2^2 HISTOI RE
{bnnable, & qui rournoit en ridicule la ma-
niire d’^crire des S'ceptiques. Ceux qui au-
jourdhui imitent la conduite de ce Cririque,
devroient profiter des legons que la Mothe-
le-Vayer lui donna. Si Vigneul Marville y
eut Fair attenrion, peut-erre ne fur-il pastom-
bedansjla memelaute; mais enfin c’est le sort
de tous les grands Hommes d’£tre critiques
& cririquis par des Grimauds; par quelle rai-
son
«pelle n’ltre ni dehors ni dedans; &quia crudireune
grande injure, de nommer un komme dofte ignorant.
Vous avez raison de soutenir qu’il connoit mal le cara-
fiere de Pedant, peut-erre parcequ’il ne se connoit pas
lui-meine, commeetant un chose trop diffizile. II est
eertain que merite ce ritte celui qui fait proseiTion de
ne douter de rien , & qui asfeurant toutes choses veut
etre cru, parce qu’ayantaccoutume de parier, soitä des en-
funs, soit ä des personnes idißtes ou peu eclairees, iln’a ja-
ηΐϋίδίοξυ de contradiftion. Mais il me semble que vous
avez pris avec un peu trop de chaleur & de depit Ion imper
tinence, qui ne peut saire tant de torti personne qu’ä lui-
meme. A la verite, sans etre einige beaucoupde Latin, com-
nie vous dites , Montagne & Charron le devoient avoir
«nieux instruit. Car pour les Livres du Cardinal Cusa,
De la docit Igovance, apparemnient il n’en a jamais oui
patler. Ils lui euiTent appris que la Science humaine
«ae s’eleve jamais plus haut, que quand eile donne jus-
qu’A la connoissance de ses doutes par les raisons qu’elle
a de douter. Tant y a qu’ä son compte, Socrate devoit
{bnnable, & qui rournoit en ridicule la ma-
niire d’^crire des S'ceptiques. Ceux qui au-
jourdhui imitent la conduite de ce Cririque,
devroient profiter des legons que la Mothe-
le-Vayer lui donna. Si Vigneul Marville y
eut Fair attenrion, peut-erre ne fur-il pastom-
bedansjla memelaute; mais enfin c’est le sort
de tous les grands Hommes d’£tre critiques
& cririquis par des Grimauds; par quelle rai-
son
«pelle n’ltre ni dehors ni dedans; &quia crudireune
grande injure, de nommer un komme dofte ignorant.
Vous avez raison de soutenir qu’il connoit mal le cara-
fiere de Pedant, peut-erre parcequ’il ne se connoit pas
lui-meine, commeetant un chose trop diffizile. II est
eertain que merite ce ritte celui qui fait proseiTion de
ne douter de rien , & qui asfeurant toutes choses veut
etre cru, parce qu’ayantaccoutume de parier, soitä des en-
funs, soit ä des personnes idißtes ou peu eclairees, iln’a ja-
ηΐϋίδίοξυ de contradiftion. Mais il me semble que vous
avez pris avec un peu trop de chaleur & de depit Ion imper
tinence, qui ne peut saire tant de torti personne qu’ä lui-
meme. A la verite, sans etre einige beaucoupde Latin, com-
nie vous dites , Montagne & Charron le devoient avoir
«nieux instruit. Car pour les Livres du Cardinal Cusa,
De la docit Igovance, apparemnient il n’en a jamais oui
patler. Ils lui euiTent appris que la Science humaine
«ae s’eleve jamais plus haut, que quand eile donne jus-
qu’A la connoissance de ses doutes par les raisons qu’elle
a de douter. Tant y a qu’ä son compte, Socrate devoit