Hulin de Loo, Georges: Heures de Milan: troisième partie des Très-Belles Heures de Notre-Dame enluminées par les peintres de Jean de France, Duc de Berry et par ceux du Duc Guillaume de Bavière ...; vingt-huit feuillets historiés reproduits d'après les originaux de la Biblioteca Trivulziana a Milan (Bruxelles [u.a.], 1911)

diocèse de Cambray, car on y rencontre les saints caractéristiques du Hainaut,
plus ceux des diocèses voisins de Tournay, d’Arras et de Liège (i).
Pour le diocèse de Liège, voisin oriental de celui de Cambray, nous n’avons
rien à ajouter aux noms relevés par M. Durrieu : saint Lambert, saint Servais,
saint Remacle et saint Maur. — La fête de saint Hubert, le 3 novembre, est
d’usage universel, mais il est peut-être intéressant de noter que le calendrier le
cite aussi le 6 septembre. A vrai dire saint Remacle est le seul saint spécialement
liégeois, car le culte des saints évêques Servais et Lambert était fort répandu dans
tous les Pays-Bas. Au cœur même du Hainaut, l’abbaye de Liessies était consacrée
à saint Lambert. Au contraire, le patron de la plus puissante abbaye du pays
de Liège : saint Trond (Trudon), n’est pas cité, et il en est de même du patron
de Dinant : saint Perpète.
Les diocèses limitrophes de celui de Cambray, vers l’Ouest : Tournay et
Arras, sont également bien représentés par leurs saints caractéristiques : saint Eloi,
le fameux évêque de Noyon-Tournay, est trop universel pour qu’on en tire
argument, mais il en est autrement de saint Bavon, le patron delà grande abbaye
gantoise; de saint Amand, l’apôtre des Flandres, patron de l’abbaye de St-Amand
en Pévèle; de saint Bertin, patron de la célèbre abbaye de ce nom à St-Omer ;
de saint Vaast, le grand saint d’Arras, dont le nom d’ailleurs était porté par deux
villages du Hainaut. A l’ancien évêché uni de Noyon-Tournay se rapportent
encore spécialement, dans le calendrier, les mentions : i5 novembre, « Machuti
episcopi », et 8 juin, « Medardi et Gildardi ».
Pourtant le calendrier n’a pu être écrit ni à Tournay, puisqu’il omet les
saints Piat et Eleuthère, ni à Gand, puisqu’il tait les noms de saint Liévin et de
saint Macaire, ni à Lille, car il ignore saint Maurice et saint Piat, de Seclin.
C’est la partie méridionale du diocèse de Cambray : le Hainaut, qui est
surtout représenté.
Le comte Durrieu a déjà cité : sainte Aldegonde, de Maubeuge ; saint
Ursmer et saint Landelin, de Lobbes. Ajoutons que ce dernier confesseur était
aussi le patron de l’abbaye de Crespin. — Saint Aubert, évêque de Cambray
(9 février), était le patron du diocèse. — Saint Géry, évêque de Cambray (21 août),
était le patron d’un chapitre à Cambray, d’églises paroissiales à Valenciennes, à
Braine-le-Comte, à Bruxelles, etc. — Saint Quentin martyr, un saint du Verman-
dois, était patron d’un chapitre à Maubeuge ; il était vénéré aussi à Péruwelz et,
hors du diocèse, à Tournay, à Louvain. Le calendrier le cite deux fois, non
seulement le 3i octobre, mais encore le 2 avril, et mentionne de plus un homonyme,
l’évêque, le 3o avril. — Signalons encore, le 17 mars, sainte Gertrude, de Nivelles;
le 10 juillet et le 16 août, saint Arnoul, patron du prieuré de Crépy. Enfin très

(1) M. P. Durrieu, dans l’introduction de son édition des Heures de Turin, avait déjà fait cette
remarque ; « Calendrier, caractérisé par la prédominance de noms de saints vénérés particulièrement dans
les contrées situées au nord de la France actuelle, le Hainaut et le pays de Liège», et il ajoute en note :
« On y trouve, par exemple, les noms de sainte Aldegonde, de Maubeuge ; saint Ursmer et saint Landelin,
de Lobbes en Hainaut ; saint Maur, de Huy au pays de Liège ; saint Servais, saint Lambert, saint Remacle,
de Liège ou de Maestricht, etc. ».

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