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Gsell, Stéphane
Recherches archéologiques en Algérie — Paris, 1893

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https://doi.org/10.11588/diglit.16852#0034
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Les vers sont détestables, ce qui ne doit pas nous étonner dans
une inscription de cette époque et en Afrique, pas plus que le mau-
vais jeu de mots Salsa dulcior nectare : M. LeBlant a cité plusieurs
exemples analogues sur des inscriptions chrétiennes oupayennes1
et l'on sait que des pointes semblables se retrouvent dans les écrits
des plus illustres Pères africains.

Au sujet de notre inscription, M. de Rossi a fait une conjecture
des plus ingénieuses2. C'est lui qui a vu que la fin du sixième vers
contenait un nom propre, Potentio, et qui a reconnu le même nom
à la fin du second, [Pot]enti. — Il est même allé plus loin et il s'est
demandé si l'on ne pourrait pas identifier Potentius avec un per-
sonnage déjà connu. Dans une lettre aux évêques de la Mauréta-
nie Césarienne, écrite avant 455 et probablement vers 446% le pape
Léon le Grand dit qu'ayant appris que des élections irrégulières
d'évêques avaient eu lieu dans cette province, il avait précédem-
ment chargé Potentius d'une enquête à ce sujet : ... vicem curae
noslrae proficiscenti a nobis fratri et consacerdoti nostro Potentio
delegantes, qui secundum scripta* quaepiv ipsumadvos direximus,
de episcopis quorum culpabilis ferebatur electio quid veritas haberet
inquireret, nobisque omnia fideliter indicaret. llnde quia idem pie-
nissime notitiae noslrae cuneta reseravit, et sub qidbus qualibusque
rectoribus quaedam Christi plèbes in partibusprovinciae Caesariensis
habeantur sincera nobis relatione patefecit, etc.. Plus loin saint
Léon l'appelle fratris nostri Potentii 8. Potentius était donc un
évêque qui était allé à Rome et qui lors de son départ avait été
chargé parle pape de cette mission en Mauritanie Césarienne.

Le rapprochement fait par M. de Rossi est très séduisant. Le
nom Potentius est rare6. Rien dans l'inscription n'empêche de la

1. Inscriptions chrétiennes de la Gaule, t. I, p. 34 sq. ; L'épigraphie chrétienne
en Gaule et dans l'Afrique romaine, p. 11, n. 2. Par exemple, celle-ci (C. I. L., VI,
19055) :

Hoc iacet in tumulo secura Glyconis honesto :
t Dulcis nomine erat, anima quoque dulcior usque.

2. Voir Comptes rendus de l'Académie des inscriptions (1891), p. 194 (lettre de
M. Geffroy).

3. Migne, Patrologie latine, t. L1V, p. 646.

4. Lettre aujourd'hui perdue.

5. L. c, p. 653, chapitre ix.

6. Je ne le trouve ni dans les inscriptions d'Afrique, ni dans les inscriptions chré-
tiennes publiées par MM. Le Blant, Hiibner, de Rossi {Roma sotterranea et Bull, di
archeologiacristiana). Dans les indices des divers volumes du Corpus, je ne le trouve
qu'une fois (il, 4313).
 
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