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https://doi.org/10.11588/diglit.42561#0095
supposition que le manuscrit se trouvait entre ses mains en 1402, au moment où fut dressé
l’inventaire des livres du duc, gagne en probabilité.
Pages 17-18 (Groupe C). — Pour les mêmes raisons, développées ci-dessous dans la
note sur les pages 23-27, la liste des peintures du groupe C doit être augmentée des tableaux
contenus dans les trois feuillets suivants des Heures de Milan, que j’avais classés sous la
désignation Fs :
pl. XVI — La Nativité de la Vierge,
pl- XVII — St Michel archange terrassant le démon,
(Ces deux tableaux remaniés par F.)
et pl. XVIII — La Résurrection de Jésus-Christ et les Saintes Femmes au tombeau.
(Remanié par J.)
Malgré le maquillage, les traces de l’intervention de C dans ces trois tableaux sont
restées suffisamment apparentes pour qui songe à les chercher : voir notamment les mains et
les draperies. Quoique retouchés par des mains différentes, le visage de la femme qui tient
le nouveau-né dans la planche XVI et celui du soldat endormi qui tient le bouclier dans la
pl. XVIII sont proches parents ; l’un et l’autre laissent transparaître les mêmes partis pris
de dessin et d’éclairage qu’on remarque dans le saint Jérôme de la planche XXXV de Turin.
Le fond à ramages de la pl. XVHI de Milan, bien que repeint, est à rapprocher de celui
de la planche XXXV de Turin.
Particulièrement typiques sont les ailes vertes bordées de plumes de paon du saint Michel
(Milan pl. XVII) et de l’ange assis sur le tombeau du Christ (Milan pl. XVIII). Elles sont
tout à fait semblables à celles de l’ange Gabriel, dans la pl. IX de Milan.
Pages 21-22 (Groupe E). — Une des planches qui accompagnent l’étude du comte Durrieu
reproduit une lithographie faite pour le comte de Bastard d’Estang d’après un feuillet détaché
original qu’il possédait vers 1848, et dont on ne sait ce qu’il est devenu.
Ce feuillet contient un grand tableau qui représente un seigneur, avec sa suite, reçu
à la porte d’un monastère, ainsi que le commencement d’une prière à dire avant de partir
en voyage.
Déjà Léopold Delisle avait émis la conjecture que ce feuillet provenait des Très belles
Heures. Le comte Durrieu s’y rallie ; de plus, s’appuyant sur des comparaisons de texte et
de décoration avec d’autres livres d’Heures, il ajoute que la prière en question devait se
trouver à la fin de la dernière partie (les Heures de Milan actuelles). Dans le seigneur
représenté, qui porte moustaches et barbiche, il reconnaît le duc de Berry. Le style de la
peinture est celui des frères de Limbourc.
Si ces diverses conjectures sont fondées, elles ont une grande portée : si M. Durrien
ne se trompe pas quant à l’identité du personnage, la peinture doit être antérieure à 1410,
puisque en cette année le duc a de nouveau rasé sa barbe. Il y paraît même moins vieux
que dans les portraits à barbiche grise des Grandes Heures. Il serait intéressant de savoir
de quelle couleur est la barbe. Si elle n’est point grise, il ne peut être question du duc
de Berry, car le style de la peinture défend de remonter jusqu’au xive siècle. Malheureusement
la reproduction en zincographie, jointe au travail de M. Durrieu, ne permet pas de juger
de la ressemblance avec les portraits connus du duc.
D’autre part, si c’est bien un portrait du duc de Berry, et s’il était certain que le
feuillet provînt des Heures de Milan, il faudrait en conclure que le manuscrit entier s’était
trouvé dans l’atelier des frères de Limbourc avant 1410, donc avant l’intervention de C, et
il n’y aurait plus lieu de croire que le groupe E eût été exécuté pour Robinet d’Estampes.
(La principale raison en faveur de cette supposition était en effet que les œuvres de D et
de E, très peu nombreuses, ne se rencontraient que dans le seul fragment de Rothschild.)
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l’inventaire des livres du duc, gagne en probabilité.
Pages 17-18 (Groupe C). — Pour les mêmes raisons, développées ci-dessous dans la
note sur les pages 23-27, la liste des peintures du groupe C doit être augmentée des tableaux
contenus dans les trois feuillets suivants des Heures de Milan, que j’avais classés sous la
désignation Fs :
pl. XVI — La Nativité de la Vierge,
pl- XVII — St Michel archange terrassant le démon,
(Ces deux tableaux remaniés par F.)
et pl. XVIII — La Résurrection de Jésus-Christ et les Saintes Femmes au tombeau.
(Remanié par J.)
Malgré le maquillage, les traces de l’intervention de C dans ces trois tableaux sont
restées suffisamment apparentes pour qui songe à les chercher : voir notamment les mains et
les draperies. Quoique retouchés par des mains différentes, le visage de la femme qui tient
le nouveau-né dans la planche XVI et celui du soldat endormi qui tient le bouclier dans la
pl. XVIII sont proches parents ; l’un et l’autre laissent transparaître les mêmes partis pris
de dessin et d’éclairage qu’on remarque dans le saint Jérôme de la planche XXXV de Turin.
Le fond à ramages de la pl. XVHI de Milan, bien que repeint, est à rapprocher de celui
de la planche XXXV de Turin.
Particulièrement typiques sont les ailes vertes bordées de plumes de paon du saint Michel
(Milan pl. XVII) et de l’ange assis sur le tombeau du Christ (Milan pl. XVIII). Elles sont
tout à fait semblables à celles de l’ange Gabriel, dans la pl. IX de Milan.
Pages 21-22 (Groupe E). — Une des planches qui accompagnent l’étude du comte Durrieu
reproduit une lithographie faite pour le comte de Bastard d’Estang d’après un feuillet détaché
original qu’il possédait vers 1848, et dont on ne sait ce qu’il est devenu.
Ce feuillet contient un grand tableau qui représente un seigneur, avec sa suite, reçu
à la porte d’un monastère, ainsi que le commencement d’une prière à dire avant de partir
en voyage.
Déjà Léopold Delisle avait émis la conjecture que ce feuillet provenait des Très belles
Heures. Le comte Durrieu s’y rallie ; de plus, s’appuyant sur des comparaisons de texte et
de décoration avec d’autres livres d’Heures, il ajoute que la prière en question devait se
trouver à la fin de la dernière partie (les Heures de Milan actuelles). Dans le seigneur
représenté, qui porte moustaches et barbiche, il reconnaît le duc de Berry. Le style de la
peinture est celui des frères de Limbourc.
Si ces diverses conjectures sont fondées, elles ont une grande portée : si M. Durrien
ne se trompe pas quant à l’identité du personnage, la peinture doit être antérieure à 1410,
puisque en cette année le duc a de nouveau rasé sa barbe. Il y paraît même moins vieux
que dans les portraits à barbiche grise des Grandes Heures. Il serait intéressant de savoir
de quelle couleur est la barbe. Si elle n’est point grise, il ne peut être question du duc
de Berry, car le style de la peinture défend de remonter jusqu’au xive siècle. Malheureusement
la reproduction en zincographie, jointe au travail de M. Durrieu, ne permet pas de juger
de la ressemblance avec les portraits connus du duc.
D’autre part, si c’est bien un portrait du duc de Berry, et s’il était certain que le
feuillet provînt des Heures de Milan, il faudrait en conclure que le manuscrit entier s’était
trouvé dans l’atelier des frères de Limbourc avant 1410, donc avant l’intervention de C, et
il n’y aurait plus lieu de croire que le groupe E eût été exécuté pour Robinet d’Estampes.
(La principale raison en faveur de cette supposition était en effet que les œuvres de D et
de E, très peu nombreuses, ne se rencontraient que dans le seul fragment de Rothschild.)
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