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Jomard, Edme François [Hrsg.]
Description de l'Égypte: ou recueil des observations et des recherches qui ont été faites en Égypte pendant l'expédition de l'armée française, publié par les ordres de Sa Majesté l'Empereur Napoléon le Grand (Band 2,1,1: Texte 1): Antiquités — Paris, 1809

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https://doi.org/10.11588/diglit.5429#0408
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CHAPITRE IX. SECTION VI. 1 y g

deux statues mutilées; elles sont en granit noir, et représentent deux person-
nages assis et de grandeur naturelle. Près de là existoit un palmier remarquable
par sa hauteur et par son isolement; il se voyoit de fort loin, et nous l'avons
indiqué sur notre carte (i), parce qu'il nous a servi dans la levée du plan général
de Thèbes.

La Lutte factice sur laquelle le village de Qournah est en partie situé, est peu
élevée au-dessus de la plaine : elle est au pied de la montagne, et semble faire
suite à la croupe qui s'avance vers le Nil. A l'est du village, on voit un bois de
palmiers qui s'étend jusqu'au fleuve et dans lequel se trouvent encore quelques
habitations: ce sont, pour la plupart, des cahutes en terre, mal construites. Les
habitans de Qournah sont presque toujours en révolte à l'époque de la levée des
impôts. Ils échappent avec une grande facilité aux poursuites que l'on exerce
contre eux, en se retirant dans les grottes voisines, où ils se défendent opiniâtré-
ment à coups de pierres et de fusil. Hors les momens où l'on exige le myiy, ils
sont assez doux. Pendant le séjour d'un mois que nous avons fait à Thèbes,
quoique nous fussions à quinze lieues de tous les postes Français et sous la foible
escorte de dix soldats, nous n'avons cependant jamais été inquiétés : souvent même
nous avons été seuls travailler durant des journées entières au milieu de ces hommes
que la misère accable. Ils nous apportoient de l'eau, du pain, des dattes fraîches,
des médailles et des amulettes, pour obtenir quelques pièces de monnoie , qu'ils
auroient pu se procurer bien impunément par la violence, s'ils n'eussent respecté
les droits de l'hospitalité. Sans doute nous étions imprudens de nous mettre ainsi
entre les mains de fanatiques qui pouvoient, avoir des vengeances à exercer : mais
nous ne songions point au danger de notre situation ; toute notre attention étoit
captivée par les mérveilleux restes de l'ancienne capitale de l'Egypte.

Les ruines de Qournah sont situées sur un monticule de décombres qui a deux
cent cinquante mètres de longueur et deux cents métrés de largeur : elles en oc-
cupent l'extrémité occidentale, qui est la plus rapprochée de la montagne, et font
face au Nil, qui coule à l'orient, en sorte que la plus grande partie de la butte
se trouve en avant du monument (2). A peu près au milieu, à la hauteur du sol ,
on voit des restes de constructions qui se trouvent dans l'axe du palais, et qui
faisoient sans doute partie d'édifices considérables. Le Nil passe à onze cents mètres
des ruines.

Le palais de Qournah n'est point à comparer aux grands monumens dont toute
la plaine de Thèbes est couverte : on ne trouve ici, ni sphinx, ni obélisques, ni sta-
tues colossales. Si ce monument, dont aucun voyageur n'a parlé, a quelque intérêt,
il le doit au caractère simple de son architecture et à la disposition singulière de
son plan. Sa façade est tournée presque directement vers le nord-est ; son axe fait
un angle de 4z° 30' avec le méridien magnétique.

La distribution intérieure de l'édifice (3) ne ressemble en rien à celle des autres
monumens Égyptiens. On n'y voit point de pylônes, ni de vastes péristyles ; rien

(1) Voyei le plan topographique, pl. 4.0, A. val. II. (3) Voyez la planche 4/, fig. 1, A, vol, II,

(2) Voyez idem.

A. D. Z 2
 
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