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Huard, Lucien
Chine, Tonkin, Annam: la guerre illustrée (1): [Lieferung 1 - 75] — Paris, 1882/​85

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https://doi.org/10.11588/diglit.45401#0226

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LA GUERRE DU TONKIN

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la hache, car leurs débris forment alors une barrière difficile à franchir. Autour
de cette haie, nouveau fossé rempli d’eau.
La porte nord de cette deuxième enceinte est à environ 1,200 mètres du
fleuve Rouge ; mais pour l’aborder il fallait enlever une troisième ligne de défense
s’étendant le long du fleuve, de Phu-Sa à Phu-Ni, s’appuyant sur de nombreux
villages et sur des digues armées d’artillerie et défendues par des obstacles de
toutes sortes : piquets de bambous taillés en biseau, trous couverts de bran-
chages, etc., etc.
Cette ligne de défense était la clef de la position, c’est là aussi que l’amiral
Courbet, qui avait besoin de s’appuyer sur sa flottille, dont les canons étaient ses
seules pièces de siège, voulait diriger son attaque
Le 10 décembre, tous ses préparatifs étaient faits : il avait réuni devant Hanoï
toutes les chaloupes à vapeur de son escadre et réquisitionné assez de jonques
pour transporter par eau la moitié de son armée, 7,000 hommes environ, dont 5,500
combattants, au delà du confluent du Daï, sous la protection des sept canonnières :
\q Pluvier, h. Trombe, la Fanfare, V Éclair, la Hache, le Mousqueton et le Yatagan,
Le 11, l’ordre de départ fut donné. La colonne qui devait former l’aile droite,
commandée par le colonel Bichot, s’embarqua sur les jonques que remorquaient
les chaloupes à vapeur; la colonne de gauche, sous les ordres du colonel Belin,
partit à pied. Elle devait suivre d’abord la route de Sontay, en passant par Phu-
Hoaï, Vong, Cau-Rien, Kieu-Mai et Phong, traverser le Daï et au delà laisser à
sa gauche la route, dont les villages étaient fortement occupés par les Pavillons-
Noirs et s’engager sur une digue qui regagnait diagonalement celle qui longeait
le fleuve Rouge.
La colonne Bichot se composait de 3 bataillons d’infanterie de marine sous
les ordres des commandants Chevallier, Dulieu et Reygasse, du bataillon de
fusiliers marins du commandant Laguerre, de trois compagnies de tirailleurs
annamites qui devaient servir d’éclaireurs, de 4 batteries d’artillerie, d’une section
de télégraphistes et d’une ambulance.
La colonne Belin comprenait : 1 bataillon d’infanterie de marine, commandant
Roux; la légion étrangère, commandant Donnier; deux bataillons de tirailleurs
algériens, commandants Jouneau et Letellier; les tirailleurs annamites, capitaine
Doucet, appuyés de 600 tirailleurs tonkinois ; trois batteries d’artillerie, des télé-
graphistes et deux ambulances.
Rien n’était plus bigarré que cette colonne, réunissant aux Européens de toutes
les races, des Africains noirs ou bronzés et des Asiatiques à la face jaune.
Costumes, moeurs, langues, tout faisait disparate et cependant tous ces hommes
qui ne se connaissaient point, qui se comprenaient à peine, marchaient unis sous
le drapeau de la France.
Cette marche a été décrite d’une façon si pittoresque par le correspondant du
National que nous n’hésitons pas à la reproduire ici.
« 11 décembre. — Halte du déjeuner. Quel tableau animé offre ce campement!
 
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