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https://doi.org/10.11588/diglit.33465#0523
HISTOIRE DE LA NATION ÉGYPTIENNE
Saint Clément n'était pas
moins sévère pour le luxe de
la table auquel se complai-
saient les gens d'Alexandrie,
pour tous ces rafHnements de
la vie élégante, le goût des
ûeurs, Tamour des spectacles,
la passion du cirque, qui sem-
blaient à Torateur chrétien
autant de signes de la démora-
lisation de la cité.Par ailleurs,
l'esprit alexandrin était célè-
bre. De tout cela, l'époque
byzantine gardait le sou-
venir et la tradition. Assuré-
ment ie christianisme avait donné à
cette société une tenue plus sévère, au
moins en apparence. Les textes parlent
volontiers, avec une grandiloquence un peu
vide qui inquiète sur la réalité du fond, des
devoirs moraux des époux, de la solide consti-
tution de la famille ; et les actes de divorce même
dissimulent volontiers les questions d'intérêt
sous une vaine phraséologie, où il est question
des mauvais démons qui, contre toute attente,
ont surpris les conjoints et les ont amenés à se
séparer. 11 ne faut point oublier non plus que les
pauvres étaient nombreux dans la ville, et que
les diherences sociales de race, de fortune, de
privilèges y créaient des contrastes profonds et y entretenaient bien des haines.
Mais les dehors étaient d'une magnificence prodigieuse et d'un charme incomparable.
y A viE iNTEL- Capitale savante, lettrée et artiste, Alexandrie avait été,
LECTUELLE durant des siècles, grâce à sa Bibliothèque et à son Musée,
le centre d'un puissant mouvement scientihque, d'une grande école d'érudition,
d'une activité intellectuelle prodigieuse. A l'époque byzantine encore, son umver-
490
Saint Clément n'était pas
moins sévère pour le luxe de
la table auquel se complai-
saient les gens d'Alexandrie,
pour tous ces rafHnements de
la vie élégante, le goût des
ûeurs, Tamour des spectacles,
la passion du cirque, qui sem-
blaient à Torateur chrétien
autant de signes de la démora-
lisation de la cité.Par ailleurs,
l'esprit alexandrin était célè-
bre. De tout cela, l'époque
byzantine gardait le sou-
venir et la tradition. Assuré-
ment ie christianisme avait donné à
cette société une tenue plus sévère, au
moins en apparence. Les textes parlent
volontiers, avec une grandiloquence un peu
vide qui inquiète sur la réalité du fond, des
devoirs moraux des époux, de la solide consti-
tution de la famille ; et les actes de divorce même
dissimulent volontiers les questions d'intérêt
sous une vaine phraséologie, où il est question
des mauvais démons qui, contre toute attente,
ont surpris les conjoints et les ont amenés à se
séparer. 11 ne faut point oublier non plus que les
pauvres étaient nombreux dans la ville, et que
les diherences sociales de race, de fortune, de
privilèges y créaient des contrastes profonds et y entretenaient bien des haines.
Mais les dehors étaient d'une magnificence prodigieuse et d'un charme incomparable.
y A viE iNTEL- Capitale savante, lettrée et artiste, Alexandrie avait été,
LECTUELLE durant des siècles, grâce à sa Bibliothèque et à son Musée,
le centre d'un puissant mouvement scientihque, d'une grande école d'érudition,
d'une activité intellectuelle prodigieuse. A l'époque byzantine encore, son umver-
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