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Hulin de Loo, Georges
Heures de Milan: troisième partie des Très-Belles Heures de Notre-Dame enluminées par les peintres de Jean de France, Duc de Berry et par ceux du Duc Guillaume de Bavière ...; vingt-huit feuillets historiés reproduits d'après les originaux de la Biblioteca Trivulziana a Milan — Bruxelles [u.a.], 1911

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https://doi.org/10.11588/diglit.42561#0076
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FOLIO 48 VERSO

PLANCHE XXIV.

Tableau. — Le Calvaire après la mort du Sauveur ; la foule retourne à Jérusalem. — H (pré-
sumé Johannes van Eyck).
A l’avant-plan, le Christ mort sur la croix; à sa droite, la Vierge en pleurs; à
sa gauche, saint Jean.
Au second plan, à dextre, assez loin en arrière, trois saintes femmes, dont l’une
(Marie-Magdeleine) se tord les mains au-dessus de la tête, d’un geste qui sera souvent
imité, notamment par Petrus Christus (tableau de Wôrlitz). — A senestre, un groupe
de cavaliers s’éloigne vers la ville. Ils portent les modes de la période de i5i5-i53o.
Le fond du tableau est occupé par la ville de Jérusalem entourée de murailles
et de tours et dominée par la masse polygonale, démesurée, du temple. A l’horizon,
une chaîne de montagnes alpestres. Dans le ciel, les cumuli imités de Hubrecht van
Eyck, mais exécutés d’une manière quelque peu plus sèche.
Une des parties les mieux réussies est celle qui s’étend entre le second plan
et la ville. Le terrain y tombe brusquement de la montagne du Golgotha et l’on
voit les cavaliers et les piétons qui descendent. Ces petits personnages rappellent
tout à fait ceux qui animent la vue de ville dans le tableau de la Vierge art Char-
treux, de la collection de Rothschild.
La Vierge est vêtue d’un manteau bleu dont la nuance est exactement la même
que celle du manteau de saint Pierre dans le feuillet de Jésus au Jardin des Oliviers
(pl. XXIII). — Saint Jean, qui a les cheveux d’un roux jaunâtre ardent, porte un
manteau rouge doublé de vert, sur une robe rouge.
Le Christ et tout le fond de ce tableau ont été exactement copiés par K,
dans l’un des feuillets des Heures de Turin : Le coup de lance ^(pl. XX).
Bas-de-page. — Le sacrifice d’Isaac (Gen. XXII, 9 à n). — j.
Préfigure du sacrifice volontaire du Fils de Dieu. Elle ne se rencontre pas dans
le Spéculum humanae Salvationis, mais a probablement été puisée dans une bible
moralisée. Elle est conforme à la Glose ordinaire, et a été commentée en détail déjà
par Isidore de Séville.
Cette peinture a les rapports les plus étroits avec le bas-de-page de la pl. XXXV
de Turin : Les saints Ermites.

FOLIO 77 VERSO — PLANCHE XVIII.

Tableau. — La Résurrection annoncée par l’ange aux saintes femmes. — Fbis.
Le tombeau occupe toute la largeur du tableau. La pierre qui le couvrait est
déplacée et, au centre de la peinture, l’ange est assis sur le rebord antérieur, vêtu
d’une longue aube blanche. Les ailes sont vertes, bordées de plumes de paon. La
tête est déjà toute semblable à celles des anges eyckiens, tant pour le type que
pour la coiffure : cheveux séparés par une raie et lissés à plat sur le sommet de la
tête, serrés par une bandelette, puis crêpés et bouffants sur les côtés et derrière.
La draperie de la tunique n’a plus rien des formes du xive siècle. A la droite de
l’ange et derrière le tombeau se voient les trois saintes femmes qui trouvèrent le
tombeau vide. A la gauche de l’ange, on voit le Christ ressuscité, sortant de sa
sépulture et enjambant la pierre. Cette juxtaposition des deux moments successifs
est conforme à la tradition du xive siècle.
A l’avant-plan, les trois gardiens sont endormis profondément. Leur sommeil
est rendu de façon déjà naturaliste. Leurs armures sont argentées. Deux d’entre
eux portent le grand bassinet conique, auquel est attaché l’ample camail de mailles ;

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