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https://doi.org/10.11588/diglit.5428#0046
4 2 MÉMOIRE SUR LE NILOMÈTRE
l'année 1723, cependant l'auteur en suspendit la publication, soit qu'il y eût
aperçu des erreurs qu'il avoit dessein de corriger, soit qu'il voulut appuyer ses
opinions de nouvelles preuves : il n'a été imprimé qu'en 1-56, comme ouvrage
posthume, dans le tome XXIV des Mémoires de l'Académie des inscriptions.
L'examen attentif d'un autre mémoire (1), lu en et inséré dans le X\J.C
volume de la même collection, conduit a penser que l ivret étoit revenu sur
quelques-unes des propositions avancées en 1723, a l'occasion des mesures de
longueur. On y voit, en effet,qu'il ne regardoit plus comme coudée nilométrique
actuelle celle de Greaves, mais une autre coudée dont la longueur avoit été
envo\ée par le consul Français au {Caire. On ) voit aussi, et ceci renverse
tout ce qu'il avoit avancé précédemment, qu'il évaluoit le pied de 1 ancienne
coudée Égyptienne à treize pouces de 1 -rance, valeur exacte du pied philétéréen,
d'où l'on déduit immédiatement celle de la coudée, de dix neuf pouc es six lignes,
ou de o' .527, précisément telle que nous l'avons retrouvée.
Cependant, comme ce second mémoire n avoit pour objet que la question de
l'exhaussement du sol de l'Egypte, tandis que le premier etoit un travail spécial
sur les mesures de l'antiquité, celui-ci paroit avoir été le seul consulte par ceux
qui, depuis, ont traite ce point de c ritique. 1 .a vaste érudition de I réret, l'espèce
de hardiesse qui caractérise ses opinions, et lait avec lequel elles .-ont présenté< - ,
inspirèrent assez de conliance à ses lecteurs pour les laire admettre sans examen:
aussi l'erreur que contient son ouvrage, a-telle été consacrée par de- écrits non
moins répandus. L'illustre historien de l'astronomie a sur-tout contribué à la pro-
pager, parce que la longueur de \ingt pouces six lignes, attribuée par Cumberiand
et Fréretà la coudée sacrée ou nilométrique des anc iens fcgvpticns , s'est trouvée,
par hasard, propre à ramènera une sorte d'identité et d'origine commune quelques
mesures itinéraires de l'Asie; ce qui ouvroit une nouvelle source de conjectures
sur l'existence de l'ancien peuple que Bail!) regardoit comme le premier et le seul
instituteur des nations (2).
Le quatrième livre de l'Histoire de l'astronomie moderne, et le troisième des
éclaircissemens qui y sont joints, offrent tous les rapprochemens et toutes les
combinaisons dont on pouvoit appuyer l'antiquité de la coudée mesurée par
Greaves. L'auteur y présente d'ailleurs l'opinion qui lui est propre, avec le talent
dont brillent ses ouvrages : ainsi il n'est point étonnant qu'entraînés par son
autorité et celle de Fréret, Paucton et Rome de l'isle (3) aient reconnu la coudée
sacrée des Égyptiens dans celle de vingt pouces six lignes, et en aient lait la base
des tables métrologiques qu'ils ont publiées.
Nous avons indiqué comment la coudée en usage dans les marchés du Kaire
a été confondue avec celle du nilomètre de Raoudhah. On peut s'assurer, en
compulsant les relations de tous les voyageurs, qu'aucun d'eux n'avoit mesuré cette
dernière coudée avant l'expédition d'Egypte. Enfin les observations dont il nous
(1) De l'accroissement ou élévation du sol de l'Egypte (2) Histoire de l'astronomie moderne, pag. 14.6etsuiv,
par le débordement du Nil. Académie des inscriptions, (3) Métrologie de Paucton; Paris, 1784. Metrolo-
tome XVI, pagejjj; ibid. p<igejj7. gie de Romé de l'isle ; Paris, ijSç).
l'année 1723, cependant l'auteur en suspendit la publication, soit qu'il y eût
aperçu des erreurs qu'il avoit dessein de corriger, soit qu'il voulut appuyer ses
opinions de nouvelles preuves : il n'a été imprimé qu'en 1-56, comme ouvrage
posthume, dans le tome XXIV des Mémoires de l'Académie des inscriptions.
L'examen attentif d'un autre mémoire (1), lu en et inséré dans le X\J.C
volume de la même collection, conduit a penser que l ivret étoit revenu sur
quelques-unes des propositions avancées en 1723, a l'occasion des mesures de
longueur. On y voit, en effet,qu'il ne regardoit plus comme coudée nilométrique
actuelle celle de Greaves, mais une autre coudée dont la longueur avoit été
envo\ée par le consul Français au {Caire. On ) voit aussi, et ceci renverse
tout ce qu'il avoit avancé précédemment, qu'il évaluoit le pied de 1 ancienne
coudée Égyptienne à treize pouces de 1 -rance, valeur exacte du pied philétéréen,
d'où l'on déduit immédiatement celle de la coudée, de dix neuf pouc es six lignes,
ou de o' .527, précisément telle que nous l'avons retrouvée.
Cependant, comme ce second mémoire n avoit pour objet que la question de
l'exhaussement du sol de l'Egypte, tandis que le premier etoit un travail spécial
sur les mesures de l'antiquité, celui-ci paroit avoir été le seul consulte par ceux
qui, depuis, ont traite ce point de c ritique. 1 .a vaste érudition de I réret, l'espèce
de hardiesse qui caractérise ses opinions, et lait avec lequel elles .-ont présenté< - ,
inspirèrent assez de conliance à ses lecteurs pour les laire admettre sans examen:
aussi l'erreur que contient son ouvrage, a-telle été consacrée par de- écrits non
moins répandus. L'illustre historien de l'astronomie a sur-tout contribué à la pro-
pager, parce que la longueur de \ingt pouces six lignes, attribuée par Cumberiand
et Fréretà la coudée sacrée ou nilométrique des anc iens fcgvpticns , s'est trouvée,
par hasard, propre à ramènera une sorte d'identité et d'origine commune quelques
mesures itinéraires de l'Asie; ce qui ouvroit une nouvelle source de conjectures
sur l'existence de l'ancien peuple que Bail!) regardoit comme le premier et le seul
instituteur des nations (2).
Le quatrième livre de l'Histoire de l'astronomie moderne, et le troisième des
éclaircissemens qui y sont joints, offrent tous les rapprochemens et toutes les
combinaisons dont on pouvoit appuyer l'antiquité de la coudée mesurée par
Greaves. L'auteur y présente d'ailleurs l'opinion qui lui est propre, avec le talent
dont brillent ses ouvrages : ainsi il n'est point étonnant qu'entraînés par son
autorité et celle de Fréret, Paucton et Rome de l'isle (3) aient reconnu la coudée
sacrée des Égyptiens dans celle de vingt pouces six lignes, et en aient lait la base
des tables métrologiques qu'ils ont publiées.
Nous avons indiqué comment la coudée en usage dans les marchés du Kaire
a été confondue avec celle du nilomètre de Raoudhah. On peut s'assurer, en
compulsant les relations de tous les voyageurs, qu'aucun d'eux n'avoit mesuré cette
dernière coudée avant l'expédition d'Egypte. Enfin les observations dont il nous
(1) De l'accroissement ou élévation du sol de l'Egypte (2) Histoire de l'astronomie moderne, pag. 14.6etsuiv,
par le débordement du Nil. Académie des inscriptions, (3) Métrologie de Paucton; Paris, 1784. Metrolo-
tome XVI, pagejjj; ibid. p<igejj7. gie de Romé de l'isle ; Paris, ijSç).