un élève de G, mais bien plutôt un contemporain converti après formation première,
un imitateur incomplètement initié; ainsi il imite le paysage eyckien : terrains,
arbres, etc., mais, toutefois, avec certaines limitations. Il évite, par exemple, en
général, de dépasser en profondeur les premiers plans.
Un bas-de-page fait exception : c’est celui de la planche XIX de Milan, où
se voit une ville à l’horizon. Précisément nous y relevons un détail intéressant,
la silhouette d’une église dont le chœur élevé, surmonté d’un clocheton, est relié
à la tour par une nef très basse. La tour est surmontée d’une flèche aiguë flanquée
aux quatre coins de petites aiguilles. C’est une silhouette peu banale. Or, chose
curieuse, nous la retrouvons dans le beau bas-de-page peint par G, le présumé
Hubrecht van Eyck, dans la planche XXXVII de Turin. La comparaison semble
exclure l’idée d’une copie par F3 puisque l’église, dans sa peinture, est plus détaillée.
Faut-il croire que l’un et l’autre ont représenté un monument qu’ils avaient sous
les yeux? Cela prouverait encore une fois l’identité du lieu où ils auraient travaillé,
et permettrait peut-être de reconnaître celui-ci. La même église apparaît encore
dans un bas-de-page de K (Turin, pl. XXX), mais ceci ne prouve rien, car tout ce
coin du paysage est copié d’après G (Turin, pl. XXXVII). Dans les planches XXIX
et XXXIX de Turin on voit des tours de forme semblable.
*
* *
Groupes G, H, I (et J ?)
Hubrecht et Johannes van Eyck et leur compagnon
(1416-1417)
Malgré une ressemblance étroite et générale quant au style, ces trois mains,
surtout les deux premières, qui expriment des personnalités puissantes, sont faciles
à distinguer l’une de l’autre.
En 1903 je les ai étudiées, à loisir, dans le manuscrit de Turin ; toute
mon attention s’est alors concentrée presque exclusivement sur elles. Je me suis
surtout occupé de leur groupement, et je puis affirmer, de façon catégorique,
l’identité d’origine de certaines séries. Vu l’extrême importance du sujet, je
regrette tout particulièrement que, par suite de la destruction du manuscrit, mes
assertions ne puissent plus être contrôlées.
Pour les raisons que j’ai dites dans la préface, je tiens à exagérer ici la
prudence, je veux souligner moi-même les moindres occasions de doute. Ce sont
ces scrupules seuls qui me pousseront, par exemple, à séparer les groupes I et J,
bien que, personnellement, je sois porté à les considérer comme œuvres d’un
même auteur.
Les groupes G, H, I (et J) paraissent en tout cas être de même date, car
ils se ressemblent non seulement par le style, mais encore par la quantité du travail
fourni, lequel suppose une durée également brève, et par les formes du costume.
A tous ces points de vue F3 se rattache à eux.
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un imitateur incomplètement initié; ainsi il imite le paysage eyckien : terrains,
arbres, etc., mais, toutefois, avec certaines limitations. Il évite, par exemple, en
général, de dépasser en profondeur les premiers plans.
Un bas-de-page fait exception : c’est celui de la planche XIX de Milan, où
se voit une ville à l’horizon. Précisément nous y relevons un détail intéressant,
la silhouette d’une église dont le chœur élevé, surmonté d’un clocheton, est relié
à la tour par une nef très basse. La tour est surmontée d’une flèche aiguë flanquée
aux quatre coins de petites aiguilles. C’est une silhouette peu banale. Or, chose
curieuse, nous la retrouvons dans le beau bas-de-page peint par G, le présumé
Hubrecht van Eyck, dans la planche XXXVII de Turin. La comparaison semble
exclure l’idée d’une copie par F3 puisque l’église, dans sa peinture, est plus détaillée.
Faut-il croire que l’un et l’autre ont représenté un monument qu’ils avaient sous
les yeux? Cela prouverait encore une fois l’identité du lieu où ils auraient travaillé,
et permettrait peut-être de reconnaître celui-ci. La même église apparaît encore
dans un bas-de-page de K (Turin, pl. XXX), mais ceci ne prouve rien, car tout ce
coin du paysage est copié d’après G (Turin, pl. XXXVII). Dans les planches XXIX
et XXXIX de Turin on voit des tours de forme semblable.
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Groupes G, H, I (et J ?)
Hubrecht et Johannes van Eyck et leur compagnon
(1416-1417)
Malgré une ressemblance étroite et générale quant au style, ces trois mains,
surtout les deux premières, qui expriment des personnalités puissantes, sont faciles
à distinguer l’une de l’autre.
En 1903 je les ai étudiées, à loisir, dans le manuscrit de Turin ; toute
mon attention s’est alors concentrée presque exclusivement sur elles. Je me suis
surtout occupé de leur groupement, et je puis affirmer, de façon catégorique,
l’identité d’origine de certaines séries. Vu l’extrême importance du sujet, je
regrette tout particulièrement que, par suite de la destruction du manuscrit, mes
assertions ne puissent plus être contrôlées.
Pour les raisons que j’ai dites dans la préface, je tiens à exagérer ici la
prudence, je veux souligner moi-même les moindres occasions de doute. Ce sont
ces scrupules seuls qui me pousseront, par exemple, à séparer les groupes I et J,
bien que, personnellement, je sois porté à les considérer comme œuvres d’un
même auteur.
Les groupes G, H, I (et J) paraissent en tout cas être de même date, car
ils se ressemblent non seulement par le style, mais encore par la quantité du travail
fourni, lequel suppose une durée également brève, et par les formes du costume.
A tous ces points de vue F3 se rattache à eux.
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