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Jomard, Edme François [Hrsg.]
Description de l'Égypte: ou recueil des observations et des recherches qui ont été faites en Égypte pendant l'expédition de l'armée française, publié par les ordres de Sa Majesté l'Empereur Napoléon le Grand (Band 3,1,1: Texte 1): Antiquités — Paris, 1809

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https://doi.org/10.11588/diglit.5428#0352
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DES ANCIENS ÉGYPTIENS.

pour l'arpentage une canne de six coudées deux tiers, qui, répétée vingt fois sur
chaque côté de la mesure agraire , produisît une surface qui fût exactement de
^2<^m,yi , il falloit altérer la longueur de la coudée Romaine en Egypte; et l'on
fut d'autant plus facilement entraîné à prendre ce parti, qu'une légère altération
dans la longueur de la coudée avoit beaucoup moins d'inconvénient pour les
intérêts du fisc que n'en auroit eu l'augmentation de l'unité de mesure agraire. On
chercha donc le côté d'un carré de ^zc)m,yi , et l'on trouva aisément pour ce
côté 77 mètres, d'où l'on déduisit, pour la longueur de la canne qui en étoit le
vingtième , 3",85.

Enfin, en supposant que cette canne fût composée de six coudées deux tiers,
la longueur de la coudée auroit été de om,^yy^ , et n'auroit différé que de
7 millimètres environ du dupondium déduit de la coudée d'Éléphantine , lequel
avoit pour valeur 0^5852, ainsi que nous l'avons dit plus haut.

Au reste, nous répéterons ici ce que nous avons eu occasion de faire remarquer
ailleurs, que les anciens n'apportoient pas le même soin que nous dans l'étalon-
nage de leurs mesures, puisque, parmi les anciens pieds Romains qui ont été retrou-
vés, il y en a qui différent entre eux de près de deux lignes du pied de France (1);
de sorte qu'en adoptant, par exemple, pour pied Italique le plus petit des pieds
Romains mesurés par l'abbé Barthélémy à Rome, on auroit, pour la longueur de la
coudée, 0,5812, qui ne diffère que de 3 millimètres et demi de la longueur de
celle de 0^5775, dont on se servit pour former l'unité de mesure agraire sur
laquelle on ensemençoit cinq modiï Egyptiens ou dix modii Italiques.

Après avoir exposé les modifications que les Romains firent subir aux mesures
agraires en Égypte , nous pouvons essayer d'expliquer avec succès le passage de
Pline dans lequel il rapporte que la base de la grande pyramide occupoit une super-
ficie de huit piger es.

Il faut se rappeler ici ce que nous avons dit ailleurs à l'occasion de ce passage.
Il suffit de l'examiner avec un peu d'attention, pour se convaincre que ce n'est point
de jugères Romains que Pline entend parler : il veut désigner huit unités de mesure
superficielle, à chacune desquelles il donne le même nom que celui dont les Latins
se servoient pour exprimer une unité de mesure analogue (2). C'est ainsi que, long-
temps avant Pline, Hérodote avoit appelé du nom grec [aroure] l'unité de
mesure agraire Égyptienne qui avoit cent coudées de côté, et qu'encore aujourd'hui
il arrive souvent de traduire par le mot Français arpent, soit le jugermm des Latins,
soit l'expression de toute autre unité de mesure de surface employée par des
nations étrangères.

Il est probable que parmi les auteurs originaux que Pline consultoit, il s'en étoit
trouvé quelqu'un qui définissoit l'unité de mesure agraire des Égyptiens un carré
de vingt cannes de côté, la canne étant elle-même composée de sept coudées.

(1) Le plus grand des pieds Romains mesurés par (2) Mémoire sur le nilomètre d'Éléphantine, section! Il,

i'abbé Barthélémy et le P. Jacquier, fut trouvé de pag, 29,

13° -fh » le moindre fut trouvé de 128 Iig. -fàl Nous mettons sous les yeux de nos lecteurs le passage

la différence entre ces deux pieds est de 1 Iig. -2^. de Pline : Pyramis amplissima ex Arabicis lapidicinis

(Voyage en Italie de l'abbé Barthélémy, pag- 385-38$. ) constat. Trecenta LXVI hominum millia annis xx earn
 
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