l4 DESCRIPTION d'eSNÉ
renseignemens plus satisfaisans à cet égard, il auroit fallu faire des fouilles considé-
rables : mais le temps nous a manqué pour les exécuter. Elles se lioient à un projet
plus vaste, qui étoit de démolir toutes les maisons qui environnent le temple :
on i'auroit ensuite débarrassé de tous les décombres qui y ont été accumulés. La
position de ce monument, au milieu -d'une des villes les plus peuplées de la haute
Egypte, et qui étoit devenue un quartier des Français, auroit beaucoup facilité
cette entreprise; on auroit trouvé autant d'ouvriers qu'on auroit pu en désirer;
ils auroient été continuellement surveillés ; et il ne leur auroit pas été possible de
combler successivement nos fouilles, comme cela est souvent arrivé dans les lieux
où les mouvemens de l'armée ne permettoient pas de laisser de garnison : mais
les circonstances de la guerre obligèrent le général en chef à concentrer toutes les
forces aux environs du Kaire, et à laisser le gouvernement de la province d'Esné
à Mourâd-bey. La ville d'Esné fut évacuée, et avec elle nous perdîmes l'espoir de
voir le temple sortir, pour ainsi dire, des décombres, d'examiner ses fondations,
son élévation au-dessus de la plaine et du Nil, et d'acquérir, sur l'art de bâtir
des Egyptiens, des renseignemens précieux.
Nos regrets étoient d'autant plus vifs que nous ne pouvions nous dissimuler
que ce monument, qui s'ensevelit tous les jours davantage, aura bientôt disparu
pour jamais.
Un jour peut-être quelque nouveau voyageur tournera ses pas vers la haute
Egypte. Si, profitant des avantages que peuvent lui offrir et nos premiérs travaux
et la position d'un monument placé au milieu d'une ville considérable, il se livre à
de nouvelles recherches, nous ne doutons pas qu'il n'obtienne encore de précieux
xésultats. Il trouveroit à Esné des ressources qu'il chercheroit vainement ailleurs.
TEMPLE AU NORD D'ESNÉ.
A trois quarts de lieue au nord d'Esné, et à deux mille cinq cents mètres envi-
Ton du fleuve, nous avons trouvé les restes d'un temple Égyptien. Ce monument,
beaucoup moins considérable que celui qui existe dans l'intérieur de la ville, est
aussi d'une conservation moins parfaite. Ses ruines ne portent pas l'empreinte
d'une dégradation ancienne : l'état dans lequel il se trouve, ne paroît point être
im effet de sa vétusté; il semble plutôt provenir d'un travail récent, auquel ont
échappé plusieurs parties de l'édifice. Les habitans d'Esné nous ont effectivement
assuré qu'on dcvoit l'attribuer aux fouilles multipliées faites dans ses fondations
par les ordres d'Ismây'l-bey, qui avoit conçu l'espoir d'y trouver des trésors. Les
mêmes habitans d'Esné nous ont dit qu'avant cette époque le temple étoit presque
entier, et que les couleurs dont les sculptures sont encore en partie couvertes,
étoient très-brillantes et très-bien conservées.
Ce temple doit avoir été construit sur une butte factice, assez élevée, puisque,
malgré l'exhaussement considérable de la vallée du Nil, son sol est encore un peu
supérieur à celui de la plaine; il est entouré de pierres qui proviennent de la
démolition des parties supérieures de l'édifice, et de débris de briques et de
renseignemens plus satisfaisans à cet égard, il auroit fallu faire des fouilles considé-
rables : mais le temps nous a manqué pour les exécuter. Elles se lioient à un projet
plus vaste, qui étoit de démolir toutes les maisons qui environnent le temple :
on i'auroit ensuite débarrassé de tous les décombres qui y ont été accumulés. La
position de ce monument, au milieu -d'une des villes les plus peuplées de la haute
Egypte, et qui étoit devenue un quartier des Français, auroit beaucoup facilité
cette entreprise; on auroit trouvé autant d'ouvriers qu'on auroit pu en désirer;
ils auroient été continuellement surveillés ; et il ne leur auroit pas été possible de
combler successivement nos fouilles, comme cela est souvent arrivé dans les lieux
où les mouvemens de l'armée ne permettoient pas de laisser de garnison : mais
les circonstances de la guerre obligèrent le général en chef à concentrer toutes les
forces aux environs du Kaire, et à laisser le gouvernement de la province d'Esné
à Mourâd-bey. La ville d'Esné fut évacuée, et avec elle nous perdîmes l'espoir de
voir le temple sortir, pour ainsi dire, des décombres, d'examiner ses fondations,
son élévation au-dessus de la plaine et du Nil, et d'acquérir, sur l'art de bâtir
des Egyptiens, des renseignemens précieux.
Nos regrets étoient d'autant plus vifs que nous ne pouvions nous dissimuler
que ce monument, qui s'ensevelit tous les jours davantage, aura bientôt disparu
pour jamais.
Un jour peut-être quelque nouveau voyageur tournera ses pas vers la haute
Egypte. Si, profitant des avantages que peuvent lui offrir et nos premiérs travaux
et la position d'un monument placé au milieu d'une ville considérable, il se livre à
de nouvelles recherches, nous ne doutons pas qu'il n'obtienne encore de précieux
xésultats. Il trouveroit à Esné des ressources qu'il chercheroit vainement ailleurs.
TEMPLE AU NORD D'ESNÉ.
A trois quarts de lieue au nord d'Esné, et à deux mille cinq cents mètres envi-
Ton du fleuve, nous avons trouvé les restes d'un temple Égyptien. Ce monument,
beaucoup moins considérable que celui qui existe dans l'intérieur de la ville, est
aussi d'une conservation moins parfaite. Ses ruines ne portent pas l'empreinte
d'une dégradation ancienne : l'état dans lequel il se trouve, ne paroît point être
im effet de sa vétusté; il semble plutôt provenir d'un travail récent, auquel ont
échappé plusieurs parties de l'édifice. Les habitans d'Esné nous ont effectivement
assuré qu'on dcvoit l'attribuer aux fouilles multipliées faites dans ses fondations
par les ordres d'Ismây'l-bey, qui avoit conçu l'espoir d'y trouver des trésors. Les
mêmes habitans d'Esné nous ont dit qu'avant cette époque le temple étoit presque
entier, et que les couleurs dont les sculptures sont encore en partie couvertes,
étoient très-brillantes et très-bien conservées.
Ce temple doit avoir été construit sur une butte factice, assez élevée, puisque,
malgré l'exhaussement considérable de la vallée du Nil, son sol est encore un peu
supérieur à celui de la plaine; il est entouré de pierres qui proviennent de la
démolition des parties supérieures de l'édifice, et de débris de briques et de