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Heuzey, Léon
Les figurines antiques de terre cuite du musée du Louvre — Paris, 1883

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https://doi.org/10.11588/diglit.853#0010
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LES FIGURINES ANTIQUES DE TERRE CUITE

fragment décoratif, de terre blanche à glaçure vitreuse
d'un beau vert bleu, modelé et moulé avec une pré-
cision pleine de caractère, montre l'originalité que les
artistes assyriens apportaient dans la fabrication du
genre de céramique connu sous le nom de faïence
égyptienne. Il provient de la collection Clot-Bey et
représente tout un lot d'objets du même style, trouvés
en Egypte, où ils avaient été portés dès l'antiquité par
le commerce. — Haut. omo6.

PLANCHE 2

BABYLONIE, CHALDÉE, SUSIANE

On recueille sur l'emplacement des anciennes villes
de la Babylonie, de la Chaldée et aussi de la Susiane,
un grand nombre de très petites idoles, toutes fabri-
quées d'après le -même procédé et formant une classe à
part, qui n'a pas été assez remarquée. Elles sont d'argile
massive, moulées sur une seule face : la terre cuite, de
couleur pâle, presque blanche, parfois d'un gris ver-
dâtre, plus rarement brune, est d'une extrême dureté.
Les plus anciennes sont d'un style, purement oriental,
qui se distingue cependant du style assyrien proprement
dit. Je n'hésite pas à reconnaître dans plusieurs d'entre
elles de précieux spécimens de l'art chaldéo-babylonien,
encore si peu connu. Plusieurs de ces figures provien-
nent de la collection formée à Bagdad par feu Paci-
fique Delaporte, consul général de France.

Fig. i. — Homme debout, barbu, en longue robe,
tenant ses mains l'une dans l'autre : c'est l'attitude du
repos et de l'attente respectueuse chez les Orientaux,
donnée aussi à des figures royales et aux statues du
dieu Nébo. Exemple, malheureusement très fruste, de
toute une classe de petites images aux formes courtes et
replètes, comprenant aussi des figures de femmes dans
la même attitude. On les trouve dans le voisinage des
sépultures; elles sont considérées comme les plus an-
tiques que l'on tire notamment des collines funéraires
de Ouarka (l'ancienne Orkhoé ou Erekh), la grande
nécropole de la Chaldée (Loftus, Travels in Chaldœa
and Susiana, p. 219). — Terre d'un blanc verdâtre.
Haut. omi2.

Fig. 2'. — Femme vêtue d'une robe à quatre rangs
de franges, selon la mode babylonienne, portant des
deux mains un vase qu'elle tient à la fois par le
goulot et par le fond. Un fragment exactement sembla-
ble a été trouvé, à notre connaissance, dans la Basse-
Chaldée. Comparez deux statuettes de femmes en bronze
et en albâtre, du Musée du Louvre, et les statues d'un
dieu à la tiare ornée de cornes, figuré dans la même at-
titude, à l'entrée du harem de Khorsabad. — Terre
d'un gris verdâtre. Haut. omi2.

Fig. 3. —Tout observateur attentif reconnaîtra dans

cette figurine de femme nue, allaitant debout son en-
fant, un type purement asiatique, modelé, dans ses
formes un peu pleines, avec une vérité charmante et
une rare finesse. Je ne crains pas de la signaler comme
une petite merveille en son genre, où se révèle le
degré de perfection que l'art babylonien avait su at-
teindre. D'après P. Delaporte, elle aurait été trouvée
dans un tombeau grec, près de Hillah et des ruines de
Babylone, mais avec des cachets et des amulettes d'une
époque beaucoup plus ancienne, au nombre desquels
elle avait pu être conservée. La nudité de la figure ne
peut guère s'expliquer que par une donnée mytholo-
gique que nous allons voir se développer dans les
exemples suivants avec une exagération qui la rendra
incontestable.—Terre d'un blanc verdâtre. Haut. omi4-

Fig. 4. — Déesse nue, debout, dans une pose hiéra-
tique, se pressant des deux mains la poitrine. Ses
formes exubérantes, où se montrent tous les signes de
la maturité et de la force, sont chargées de multiples pa-
rures, haute Stéphane, chaînes croisées, etc., parmi les-,
quelles une étoile suspendue au cou. Les traits, mal-
gré leur exagération, procèdent du même type orien-
tal que dans la figure précédente, mais avec des traces
d'affectation et de décadence qui paraissent indiquer l'é-
poque perse. Loftus a trouvé sur l'emplacement même
de Suse tout un dépôt de petites idoles exactement sem-
blables à cette figure, dont le Louvre possède aussi de
nombreux fragments. Or on sait qu'il existait dans
cette ville un temple célèbre d'une déesse appelée en
perse Anahata, en grec Nannaia, ou plus communé-
ment Anaïtis, et assimilée par les anciens tantôt à Diane,
tantôt à Vénus. Les Achéménides et surtout Artaxercès
Mnémon (404-362 av. J.-C.) adoptèrent ce culte, qui
n'est autre que celui de la déesse chaldéenne Nana ou
Anat, et le propagèrent dans tout leur empire. D'après
Bérose, ce fut Artaxercès Mnémon qui l'établit à Suse.
(Loftus, Travels in Chaldœa and Susiana, p. 37g;
Bérose,Fragm,, 16., éd. Didot; Plutarque, Artaxercès,
27; Pausanias, III, xvu, 8.) — Terre d'un blanc ver-
dâtre. Haut. omi6.

Fig. 5. — Tête brisée d'une grande figurine à revers
plat, du même genre que la précédente, mais avec des
traits exagérés et un style de convention qui marquent
la décadence de l'art asiatique. Rapportée de Syrie
dans un lot d'objets orientaux de provenance diverse.
— Terre d'un gris verdâtre. Haut. omo7-

Fig. 6. — Ici la petite figure qui fait le geste des
déesses nourrices est vêtue : elle porte une robe frangée
et une tiare persique. Modelé plat, travail médiocre.
Le Louvre possède une autre figurine presque iden-
tiquetrouvéeà Ouarka.—Terre jaunâtre. Haut. omi2.

Fig. 7. — Fragment d'une petite figure plate très
sommairement estampée : démon aux yeux ronds, à la
face effrayante et barbue, couvert d'une sorte de man-
teau à capuchon. — Terre d'un blanc verdâtre. Haut.
om07.
 
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