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Histoire de l'esprit humain ou mémoires secrets et universels de la république des lettres — 3.1765

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Lettre Septième
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§. VIII
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https://doi.org/10.11588/diglit.44867#0043
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DE L’ESPRIT HUMAIN. 37
fois plus ridicule, que celle qui a st fort ir-
rite le Poere Latin. Ce Philosophe Grec
pr^tendoit que l’Ame £toit un feu25 ardent,
qui, selon Ion dögre de chaleur, rendoit les
hommes plus ou moins ing&iieux, plus ou
moins sages , plus ou moins vertueux. Les
Arnes des Philosophes devoient etre aussi ar-
dentes que la ssame d’une Forgeä troisSouf-
ssets, & celles des Ignorans ressembloient ä
ces £eux de paille, qui pcuvent ä peinc agir
sür les corps. Selon ce Syst^me, la Scien-
ce, la Prudence, & toutes les Vertus, de-
pendoient d’un certain degr£ de chaleur, com-
me les Alchimistes prüsendem qu’en depend
l’operation parfaite de la Pierre Philo-
sophale.
Hsh’aclite etoit si grand partisati du Feu,
que peu s’en fallut qu’il ne halt autant l’Eau,
que ce fameux Yvrogne qui se faisoit faire la
barbe avec du Vin de Champagne. II as-
suroit qu’il n’y avoit point de sort plus triste
que celui de se noyer, parce que l’Ame s’e·
teignoit dans l’Eau, & qu’elle y £toit totale-
menr detruitre. Ne voilä-t-ilpas un beau
raison-
2Ä Igneus est ollis vigor, & caelestis origo. Virgil.
TEneid, Lib. VI.
 
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