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Heuzey, Léon
Les figurines antiques de terre cuite du musée du Louvre — Paris, 1883

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https://doi.org/10.11588/diglit.853#0006
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PREFACE

remplies de ces fragiles merveilles. Au milieu des heureux accroissements de nos séries
helléniques, composant aujourd'hui toute une salle d'antiquités grecques trouvées en Grèce,
elles forment un ensemble qui, de l'aveu de quelques bons juges, égale au moins ce que
d'autres musées de l'Europe possèdent, dans le même genre, de plus remarquable. C'est là
un succès dont la Conservation des Antiques a le droit de se faire honneur, car les négo-
ciatfons qu'elle a suivies à cet effet ont eu leurs jours de difficulté et d'inquiétude. Il a fallu
montrer de la prudence et de la fermeté, pour qu'une notable partie de ces trésors n'aille
pas rejoindre dans les musées étrangers ou dans quelques collections particulières, mieux
pourvues d'argent que celles de l'État, les objets précieux que nous n'avons que trop souvent
la douleur de voir arracher de nos mains, faute de ressources suffisantes pour les retenir et
faute de trouver parfois chez tel possesseur un patriotisme assez accommodant.

Les figurines grecques de Tanagre occupent nécessairement ici la plus grande place et la
place d'honneur; mais elles ne pouvaient nous faire négliger celles de la Cyrénaïque, plus
anciennement connues, qui souvent ne le cèdent en rien à leurs sœurs tanagréennes et qui
méritent, sous tous les rapports, d'être mises en pendant avec elles. Pour les terres cuites de
Tarse, auxquelles j'ai consacré naguère une notice spéciale, et pour celles de l'Italie, qui
s'éloignent déjà, pour la plupart, de la belle époque de l'art grec, le nombre de planches dont
nous disposions ne nous a permis de les reproduire qu'en petit nombre et seulement à titre de
comparaison. Nous ne renonçons pas cependant à les faire connaître plus complètement par
la publication prochaine de suppléments que nous avons en préparation.

Comme l'industrie des terres cuites est une de celles où les relations entre les différentes
civilisations de l'antiquité, se marquent avec le plus d'évidence, une part importante a été faite,
au contraire, aux figurines assyriennes, babyloniennes, phéniciennes, cypriotes et grecques
archaïques : c'est en effet le point de départ indispensable de toute étude sérieuse de l'art des
coroplastes. Le recueil des figurines antiques du Louvre est classé par sections géographiques;
mais nous avons disposé ces divisions de manière à suivre en même temps, autant qu'il était
possible, la marche historique de l'art. D'autre part, l'ordre méthodique n'a pas été observé
avec une rigueur exagérée, et nous avons cherché aussi à tenir compte des comparaisons qui
peuvent s'établir entre des types analogues de provenances différentes : tel est particulièrement
le but des planches mixtes, qui portent le titre d'origines comparées.

Dans l'étude, encore peu avancée, des statuettes d'argile, la question des provenances est,
on peut le dire, le premier fondement de toute discussion scientifique. Seulement de pareils
faits ne sont pas toujours faciles à constater : les indications des marchands ne doivent pas
être acceptées sans une grande réserve; celles même des voyageurs et des collectionneurs les
mieux intentionnés ne sont, bien souvent, que des opinions qu'ils se sont formées sur des ren-
seignements de seconde main. Un grand soin a été apporté à ne jamais mentionner les affirma-
tions de ce genre, sans tenir compte du degré de certitude qu'elles paraissaient offrir. Pour les
figurines de la Grèce en particulier, qui ne nous sont presque jamais venues directement des
fouilles, nous n'avons pas cru pouvoir encore établir des sections à part avec les différentes
fabriques locales, autres que celle de Tanagre. Une semblable enquête ne peut guère être
menée à bien que dans le pays même, par l'étude des collections formées sur place : c'est le
 
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