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https://doi.org/10.11588/diglit.48647#0061
DE SICILE, DE MALTE, ET DE LIPARI. 49
CHAPITRE
SIXIEME.
Vue de la maijbn de campagne du Prince de Palagonia
a la Bagaria. Intérieur du Veflibule du Château de la
Zi\a. Voyage de Cuiest. Culture de la Manne. Cau-
vent de S. Martin. Mufeum. Antiquités. Ville de
Monreale. Sarcosageen marbre duPalaisEpifcopal.
Chapiteau antique, & Sarcosage de la Cathédrale.
J"’a i dû parler avec quelques détails de la maison de campagne singulière que le Prince de Palagonia a
fait bâtir à la Bagaria. J’ai senti qu’il ne susfisoit pas de la faire connoître par une lïmpïe description, qu’il
falloit en donner une estampe qui représentât sa Situation avantageuse, son élévation, là cour circulaire ,
& l’avenue qui la précède : mais je trouvai dans cette entreprise une dissiculté dont on ne pouvoir se
douter, & que je vais faire sentir.
Ce lieu a des beautés d’ensemble qui m’attachoient, qui m’engageoient à en dessiner au moins un cro-
quis , où je pusse attacher en idée tous les objets bisarres dont j’étois ii vivement affesté. Je me sentois
partagé entre l’intérêt qui naissoit de la lituation de ce lieu, & le dégoût que me causoient tant de singu-
larités incohérentes. Je combattis la révolte de mes sens pour ne suivre que les conseiïs de ma raison. Je
réunis toutes mes forces pour commencer cette esquisse , qui, bien qu’elle ne fût qu’une bagatelle en
elle-même , me paroissoit un grand ouvrage par l’impression désagréable que j’éprouvois.
Je le commençai sur une feuille de papier à lettre : à peine les masses de chaque objet furent-elles
mises à leur place, que pensant à en rédiger les détails pour les caraâériser chacune en particulier , ma
tête se troubla par la contemplation de tant d’irrégularités monstrueuses, les forces me manquèrent, &
je reliai immobile sans pouvoir travailler davantage.
J e me retirai, un peu confus de n’avoir pu achever. J écrivis la desÿ^ption extérieure de ce Palais sur le
revers de mon dessm ; je le plaçai parmi mes manuscrits, & je l’oubliai pendant quelque temps. Ensuite,
m’étant familiarisé avec ces idées, je revis mon esquisse : elle me plut : je la présente à mes lecteurs. Ils
pourront juger en la voyant du degré d’eliime qu’on doit accorder à ce lieu.
PLANCHE T R E N T E-UNIEME.
Vue de la maison de campagne du Prince de Palagonia à la Bagaria,
SG de l’intérieur du Vejlibule de la Z sa.
Cette esquisse, fîg. i, représente la maison de campagne du Prince de Palagonia, son avenue décorée
de tant de groupes ridicules, & l’arc de triomphe qui sert d’entréeÀ^ette avenue.
Le Casin ou Palais appelé la Ziza, dont j’ai gravé le vestibule dans la fîg. 2, esl un vieux château
bâti par les Sarrasms. On le voit de loin s’élever au dessus des arbres dont il esl environné. Son apparence
CHAPITRE
SIXIEME.
Vue de la maijbn de campagne du Prince de Palagonia
a la Bagaria. Intérieur du Veflibule du Château de la
Zi\a. Voyage de Cuiest. Culture de la Manne. Cau-
vent de S. Martin. Mufeum. Antiquités. Ville de
Monreale. Sarcosageen marbre duPalaisEpifcopal.
Chapiteau antique, & Sarcosage de la Cathédrale.
J"’a i dû parler avec quelques détails de la maison de campagne singulière que le Prince de Palagonia a
fait bâtir à la Bagaria. J’ai senti qu’il ne susfisoit pas de la faire connoître par une lïmpïe description, qu’il
falloit en donner une estampe qui représentât sa Situation avantageuse, son élévation, là cour circulaire ,
& l’avenue qui la précède : mais je trouvai dans cette entreprise une dissiculté dont on ne pouvoir se
douter, & que je vais faire sentir.
Ce lieu a des beautés d’ensemble qui m’attachoient, qui m’engageoient à en dessiner au moins un cro-
quis , où je pusse attacher en idée tous les objets bisarres dont j’étois ii vivement affesté. Je me sentois
partagé entre l’intérêt qui naissoit de la lituation de ce lieu, & le dégoût que me causoient tant de singu-
larités incohérentes. Je combattis la révolte de mes sens pour ne suivre que les conseiïs de ma raison. Je
réunis toutes mes forces pour commencer cette esquisse , qui, bien qu’elle ne fût qu’une bagatelle en
elle-même , me paroissoit un grand ouvrage par l’impression désagréable que j’éprouvois.
Je le commençai sur une feuille de papier à lettre : à peine les masses de chaque objet furent-elles
mises à leur place, que pensant à en rédiger les détails pour les caraâériser chacune en particulier , ma
tête se troubla par la contemplation de tant d’irrégularités monstrueuses, les forces me manquèrent, &
je reliai immobile sans pouvoir travailler davantage.
J e me retirai, un peu confus de n’avoir pu achever. J écrivis la desÿ^ption extérieure de ce Palais sur le
revers de mon dessm ; je le plaçai parmi mes manuscrits, & je l’oubliai pendant quelque temps. Ensuite,
m’étant familiarisé avec ces idées, je revis mon esquisse : elle me plut : je la présente à mes lecteurs. Ils
pourront juger en la voyant du degré d’eliime qu’on doit accorder à ce lieu.
PLANCHE T R E N T E-UNIEME.
Vue de la maison de campagne du Prince de Palagonia à la Bagaria,
SG de l’intérieur du Vejlibule de la Z sa.
Cette esquisse, fîg. i, représente la maison de campagne du Prince de Palagonia, son avenue décorée
de tant de groupes ridicules, & l’arc de triomphe qui sert d’entréeÀ^ette avenue.
Le Casin ou Palais appelé la Ziza, dont j’ai gravé le vestibule dans la fîg. 2, esl un vieux château
bâti par les Sarrasms. On le voit de loin s’élever au dessus des arbres dont il esl environné. Son apparence