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Jomard, Edme François [Hrsg.]
Description de l'Égypte: ou recueil des observations et des recherches qui ont été faites en Égypte pendant l'expédition de l'armée française, publié par les ordres de Sa Majesté l'Empereur Napoléon le Grand (Band 2,1,1: Texte 1): Antiquités — Paris, 1809

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https://doi.org/10.11588/diglit.5429#0185
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D'ESNÉ ET DE SES ENVIRONS;

Par MM. JOLLOIS et DEVILLIERS,

Ingénieurs des Ponts et Chaussées.

CHAPITRE VIL

Esné (i), ville principale de la province la plus méridionale de l'Egypte , est
située sur la rive gauche du Nil, entre Thèbes et la première cataracte. Suivant
les observations de M. Nouet, elle est sous le 300 i4' 41 ' de longitude, et le
25° l7 38' de latitude septentrionale.

A la hauteur d'Esné, la vallée du Nil a environ huit mille mètres de largeur.
Au-delà de la plaine cultivable, le terrain est sablonneux, et s'élève en pente
douce jusqu'aux montagnes calcaires, qui, de part et d'autre, bornent l'horizon.
On aperçoit, dans la chaîne Arabique, l'ouverture d'une vallée qui conduit, dit-
on , à la mer Rouge. La campagne d'Esné n'est plus arrosée par les inondations
ordinaires du Nil : son sol, trop exhaussé, reste souvent en friche. Au sud, à
quelque distance de la ville, les bords du fleuve paraissent avoir conservé moins
d'élévation, et offrent une assez belle culture. Au nord se trouvent quelques
jardins, dans lesquels, à force de bras, et par des arrosemens dispendieux, on
entretient un peu de fraîcheur. Ces témoins irrécusables de la bonté du sol, et
la campagne inculte qui les environne, présentent un contraste affligeant, et
prouvent combien il auroit été facile de conserver la fertilité à toute la pro-
vince, si un ancien canal, dont l'embouchure est à quelque distance au-dessus
de la ville, et dont on voit les traces dans la campagne, avoit été entretenu:
son rétablissement seroit encore d'un grand avantage ; mais l'indifférence des
gens du pays est extrême. Au lieil de chercher à rendre à leur province son
ancienne fertilité, ils l'abandonnent, et vont cultiver ailleurs des terres plus basses
et plus fréquemment arrosées par les inondations du fleuve. Ces émigrations
dépeuplent la contrée, et les moyens de remédier au mal diminuent à mesure que
le mal lui-même augmente ses ravages.

Au sud, l'aspect de la ville est assez pittoresque. C'est, comme nous l'avons
dit, le côté qui reçoit le plus fréquemment les eaux de l'inondation, et où la
terre répond le mieux aux soins des cultivateurs. La, végétation y est belle et

(i) La province d'Esné est bornée à l'est et à l'ouest
par les deux chaînes , de montagnes qui forment, la
vallée du Nil. Elle a pour limites naturelles, au sud la
A. D.

cataracte, et au nord Gibeleyn, où les deux montagnes
se rapprochent tellement du fleuve, que l'on ne peut pas-
ser qu'en faisant un détour dans le désert.

A
 
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