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Hulin de Loo, Georges
Heures de Milan: troisième partie des Très-Belles Heures de Notre-Dame enluminées par les peintres de Jean de France, Duc de Berry et par ceux du Duc Guillaume de Bavière ...; vingt-huit feuillets historiés reproduits d'après les originaux de la Biblioteca Trivulziana a Milan — Bruxelles [u.a.], 1911

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https://doi.org/10.11588/diglit.42561#0059
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Abstraction faite de la question de l’identité probable de J avec I, on peut
se demander à quelle date il faudrait placer les peintures du groupe J.
Vu l’analogie certaine que présentent avec elles les peintures du groupe K,
on pourrait être tenté de les croire contemporaines de ces dernières. (Il n’y aurait,
d’autre part, rien d’impossible à ce que le même peintre (I=J), qui aurait déjà
travaillé au manuscrit en 1416-17, eût été appelé à y travailler de nouveau à
une époque postérieure.)
Cette hypothèse doit être écartée : il est, au contraire, certain que les
peintures du groupe J sont plus anciennes que le groupe K. En effet, J est
incontestablement supérieur à K, et de plus imité par K. S’ils avaient travaillé
en même temps, collaboré, J devrait être considéré comme le maître et le chef
de l’atelier, et K comme l’élève. — Mais la distribution des peintures de J dans
le manuscrit repousse cette supposition, car alors J se serait réservé les tableaux
les plus importants et K aurait exécuté les besognes inférieures. Or, il n’en est
nullement ainsi.
L’examen attentif des endroits où se trouvent les peintures de J, lesquelles
ne comprennent qu’un petit nombre de tableaux et un assez grand nombre de
bas-de-pages et de lettrines, prouve que J exécutait des besognes d’importance
secondaire et ne tenait donc qu’un rôle subordonné dans l’atelier où il travail-
lait. — Ces bas-de-pages et ces lettrines se rencontrent exclusivement dans des
feuillets dont le tableau est exécuté par des artistes de l’époque antérieure à
1417, par exemple sous des tableaux de G, de H (et naturellement de I et J
lui-même), — mais aussi sous des tableaux de C et de F2.
Il faut en conclure que, suivant toute apparence, les décorations de J sont
contemporaines de celles de G et de H ; que J est un associé ou un varlet dans
l’atelier de Hubrecht van Eyck et qu’il a été, tout comme F, chargé de com-
pléter les feuillets restés inachevés jusqu’alors. Tout cela ne fait que rendre plus
vraisemblable son identité avec I. (A ce dernier point de vue, comparer entre
autres la tête de Moïse apportant les Tables de la Loi, du groupe J (Milan,
pl. VII), avec celle de Dieu bénissant, dans le tableau de la Prière du voyageur
en danger, peint par I (Turin, pl. XXXIX).
On peut se demander quelle est l’identité de I, cette troisième personne
de l’atelier des frères van Eyck. Faut-il penser à cette Marguerite, que déjà
Vaernewyck mentionne comme la sœur de Hubrecht et de Johannes, et dont il
vante le talent de peintre ? Faut-il songer à Lambert van Eyck, que l’on sait
avoir survécu à son frère Johannes, mais dont il n’est pas clair qu’il ait été
peintre? Ou bien faut-il admettre la collaboration de quelque compagnon dont
le nom nous est resté inconnu ?
La question, pour ne pouvoir pas être tranchée en ce moment, ne paraît
pourtant pas insoluble.
En effet, j’ai réussi à trouver, dans un manuscrit postérieur en date, une
page, fort intéressante, qui est d’un style très semblable à celui de J.
Il faut avouer que lorsqu’on a affaire à des artistes aussi impersonnels,

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