DOI Seite / Zitierlink:
https://doi.org/10.11588/diglit.33465#0591
HISTOIRE DE LA NATION EGYPTIENNE
PEIGNE LITURGIQUE
(Provenant d'Antinoé) (Musée du Caire)
attaque brutalement ceux qui pensent autrement. Au moment de la dernière ten-
tative des Byzantins pour reconquérir TEgypte, l'attitude des Coptes fut plus nette
encore : ils prirent unanimement le parti
des musulmans, ils aidèrent de toutes les
manières leur marche à travers le Delta,
et ils se plaignaient amèrement de ceux
qu'ils appelaient K les brigands grecs H.
C'est qu'aussi bien, dès le lendemain
de la conquête, Amr s'était montré fort
habile à l'égard des indigènes.Son premier
soin avait été de rappeler et de réinstaller
à Alexandrie le patriarche Benjamin; il
avait reçu le prélat monophysite avec une
courtoise bienveillance, déclarant qu'il
n'avait jamais rencontré un homme de
Dieu tel que lui. Et il l'avait vu avec
plaisir reconstituer son Eglise, s'occuper de la reconstruction des monastères de
Nitrie, aller en grande pompe inaugurer le couvent rebâti de Saint Macaire. Et
les hdèles monophysites se réjouissaient de voir de nouveau rassemblés K les
membres du troupeau qui avaient été dispersés au temps d'Héraclius et ils remer-
ciaient le Seigneur qui avait accordé à leur
patriarche de voir repeuplé le glorieux
désert des moines, de voir proclamée la
foi orthodoxe, qui avait sauvé le prélat du
cruel dragon qui le persécutait et lui avait
permis de réunir ses enfants autour de lui.
Amr, dit Jean de Nikiou, « ne prenait rien
des biens des églises et ne commettait
aucun acte de spoliation ni de pillage
Et la population égyptienne saluait avec
une joie enthousiaste le retour de la paix
religieuse, et les moines eux-mêmes ve-
naient en foule assurer 1e général arabe
de leur dévouement.
Assurément le poids des impôts, que, malgré l'opposition d'Amr, le khalife
ht peser bientôt sur l'Egypte, diminua assez vite cette satisfaction, et les musul-
LA RÉSURRECTION DE LAZARE
(Peigne iiturgique) (Musée du Caire).
556
PEIGNE LITURGIQUE
(Provenant d'Antinoé) (Musée du Caire)
attaque brutalement ceux qui pensent autrement. Au moment de la dernière ten-
tative des Byzantins pour reconquérir TEgypte, l'attitude des Coptes fut plus nette
encore : ils prirent unanimement le parti
des musulmans, ils aidèrent de toutes les
manières leur marche à travers le Delta,
et ils se plaignaient amèrement de ceux
qu'ils appelaient K les brigands grecs H.
C'est qu'aussi bien, dès le lendemain
de la conquête, Amr s'était montré fort
habile à l'égard des indigènes.Son premier
soin avait été de rappeler et de réinstaller
à Alexandrie le patriarche Benjamin; il
avait reçu le prélat monophysite avec une
courtoise bienveillance, déclarant qu'il
n'avait jamais rencontré un homme de
Dieu tel que lui. Et il l'avait vu avec
plaisir reconstituer son Eglise, s'occuper de la reconstruction des monastères de
Nitrie, aller en grande pompe inaugurer le couvent rebâti de Saint Macaire. Et
les hdèles monophysites se réjouissaient de voir de nouveau rassemblés K les
membres du troupeau qui avaient été dispersés au temps d'Héraclius et ils remer-
ciaient le Seigneur qui avait accordé à leur
patriarche de voir repeuplé le glorieux
désert des moines, de voir proclamée la
foi orthodoxe, qui avait sauvé le prélat du
cruel dragon qui le persécutait et lui avait
permis de réunir ses enfants autour de lui.
Amr, dit Jean de Nikiou, « ne prenait rien
des biens des églises et ne commettait
aucun acte de spoliation ni de pillage
Et la population égyptienne saluait avec
une joie enthousiaste le retour de la paix
religieuse, et les moines eux-mêmes ve-
naient en foule assurer 1e général arabe
de leur dévouement.
Assurément le poids des impôts, que, malgré l'opposition d'Amr, le khalife
ht peser bientôt sur l'Egypte, diminua assez vite cette satisfaction, et les musul-
LA RÉSURRECTION DE LAZARE
(Peigne iiturgique) (Musée du Caire).
556