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Hulin de Loo, Georges [Honoree]
Mélanges Hulin de Loo — Bruxelles [u.a.], 1931

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https://doi.org/10.11588/diglit.42068#0081
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MÉLANGES HULIN DE LOO

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Tudor (qui eut lieu à Londres le 25 juillet 1554) Van Cleef
se rendit en Angleterre pour offrir au roi quelques-uns
de ses tableaux. Il s’adressa à Antonio Moro, peintre officiel
de Philippe II, et s’assura de sa recommandation. Mais
Philippe II ayant acquis à ce moment de nombreux
tableaux, surtout des œuvres du Titien, qui lui avaient
été expédiés d’Italie, Moro ne put rien faire pour son pro-
tégé (1). Il en résulta une animosité de ce dernier envers
Moro qui aboutit à une violente crise de folie. Van Mander
qui cite des anecdotes se rapportant aux diverses excen-
tricités commises par l’infortuné van Cleef dit : « Ses
amis, enfin, le recueillirent et le soignèrent ». (Van Mander,
ed. Hymans, I, 1884, p. 244).
Le récit de Van Mander s’accorde donc avec les docu-
ments de van den Branden cités plus haut. Il ne s’en éloigne
que sur un seul point : le peintre van Cleef devenu fou
porte, chez van Mander, le prénom de « Joos ».
Tout d’abord, on se trouve devant une énigme. On attend
«Cornelis» et c’est « Joos » qui se présente comme prénom.
Mais van Mander donne lui-même les sources qu’il a uti-
lisées et... mal comprises.
« Voici », dit la biographie (het leven van Ioos van
Cleef, geheeten den sotten Cleef) par van Mander, « le
sens des vers latins que Lampsonius lui consacre :
Entre les artistes de la libre Néerlande
La muse ne taira pas le nom de Josse,
Qui ne fut point un faible ornement de la peinture.
Ton art et celui de ton fils te permettaient de goûter le bonheur
Si, hélas! tu avais conservé intactes tes facultés » (2).
(1) C’était en décembre 1554 que Philippe II reçut à Londres Vénus et
Adonis du Titien; voir la lettre du 6 décembre 1554 que le roi adressait
de Londres à Francisco Vargas. )Crow et Cavalcaselle. Titien, appendice,
nc LXXXI).
(2) Van Mander donne les vers en néerlandais comme suit :
Siet, onder Constenaers groot- der Nederlanden vry
En sal ons Sang-Goddin Joos niet verswijghen dy,
Die zijdt gheen slecht ciemet der Schilder-const verheven :
Door dyn en. dyn soons Const soudt zijn gheluckigh ghij,
Hadt ghy etendigh Man ghesondt van hersens bleven.
 
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