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Jomard, Edme François [Editor]
Description de l'Égypte: ou recueil des observations et des recherches qui ont été faites en Égypte pendant l'expédition de l'armée française, publié par les ordres de Sa Majesté l'Empereur Napoléon le Grand (Band 4,1,1: Texte 1): Etat moderne — Paris, 1809

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https://doi.org/10.11588/diglit.4822#0932
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O^O DESCRIPTION DES INSTRUMENS DE MUSIQUE

voix, quand elle énonce une pensée dont le sens est déterminé d'une manière
absolue, soit en s'élevant, si la personne qui parle communique sa pensée aune
autre, comme lorsqu'elle consulte, qu'elle interroge ou qu'elle appelle; soit en
s'abaissant, si la personne conclut définitivement ou porte son jugement d'une
manière irrévocable à l'égard d'une chose quelconque : c'est pourquoi aussi la
cadence finale de chaque phrase se fait toujours en abaissant la voix de quinte.
L'accord de cet instrument semble moins fait pour accompagner un chant musical,
que pour diriger et soutenir ce que les anciens appeloient la mélodie du discours,
pour guider les poètes dans la récitation de leurs vers. Telle fut l'utilité des lyres
antiques; telle fut, on n'en doit pas douter, celle des lyres dont les Orphée,
les Démodocus, les Phémius , les Terpandre, se servoient en chantant leurs
poèmes.

Pour jouer du kissar, on le place sur la cuisse gauche et près du ventre, si l'on
est assis, ou seulement on l'appuie sur son ventre quand on est debout. On passe
le bras gauche entre la courroie (qui est attachée par ses deux bouts aux mon-
tans) et les cordes, de sorte que le coude porte sur Je cul de la sébile et la fasse
appuyer plus fortement, par le bas, sur le ventre de celui qui en joue. On touche
les cordes l'une après l'autre avec les doigts de la main gauche, et on les fait
résonner toutes successivement pendant la durée de chaque temps, ou au moins
pendant celle de chaque mesure. On ne suit d'autre ordre dans la succession
de ces sons que celui que le goût inspire (i). De la main droite on frotte for-
tement (2) toutes les cordes à la-fois avec le plectrum et en mesure, en marquant
les temps du rhythme, qui, sans être absolument semblables à ceux de la me-
sure, y sont cependant subordonnés.

(1) Nous ne parlons ici que de ce qui se fait, et non (2) Rien n'exprime mieux l'effet de ce frôlement que

de ce qui pourrait ou devrait se faire: car cet instrument, le mot S^^. harrak dont les Arabes se servent pour le

qui nous paraît remontera la plus haute antiquité, n'est désigner, ou le mot de iAj£ mo harrak, qui est l'épi-

plus pratiqué que par routine en Nubie; et les règles qui thète par laquelle on désigne celui qui frôle ainsi les

en dirigeoient l'usage chez les anciens, ne sont plus con- cordes,
nues nulle part.
 
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