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Hulin de Loo, Georges
Heures de Milan: troisième partie des Très-Belles Heures de Notre-Dame enluminées par les peintres de Jean de France, Duc de Berry et par ceux du Duc Guillaume de Bavière ...; vingt-huit feuillets historiés reproduits d'après les originaux de la Biblioteca Trivulziana a Milan — Bruxelles [u.a.], 1911

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https://doi.org/10.11588/diglit.42561#0047
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ample que soit sa panse, et bien que celle-ci puisse former sac tout aussi bas;
cette dernière, en effet, rejoint le poignet, et forme vraiment manche, et non poche.
La transition entre les deux types s’observe chez l’un des chasseurs, dans le fameux
tableau de l’Hallali du sanglier, par l’un des frères de Limbourc, dans les « Heures
de Chantilly » (avant 1416). Ici la forme générale est tout à fait la même que chez
G et H, sauf qu’au fond du sac, en avant, il y a une ouverture étroite pour laisser
passer la main. Dans la seconde moitié du xve siècle on retrouve des manches
cylindriques portées de cette manière, avec deux ouvertures, une au bout et une
latérale.
La vraie manche-poche s’observe en divers endroits des « Très belles Heures »,
mais seulement dans les peintures de l’époque du duc Guillaume, exécutées par
G, H et Fter, à savoir :
Main G : le porte-bannière du duc Guillaume (Turin, pl. XXXVII) ; le
dignitaire à longue robe de brocart, qui porte le sceptre derrière l’impératrice
Hélène (Milan, pl. XXII) ; et, probablement, le jeune garçon vu de dos, qui assiste,
au premier plan, à la Messe des morts (Milan, pl. XXI).
Main H : le cavalier aux cheveux serrés par un chapel de feuillage, qui
s’éloigne du Calvaire, au second plan, à senestre, de la pl. XXIV de Milan.
Main Fter : le plus jeune des rois mages, dans la lettre de la pl. XIII
de Milan.
La rareté relative de la forme en question dans les oeuvres d’art du xve siècle
fait supposer que cette mode fut de durée assez courte. Elle devait être à son apogée
au moment où travaillaient G et ses compagnons. Or la manche-poche se trouve
déjà dans le magnifique Térence des ducs, conservé à la bibliothèque de F Arsenal,
à Paris, et qui semble avoir été enluminé entre 1410 et 1415 (en tout cas terminé
avant cette dernière date, celle de la mort du dauphin Louis, duc de Guyenne,
qui le fit relier avec fermoirs à ses armes). Elle s’y présente, sous une forme plus
ancienne, avec épaulettes tombantes, dans le costume de « Chrémès », l’un des
personnages de EEunuque (tableau 3i de la pl. VIII et tableaux 38 et 3ç de la
pl. X de la reproduction publiée par le savant conservateur en chef de la biblio-
thèque de F Arsenal, M. Henry Martin (Paris, librairie Plon, 1908).
La première fois, à ma connaissance, que ce type apparaisse se trouve dès
avant 1410, dans le manuscrit français 5o6o de la bibliothèque de FArsenal, à
Paris, ouvrage déjà cité (voir pl. XVII de la publication du comte A. de Laborde).
On y voit, en quelque sorte, la manche-poche en voie de formation.
Malgré l’impression qu’on peut en ressentir au premier abord, on voit donc
que les particularités du costume viennent à l’appui de la date assignée aux pein-
tures des groupes en question.
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