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La Roncière, Charles M. [Hrsg.]; Hanotaux, Gabriel [Bearb.]
Histoire de la nation égyptienne: Ouvrage publ. sous les auspices et le haut patronage de sa Majesté Fouad I., Roi d'Égypte (Band 1): Introduction générale — Paris: Plon, 1931

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https://doi.org/10.11588/diglit.44913#0433
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LES SURVIVANCES

lutions politiques et religieuses. Le tableau des mœurs des Égyptiens tracé par
Hérodote serait encore aujourd’hui, sur quelques points, d’actualité.
L’usage, pour les femmes, de se teindre de henné les ongles, de porter les
fardeaux sur le plat de la main, le bras ployé, et d’enlever la boue et le fumier avec
les mains, ne s’est pas perdu. Au rythme du chant d’un guide qui frappe la mesure,
les porteurs de fardeaux suivent en répétant le refrain. Et quand les lotus, baignés
par l’inondation, déployent, au bout d’une longue tige, leurs fleurs magnifiques,
les passants célèbrent leur allégresse en s’en parant le corps et en chantant et en
dansant dans les rues.
Plus que tout autres, les fêtes et les cérémonies funèbres, les rites de la joie et
de la douleur se perpétuent.
Tel le rite que rapporte Miss E. Butcher dans son curieux ouvrage : En Egypte,
choses vues. Sept jours après la naissance d’une fille, on place dans un bassin plein
d’eau, une jarre, une Goullèh parée de soie aux couleurs éclatantes, dont le col est
orné de colliers d’or, de bracelets et de diamants, pour engager dame Fortune à
venir combler l’enfant. Puis on allume trois chandelles qui, chacune, représentent un
prénom. On donne à l’enfant celui de la chandelle qui s’éteint la dernière. Puis la
sage-femme en tête, couronnée d’une grille où il y a du feu, les assistants en pro-
cession, vont asperger de sel les chambres et le feu, afin de préserver le nouveau-né
du mauvais œil : « Puisse le sel impur entrer dans l’œil des envieux ! » Les Coptes
terminent la cérémonie en peignant sur chaque porte une croix.
Autre legs de l’Égypte antique : la mariée, au retour de la cérémonie nuptiale,
doit franchir le sang d’un animal fraîchement tué dont le sang inonde le seuil de sa
demeure.
Dernier vestige de l’animisme primitif des peuplades africaines, il y a encore
aujourd’hui des arbres sacrés comme au temps où, à Memphis, ils avaient leurs
sanctuaires. Dans l’île de Rhouda, non loin du nilomètre, les branches d’un arbre
appelé Nobk sont couvertes de haillons fixés par des clous, ex-voto à quelque sainte
femme, prétendent les fidèles, sans qu’il y ait le moindre vestige de tombeau. Au
retour de La Mecque, les hadjs accrochaient leurs vêtements en hommage à un vieil
arbre proche de l’ancien canal des Pharaons. De même, chez les Chrétiens, il y a
des arbres sacrés, ainsi près du cimetière de Deronka au delà d’Assioût.


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