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Journal des beaux-arts et de la littérature — 16.1874

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https://doi.org/10.11588/diglit.18911#0187

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— 183 —

peu sec, mais très intéressant et d’un esprit
peu commun dans la touche. J’ai rarement
vu une production aussi grande de ce joli
petit maître. — Madou. Un politique... natu-
rellement. Votre célèbre compatriote n’en
fait pas d’autre, mais quel morceau et quel
esprit ! Figurez-vous les trois figures que
voici : Un individu très affairé de lire à haute
voix et pointant sa lecture à deux autres
particuliers... profondément endormis ! —
Tusqdét. Marchand de légumes. Toile remar-
quable d’un artiste qui mérite d’être plus
connu. —- Bilders. Vue d’un couvent en
Allemagne. Toile un peu froide,mais belle de
lignes et brossée solidement. — Muller
(Ch. L.). Algérienne qui jette une orange.
Gracieux et brillant. D’une sévérité et d’une
élégance de dessin qui n’appartient qu’à ce
grand artiste. Admirable tableau de cabinet.
— Springer. Vue de ville dans cette pâte
solide que vous connaissez et dont l’artiste
a le secret. Effet de lumière d’une adorable
finesse. — Leickert. Encore une Vue de
ville, mais autrement comprise. Grande
animation au sein d’une cité pittoresque.
Beaucoup d’esprit. C’est une des meilleures
productions de ce maître. Un autre tableau
du même, que je trouve dans un coin, mérite
aussi une mention, c’est un paysage avec
fond de ville; au milieu de tout cela souffle
un vent impétueux dont les rafales vous ra-
fraîchissent le visage. — Meyer (Louis).
L’Entrée du port. Très sympathique tableau
où l’air circule abondamment, où règne la
vie et le mouvement et du coloris le plus
harmonieux. — Hoppenbrouwërs et Rochus-
sen. Très jolis paysage et forêt, deux tableaux
dans ces tonalités mystérieuses qui ont un
si grand charme et dans ce je ne sais quoi
de fort qui révèle le poète plus encore que
l’artiste. — Cortazzo. Espèce de sujet castil-
lan ou vénitien, très original et digne de la
Précaution inutile ; parfaitement rendu et
d’un bon travail. — Versciiuur. J’aperçois
plusieurs tableaux de ce regretté et excellent
maître. Le meilleur est une Halte, toile vaste,
admirablement meublée et traitée dans cette
pratique carrée et solide où est tout entier
le tempérament de l’artiste. On retrouve ici
ces coups de lumière qui sont son triomphe
et dont il sait faire un si judicieux emploi.
Toile superbe et digne d’un musée. •— Diaz.
Les Amies. Très important, moins saccadé
qu’en général, soleil et lumière comme tou-
jours, touche grasse, flou ardent, coloris
splendide et comme toujours aussi dessin
vague. C’est un des beaux Diaz. On se le
disputera. — Roelofs, Le Moulin dans le
marais. Grand et sombre, aspect mélan-
colique, touche sévère et forte, empâte-
ments lumineux dignes du maître de ce beau
paysage. — Willejis. Quatre Willems de
bonne apparence. L’un d’eux me frappe,
c’est le Portrait de famille, d’une superbe
qualité, comme disent les marchands. C’est

une petite perle des plus beaux jours de
Willems. La jeune plie au lys est également
un petit panneau exquis que je recommande
ou plutôt qui se recommandera bien tout
seul aux amateurs. — Dupré (J.). Je découvre
de lui un Marécage d’un éclat étonnant et
enlevé, dirait-on, du coup; et aussi un Nain
de Roybet, fort comme un Vénitien des an-
ciens et des meilleurs jours ; plusieurs
Schelfhout, très beaux, dont un Coup de vent
de sa meilleure époque; uii-Worms (J.),
d’une grâce exquise; un Déjeuner excellent
servi par D. De Noter et Fl. Willems; de
Ch. Jacque (oiseau rare !) deux tableaux de
grand mérite et de grande valeur qui ne
feront pas un des moindres événements de
la vente annoncée; un Induno intéressant et
lestement brossé; plusieurs Pâturages de
De Haas, ce vigoureux émule de P. Potter ;
les Baigneuses de Compte Calix, un peu plat,
mais toujours fin et gracieux ; une très jolie
Méditation de V. Chavet; un D. Blés que j’ai
mal vu, mais qui me fait l’effet d’être perlé,
et bien d’autres que je suis au regret de ne
pouvoir examiner.

En sortant, je trouve placées dans le vesti-
bule, sur une estrade et en pleine lumière,
des œuvres de grand prix que je veux vous
signaler : ce sont des toiles d’assez grandes
dimensions et mesurant généralement plus
d’un mètre.

Et d’abord deux pendants, de splendides
Koekkoek (le grand, car il y a beaucoup de
Koekkoek en Hollande), une Clairière de
forêt et un Hiver. Je crois que ce sont deux
des plus belles productions du maître qui, à
notre époque, a su le mieux allier la minutie
des détails avec la grandeur de l’exécution.
Rien de plus aéré et de plus nature, doit-on
dire, que ces deux tableaux qui éblouissent
en quelque sorte l’œil du spectateur. Nous
sommes assez curieux de connaître quel sera
le sort réservé à ces deux chefs-d’œuvre.
Puis une demi douzaine de Waldorp avec ses
marines si gaies, si clapotantes et si profon-
des, et uneFuite de Grotius, très-pittoresque;
puis un tableau de Sciiolten, traité dans le
genre précieux et serré de Terburg, La jeune
châtelaine ; puis un magnifique Rendez-vous
de chasse par Leleux, traité à la française,
largement et lumineusement ; tableau très-
agréable d’aspect, très-mouvementé, et, si
je ne me trompe, rendu populaire par la
gravure; puis plusieurs paysages de Day-
waille, admirablement étoffés par Eug. Ver-
boeckhoven, puis une Halte de moutons de ce
puissant Braith qui fait le désespoir des ani-
maliers modernes, et enfin plusieurs toiles
et panneaux de Herman Ten Kate, tous très-
importants, spirituels de sujet, mouvementés
d’action et peints dans cette manière ferme
et pointée que vous savez. L’Enrôlement est
superbe, c’est tout un poème qui se déroule
au son du tambour; le Partage du butin est

moins grand, mais d’un intérêt aussi puissant
comme œuvre artistique.

J’en passe, mon cher Directeur, et beau-
coup. Je vous en ai dit assez, je pense, pour
piquer légitimement la curiosité de ceux qui
me liront. N. S.

P. S. On vient de distribuer les catalogues
de cette vente qui aura lieu le '16 et le 17 de
ce mois, ainsi que ceux d’une collection-
aussi considérable que belle de dessins et
aquarelles, anciens et modernes, provenant
de M. Croockevvit. Je n’ai rien vu de tout
cela, mais on m’affirme qu’il y a des origi-
naux de toute beauté provenant des plus
grands maîtres et d’une authenticité indiscu-
table. Bakhuyzen , Doomer, Goltzius , Van
Goyen, Van Kessel, Lievens, A. Van Ostade,
Rembrandt, Rietschoof, de Bray, Du Sart,
Van Huysum, Van de Velde, etc. y brillent
par leurs plus belles productions qui pro-
viennent de Ploos van Amstel et Molken-
boer. Dans les modernes, toute la pléiade
des grands noms est au complet, c’est-à-
dire que toutes les écoles y sont représen-
tées. On m’assure que cette collection ren-
ferme de véritables surprises. Le catalogue
que j’ouvre à l’instant confirme cette opi-
nion ; il porte l’indication d’environ 600 piè-
ces toutes plus intéressantes les unes que
les autres. Mais le temps presse et je n’ai
plus qu’à fermer cette lettre.

ÀüemagTte.

Correspondance particulière.

Une excellente nomination vient d’être
faite à l’Académie de Dusseldorf dans la
personne du paysagiste Eugène Dücker. On
a pu le voir à l’œuvre lorsqu’il est venu oc-
cuper provisoirement ce poste à l’automne
de l’année passée et chacun s’applaudit de le
voir définitivement fixé dans notre ville. —
Nous avons vu, il y a quelques semaines, à
l’exposition permanente de Bismeyer et
Kraus, des œuvres qui ne peuvent être pas-
sées sous silence. Emile Hunter avait reçu,
du prince Henri VII de Reuss, à Bonn, la
commande d’un tableau de bataille destiné à
perpétuer le souvenir de la mort héroïque
de son frère, le général de cavalerie Prince
de Reuss, au combat de Mars-la-Tour, pen-
dant la guerre franco-prussienne. Le peintre
s’est acquitté de sa mission de manière à se
surpasser lui-même. La composition est
riche, vivante ; les épisodes divers sont
pleins d’intérêt, le coloris est frais et naturel.
Il était difficile d’élever un plus beau monu-
ment à la mémoire d’un brave. André Achen-
bach a produit des aquarelles des genres
les plus divers ; partout il montre son talent
de maître, mais, pour moi, c’est toujours
comme mariniste qu’il brille du plus pur
éclat. Une nature morte, d’un fini incroyable,
a été exposée par un de nos plus anciens
artistes dont les productions tiennent la tête
 
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