« SOTTE CLEEF » ETAIT-IL PORTRAITISTE?
La réponse se résume à ceci : il y eut réellement un
peintre qui perdit la raison et fut surnommé Sotte Cleef,
van Clève le Fou. Il s’appelait Cornelis van Cleef. Rien
ne prouve qu’il ait été portraitiste.
Si la réponse paraît simple, la question n’est rien moins
que facile. Par suite d’une erreur séculaire, la tradition
historique et l’analyse stylistique ont attribué un amas de
portraits à une personnalité imaginaire qui fut nommée
au cours du XIXe siècle « Josse van Clève le jeune, dit
le Fou ». Je crois possible de démontrer, après les
recherches de F. Jos. van den Branden, que la création du
portraitiste « Josse van Clève le Fou » n’est qu’une
erreur d’interprétation commise par Karel van Mander.
En 1883, F. J. van den Branden a fait, sur Cornelis
van Cleef, d’après les archives anversoises, les communi-
cations suivantes : Cornelis, né en 1520 à Anvers, était fils
d’Anna Yydt et de son mari, le célèbre peintre « Joos van
der Beke, die men heet van Cleve ». Cornelis, comme son
père, fut peintre. Lampsonius le cite comme peintre
renommé, en second lieu après son père (Geschiedenis der
Antwerpsche Schilderschool, p. 128 et suiv.).
En 1915, dans le numéro de janvier du Burlington Maga-
zine, van den Branden, sur la foi de nouveaux documents
découverts par lui entre temps, compléta la biographie de
Cornelis van Cleef. Né en mai 1520, il n’était pas encore
La réponse se résume à ceci : il y eut réellement un
peintre qui perdit la raison et fut surnommé Sotte Cleef,
van Clève le Fou. Il s’appelait Cornelis van Cleef. Rien
ne prouve qu’il ait été portraitiste.
Si la réponse paraît simple, la question n’est rien moins
que facile. Par suite d’une erreur séculaire, la tradition
historique et l’analyse stylistique ont attribué un amas de
portraits à une personnalité imaginaire qui fut nommée
au cours du XIXe siècle « Josse van Clève le jeune, dit
le Fou ». Je crois possible de démontrer, après les
recherches de F. Jos. van den Branden, que la création du
portraitiste « Josse van Clève le Fou » n’est qu’une
erreur d’interprétation commise par Karel van Mander.
En 1883, F. J. van den Branden a fait, sur Cornelis
van Cleef, d’après les archives anversoises, les communi-
cations suivantes : Cornelis, né en 1520 à Anvers, était fils
d’Anna Yydt et de son mari, le célèbre peintre « Joos van
der Beke, die men heet van Cleve ». Cornelis, comme son
père, fut peintre. Lampsonius le cite comme peintre
renommé, en second lieu après son père (Geschiedenis der
Antwerpsche Schilderschool, p. 128 et suiv.).
En 1915, dans le numéro de janvier du Burlington Maga-
zine, van den Branden, sur la foi de nouveaux documents
découverts par lui entre temps, compléta la biographie de
Cornelis van Cleef. Né en mai 1520, il n’était pas encore