DE L’ESPRIT HUMAIN. 105
II me paroir que les Auteurs Ecclesiasti-
ques auroient du avoüer naturellement que
Constantän avoir et£ un tr£s mauvais Prince,
soit pendant qu’il avoit ete Paien, loit apr&s
qu’il s’.etoit fair Chr^tien. Ce n’est point
aux foibles mortels ä vouloir penetrer les
profondeurs divines; Dieu peut le servir,
lorsqu’il lui plait, des plus mauvais lujet.s
pour operer les plus grandes & les plus
saintes choses. C’est ainsi que Judas devint
un instrument necelsaire au salut du genre
humain. La ressexion, que je fais ä ce
sujet , est d’aurant plus juste, qu’elle est
fondee sür l’experience, & je vois par l’Hi-
stoire que le premier Empereur &? le pre-
mier Roi Chr£tien ont et£ egalement m£-
chans, & doivent etre places au rang des
plus mauvais Princes. Ils se sont souilles
tous les deux du sang de leurs parens, ils
ont
prilßi Arium, auttorem se&a ' poss homines natos impurissi-
m<e, rcvocarit ab exilio ; praclareque de religioße pietatis
doctrina. tarn siio sieculo, quam omnem äd posieritatem me-
ritum Athauaßum, Trevirorum ad itrbem deportari jnjjerit.
Ea crimina quisnam ißir a Zosimo indicatis csse graviorct
tton videt ? hac enim ad Dei gloriam, quietem Ecclesia’,
salutem animornm spectabant : quum Zosinmr in iis potißE
Tium de Constaiitino qiwat'ur, qua ad Reipnblica detrimen-
tum pertmebant. Leunclavii Apologia pro Zosimo, &’<?.
II me paroir que les Auteurs Ecclesiasti-
ques auroient du avoüer naturellement que
Constantän avoir et£ un tr£s mauvais Prince,
soit pendant qu’il avoit ete Paien, loit apr&s
qu’il s’.etoit fair Chr^tien. Ce n’est point
aux foibles mortels ä vouloir penetrer les
profondeurs divines; Dieu peut le servir,
lorsqu’il lui plait, des plus mauvais lujet.s
pour operer les plus grandes & les plus
saintes choses. C’est ainsi que Judas devint
un instrument necelsaire au salut du genre
humain. La ressexion, que je fais ä ce
sujet , est d’aurant plus juste, qu’elle est
fondee sür l’experience, & je vois par l’Hi-
stoire que le premier Empereur &? le pre-
mier Roi Chr£tien ont et£ egalement m£-
chans, & doivent etre places au rang des
plus mauvais Princes. Ils se sont souilles
tous les deux du sang de leurs parens, ils
ont
prilßi Arium, auttorem se&a ' poss homines natos impurissi-
m<e, rcvocarit ab exilio ; praclareque de religioße pietatis
doctrina. tarn siio sieculo, quam omnem äd posieritatem me-
ritum Athauaßum, Trevirorum ad itrbem deportari jnjjerit.
Ea crimina quisnam ißir a Zosimo indicatis csse graviorct
tton videt ? hac enim ad Dei gloriam, quietem Ecclesia’,
salutem animornm spectabant : quum Zosinmr in iis potißE
Tium de Constaiitino qiwat'ur, qua ad Reipnblica detrimen-
tum pertmebant. Leunclavii Apologia pro Zosimo, &’<?.