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Jomard, Edme François [Hrsg.]
Description de l'Égypte: ou recueil des observations et des recherches qui ont été faites en Égypte pendant l'expédition de l'armée française, publié par les ordres de Sa Majesté l'Empereur Napoléon le Grand (Band 2,1,1: Texte 1): Antiquités — Paris, 1809

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https://doi.org/10.11588/diglit.5429#0022
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iS DESCRIPTION

eux-mêmes résister à la poussée de la voûte ; et probablement ces extrémités
étoient fondées sur le roc, et construites avec un soin particulier. Il eût été curieux,
sans doute, d'acquérir des notions certaines sur ces constructions hydrauliques
des anciens Égyptiens, espèces de constructions qui offrent encore en Europe de
grandes difficultés, malgré l'avancement de nos connoissances: mais il auroit fallu
pouvoir faire des fouilles profondes et d'autres travaux que les circonstances ne
permettoient pas d'entreprendre. Quoi qu'il en soit, les murs courbes dont il
est ici question, ne se trouvent qu'à Philae et à Eléphantine; et je ne sache pas qu'on
en ait vu de semblables, soit chez les Grecs, soit chez les Romains.

Tout le nord de l'île a été autrefois occupé par des constructions dont il n'est
resté que des pierres et des décombres. Cependant, comme il est formé de terre
d'alluvion, on y voit quelque végétation : autour de deux ou trois cabanes sont
des dattiers; et sur le bord du fleuve, des espèces de jardins entourés de quelques
pierres amoncelées qui en forment l'enceinte. Mais la seule partie qui soit entiè-
rement consacrée à la culture, c'est le terrain qui s'est formé au pied du quai, et
qui, chaque année, est couvert par l'inondation : ce petit coin de terre est soigneu-
sement ensemencé de doûra, de haricots; c'est-là le jardin de l'île.

Le sud-ouest de Philae est occupé par les temples; le sud-est, par un grand
nombre de maisons de Barâbras et par beaucoup de décombres. S'il étoit permis
de croire, d'après les expressions de Strabon, qu'il y a eu une ville de Philae, ce
seroit dans cet endroit qu'il faudrait en chercher la position. Mais, selon Diodore,
les prêtres seuls pouvoient pénétrer dans l'île ; ce qui ne permet guère de croire
qu'une ville y fût placée.

Il n'y a aujourd'hui dans l'île de Philae qu'un très-petit nombre d'habitans, qui
consiste en huit à dix familles. Ils font leur demeure dans quelques cabanes
placées entre l'édifice de l'est et la galerie qui conduit du premier au second
pylône, et aussi dans quelques-unes des chambres de cette galerie.

Lorsque les Français se présentèrent la première fois pour entrer dans l'île,
les habitans firent résistance; un grand nombre de Barâbras de l'île Begeh et de
tous les environs s'étoient réunis à eux ; et pendant quatre jours qui furent néces-
saires pour préparer un radeau, ils se crurent vainqueurs : mais à peine virent-ils
les Français en mouvement sur le fleuve, qu'ils prirent tous la fuite et regagnèrent
la grande île. Depuis, ceux de Philae revinrent dans leurs habitations, et conti-
nuèrent d'y rester, malgré les fréquentes visites des Français : cependant ils ne
voyoient pas sans inquiétude la curiosité avec laquelle on parcouroit les édifices de
l'île. Quelques-uns de nous y étant retournés trois fois de suite, les habitans leur
dirent que du temps des Mamlouks on les laissoit plus tranquilles, et que puisque
c'étoit à cause des temples qu'on venoit ainsi les troubler, ils se mettraient
à les détruire ; mais ils auraient été bien embarrassés d'effectuer une pareille
menace.

Les Barâbras sont réputés, dans toute l'Egypte, des serviteurs fidèles; on leur
confie la garde des magasins, et on les emploie comme portiers : le propre de leur
caractère est la bonté ; leurs mœurs sont très - simples. Ils sont fort basanés, sans
 
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