26 Η I S Τ Ο I R E
,,gens pour le deffendre. Le peuple s’etoit aussi rendu
„maitre da palais, & tous ceux qui l’avoient pris au-
„paravant furent pris, ou tues. Dcjä le noili de Me-
„dicis retentissbit par toute la Ville, & les morceaux
„des corps de ceux qui avoient ete tues etoient portes
„au bout des piques, ou traines par les rues; & cha-
„cun persecuroit les Pazzi par des discours pleins de
„rage, & par des aftions reinplies de cruaute. Leurs
„maisons meines ftlrent prises par-le peuple, & Fran-
„cois de Pazzi, tout nud qu’il etoit, fut arrache de chez
„lui, & etant porte au palais, on le pendit ä cote de
„l’Archeveque & des autres. Mais quelque mal qu’on
„lui fit, sür le chemin de chez lui au palais ou dans le
„palais meine, il fut impoisible de lui faire decouvrir la
„moindre circonstance de l’affaire; & regardant fixement
„les autres, il soiipiroit seulement sans se plaindre & sans
„rien dire.,, Hisloire de Florence pär Nicol. Macliiauel, iSc.
Tom. II. Liv. VIII. pag. 487. sniv.
Apres cette funeste conjuration Laurent de Medicis
eut ericore quelques persecutions ä eisuyer de la part
du Pape, & du Roi de Naples: mais enfin il surinonta
tous les obstacles qui s’opposoient ä sa fortune. Il fut
aime, cheri, & honore de tous les Florentins pendant
le reste de sa vie, qu’il employa ä l’agrandiiTetnent &
I’augmentation d’un Etat dont il etoit plutot le Prince
que le premier citoyen. Il protegea les gens de lettres,
il attira ä lui presque tous les savans qui avoient abon-
donne la Grece, soumise au Ture; sa maison etoit celle
de tous les beaux esprits celebres.
„Il entretirit toujoürs les fetes & la joie dans sa pa-
„trie, oti il faisoit souvent voir des tournois & des re-
„presentations d’aflions & de triomphes ancicns. Son
„but n’etoit que d’esitretenir la Ville opulente, le peuple
,,gens pour le deffendre. Le peuple s’etoit aussi rendu
„maitre da palais, & tous ceux qui l’avoient pris au-
„paravant furent pris, ou tues. Dcjä le noili de Me-
„dicis retentissbit par toute la Ville, & les morceaux
„des corps de ceux qui avoient ete tues etoient portes
„au bout des piques, ou traines par les rues; & cha-
„cun persecuroit les Pazzi par des discours pleins de
„rage, & par des aftions reinplies de cruaute. Leurs
„maisons meines ftlrent prises par-le peuple, & Fran-
„cois de Pazzi, tout nud qu’il etoit, fut arrache de chez
„lui, & etant porte au palais, on le pendit ä cote de
„l’Archeveque & des autres. Mais quelque mal qu’on
„lui fit, sür le chemin de chez lui au palais ou dans le
„palais meine, il fut impoisible de lui faire decouvrir la
„moindre circonstance de l’affaire; & regardant fixement
„les autres, il soiipiroit seulement sans se plaindre & sans
„rien dire.,, Hisloire de Florence pär Nicol. Macliiauel, iSc.
Tom. II. Liv. VIII. pag. 487. sniv.
Apres cette funeste conjuration Laurent de Medicis
eut ericore quelques persecutions ä eisuyer de la part
du Pape, & du Roi de Naples: mais enfin il surinonta
tous les obstacles qui s’opposoient ä sa fortune. Il fut
aime, cheri, & honore de tous les Florentins pendant
le reste de sa vie, qu’il employa ä l’agrandiiTetnent &
I’augmentation d’un Etat dont il etoit plutot le Prince
que le premier citoyen. Il protegea les gens de lettres,
il attira ä lui presque tous les savans qui avoient abon-
donne la Grece, soumise au Ture; sa maison etoit celle
de tous les beaux esprits celebres.
„Il entretirit toujoürs les fetes & la joie dans sa pa-
„trie, oti il faisoit souvent voir des tournois & des re-
„presentations d’aflions & de triomphes ancicns. Son
„but n’etoit que d’esitretenir la Ville opulente, le peuple