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Histoire de l'esprit humain ou mémoires secrets et universels de la république des lettres — 9.1767

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Lettre Vingt - Deuxième
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§. IV
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https://doi.org/10.11588/diglit.44873#0373
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DE L’ESPRIT HUMAIN. 367
Je parlerai dans les lettres des poetes fran^ois, de Mr.
de la Fontaine, de Mr. de la Motte & de Mr. l’Abbe
Aubert: je me contenterai de dire ici que, quoiqu’il y
ait beattcoup d’esprit dans les fables de la Motte, elles
sont bien au desspus de celles de Phedre, de la Fon-
taine, & de Mr. Gellert, soit pour le naturel, soit pour
le stile. Celui de Mr. Gellert est toujours noble, mais
sunple.; celui de Mr. de la Motte eit assez souvent
precieux, & quelquefois totalement vicieux. Par exem-
ple, il appelle un chou kw phenomene potager, un Re-
nard un Pythagore ä longue queue. Ces idees (je ne dis
pas seulement quintessenciees, mais ridiculement me-
taphoriques) ont infiniment nui aux fables de Mr. de
la Motte, parmi lesquelles il y en a de charmantes.
Donnons en un exemple, parmi plusieurs que je pour-
rois eiter.
Le Medecin Asirologue.
Enfans de Gaben pardonnez l’Apologue.
Un medecin, qui pis est, Astrqlogue,
De son valet colin, jeune, frais, vigoyreux,
Fit l’horoscope; & vit, selon son theme,
Qu’en meine jour le valet & lui meine,
Seroient de maladie empörtes tous les deux.
Il calcule vingt fois, rouvre maint & maint livre;
Voit partout son arret. A peine il doit survivre
Colin d’une heure. Or jugez si colin,
Du moins si sa sante fut chere au medecin.
Il s’attache a ses pas, ne le perd plus de vue.
Que sens-tu mon enfant? Comment va la vigueur?
Et, Dieu t’alTiste, de grand coeur,
A chaque fois qu’il eternue.
U veut le. voir «langer; Iqi mesufe son vin j
 
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