APPAREIL DES PIERRES. — § 2. 521
En Sicile le lit supérieur de la corniche, généralement horizon-
tal, dépasse d'une certaine hauteur la naissance du bec de corbin
qui surmonte le larmier. 11 en résulte que cette moulure, rapportée
et exécutée dans les temples en calcaire grossier avec une pierre
plus dure et plus fine de grain, est toujours partiellement encastrée
dans la corniche.
Le temple de Ségeste fait seul exception à cette règle; la corniche
est appareillée comme celles des temples d'Apollon Epicurius à
Bassae et de Jupiter à Égine, c'est-à-dire que le bec de corbin est
compris dans la hauteur de l'assise et que le lit supérieur suit la
pente du comble sur une largeur égale à la saillie du larmier.
Dans les autres temples de la Grèce, ceux de Minerve à Athènes,
de Cérès et de Diane à Eleusis, de Némésis à Rhamnus, le bec de
corbin est également compris dans la hauteur de l'assise, mais
culion. Si, avec le profil de la corniche, on avait voulu les tailler dans le même morceau
•que celle-ci, il aurait fallu : 1° un bloc de marbre d'au moins Ûm,030 plus haut que
celui qui a été employé, afin d'avoir bien franche la hauteur de la goutte qui est de
0m 020- 2° tailler une première surface a-b (PI. 26, F. III); 3° tailler une seconde sur-
face inclinée c-d; 4° tailler la surface e-f en réservant les gouttes; 5° enfin, comme il
y a 156 mutules et 18 gouttes par mutule, tailler les 2,808 gouttes de la corniche. En
rapportant les gouttes il fallait moins de matière et on avait à faire seulement les deux
surfaces g-h et e-f, puis les refouillements circulaires qui demandaient peu de soin
parce qu'ils étaient cachés. Les Grecs ont connu le tour depuis les temps les plus
reculés; il était extrêmement facile de tourner les gouttes dans les éclats de marbre
qui provenaient de la taille des assises du temple (voir PI. 26, F. VI et VII); le prix
du ciment et de la pose étaient minimes. Pour construire le temple de Bassae, Ictinus
(Paus. VIII, 41) n'avait pas le riche crédit que Périclès mit à sa disposition et à celle
de Callicrate pour élever le Parthénon d'Athènes ; il dut construire les colonnes et les
murs en pierre recouverte de stuc, et l'on comprend facilement que pour avoir une
corniche de marbre, il ait cherché toutes les économies possibles de matière et de
main-d'œuvre.
On se servait d'un moyen à peu près semblable pour rapporter dans d'autres temples
de la Grèce les gouttes abattues ou endommagées par accident. Ainsi au Théseion,
plusieurs gouttes, en marbre comme tout le monument, étaient surmontées d'un
tenon circulaire profilé en queue d'aronde; les mortaises creusées dans les mutules
avaient la même forme sur des diamètres un peu plus grands et le vide qui restait
entre celles-ci et les tenons était rempli par du ciment, du mastic ou dt* stuc.
D'autres gouttes du même temple avaient, comme en Sicile, des goujons en plomb.
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En Sicile le lit supérieur de la corniche, généralement horizon-
tal, dépasse d'une certaine hauteur la naissance du bec de corbin
qui surmonte le larmier. 11 en résulte que cette moulure, rapportée
et exécutée dans les temples en calcaire grossier avec une pierre
plus dure et plus fine de grain, est toujours partiellement encastrée
dans la corniche.
Le temple de Ségeste fait seul exception à cette règle; la corniche
est appareillée comme celles des temples d'Apollon Epicurius à
Bassae et de Jupiter à Égine, c'est-à-dire que le bec de corbin est
compris dans la hauteur de l'assise et que le lit supérieur suit la
pente du comble sur une largeur égale à la saillie du larmier.
Dans les autres temples de la Grèce, ceux de Minerve à Athènes,
de Cérès et de Diane à Eleusis, de Némésis à Rhamnus, le bec de
corbin est également compris dans la hauteur de l'assise, mais
culion. Si, avec le profil de la corniche, on avait voulu les tailler dans le même morceau
•que celle-ci, il aurait fallu : 1° un bloc de marbre d'au moins Ûm,030 plus haut que
celui qui a été employé, afin d'avoir bien franche la hauteur de la goutte qui est de
0m 020- 2° tailler une première surface a-b (PI. 26, F. III); 3° tailler une seconde sur-
face inclinée c-d; 4° tailler la surface e-f en réservant les gouttes; 5° enfin, comme il
y a 156 mutules et 18 gouttes par mutule, tailler les 2,808 gouttes de la corniche. En
rapportant les gouttes il fallait moins de matière et on avait à faire seulement les deux
surfaces g-h et e-f, puis les refouillements circulaires qui demandaient peu de soin
parce qu'ils étaient cachés. Les Grecs ont connu le tour depuis les temps les plus
reculés; il était extrêmement facile de tourner les gouttes dans les éclats de marbre
qui provenaient de la taille des assises du temple (voir PI. 26, F. VI et VII); le prix
du ciment et de la pose étaient minimes. Pour construire le temple de Bassae, Ictinus
(Paus. VIII, 41) n'avait pas le riche crédit que Périclès mit à sa disposition et à celle
de Callicrate pour élever le Parthénon d'Athènes ; il dut construire les colonnes et les
murs en pierre recouverte de stuc, et l'on comprend facilement que pour avoir une
corniche de marbre, il ait cherché toutes les économies possibles de matière et de
main-d'œuvre.
On se servait d'un moyen à peu près semblable pour rapporter dans d'autres temples
de la Grèce les gouttes abattues ou endommagées par accident. Ainsi au Théseion,
plusieurs gouttes, en marbre comme tout le monument, étaient surmontées d'un
tenon circulaire profilé en queue d'aronde; les mortaises creusées dans les mutules
avaient la même forme sur des diamètres un peu plus grands et le vide qui restait
entre celles-ci et les tenons était rempli par du ciment, du mastic ou dt* stuc.
D'autres gouttes du même temple avaient, comme en Sicile, des goujons en plomb.
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