les formes classiques nous apparaissent déjà
avec le caractère de la renaissance, a été bâtie et décorée de statues et de bas-reliefs
par Agostino de Florence, que Vasari appelle le frère de Lucca délia Robbia aîné,
mais qui, dans un document publié par le baron de Rumohr (l) et par le Ur Gaye (2),
est appelé Magister Augostinus Antoniï Guccii. Quoi qu'il en soit, il est certain que
cet Agostino a exécuté, en même temps que Lucca délia Robbia, des ouvrages en
terre cuite, et, quoique les sculptures de cette façade soient presque toutes^ en
marbre, la figure du saint auquel l'édifice est dédié et celles des huit anges qui l'en-
(1) Ki'MOHE Itali'ànisehe Forschungen. Tom. II, p. 296 et 372.
(2) CarUfffk inedilu d'Ârtisti dei secoli xiv, xv, xvie; del dott. Giov. Gate. Tom. I, lett. lxxix.
tourent et des séraphins tenant des instruments de musique, sont en terre cuite et
recouvertes de vernis.
Les parties d'architecture de l'édifice consistent en marbres de couleurs variées;
le fond bleu du fronton et de l'hémicercle central complète l'effet polychromique de
l'ensemble, effet d'une grande sobriété. Les quatre statues dans les niches latérales
représentent, à l'étage supérieur, l'Annonciation, et, à l'étage inférieur, saint Cos-
tanzo et saint Ercolana; quant aux nombreux bas-reliefs, ils représentent les actes et
les miracles de saint ^Bernardino. Au-dessus de la double porte est une inscription
portant le nom de l'artiste : Opus Agostini Florentini lapicidœ, tandis que la frise
principale parte la date de l'achèvement de l'édifice.