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Michelangelo; Huyghe, René
Michel-Ange — Paris: Les Editions Braun & Cie, 1937

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https://doi.org/10.11588/diglit.74282#0007
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PHOTO BRAUN
1. Tête de David
(1501-1503) Académie, Florence

MICHEL-ANGE
(1475-1564)
«Mille plaisirs ne valent pas une douleur »
Michel-Ange
Les noms prennent le pli des âmes qu'ils recouvrent. Après
ceux, juvéniles et chantants, du XVe siècle, Pisanello, Paolo
Ucello ou Masolino, au seuil du XVIe, Vinci, Raphaël et Michel-
Ange résonnent en accord avec les œuvres qu'ils évoquent :
Léonard de Vinci, nom sinueux, félin et reptile à la fois, et qui,
à son terme, siffle et glisse; Raphaël, lisse et clair comme une
cuirasse vermeille d'archange; Michel-Ange, sonorité sourde,
grande aile noire bruissante, gonflée d'ombre.
Il semble que toute société, tout art gravitent d'abord autour
d'une idée religieuse, puis autour d'une conception idéale ou
héroïque de l'homme, pour s'achever dans la connaissance réa-
liste et positive. Ainsi se succèdent ce que l'on pourrait appeler
l'âge du divin, puis l'âge du surhumain, puis l'âge de l'humain.
C'est l'histoire de l'humanité, celle de 6ien des arts; celle de
l'art jtalien : jusqu'au XVe siècle, il baigne dans le surnaturel
religieux; les primitifs, comme les élus de l'Angelico, entrent
tout naturellement dans la ronde des anges et ne s'étonnent
pas de les tenir familièrement par la main. Avec l'âge d'or de la
Renaissance, le divin cède le pas au surhumain : il n'est plus
qu'un simulacre; l'homme ne croit désormais qu'en ses propres
moyens, mais il rêve de les surpasser : tantôt il crée une har-
 
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