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Hulin de Loo, Georges
Heures de Milan: troisième partie des Très-Belles Heures de Notre-Dame enluminées par les peintres de Jean de France, Duc de Berry et par ceux du Duc Guillaume de Bavière ...; vingt-huit feuillets historiés reproduits d'après les originaux de la Biblioteca Trivulziana a Milan — Bruxelles [u.a.], 1911

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https://doi.org/10.11588/diglit.42561#0075
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autres feuillets de notre manuscrit où les bas-de-pages contiennent des préfigures,
celles-ci se rapportent au sujet de la « grande histoire » et non à celui de la lettrine.
FOLIO 3o VERSO — PLANCHE XXIII.
Tableau. — Jésus au Jardin des Oliviers. — H (présumé Johannes van Eyck).
Jésus, vêtu d’une robe d’un gris lilacé, est agenouillé au second plan; le calice
est posé sur le sol devant lui. A l’avant-plan dorment les trois apôtres : Saint Pierre,
dont la tunique rose apparaît dans l’échancrure de son grand manteau bleu, est assis
presque de face, la tête inclinée en arrière. Il a la bouche entr’ouverte, et l’on voit
qu’il ronfle. Saint Jean est couché sur le côté, la tête appuyée sur les mains; il est
vêtu de rouge. Le troisième apôtre, adossé au rocher et serré contre saint Pierre,
est vêtu de vert émeraude.
Remarquer les cassures rectilignes des draperies.
Derrière la palissade du jardin, on aperçoit la troupe qui vient pour arrêter Jésus :
elle est vêtue de rouge, de jaune, d’orange et coiffée de bonnets pointus rouge et bleu,
de casques et d’une sorte de turban.
Les terrains gazonnés sont d’un vert bleuâtre assez uniforme, quelque peu plus
bleuâtre derrière la palissade. On remarquera qu’aux avant-plans l’herbe est indiquée
par de petites stries (et non par un pointillé comme le fait G). Les rochers sont finement
dessinés à la plume et teintés d’un ton bis-jaunâtre transparent. L’aspect du calcaire
est fort bien rendu et rappelle étroitement les rochers du tableau de Johannes van
Eyck représentant Saint François recevant les stigmates (collection Johnson, à Phila-
delphie). Ils sont tout différents de ceux qu’on voit dans le Baptême du Christ par G.
L’horizon est bleu. On y voit les montagnes neigeuses, d’aspect alpestre, et le
fleuve ondoyant, qu’on retrouve dans d’autres peintures de Johannes van Eyck. Le
ciel présente les caractères typiques qui ont été signalés dans la notice.
Il faut remarquer la science du dessin 'que révèle, par exemple, la tête de saint
Jean, vue en raccourci de haut en bas ; la façon naturelle dont sont indiqués certains
détails : le plissement de la peau de la joue qui repose sur la main, ainsi que le
ronflement de saint Pierre. — La chevelure de ce dernier est traitée comme dans la
figure en grisaille de saint Jean dans le retable de Y Adoration de l’Agneau.
Rappelons enfin l’attention sur la façon dont le tableau est encadré ; cette par-
ticularité se retrouve dans la Pietà des Heures de Turin.
Lettre n. — La Flagellation. — K.
Bas-de-page. — Le Portement de la Croix. — K.
La lettre et le bas-de-page, restés en blanc à la mort du duc Guillaume, furent
peints de façon hâtive et médiocre par K.
FOLIO 38 VERSO — PLANCHE XXV.
Tableau. — Judas reçoit les trente deniers. — K.
On remarque, à l’avant-plan, un chien blanc vu de dos, copié de la des
Morts de G (planche XXI).
Lettre i. — Judas se concerte avec des soldats. — K.
Le traître est reconnaissable à la bourse qu’il porte suspendue au cou.
Bas-de-page. — Joseph vendu par ses frères (Gen. XXXVII, 28). — K.
Préfigure de la trahison de Judas. Elle ne se rencontre pas dans le Spéculum
Salvationis, mais bien ailleurs, notamment dans le Psautier de Pelerborough ; puisée
dans la Glose ordinaire, elle remonte à Isidore de Séville, et même à saint Jérôme.

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