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https://doi.org/10.11588/diglit.42068#0358
MÉLANGES HULIN DE LOO
301
Messine qui fait penser au fameux Antonello, postérieur
de peu; en 1431 Jehan de Vernay; en 1448 Jacquemart
de Vimy ; en 1449 Jehan Haertvust, natif de Gand; en 1453
Jehan Senellart, natif d’Anvers ; en 1454 « Hanse de Setra-
zebourc » ; en 1468 le célèbre Simon Marmion, de Valen-
ciennes et son frère Wille, qui s’installa à Tournai; en
1483, Pierre Perret, natif de Bruges qui fit de même ; en
1484 « Jehan de Royaulme, (Van Coninxloo), dit Scarnier »
de Bruxelles; en 1488 Jacob Beveland, natif de Bruges;
en 1490 Etienne Cochon, natif de Paris ; en 1491 Guillaume
Mathis, natif de Courtrai; Huchon de le Motte, natif de
Lille et Marc Rivière, natif de Saint-Pol; en 1495 Jehan
Keuniolle, natif d’Ypres; en 1499 Loyset de Frameries qui
avait étudié à Milan sous maître Bernard, etc.
Nous bornant là, c’est-à-dire négligeant de dresser une
liste d’étrangers qui entrèrent en apprentissage sans néces-
sairement devenir maîtres — depuis Jean de Stoevere, de
Gand, qui s’inscrivit chez Campin en 1419 (1), jusqu’à
Claix Dierixe d’Haarlem en 1494 (2) — et sans compter
maîtres et élèves dont l’origine nous échappe, nous pou-
vons, je crois, déjà affirmer l’existence, à Tournai, d’un
foyer d’art pictural d’une attirance peu ordinaire. Ce
foyer, d’ailleurs, projetait en retour bien loin ses étin-
celles. C’est à Tournai, par exemple, que s’addressa Phi-
lippe le Bon en 1449 lorsqu’il voulut donner un successeur
à Jean Van Eyek, son peintre et valet de chambre. Il prit
à cet effet Daniel Daret, reçu franc-maître chez son frère
Jacques en 1441.
Passant des textes aux œuvres nous trouvons une autre
preuve de l’existence d’une Ecole de peinture dans les pro-
ductions mêmes de Roger, dans celles du «Maître de Flé-
malle » et dans les productions anonymes qu’à bon escient
on a rassemblées autour des leurs parce qu’elles participent
d’un même style. Tout cet ensemble fournit une série de
(1) Cfr. M. Houtart, Congrès de Gand, p. 19.
(2) Cfr. De la Grange, etc., p. 78.
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Messine qui fait penser au fameux Antonello, postérieur
de peu; en 1431 Jehan de Vernay; en 1448 Jacquemart
de Vimy ; en 1449 Jehan Haertvust, natif de Gand; en 1453
Jehan Senellart, natif d’Anvers ; en 1454 « Hanse de Setra-
zebourc » ; en 1468 le célèbre Simon Marmion, de Valen-
ciennes et son frère Wille, qui s’installa à Tournai; en
1483, Pierre Perret, natif de Bruges qui fit de même ; en
1484 « Jehan de Royaulme, (Van Coninxloo), dit Scarnier »
de Bruxelles; en 1488 Jacob Beveland, natif de Bruges;
en 1490 Etienne Cochon, natif de Paris ; en 1491 Guillaume
Mathis, natif de Courtrai; Huchon de le Motte, natif de
Lille et Marc Rivière, natif de Saint-Pol; en 1495 Jehan
Keuniolle, natif d’Ypres; en 1499 Loyset de Frameries qui
avait étudié à Milan sous maître Bernard, etc.
Nous bornant là, c’est-à-dire négligeant de dresser une
liste d’étrangers qui entrèrent en apprentissage sans néces-
sairement devenir maîtres — depuis Jean de Stoevere, de
Gand, qui s’inscrivit chez Campin en 1419 (1), jusqu’à
Claix Dierixe d’Haarlem en 1494 (2) — et sans compter
maîtres et élèves dont l’origine nous échappe, nous pou-
vons, je crois, déjà affirmer l’existence, à Tournai, d’un
foyer d’art pictural d’une attirance peu ordinaire. Ce
foyer, d’ailleurs, projetait en retour bien loin ses étin-
celles. C’est à Tournai, par exemple, que s’addressa Phi-
lippe le Bon en 1449 lorsqu’il voulut donner un successeur
à Jean Van Eyek, son peintre et valet de chambre. Il prit
à cet effet Daniel Daret, reçu franc-maître chez son frère
Jacques en 1441.
Passant des textes aux œuvres nous trouvons une autre
preuve de l’existence d’une Ecole de peinture dans les pro-
ductions mêmes de Roger, dans celles du «Maître de Flé-
malle » et dans les productions anonymes qu’à bon escient
on a rassemblées autour des leurs parce qu’elles participent
d’un même style. Tout cet ensemble fournit une série de
(1) Cfr. M. Houtart, Congrès de Gand, p. 19.
(2) Cfr. De la Grange, etc., p. 78.