dessin des mains, par exemple celles de saint Joseph dans la « Nativité», et de
l’apôtre saint Pierre dans la « Pentecôte », est particulièrement grossier et mal
réussi.
Par contre, le coloris est plus vif, et ceci nous montre les voies nouvelles
dans lesquelles s’engagea la peinture au tournant du xive et du xve siècles.
Nous rencontrons des caractères analogues, bien qu’il s’agisse probablement
d’un artiste différent, dans deux diptyques qui sont parvenus jusqu’à nous. L’un
de ceux-ci fait partie de la galerie Mayer van den Bergh, à Anvers, et représente,
à l’intérieur, d’un côté la « Nativité de Notre-Seigneur » et de l’autre côté la
« Résurrection », sur fonds dorés; à l’extérieur un « Saint Christophe », sur fond
rouge.
L’autre diptyque a figuré à l’exposition des Primitifs français (sans numéro :
collection Cuvillier) et représente, à l’intérieur, sur fonds dorés, d’un côté,
« l’Annonciation » et, de l’autre, le « Calvaire ». A l’extérieur du volet mobile,
sur fond rouge, le « Baptême du Christ » (i).
Il est probable que le duc de Beny a songé à faire continuer l’ouvrage
par l’enlumineur B quand le manuscrit est sorti de l’atelier du « Maître du Parement
de Narbonne ».
Cet événement a pu se passer dès 1402, et, peut-être, B y travaillait-il juste
au moment où fut dressé l’inventaire de cette année ; mais il est tout aussi
probable que ce travail eut lieu entre 1402 et 1405. L’essai n’ayant pas réussi à
son gré, le duc fit placer le manuscrit dans sa bibliothèque, puisque, en 1405,
il s’occupait de le faire garnir d’une pipe enrichie de pierres précieuses. Le
travail resta interrompu pendant plusieurs années.
*
* *
Seconde Période
Groupe C
(1410-1412)
Après 1409 et avant janvier 1413 (n. st.) se place une nouvelle période
d’illustration pour le compte du duc de Beriy. Ce qui permet d’en préciser la
date, c’est le portrait du duc, fort âgé, les cheveux tout blancs et le visage de
nouveau rasé, qui se voit à la pl. XLIV des « Heures de Turin ».
On a vu, dans le premier chapitre, que le duc n’adopta cette mode nouvelle
qu’après 1409, et, comme le livre sortit de sa possession en 1412, cela nous fournit
des limites très étroites pour dater le travail de la main C.
Voici la liste des peintures qui lui sont dues :
(1) Photographies A. Giraudon, n°s 475, 476, 477.
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l’apôtre saint Pierre dans la « Pentecôte », est particulièrement grossier et mal
réussi.
Par contre, le coloris est plus vif, et ceci nous montre les voies nouvelles
dans lesquelles s’engagea la peinture au tournant du xive et du xve siècles.
Nous rencontrons des caractères analogues, bien qu’il s’agisse probablement
d’un artiste différent, dans deux diptyques qui sont parvenus jusqu’à nous. L’un
de ceux-ci fait partie de la galerie Mayer van den Bergh, à Anvers, et représente,
à l’intérieur, d’un côté la « Nativité de Notre-Seigneur » et de l’autre côté la
« Résurrection », sur fonds dorés; à l’extérieur un « Saint Christophe », sur fond
rouge.
L’autre diptyque a figuré à l’exposition des Primitifs français (sans numéro :
collection Cuvillier) et représente, à l’intérieur, sur fonds dorés, d’un côté,
« l’Annonciation » et, de l’autre, le « Calvaire ». A l’extérieur du volet mobile,
sur fond rouge, le « Baptême du Christ » (i).
Il est probable que le duc de Beny a songé à faire continuer l’ouvrage
par l’enlumineur B quand le manuscrit est sorti de l’atelier du « Maître du Parement
de Narbonne ».
Cet événement a pu se passer dès 1402, et, peut-être, B y travaillait-il juste
au moment où fut dressé l’inventaire de cette année ; mais il est tout aussi
probable que ce travail eut lieu entre 1402 et 1405. L’essai n’ayant pas réussi à
son gré, le duc fit placer le manuscrit dans sa bibliothèque, puisque, en 1405,
il s’occupait de le faire garnir d’une pipe enrichie de pierres précieuses. Le
travail resta interrompu pendant plusieurs années.
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Seconde Période
Groupe C
(1410-1412)
Après 1409 et avant janvier 1413 (n. st.) se place une nouvelle période
d’illustration pour le compte du duc de Beriy. Ce qui permet d’en préciser la
date, c’est le portrait du duc, fort âgé, les cheveux tout blancs et le visage de
nouveau rasé, qui se voit à la pl. XLIV des « Heures de Turin ».
On a vu, dans le premier chapitre, que le duc n’adopta cette mode nouvelle
qu’après 1409, et, comme le livre sortit de sa possession en 1412, cela nous fournit
des limites très étroites pour dater le travail de la main C.
Voici la liste des peintures qui lui sont dues :
(1) Photographies A. Giraudon, n°s 475, 476, 477.
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